2024 ARES-DESIGN MODENA : La nostalgie du futur…
C’est apparemment contradictoire mais cette définition est correcte, reflétant un mal psychologique que sont les affections de “transgenrisme” automobile. Mais comme il ne faut pas pour autant vivre dans le passé, inverser le genre en réinventant un autre avenir est une nouvelle voie qui risque d’être addictive, sous réserve que c’est une solution hyper-couteuse… Vous me rétorquerez que divers payent double, triple et quadruple pour une relation sexuelle transgenre particulièrement sadomasochiste… Les auto-héroïnes classiques qui faisaient régulièrement leur retour dans les années passées, alimentant le désir des fanatiques de revoir leurs idoles en versions améliorées, est modifié dans l’idée de faire un peu de place pour des versions futures.
L’uchronie inversée ? Certain(e)s déclarent urbi et orbi que ce sont les ressentis qui prévalent. C’est ainsi que les désirs sont de fait illimités car facilités par divers vecteurs d’information/communication. Avec l’effacement des limites, c’est la suprématie des sentiments qui guide les conduites. Les ressentis, qui ne sont plus régulés sont dès lors brandis comme des armes de combat. Réifiés et parfois mêlés de ressentiment, ces ressentis deviennent des motifs de revendication, c’est ce que pourrait nommer “le ressentisme”… L’histoire nous contraint dans L’obsession des identités-vraies, race, sexe, genre. L’autorité morale n’existant pas en automobile alors qu’aujourd’hui les individus sont désarrimés du collectif, les identités réifiées sont aliénantes…
L’exaltation côtoie le ressentiment, l’aliénation paranoïaque de l’identité devient une jouissance narcissique. Cette captation est favorisée par la préemption des débats puisqu’aucune contradiction ne peut être apportée à ces courants. Le problème des contaminé(e)s par le transgenrisme automobile est un faux miroir identitaire, de gens dévorés par l’envie d’appartenir à un groupe hors de leurs moyens. L’illusion aide… Or divers éléments trahissent toujours l’origine. Mais ça, les drogués à l’uchronisme ne voient pas ces “expressions de genre” qu’il est impossible de cacher. J’ai d’ailleurs vécu l’expérience il y a quelques temps de cela. Une Excalibur était stationnée devant la terrasse de Sénéquier. Belle automobile, magnifique engin à la carrosserie divinement proportionnée !
Nous étions quelques amis assis à regarder l’ambiance faisandée des lieux scrutant les différences entre vrais et faux milliardaires, lorsqu’est arrivée une Mercedes 500K de retour d’un rallye. Aiouuuuuuu ! Les différences ! Sourires des connaisseurs, gêne du conducteur de l’Excalibur badgée Mercedes. Tout le monde avait compris. Lui aussi. Tout le monde regardait l’une, puis l’autre, effarés. Avant l’arrivée de la 500K, tout le monde s’était fait prendre ! L’illusion était correcte mais il n’aurait pas fallu qu’une authentique s’amène. Il en a été de même quelques semaines plus tard entre une Apal Speester et une Porsche 356 Speedster… Ce n’est pas la même pulsion qui fait bander les mâles devant une sculpturale transexuelle dans la magnificence de sa jeunesse…
Le (trans) genre qui se dévoue aux joies de l’Amour : 1.500 euros la branlette et 6.000 la séance sado masochiste avec bottes de cuir et accessoires dans un studio dédié au féminisme casse-couille… Pffffffff ! L’androgynisme était vraiment le signe des années ’20 et ’30, les années bien craignos. Les bien-pensants politiquement-corrects en parlent en soulignant la dinguerie de cette période et en se foutant de la gueule de ceux qui sont restés scotchés à cette époque. Un peu comme on se marre aujourd’hui en voyant un vieux en santiag et banane avec la tronche de Dick Rivers, en rigolant bien fort du vocabulaire employé durant les “années folles”, alors que nous sommes dans les “années dingues” !
