Hot Rod Passion…
Découvrir un Hot Rod clairement au-dessus du lot commun, qui arrache la colonne vertébrale en déboulant sans sommation pour foutre une sacrée branlée aux endormis trop rêches et minimalistes afin de vraiment les faire décoller et exploser dans un chaos halluciné, ça devient rare… Nous sommes tous dans une sorte de fin du monde dans laquelle nous nous laissons massacrer et acceptons qu’on engloutisse nos émotions qui ne sont plus que des pensées dépressives que nous devons subir roulés en boule dans un coin en chialant.
Qui regarde encore un lever de soleil après une nuit sans sommeil sinon les âmes fragiles plongées dans leurs pensées désespérées bourrées de mélodies mélancoliques aux voix pitchées-puputes qui n’en finissent plus de monter vers les cieux ? Ou sont les fresques émo-tubesques presque trop parfaites, qui faisaient constamment osciller entre le club extatique à 3h du mat’, le road-trip du week-end en bandes de Hot Rodders qui échangent leurs souvenirs de gros chagrin adolescents ? Ouaihhh mon Popu, le spleen pointe et je m’ingénie à ne jamais te laisser crever dans le pathos facile.
Serait-ce même du foutage de gueule pour te pousser à faire le beau avec mes articles difficiles à lire et comprendre ? A quoi bon te convaincre de regarder une bagnole unique issue de mes articles qui te laisse pour mort, la gueule grande ouverte, matraqué par son look de pute sublime qui hypnotise ? A Rien ! Même si à première vue ultra simple, elle foisonne de détails qui virevoltent en émotions qui giclent, comme tu spermates une belle vénéneuse, comme si elle déboulait sur ta tronche. Avoue qu’elle est belle comme la fin du monde, la vraie fin, enfin !
Plus de doute permis, tu as besoin d’une bonne grosse dose pour t’écraser le cerveau. Quel s chocs que mes histoires complexes, étouffantes et parfois expérimentales. Mais de mon côté, ce n’est que de l’émotion brute en résultant qui me renversent la tronche, et me défoncent. C’est bien simple, quasi tout est magnifique, pur, brut, sans fioriture, sans être expérimental c’est la folie qui soutient le moral. De toutes les bagnoles, les Hot Rod’s sont les plus dingues, capables de donner l’équivalent d’une violente taloche en pleine mâchoire, un moment épique de pure folie, un rouleau compresseur qui passe à tabac.
J’en hurle de bonheur, en me demandant ce qui se passe dans les têtes des ceusses qui me lisent, tentant de comprendre, les yeux écarquillés, la bouche sèche, estomaqué par mes lignes qui n’en finissent plus de s’étirer, se dédoubler, de s’intensifier, jusqu’à donner l’impression de complètement envelopper les internautes et les laisser pour morts, façon coup de fusil à pompe dans le bide… Tous victimes du summum de l’insanité, du pinacle de la mélancolie épique qui file des papillons dans le ventre à ceux qui ont rêvé et rêvent encore d’avoir de pareils engins.
Cela leur aurait fait commencé la drogue du Kustom plus tôt. Tellement d’années perdues à rester sobre, puant la mort, quasi-désespéré, anéantis par le style Pom-Pom Bellu et les ringardises d’Automobiles Classiques dans un monde qui peu à peu s’étiole sans que personne n’y prête attention, de peur d’arriver en retard au cimetière en hurlant : “La vie c’est de la grosse merde, mais il m’a fallu quand même m’accrocher dur, car ça valait le coup de découvrir Chromes&Flammes avant de crever ! “… Complètement bourré, oui, difficile de trouver pire. L’émotion ou la mort ! Pas certain de l’heure exacte…
Je me demande à la fin d’écriture de chaque texte si je n’ai pas simplement passé la nuit entière sans bouger, à attendre, à flotter mentalement, cadenassé par l’angoisse de rater l’histoire, en roue libre complète, torpillé par des images mentales ingérables, qui ne cessent de me tomber sur la tronche comme une pluie d’étoiles… On m’a dit que Saturn et Jupiter vont une nuit se chevaucher pour un événement extraordinaire, potentiellement unique dans une vie, celui de ma mort. Alors je me suis perché sur mon toit, télescope à la main, pour tenter d’avoir un aperçu du phénomène.
