GTM 2022 Blood’n’blood by FactoryFive
Les Kit-Cars des années’70 et’80, les années des magazines Chromes&Flammes et Calandres, n’étaient astreints à presqu’aucunes contraintes si ce n’est que le 9 novembre 1974, les limitations de vitesse avaient fait leur apparition en France, obligeant à ne plus y dépasser 130 km/h sur les autoroutes, 120 km/h sur les voies express et 90 km/h sur les routes. A l’époque, le dispositif était présenté comme provisoire, il s’agissait alors de faire des économies de carburant pour faire face au choc pétrolier. Rien à voir à l’époque avec la sécurité routière. Les réactions étaient diverses, certains pensaient que limiter la vitesse était un scandale et que personne ne respecterait ces contraintes.
Aujourd’hui (2022), presqu’un demi-siècle plus tard, les limitations de vitesse sont toujours en vigueur avec comme argument le rôle important qu’elles jouent dans la baisse des accidents de la route. Et pas question de revenir en arrière. En 1985, les pouvoirs publics Français ont légitimé la décision de mettre en place le contrôle technique automobile qui concernait d’abord les véhicules de plus de 5 ans, une décision faisant suite à une enquête mettant en relation la sécurité routière et le mauvais état des véhicules. Le 1er janvier 1992, le contrôle technique est devenu obligatoire pour les véhicules de moins de 3.5 tonnes concernant 116 points de vérification liés à la sécurité et à l’environnement avec une durée de validité de 3 ans pour les voitures particulières.
Assembler sa voiture dans son garage était pourtant devenu comme une liberté de vivre et circuler dans les années ’60/’70 avec les buggys de plage Californiens sur base de VW-Cox récupérées d’accidents ou de vieillesse… Et fin des années ’70 avec Chromes&Flammes, sont arrivés les Customs, Hot-Rods et Choppers qui symbolisaient l’anti-politiquement correct et la liberté… Plusieurs petits constructeurs s’étaient alors lancé dans la fabrication de kits., tel BSH, (pour Benais Saint-Hilaire), avec une barquette sportive destinée à rouler sur route en semaine et en rallyes le week-end. On commençait aussi à voir des engins basés sur des 2CV, des Renault 4 ou Coccinelle. Les répliques de Cobra de Porsche 356 et quelques Hot-Rod’s voyant le jour de même.
Le Royaume-Uni devient, législation aidant, le paradis des fabricants de voitures en kit, avec plusieurs dizaines de marques différentes dans les années ’80. De notre côté de la Manche, la législation est plus restrictive, et les rares fabricants de kits sont d’un artisanat légèrement cradingue et dégénéré tel Scobra : “Des bricolages de chez Gérard”, bidouillés dans des lieux glauques, à destination d’un public plus ou moins distrait qui espère briller dans le monde nouveau de Chromes&Flammes et sortir d’une misère oppressante. Rouler au quotidien avec un Custom, un Hot-Rod où un Kit-Car impose de plus en plus une réception à titre isolé, qui ne peut être entreprise que par des “spécialistes-ingénieux” en contournements divers.
Comme pour le Covid qui est maintenant le prétexte à la consommation maximale de vaccins qui n’en sont pas mais sont un moyen d’engranger des milliards d’euros, les lois restrictives en matière de fabrication et circulation permettent de canaliser les gens dans “la norme” industrielle. En finale tout “se casse la gueule”, les gens dépriment, les alternatives en tout deviennent suspectes, on glisse à nouveau vers ce que je nomme “la Dictatucratie” qui nous impose divers styles de vie règlementés. Les rêveries automobiles “autres” étant considérées comme des déviances malsaines, en dehors de quelques artisans américains, australiens, néo-zélandais, britanniques, argentins et japonais qui font figures de spécialistes du genre (les dernières libertés de rouler) !
Dans ces pays, diverses sociétés fabriquent toujours des Kit-Cars, mais malheureusement leur homologation en France et en Europe est devenue quasi impossible. A l’inverse de cette fin d’un monde, depuis plus de 20 ans, Factory-Five aux USA prétend être à l’avant-garde de l’industrie des Kit-Cars automobiles. En fait, aujourd’hui, si vous voyez une réplique de Cobra sur une route aux USA, il s’agit très probablement d’une Factory Five. Bien que la satisfaction de cette réalisation soit énorme, cette société a poussé son marché en phagocytant la presque entièreté du marché des Kit-Cars “de base”, proposant une Cobra ou une sorte de super Ferrari à moteur Corvette pour 25.000 $.