Hélas ! En 2040 la question du transgenrisme sera sans doute décrétée “grande crise sanitaire nationale”. Car personne ne deviendra plus transgenre automobile, la mode étant passée, mais les naufragés commenceront à peupler les urgences psychiatriques. Vies gâchées. Erreurs aux conséquences terrifiantes. Pire que de se faire tatouer un portrait d’Alice Saprich au milieu du front à 18 berges un soir de beuverie ! Les Excalibur’s seront devenu ringardissime. On verra aussi traîner de vieilles personnes, moitié épaves, à la calvitie bien entamée de psys en cafés. D’associations d’aide en séjour à l’HP. Les femmes devenues hommes cherchant à redevenir femmes pleureront leurs seins mutilés.
Elles se raseront quatre fois par jour pour cacher leur barbe et se laisseront pousser les cheveux qui tomberont également du fait des hormones… En 2040, quelqu’un retombera sur ce texte dans les profondeurs du web-vintage. Salut à toi camarade ! Pffffffff ! Je vais malgré tout vous donner envie de vous transgénériser avec la Corvette C8 transformée en Ares hypercar… Une entreprise italienne transforme la Corvette C8 en hypercar Ares S1 réalisée dans un atelier de découpe d’un million de dollars appartenant à Dany Bahar qui, entre autres choses palpitantes, construit l’Ares S1 en édition limitée, préétablie à 24 exemplaires numérotés… Il y a d’autres histoires en Italie d’entreprises telles que Scaglietti et Pininfarina qui ont recarrossé des Corvette’s,…
La société Ares établie à Modène est la dernière en date, utilisant la Corvette C8 pour créer le coupé Ares S1 depuis 2014 et a également créé des voitures en édition limitée basées sur Bentley, Land Rover, Mercedes, Porsche et même Tesla. Bon nombre des marques automobiles les plus exotiques ont des histoires d’origine d’artisans passionnés qui travaillent pour atteindre la perfection automobile. Mais il y a toujours eu un fort élément de brutalité et de boucherie dans la construction automobile artisanale, en particulier lorsqu’une voiture existante doit se débarrasser de sa carrosserie pour en recevoir une autre. C’est pourquoi les Corvette C8 Stingray, garées à l’une des extrémités de l’usine Ares sont aussi condamnées que des cochons à l’entrée d’un abattoir.
Heureusement, je n’ai pas vécu le traumatisme émotionnel de voir et d’entendre les ciseaux à air au travail. Ares ne construit que deux douzaines d’exemplaires du coupé S8 basé sur la Corvette C1, de sorte que les voitures se déplacent avec une lenteur bureaucratique dans l’usine. Ma visite m’a fait découvrir une juxtaposition directe de l’avant et de l’après. D’un côté : une Stingray rouge rutilante avec le pack de performance Z51, des sièges encore enveloppés dans du plastique protecteur. Devant-elle, une même Stingray mais blanche occupée à être réduite à sa structure de base composée d’un châssis/plancher d’un moteur/boite, d’un pare-feu et de trains roulants pour réapparaitre en tant qu’Ares S1.
Tout cela bien qu’avec le moteur et les suspensions toujours en place, les montants “A” sciés sont levés comme des poings trapus appelant à la justice… Ares a créé des composants récupérables pour réduire les coûts, si vous êtes à la recherche d’un phare C8 ou d’un rétroviseur extérieur en Italie, ils doivent être les gars de prédilection. Cela ressemble toujours à un acte de sacrilège. Pourtant, c’est une idée qui a une longue histoire. L’idée d’une Corvette recarrossée existe depuis presque aussi longtemps que la Corvette, certaines des plus belles étant venues d’Italie. En 1959, Carroll Shelby et ses collègues pilotes texans Jim Hall et Gary Laughlin s’étaient arrangés pour que 3 Corvette’s C1 soient expédiées de l’autre côté de l’Atlantique à la Carrozzeria Scaglietti…
Ce célèbre atelier de carrosserie a renvoyé un trio de fausses Ferrari. En 1963, General Motors est allé jusqu’à demander à Pininfarina de recarrosser une C2 pour qu’elle ait l’air plus européenne, l’élégant restylage a été réalisé par le jeune Tom Tjaarda (la voiture est restée unique). Dany Bahar, ex-Lotus, est le fondateur d’Ares, vous n’avez peut-être pas entendu parler d’Arès, mais son créateur/patron est l’ancien patron turco-suisse de Lotus, dont le mandat chez le constructeur britannique de voitures de sport portera à jamais le qualificatif de “controversé”… Bahar a été l’homme derrière la présentation par Lotus de cinq nouveaux modèles au Mondial de l’auto de Paris en 2010, dont aucun n’a jamais été produit.