Mais tout est trop pollué pour m’offrir ne serait-ce qu’un teaser du spectacle que je cherche en vain, sautant de points lumineux en points lumineux, naviguant entre les nuages, qui semblent absolument vouloir gâcher la fête. Point de planète dans mes rétines, alors je divague. Il fait doux sur mon toit, je me lance en apesanteur… Mars est toujours aussi lumineuse, Polaris aussi, et je rêve d’Andromède. Je tente de relativiser l’immensité du bordel étendu au-dessus de ma tête. La vie est longue, parfois sympa, souvent merdique, mais au final insignifiante comparée à ce vide absolu.
Mon existence, n’est qu’un simple blip dans cette timeline gigantesque. Sans raison, je disjoncte et pense que l’image de la France est trop limitée au vin rouge, au camembert, à l’adultère aux grèves et congés payés. Que des clichés ! Il faut changer tout ça. Prendre des mesures drastiques. Redorer l’image ! Mon idée (saugrenue) est que le ministère des affaires étrangères puisse promouvoir de façon agressive le Hot Rodding Franchouille, partouze. Dans les ambassades, dans les instituts culturels, dans les cours de langue, dans les avions Air France (pendant la petite vidéo de sécurité du décollage).
Que les gens du monde ne nous prennent plus comme de simples figurants pourris genre “Emily in Paris” (Netflix™), mais nous voient comme des cinglés chantant façon Piaf, à moitié nus, se masturbant dans des tenues fluos. Oui, nous Français, nous sommes tous des drogués qui se tapent sur la gueule tout en pleurant comme des madeleines, des tessons de bouteilles plein les mains. Parce qu’en France, nous sommes belliqueux, épiques et de mauvais goût, qui filent la frousse, cassent les colonnes vertébrales et crachent au visage : “Imported products from France”, entre le clacos surgelé et le sel de Guérande…
Dans un monde qui semble voué à s’autodétruire, entre virus incontrôlé, police en roue libre et frange d’une population décérébrée s’insurgeant encore que des gens demandent à être traité de façon égalitaire, beaucoup ont envie de parler, hurler leurs revendications. Ouaisss mon Popu, tu reviens fourbu du boulot, tu as pris le dernier train, et marche vers ton chez toi, sur les rotules, dans une rue sombre, avec pour seule compagnie un lampadaire clignotant. Tu n’en peux plus de cette vie loopée à l’infini, à tapiner dans un open-space pour un patron qui te débecte !
Tu as des bouffées de haine te serrant le corps à chaque fois qu’il ouvre sa bouche. Pas un chat dans la rue, tu es dégouté car tu n’as rien à bouffer dans ton frigo, parce que Macron a tout donné à Zeelinsky… Tu es trop fauché pour aller à l’épicier du coin. Tu vois des rats qui filent sur le béton, des grand-mères flippantes qui fouillent les ordures, tu ne te sens pas super bien et commence à accélérer le pas, clefs de l’appart’ bien serrées dans ta main. Au loin, tu entends un son perler, rythme bizarre et hypnotique, ça vient de l’impasse noire sur ta droite, alors tu regardes, mi-fasciné mi-apeuré.
Le son mute en avalanche drum’n bass ultra agressive, et un mec arrive en courant sur toi en hurlant comme un damné, une batte de baseball à la main, et te percute le front. Métal froid sur la gueule, sang plein la bouche, tu sens le béton froid imprimer ta joue. Le bonhomme continue à te tabasser la gueule en criant plus fort qu’une Morano sous Ritaline, tu ne ressens même plus la douleur, juste des coups sourds, et la nausée qui enveloppe tout ton être. L’oeil torve, bientôt mort, tu constates presque avec amusement qu’une de tes dents est collé à l’arme du mec, via une pâte visqueuse faite de chair et cheveux.
L’enculé ne voulait même pas de ton argent, juste t’exploser la tronche avec tellement d’agressivité et de haine qu’il aurait pu repousser une pandémie mondiale à coup de batte de baseball… Haaaaa, c’est facile de faire une chronique sur un morceau pareil, non ? Cath Ringer qui mixe ses céréales avec du PCP dans un club. Mylène Farmer coulée sous 6 litres de béton… Que des raccourcis pour journalistes de BDSM TiVI Fake-News un peu flemmards… Ca va faire fuir tout le monde, à part nous, les tristes, les désaxés et les déments.
