1948 Chrysler Town & Country Cabrio V8 5L7 Hemi
“Town and Country” est un titre d’œuvre notamment porté par : 1° un album du groupe de rock britannique “Humble Pie” sorti en 1969… 2° le titre original du film américain “Potins mondains et Amnésies partielles” réalisé par Peter Chelsom sorti en 2001… 3° une série d’automobiles Chrysler et 4° un magazine américain créé en 1846, précédemment appelé “Home Journal” et encore auparavant “The National Press”, centré sur le style de vie.
C’est le plus ancien magazine généraliste publié sans interruption aux États-Unis… Ce magazine a été fondé par le poète et essayiste Nathaniel Parker Willis et par George Pope Morris (le rédacteur en chef du “New York Evening Mirror”), sous le nom de “The National Press” en 1846. Huit mois plus tard, le magazine est rebaptisé “The Home Journal”. Après 1901, le titre du magazine devient “Town and Country”, et il a conservé ce titre depuis cette date.
Pendant l’essentiel du xixe siècle, ce magazine, alors hebdomadaire, publiait de la poésie, des essais et des œuvres de fiction. Au fur et à mesure que des gens influents se mettaient à l’acheter, le journal a ajouté dans ses pages des nouvelles sur les évènements mondains, les dernières rumeurs et les loisirs de l’aristocratie de l’Amérique du Nord, tels que le bal des débutantes et des comptes rendus des mariages avantageux qui se nouent en ces occasions.
Les premiers lecteurs du magazine appartenaient à l’Establishment, comprenant les plus anciennes familles fortunées de New York, les “Brahmanes de Boston”, et les gens d’autres lieux des États-Unis dont le nom apparaissait dans le “bottin mondain Social Register”. Nathaniel Willis est demeuré le propriétaire de 1846 jusqu’à sa mort en 1867. Après le magazine est passé par plusieurs propriétaires jusqu’à ce que William Randolph Hearst rachète tout en 1925.
Le premier rédacteur en chef du règne de Hearst était Harry Bull, qui dirigera la rédaction du magazine de 1925 à 1949. C’est Henry B. Sell qui lui succède ensuite. De nos jours, le magazine est toujours détenu par la Hearst Corporation, sa publication est devenue mensuelle, et son lectorat se compose d’une classe moyenne assez snob, professionnellement active et aimant sortir. Les publicités qui y apparaissent sont pour des produits et des services de luxe.
Les articles centraux et les photographies portent principalement sur la mode, les arts, la culture, la déco intérieure, les voyages, les mariages, les fêtes, les galas et autres évènements de la haute société. Pamela Fiori est devenue la première femme rédacteur en chef de “Town and Country”. Sous sa direction, les plus grandes audaces dans le domaine de la mode ont été publiées poussant à toujours plus de diversité dans les sujets traités par le magazine.
De façon à valoriser l’image snob et élitiste du magazine, ressentie comme WASP, un plus grand nombre de célébrités sont apparues en couverture du magazine, avec une augmentation du nombre d’articles consacrés aux évènements mondains et aux mariages de personnalités ainsi que les activités mondaines. Ce snobisme s’est enraciné en poussant les lecteurs à se déplacer dans des véhicules pompeux dont les trois quarts arrières sont en bois.
A l’origine, ces “Woodies” étaient des véhicules à vocation utilitaire destinés au milieu rural. Mais au début des années ’40, la clientèle snob et aisée d’esprit lisant le magazine “Town and Country” va s’éprendre de ces automobiles rustiques à l’esthétique “Country”… Chrysler, flairant là une niche de marché à exploiter, va proposer à ces citadins, une voiture hors norme, la “Town & Country”, pour la semaine en ville et pour le week-end à la campagne.
En 1946, la série “Town and Country” devient chez Chrysler une gamme séparée, avec différents types de carrosseries : berline, coupé et cabriolet. D’objet rustique, le “Woody” s’est transformé en produit de luxe pour la bourgeoisie américaine. La version la plus emblématique est évidemment le cabriolet, avec ses magnifiques panneaux d’acajou, que l’on voit aux mains de célébrités dès 1945 dont Clark Gable, Barbara Stanwyck et le général Eisenhower.