Son règne a pris fin de manière acrimonieuse en 2012. Bahar et Lotus se sont ensuite poursuivis l’un l’autre en justice après qu’il ait été licencié, mais un accord a été conclu avant que l’une ou l’autre affaire ne soit jamais jugée. “J’ai beaucoup appris de cette époque”, admet Bahar lorsque nous avons discuté dans son immense bureau. Il est légèrement grisonnant, mais a l’air remarquablement jeune pour quelqu’un qui approche de son 52e anniversaire. J’ai appris à son contact que les mots ne valent rien dans le monde de l’entreprise, que tout doit être écrit. Bahar a créé Ares en 2014 à Modène avec son partenaire commercial Waleed Al Ghafari. Il a commencé comme une entreprise de modification haut de gamme pour aider les riches à réaliser des rêves farfelus.
Il faisait initialement un travail similaire à des entreprises telles que Mansory qui ont longtemps compté sur la démographie riche en argent et pauvre en goût. Mais Ares est rapidement allé au-delà de la peinture, des garnitures et des kits de carrosserie scandaleux. Il a commencé à entreprendre des modifications plus substantielles, créant des séries limitées de modèles, mais en conservant les composants mécaniques de base. Ares a créé une version limo-targa mixant la Porsche 911 GT3 et un coupé Bentley Mulsanne. Il a également créé des versions remaniées du Land Rover Defender classique et de la Mercedes Classe G, et même des conversions cabriolet et break de la Tesla S. Bahar admet avoir du mal à dire non aux demandes de ses clients.
Le premier projet le plus spectaculaire était la Panther Progetto-Uno, une Lamborghini Huracán transformée en une version moderne de la De Tomaso Pantera disposant de l’option d’un levier de vitesses en H pour contrôler sa boîte de vitesses à double embrayage, bien qu’il ne s’agisse malheureusement pas d’une boîte qui reproduit une boîte manuelle, au lieu de cela, elle attribue simplement le stationnement, la marche arrière, le point mort, la conduite et la montée/descente manuelle des rapports aux différentes positions… Mais l’Ares S1 est beaucoup plus ambitieuse, avec une série de coupés et roadsters. Un travail sérieux est toutefois nécessaire pour transformer la voiture de sport américaine en pseudo-hypercar… Ares y est arrivé…
Les baies d’assemblage de Modène montrent le processus : après le dépouillement de la carrosserie de la C8, une nouvelle sous-structure métallique est ajoutée et des panneaux en fibre de carbone sont apposés. Les portes de la C8 régulière sont remplacées par des unités à charnières papillon (un must pour les hypercars), et l’habitacle est redessiné et repensés. Les échappements qui sortent par le couvercle supérieur du moteur ont nécessité une réfection importante de la plomberie dans le compartiment moteur. La S1 a une véritable présence de superstar. De près elle donne l’impressions qu’elle vaut quelques millions de dollars. Ce qui est réel, même qu’elle se vend un peu plus cher que cela… car elle a une véritable présence de superstar.
La S1 peut être soumise à une personnalisation sur mesure qui incite les acheteurs à rechercher des numéros Pantone uniques et des peaux d’animaux rares pour garnir l’habitacle. Comme l’Aries S1 est basée sur une Corvette existante, elle contourne de nombreux pièges de l’homologation qui “plombent” souvent les voitures de performance à tirage limité. Même en sachant qu’il y a une Corvette en dessous, la S1 fonctionne toujours comme une pièce de design. La Corvette C8 ordinaire peut donner l’impression d’une alliance réticente de lignes et d’angles, dont aucun ne cache les gros os de la voiture, mais Ares a réussi à envelopper les mêmes points durs dans des courbes élégantes et musclées qui semblent toutes deux faire référence à de nombreuses supercars.