Car nous, on veut juste chialer et danser, on veut hurler sur une piste de danse en s’arrachant le visage parce qu’on est heureux et triste tout le temps, parce que l’on ne comprends rien à la vie, parce que nos cœurs explosent étouffés par la merde. Alors on tente de se faire dérouiller par une musique belle et moche, par un truc épique improbable qui nous donnent envie de pogoter en club tout en pensant aux morts trop tôt. Par une musique qui te pousse, mon Popu, à te battre dans la rue avec n’importe qui et quoi parce que tu as la rage et que tu as envie de vivre mais tu ne sais pas trop comment.
C’est tout qui te file la frousse, qui te casse la colonne et qui te crache à la gueule. Ouaisss mon Popu… Quand tu ne t’y attends pas, quand tu as la certitude que l’on ne t’y reprendra plus, l’esprit libre, encore cabossé des amours précédents, tu déboules, les oreilles libres, le cœur mou. Alors tu tombes sur elle et c’est le coup de foudre, la folie directe : la relation qui démarre sur les chapeaux de roues, au risque de se brûler. On passe son temps à baiser un weekend entier, des histoires de chair, des histoires de Flesh.
Le début d’une histoire d’amour, ce n’est que mélodie, et, passé l’électricité des premières fois, on se roule jusqu’à l’agonie, jusqu’à ce que les sexes brûlent. Les dos griffés jusqu’au sang, on baise, on baise, on baise, et on parle de la vie, de la sienne, de la tienne, de la notre. Des longues phrases idiotes, des tirades banales que l’on pense profondes, pour des moments tellement beaux et crétins. Ce sont des moments de vies romancés ou crus, des mensonges et quelques vérités. On s’invente des personnages, et on leur gomme les défauts, parce qu’à chaque début de relation nous est offert la possibilité de se redéfinir.
Alors on passe des semaines, voire des mois, le sourire aux lèvres, à se balader. Tous les jours, toutes les nuits. A y penser constamment car il y a quelque chose de chaud, de rassurant, un coté aventure aussi. On pardonne tout, les petits défauts (trop court), les petites manies, et, lors de rares moments fugaces, cela confine au sublime. Alors on baise on baise on baise. Puis on commence à connaître les habitudes. L’excitation de la nouveauté n’est plus là, mais pourtant, chaque rencontre, chaque nouvelle écoute, chaque nouveau rendez-vous est tellement plaisant.
On était un peu perdu aux premières écoutes, à ne pas s’avoir que faire de ces nouvelles courbes, de ce nouveau corps, gestion d’émotions nouvelles. On connaît parfaitement le tout désormais. On le chante sous la douche, on le connaît par cœur, on sait sur quels boutons appuyer pour tout faire sauter. De lassitude ? Que nenni. Quel bonheur, cette relation qui partait sur du plaisir spontané, sans lendemain, qui évolue en longue quête amoureuse, avant de rentrer explosé, défoncé. Des mois plus tard, on s’accompagne en se tenant les mains dans des moments de joies, dans des déprimes.
Un plan cul mâtiné de drogues qui se transforme en relation longue durée, que demande le peuple ? Tu as envie de pleurer, mais parce que tu es bourré, et heureux mon Popu…Et le temps passe. Une sacrée étape, dans une relation, parfois casse gueule, souvent accueillie avec sourires. Seuls les cons ne voulant pas s’engager auront peur de ce genre de défis. Le papillon de nuit volant au grè des mélodies, n’est justement pas qu’un papillon de nuit. La deuxième étape, c’est souvent de prouver que l’on peut être plus sérieux. Alors on police. Les aspérités des débuts, les petits défauts, on les accepte moins.
La maladresse tellement mignonne des premiers mois devient un peu agaçante. Alors on gomme. On fait des efforts. Il se gratte les couilles, elle reste collée à son Smartphone. Il pête un plomb parce qu’elle est bordelique. C’était mignon, c’est devenu chiant. Soudainement. Alors on fait des efforts, on rabote, c’est beau. Très beau. C’est la relation stable, sans la drogue et les levrettes sauvage du début. Mais c’est toujours aussi agréable, et surtout, rassurant. C’est beau putain, c’est beau. Tu fêtes des anniversaires des noëls, des valentines, c’est beau mon Popu, tu es heureux putain !