La réalisation de ces luxueux modèle demandait un soin tout particulier, et un ajustage minutieux des différents panneaux laissés aux mains d’experts hautement qualifiés dans les contraintes techniques liées au travail du bois. Le frêne était utilisé pour les renforts structurels tandis que les feuilles d’acajou étaient utilisées pour les éléments d’habillage fixés sur des supports plus épais en contreplaqué.
Une chaîne dédiée aux opérations d’un montage artisanal avait été aménagée spécialement à l’usine de Jefferson Avenue, les panneaux de bois étaient façonnés au préalable dans un autre site installé dans l’Arkansas. Deux versions de châssis et de motorisation étaient proposées. La première reprenait le châssis court à moteur 6-cylindres de la Windsor tandis que la seconde reprenait le châssis long de la New Yorker ainsi que son 8-cylindres Spitfire de 135cv.
La production étant artisanale et la finition étant très poussée, le prix de vente était élevé et faisait de la “Town and Country” un objet rare et coûteux, sans oublier son coût d’entretien, sachant que le constructeur n’avait pas une vocation d’ébéniste. Il fut produit 1.935 voitures en 1946, puis 3.136 en 1947 et 3.309 en 1948. En 1949, Chrysler dévoilait sa nouvelle gamme au style ponton affirmé. mais la magie avait disparu. Seuls les montants restaient en frêne.
L’année 1950 va marquer l’arrêt définitif des “Woodies” dans les quatre marques du groupe Chrysler. Ce cabriolet Chrysler “Town & Country” de 1948 a été acquis en 2002 auprès du St. Louis Car Museum et a ensuite été modifié par “Hot Rods & Hobbies” de Signal Hill, en Californie. Les travaux comprenaient le chromage des garnitures et des pare-chocs, la finition de la carrosserie et des panneaux extérieurs en bois de frêne.
La personnalisation et le renforcement du châssis, comprenaient l’installation d’un V8 Hemi de 5L7 litres, d’une transmission automatique à cinq vitesses, d’une suspension avant indépendante, d’une suspension arrière triangulée à quatre bras, de coilovers, de freins à disque Wilwood aux quatre roues, d’un faisceau de câblage de remplacement et d’un système d’échappement spécialement fabriqué.
La voiture a été finie en bleu/noir Newport avec des panneaux de placage d’acajou encadrés de bois de frêne sur cuir bleu réalisés par “Wood n’Carr” de Signal Hill, en Californie. Des travaux supplémentaires au moment de la peinture comprenaient le traitement des bosses et le rechromage de la calandre, des garnitures, des projecteurs, des emblèmes et des pare-chocs. La voiture dispose d’une capote Haartz beige à commande électrique.
Ont été ajouté des projecteurs montés sur pilier, des jantes fils chromées de 16 pouces avec pneus à flancs blancs Toyo Tranpath 215/70, des freins à disque Wilwood assistés aux quatre coins et un coffre élévateur électrique, un système électrique de 12 volts et une chaîne stéréo Pioneer AM/FM/CD. La cabine comprend des banquettes avant et arrière retapissées de cuir bleu avec des inserts en tissu Broadmoor Cord beige.
Le système électrique a été converti à 12 volts, et les caractéristiques supplémentaires comprennent un chauffage, des ceintures sous-abdominales pour tous les occupants, des tapis de sol recouverts de moquette et une chaîne stéréo Pioneer AM / FM / CD. Le volant à trois branches est doté d’un anneau de klaxon chromé et encadre un compteur de vitesse a 110 mph ainsi que des compteurs : température, ampérage, pression d’huile et niveau de carburant.
1941 – Au cours de l’année, le break 4 portes 8 places Chrysler Town & Country a fait ses débuts en tant que premier “Woodie” avec le toit tout en acier de la limousine Chrysler Imperial 4 portes et 8 places, ce qui a conduit à une configuration de chargement arrière avec des doubles portes en bois (également appelées “Barrel Back”) .
1942 – La Town & Country a connu une production abrégée en raison de l’entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale. Moins d’un millier d’unités avaient été produites depuis l’introduction du véhicule un an plus tôt.
1946 – Après la Seconde Guerre mondiale, la plaque signalétique Town & Country est revenue, mais le break 4 portes à 8 places a été abandonné. Seule la berline Town & Country 4 portes et la décapotable Town & Country 2 portes étaient proposées, cependant, la brochure de vente de la Town & Country de décrivait et illustrait également un roadster, une berline 2 portes appelée Brougham et un coupé toit rigide à 2 portes appelé Custom Club Coupe. Aucun de ces trois styles de carrosserie supplémentaires n’a progressé au-delà de l’étape “prototype”. Cependant, Chrysler a construit sept voitures Town & Country de pré-production au cours de l’année, dont une seule survit aujourd’hui.