Mais c’est tout en paraissant fraîches et originales. Mais dès que vous essayez d’accéder à l’habitacle de la S1, pour toute personne mesurant plus d’1m80 et 100kgs, il s’agira d’une courte escarmouche suivie d’une reddition, ils ne rentreront tout simplement pas. J’ai trouvé le moyen de m’y installer, mais déplacer le siège du conducteur dans sa position la plus basse et la plus inclinée était juste pour faire entrer le haut de mon corps, pas les jambes… Donc j’ai fait démonter le siège et là, c’était OK, mais cela laissait mes cheveux toucher le toit une fois que la lourde porte a été fermée. C’est donc une bagnole impossible… La société travaille sur une modification d’abaissement incluant une bosse dans le toit comme pour les anciennes Ford GT40… Débile !
J’avais l’impression d’essayer de conduire une luxueuse casemate, et, avec un système de caméra de recul au lieu d’une vitre à l’arrière, de plus mon image apparaissait sur l’écran central. Etrange… L’habitacle de la S1 est remplie d’appareillages de commutation qui séparent le conducteur et le passager. Il y a aussi du théâtre embarqué, avec un écran numérique devant le passager, une caractéristique inspirée des supercars au sang bleu telles que la Ferrari 296GTB et la Lamborghini Revuelto. Lorsque la voiture a été annoncée pour la première fois, Ares a affirmé qu’elle développerait 715 chevaux, mais ce nombre a depuis été réduit à 530 chevaux, soit seulement 35 chevaux de plus que la Stingray ordinaire, en raison d’un échappement plus fluide.
Plus important est la perte de poids annoncée grâce à la carrosserie en fibre de carbone. Malgré cela, l’équipe d’ingénieurs a déclaré que les composants de la suspension et la plupart des réglages sont inchangés au-delà des ajustements de géométrie. (Toutes les Aries S1 sont équipées à la fois de l’ensemble Z51 et d’amortisseurs adaptatifs magnétorhéologiques en option.) En tant que voiture conçue explicitement pour ceux qui privilégient le spectacle, l’expérience de conduite de la S1 est tout aussi bonne qu’elle doit l’être. Mais ce n’est pas non plus particulièrement exceptionnel. L’Ares est nettement moins calme que la Corvette C8 ordinaire, la combinaison d’un gain de poids et d’une suspension inchangée signifiant qu’elle donne désormais l’impression d’être rigide…
J’ajoute “Et suramortie à basse vitesse”…. Même avec les amortisseurs adaptatifs dans leur réglage le plus doux (le mode “Touring” d’origine a été rebaptisé Strada en Italie), il y a toujours une déviation vers le haut perceptible sur les bosses que la Stingray ordinaire serait capable de digérer en utilisant son débattement de suspension. La direction de la S1 est également devenue plus anémique : toujours rapide et offrant des réponses vives à l’avant, mais légère et dépourvue de sensations. Il y a des avantages, telle l’amélioration du rapport puissance/poids qui signifie que l’Ares S1 semble plus puissante que la Corvette, surtout lorsqu’on lui demande d’accélérer à bas régime. Le nouvel échappement délivre une sonorité rauque lorsqu’il est poussé à fond.
Non pas qu’elle puisse être poussée plus fort que la Stingray, avec la ligne rouge inchangée définitivement indigne de quelque chose qui essaie de ressembler à une hypercar de qualité “unobtainium”… Pourtant, Ares possède une honnêteté rafraîchissante à la fois sur ses voitures et sur ses clients qui demandent rarement “Combien coute-t-elle ?“… C’est une question qui ne s’applique pas… Ares vend à des gens qui possèdent généralement plus de 20 voitures. L’Ares n’est jamais le projet principal, jamais la voiture la plus importante, mais un ajout, quelque chose de complètement différent, le dernier enfant d’une très (voire trop) longue portée… si vous voulez.
Les cyniques pourraient y voir une voiture ciblant des gens qui ont déjà tellement de vraies supercars qu’ils en veulent maintenant une fausse… Mais Bahar affirme que l’exclusivité est une force puissante à l’extrémité la plus pointue du marché automobile. Ferrari s’apprête à produire près de 1400 exemplaires de sa SF90 en série limitée entre les versions coupé et spider, des volumes qui font courir un risque réel que les acheteurs soient confrontés à l’indignité de devoir finalement se garer à côté d’un autre exemplaire. Il est difficile d’imaginer une Ares S1 subir ce sort…