Ca te rappelle le début, quand tout était fou, beau, candide, ça te rappelle quand tu rentrais bourré en hurlant dans la rue, avec ta nymphe dans les bras. Tu roulais sur le monde putain. Maintenant tu roules sur ton canapé, devant la télé, mais c’est bien. Et puisque vous vous connaissez bien, pourquoi ne pas pimenter un peu le bordel, et tester de nouvelles choses ? Mais c’est pas grave parce que tu as confiance et que tu vois bien que ta relation tient debout, que c’est fait ensemble, putain tu es heureux. Alors oui, c’est plus mou.
C’est moins l’aventure, les surprises, ce n’est pas tous les jours, mais seulement quelques fois dans le mois. La lassitude ? Pas encore. Pointe-elle le bout de son nez ? C’est possible. Le dos griffé ? va falloir oublier. C’est beau, c’est beau. C’est mieux construit, plus solide, les fondations sont fortes. Mais la passion n’est peut être plus là. Toi et ta belle qui l’est de moins en moins, a troqué la passion pour la sécurité. C’est pas plus mal. Tu as envie de pleurer, c’est le regret et le désespoir d’être coincé comme un gland dans un casse-noix, mais parce que tu sens le truc glisser, parfois s’éteindre, alors que tu es pourtant heureux.
Avec le boulot, les obligations, les fausses excuses, tout ça… Oh, ça se croise tous les jours hein, mais depuis combien de temps n’y a t’il pas eu le feu ? Le vrai, celui qui brule, qui fait transpirer, qui nique le lit et les cervelets. C’est froid bordel. C’est toujours aussi propre, toujours aussi beau, surtout vu de l’extérieur. Oh, c’est le couple parfait. Il est beau le couple, il est parfait, putain on vous envie, vous avez l’air tellement heureux. Toi, tu reviens chez toi, un paquet de courses sous les bras et des souvenirs pleins la tête, de la mélancolie à tour de bras.
Il fait froid. Tu regardes le frigo. Mais ça baise plus. Ca fornique, de façon robotique. Une obligation presque. Pire, tu commences à comprendre que ta nymphe fréquente d’autres personnes, des Bachar, des Kondo… elle ne le cache même pas, ça ne t’intéresse plus, et le pire, c’est que tu t’en fous. Parce que c’est déjà mort. A l’intérieur, tu le sais. Ca prendra peut être encore six mois. Six mois à trainer un cadavre. A s’engueuler, des hurlements inutiles parce que entre deux séances d’ennuis il faut bien un peu de tension, un peu d’électricité.
Les gueulantes ont remplacé les baises sauvages, il faut bien se décharger d’une façon ou d’une autre. Et pourtant tu continues, tu tentes de regarder vers l’avant, de faire des voyages, des propositions. Parce que c’est rassurant, donc tu fais quoi si tu te retrouves tout seul comme un con ? Ca fait peur, de se retrouver seul. Mieux vaut trainer un cadavre hein ? Jusqu’à ce que tu n’en puisses plus, faut le trainer ton cadavre, hein ? Jusqu’à ce que tu en chies du sang hein ? Alors c’est fini, c’est mort, et pourtant, au détour d’un regard, d’une soirée, d’un geste, tu te souviens que tu étais amoureux.
C’est un peu amer, un peu triste, mais il y a une légère chaleur dans ta poitrine. Tu te rappelles de tous ces putains de moments, mélancolie belle et lunaire. C’est mortel, c’est beau, c’est le plus beau truc depuis des années dans ta putain de relation de couple. C’est nouveau et c’est avant. C’est rassurant et ça pue la baise des premiers jours. Tu penses même à tout recommencer à deux, comme aux premiers jours. Ca te file les larmes aux yeux, tu es heureux, tu te dis que tout peut repartir, l’étincelle est là, l’amour aussi, bien enfoui sous un paquet de merde.
Alors tu espères, comme un niais, comme un con. Les minutes passent, l’étincelle trépasse, elle ne te regarde plus, et voilà que vous vous engueulez à nouveau pour rien. La lassitude. Et tu te rends compte que dans ce couple, il n’y a plus que du vide. Pas de rage, pas de lien. Mêmes les conflits sont vides, sans passion, sans feu. Tu pleures parce qu’il ne reste plus rien. Plus d’amour, plus de haine, plus rien. Quoi tu dis ? Le Hot Rod ? Quoi c’était ? Ahhhhh Oui ! C’était l’époque Chromes&Flammes, c’est loin, t’avais 20 ans, t’en as 70, il ne te reste que des souvenirs par procuration… Même plus ta belle partie avec un voisin…