1947 – La berline Town & Country 4 portes et la décapotable 2 portes ont chacune été reportées avec améliorations par rapport à l’année précédente.
1948 – Alors que la berline 4 portes Town & Country en était à sa dernière année (depuis 1946), la Town & Country convertible 2 portes a été reportée .
1949 – Le cabriolet Town & Country 2 portes a continué avec peu d’améliorations par rapport à l’année modèle précédente et était dans sa dernière année de production. Cétait la seule offre Chrysler Town & Country au cours de l’année. Les voitures de 1949 étaient les premières conceptions d’après-guerre de Chrysler, avec un empattement plus long (3340 mm), basé sur le modèle New Yorker.
1950 – La Town & Country toit rigide 2 portes a été la dernière véritable offre “Woodie”, produite, d’autant plus que la production de toutes les véritables offres “Woodie” de la Chrysler Town & Country d’origine a cessé à la fin de l’année. La Crosley Hot Shot de 1950 est souvent récompensée pour ses premiers freins à disque de production, mais la Chrysler Imperial Crown les avait en fait comme équipement standard au début de 1949. Ils étaient fabriqués par Auto Specialties Manufacturing Company (Ausco) de St. Joseph, Michigan, sous les brevets de l’inventeur H.L.Lambert, et avaient été testé pour la première fois sur une Plymouth de 1939.
Contrairement au disque d’étrier, Ausco-Lambert utilisait des disques à double expansion qui frottaient contre la surface intérieure d’un tambour de frein en fonte, qui servait également de logement de frein. Mais en raison des dépenses, ces freins n’étaient de série que sur la Chrysler Imperial Crown et la Town and Country Newport. Cependant, ils étaient facultatifs sur d’autres Chrysler, au prix d’environ 400 $, à un moment où une Crosley Hot Shot entière se vendait 935 $.
1951. – Les breaks Town & Country étaient offerts dans les séries Windsor, Saratoga et New Yorker. La version New Yorker a disparu fin de l’année mais est réapparue pour 1953 lorsque la série Saratoga a été abandonnée. Après l’arrêt des “Woodie”, le nom de Town & Country a immédiatement été transféré vers un break de grande taille à carrosserie en acier, coïncidant avec le lancement du premier moteur V8 de l’entreprise (alors appelé FireDome, mais plus tard baptisé HEMI). Ce break a présenté plusieurs premières, notamment des vitres arrière rabattables pour les hayons.
2 commentaires
Maître,
SI je vous lis bien ces autos servaient à transporter des jeunes filles propres accompagnées de toute leur famille, pendant que des Jack Kerouac prenaient la route en Jalopy , en Hudson ou en Cadillac volée ?
On serait tenté de voir dans l’ensemble des automobiles américaines une certaine unité de style, d’y voir la convergence de la production de masse et de la consommation de masse : ce serait faux. Rien ne contredit plus violemment les desseins de la production de masse qu’une situation de consommation dans laquelle de nombreux, voire d’innombrables consommateurs/trices, jouissent simultanément d’un seul et même exemplaire (ou bien d’une seule et même reproduction) d’une automobile. Il est indifférent aux intérêts de ceux qui produisent en masse de savoir si cette consommation commune constitue un « véritable vécu social » ou bien une simple somme de vécus individuels. Ce qui les intéresse, ce n’est pas la masse agglomérée en tant que telle, mais la masse fractionnée en un nombre maximal d’acheteurs ; ce n’est pas qu’ils puissent tous consommer la même chose, mais que chacun achète la même chose pour satisfaire un même besoin (à la production duquel il faut également pourvoir). Cet idéal était déjà atteint ou n’était pas loin de l’être en début des fifties. Les “Town and Country étaient chics et chères, puis elles n’ont plus intéressé “la haute société” et ces véhicules devenues des occasions ont été achetées par des “ceusses” qui espéraient faire illusion pour draguer les jeunes-filles pour aller faire du surf sur les plages de Malibu… Jack Kerouac était plus souvent dans des wagons de trains de marchandises…
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