Alain Clénet, le grand swing !
Depuis le départ, il y a eu un malentendu concernant les oeuvres automobiles d’Alain Clénet… Les médias en sont la cause, qui ont tous, sans exceptions, repris en chœur ce qu’Alain Clénet voulait bien leur raconter. Et…, c’est ce qu’il voulait en tant que fin bateleur de foires, orfèvre dans ses constructions intellectuelles et excellent vendeur… de lui même et de ses créations ! Le génie qu’on lui a prêté et qu’ensuite certains lui ont repris pour l’offrir à d’autres…, se situe en effet bien plus dans l’art de ses mises-en-scène que dans le design et l’ingénierie des voitures qui ont été fabriquées sous son nom.
La vidéo en 4 parties + 1…, est tout aussi intéressante concernant ses voitures, que d’un point de vue psychologique vis-à-vis d’Alain Clénet, qui, termine presque toutes ses phrases narratives par “et tout ça“… démonstration que ce qui suit, c’est à dire le reste du monde, fait partie de ce : “et tout ça“…, sans autre importance ! Certaines de ses remarques choquent aussi, parfois, surtout lorsqu’il avoue que s’il avait été à la place de ses financiers de la première heure, il n’aurait absolument pas pris le risque de confier son argent… Il est vrai qu’il était le seul à savoir ce qu’était véritablement “sa” Clénet ! Vous le lirez plus loin…
Tout part d’une création dans sa chambre… et Alain Clénet d’expliquer les divers points de design de cette pré-Clénet qui seront repris, selon lui, dans quelques productions automobiles 10 ans plus tard, citant entre autres, Alpine… pour le bandeau des phares avant… J’ai eu beaucoup de difficultés à obtenir quelques photos de cette oeuvre censée préfigurer un génie du design Français… et j’ai quelque peu déchanté quand je les ai trouvées… N’empêche, que réaliser cela à 20 ans, mérite un coup de chapeau…, sans oublier toutefois… et Alain Clénet le dit dans la vidéo, qu’aux USA beaucoup de “jeunes” de 16/18 ans construisent leur Hot-Rod… et ce, avec une finition et une toute autre rigueur qu’en France. La revanche de certains de ces “jeunes” interviendra durant la période de commercialisation de la Clénet série 1, mais je vais trop vite, vous le lirez plus loin…, en attente, regardez les photos de la pré-Clénet, particulièrement son bandeau de phares…
Bon…, c’est vrai, mon attention a été retenue par l’immatriculation 49 de la voiture, me demandant comment une Fiat 600 modifiée en tous sens avait pu être ainsi immatriculée. La réalité est qu’Alain Clénet a construit cette voiture (extrapolée de ses rêves), en 1965, à partir d’une Fiat 600 ! Cette pré-Clénet repose donc sur les soubassements mécaniques d’une fiat 600, achetée d’occasion 2.000 FF de l’époque, et “habillée” avec 36 kg de plastique, moulés sur une maquette en plâtre. Pour les performances, le moteur a été gonflé avec un carburateur de Ford Taunus et un échappement libre, ce qui lui permettait d’atteindre les 150 km/h…
Alain Clénet avait 20 ans quand il a réalisé son auto ! Fils d’un garagiste, il possédait une solide connaissance des voitures… et comme il avait été formé à l’école des beaux arts d’Angers puis à celle des arts décoratifs de Paris, il s’est senti designer… Tout autre avec le même bagage aurait arrêté là et ouvert un magasin de déco… Pas Alain Clénet ! Il a réussi, personne ne sait comment…, à vendre sa création… et, avec le montant ainsi obtenu, il est parti aux USA pour faire fortune. Dans la vidéo, il enjolive merveilleusement son arrivée aux USA, jeune (et beau) Français égaré à Kennedy Airport (appréciez l’accent), pris miraculeusement “en charge” par une jolie jeune Dame Française, directrice du Carneggie-hall de New-York (tant qu’à faire autant “taper” haut)… qui va lui mettre “le pied à l’étrier” (et ailleurs), via de multiples relations (charnelles aussi), ce qui le fera entrer (oupsssss !) comme designer chez American Motors…, ou bien sur, il finira par aller nager dans la piscine du “Chairman of the board” (le grand patron), à qui, bien sur (bis) il donnera des conseils…
On est loin de Zola, ça c’est sur !