Dès-lors que les immatriculer aux USA et dans les pays cités ci-avant est simple, facile, presque ludique et légal, que c’est le rêve continu dans ces pays, ils nous considèrent comme de pauvres crétins d’Européens soumis… L’histoire de l’automobile américaine compte pourtant de nombreux exemples de petites entreprises d’escroqueries organisées dont la portée a dépassé l’imaginaire. Des entreprises comme Tucker, Bricklin, DeLorean, Vector et d’autres avaient de bonnes idées, mais manquaient de ressources pour les exécuter pleinement. Toutes se sont cassées la gueule… L’avenir oblige donc leurs descendants “spitituels” de se regrouper en tous moyens, c’est donc avec beaucoup de soin et de planification que Factory-Five à conçu une industrialisation des kit-cars.
De plus, Factory Five Racing, fondée en 1995, a conçu la GTM destinée à faire la nique aux fabricants de Supercars restants en Europe.
– Au fil des ans, nous sommes passés d’une entreprise en démarrage dans un petit garage à devenir le plus grand fabricant mondial de kits automobiles “à construire soi-même”. Nous employons une équipe à temps plein d’environ 40 personnes et sommes situés à Wareham, dans le Massachusetts (à environ une heure au sud de Boston). Nous fabriquons nos produits ici même aux États-Unis, au cœur de la Nouvelle-Angleterre où la fabrication américaine est née. Nous avons conçu la GTM comme un défi direct pour des gens comme les concessionnaires Ferrari, qui, avec des ongles manucurés et des visages statufiés de morgue, facturent aux gens des primes obligées pour être sur une liste d’attente interminable, pour rejoindre un club exclusif de personnes hostiles à tout, qui conduisent rarement leurs voitures. Nous avons conçu la GTM par fierté, patriotisme et vanité. Nous voulions montrer au monde de quoi nous étions capables et nous voulions construire une voiture qui donnerait un coup de pied dans le cul de tout le monde”.
La GTM est ainsi devenue “LA” Supercar phare aux USA et en est venue à symboliser les capacités technologiques de Factory Five. La voiture est magnifique et elle rivalise avec les Supercars les plus rapides de la planète. Chaque trajet dans une GTM est accompagnée de “Hourrah’s” et de pouces levés, ainsi que de prises de photos par téléphones par la fenêtre d’autres voitures. Plus que d’apparence pour “Rock-star”, cette voiture est de plus tout simplement la machine la plus brutalement rapide qu’on peut imaginer dans un budget de 25.000$. Le kit GTM Supercar est pourtant conçu pour être construit “à la maison” avec des outils du brico-service du coin de la rue.
Le kit GTM comprend tout ce dont on a besoin pour construire une Supercar à l’exception de certaines pièces du train de roulement tirées d’une Chevrolet C5 Corvette 1997-2004 qui comprennent le moteur, les trains-roulants avant et arrière (suspensions/freins) et le réservoir de carburant. Réalisé en quelques week-ends avec des amis rémunérés en packs de bière, la Supercar ne coutera pas beaucoup plus que la coquette somme de 25.000 $. La postérité est au rendez-vous pour s’enorgueillir de voir le fruit de ses efforts exposé aux yeux de tous pour un scénario exceptionnel : Une torche qui s’agite, de la brume rouge, des zigues encagoulés dans un paysage volcanique, et une voix off hiératique nous apprenant que Factory Five est là depuis la nuit des temps.
En secret, attendant le jour où les Kit-Cars pourront de nouveau se répandre sur la Terre… Quelle belle histoire ! Passé cette introduction, le film commence vraiment. Un homme ressemblant à Brad Pitt couvert d’huile et de graisse, arrive dans un bar perdu au milieu de nulle part et s’enfile 10 verres de Whisky. Nous sommes dans le trou du cul de l’Amérique profonde la plus reculée, où des Car-Kitteurs plus ou moins Rednecks semblent à nouveau décidés à massacrer de braves ferrailles à la tronçonneuse à l’aide d’outils plus ou moins jardiniers. Sauf que là, il y a un twist. L’action change de décor ; nous sommes catapultés en Franchouille dans une jolie propriété ou deux jeunes tourtereaux se promènent et papotent.
Ils ont l’air si niaiseux que l’on se doute bien du sort funeste qui les attend. D’ailleurs, ils sont si pénibles qu’on le leur souhaiterait presque. On apprend que l’homme est Président et aspire tout ce qui passe à portée de dents, comme un vampire… et que la charmante est sa Maîtresse d’école ressuscitée. D’ailleurs comme par hasard dans le même temps, une scène dramatique se déroule : la Franchouille se meurt ! Mais quel est donc ce mystère ? Le pot aux roses est assez rapidement révélé, la résurrection de sa maîtresse est une manipulation, son corps avait été secrètement conservé dans un aquarium et avait besoin, pour revenir à la vie, d’importantes transfusions d’euros. cette histoire de Belle au Bois Dormant, nous ramène au beau temps du cinéma muet !
C’est un mélodrame Franchouillard de boulevard du XIXème siècle : on ne peut même pas dire qu’il surjoue le Président, il est le surjeu incarné. A chaque fois qu’il ouvre la bouche, c’est le bonheur le plus total : on dirait une sorte de Vincent Price jeune, sous amphétamines et laissé totalement en roue libre. L’interprétation est globalement l’un des points forts de ce film de fiction : entre amateurisme pur et simple et cabotinage forcené, les ministres font de leur mieux, mais sont globalement à l’image d’un scénario fait de bric et de broc, réalisé à l’arrache, dans des conditions d’incompétence à la limite de l’amateurisme pur et simple. Il faut dire un mot du Président qui récite ses discours comme s’il lisait un ancien bottin du téléphone.
Sans trop vouloir en révéler, sachez que le final repousse très loin les limites du ridicule, débilité du scénario, indigence technique de tous les instants, effets spéciaux bidon, mise en scène misérable, décors au-delà de la pauvreté, si mal foutu qu’il réussit à paraître encore plus misérable qu’il ne l’est sans doute réellement et, en tout cas, suffisamment délirant dans sa bêtise pour retenir l’attention des fins gourmets de la presse aux ordres… Le final est à l’avenant, les Kit-cars qui auraient pu sauver la France automobile en spermettant que le ludique prime sur la sclérose généralisée par des politiques d’austérité et de suivisme aux pires dérives, ont été définitivement assassinés… Pour rien, puisque ce Barnum a précipité la Franchouille dans la récession générale !
J’en reviens à la GTM de cet article qui est équipée d’un moteur Corvette LS6 de 400 chevaux provenant d’une Z06 2004 avec une boite G50 cinq rapports. Elle devient balistique en un clin d’œil aveuglant, passant de 0 à 60 mph en 3,2 secondes atteignant pas loin de 300km/h ! Des chiffres de performance encore plus impressionnants sont réalisables avec un moteur LS7 et une version six vitesses d’une transmission Porsche, cependant la configuration standard LS6/cinq vitesses a une puissance plus utilisable sur un parcours routier où la direction est légère et sûre avec un châssis stable. La GTM est certes un peu bruyante dans le cockpit ce qui n’est pas surprenant étant donné que le moteur se trouve juste derrière la nuque du conducteur.
La GTM n’a rien de la conduite branlante qu’on rencontre dans certaines voitures spécialisées haut-de gamme labelisées et vendues 10 fois plus chères… Le problème est que l’Europe protégeant ses industries plus que les Européens, la GTM n’est pas immatriculable en Europe sauf à se prêter au jeu des magouilles d’utilisation de cartes d’immatriculation en doublettes qui actuellement mène à la case “prison et confiscation du véhicule”... L’époque des Kit-Cars est terminée en Europe et c’est dommage car l’économie n’a pas pour autant été sauvée, loin de là… Le “package de composants de base” n’est que de 25.000 $. Les montants en dollars pour les pièces Corvette requises varieront en fonction du modèle que vous sélectionnez et de son état.
Mais toute ‘Corvette 1999/2004 C5 à 10.000 euros en moyenne suffit. Fondamentalement, les éléments a en reprendre sont le moteur, l’échappement, la suspension (moins les ressorts à lames et les amortisseurs), les freins, la colonne de direction, le radiateur, le réservoir de carburant, l’ordinateur, le câblage, les roues et les pneus, ainsi que le matériel connexe. La boîte-pont G50 peut être achetée pour aussi peu que 2.500 $ sur eBay. Bien sûr, tout cela peut sembler simple sur le papier, mais l’accumulation réelle prend au moins 350 heures. Pourtant, c’est beaucoup mieux utilisé que regarder les chaines TV de désinformations et fake-news pro gouvernement Macron, pro-laboratoires et pro-clowneries Ukrainiennes… Elle vaut la peine d’être hors-la-loi…