De cet épisode, Alain Clénet, passe à un autre…, toujours “designer“, mais cette fois pour une firme Japonaise aux USA… et il arrive tout naturellement en Californie ou il a une idée de génie… qui le propulsera en 7ième position des constructeurs aux USA (faut oser le dire… et il l’a dit via le présentateur, qui n’est autre que le fils de Pierre Bellemare)… Son idée est effectivement géniale, mais pas tout-à-fait comme Alain Clénet la raconte (son idée)… Arrivé aux USA, l’argent obtenu avec la vente de sa Fiat 600 fond comme neige au soleil, il “glande”, fait le gigolo… et grâce aux contacts de son père, il trouve un job chez American Motors. Très vite, il retrouve son habitude de donner des leçons à tout le monde…, il juge que son employeur est trop conservateur et ne sait pas écouter le marché…, mais heureusement, il est là ! Clénet prétend associer la créativité américaine au bon sens européen, ainsi, son premier dessin est une 3 portes avec hayon, motorisée par un V8…, un genre d’AMC Gremlin avant la lettre (elle n’arrivera qu’en 1970)… Il prétendra plus tard être l’un des pères de la Renault Rodéo (qu’il aurait dessiné sans quitter les Etats-Unis)…, le plus probable de tout ça, c’est qu’en tant que “junior”, il est surtout affecté aux photocopies et à l’approvisionnement en cafés.
Clénet s’ennuie…, il se lie d’amitié avec un autre jeune, un certain Bill, qui n’a aucune fonction officielle chez AMC, mais a droit d’aller partout, y compris dans les salles de prototypages dont on refuse l’entrée à Clénet ! Les deux jeunes font les 400 coups, de jour comme de nuit.., Bill présente Clénet à son père, ce dernier semble s’intéresser beaucoup au travail du jeune designer et à ses impressions… Un matin, Clénet est accueilli par son supérieur…, en fait, le père de Bill est George W. Romney, alors PDG d’American Motors ! Il s’est servi de Clénet pour savoir ce qu’il se passe dans les bureaux…, Alain Clénet en a fait un portrait peu flatteur…, du coup, le chef de service s’est fait remonter les bretelles…, en représailles, il vire Clénet. Et Bill…, en fait, il s’agit de Willard Mitt Romney… et bien plus tard, il sera candidat républicain à la présidentielle 2012… Et ensuite, Clénet est assez avare de repères chronologiques.
Mitt Romney est parti en France à l’été 1966…, Clénet aurait commencé à réfléchir à sa voiture fin 1974…, ce qui laisse donc un vide de 8 ans (qui contredit son histoire d’ascension fulgurante) !
Au gré des interviews, il prétendra tour à tour avoir été commercial pour un fabricant japonais de pièces autos…, designer d’engins de manutention…, architecte spécialisé dans le préfabriqué… Le plus probable, c’est qu’il a été tout cela, enchaînant les boulots et déménageant régulièrement.
C’est ainsi qu’il découvre Los Angeles qu’il compare à Majorque, mais avec davantage d’emplois à pourvoir, il n’y peut que constater l’émergence du phénomène “néo-rétro” ou “néo-classique”…, pas besoin d’acheter une Packard ou une Duesenberg : une calandre chromée, de faux compas sur le toit en simili et quelques détails soit-disant “belle époque” suffisent…, même Citroën s’y met, avec son prototype 2cv Pop ! A Los Angeles, la plupart des néo-classiques sont des Coccinelle habillées d’une carrosserie en fibre de verre, la plupart ont une finition assez médiocre. Clénet comprend qu’il y a un marché pour une voiture de qualité…, qui plus est, c’est une ville de parvenus, beaucoup de riches n’ont aucun goût, ils veulent quelque chose de clinquant, d’exclusif et qui dise “j’ai payé tant pour l’avoir”… et par un doux paradoxe, ce faux-designer obsédé par la modernité se lance dans un hommage au passé !
Pour créer la Clenet, il commence par acheter une Lincoln Mk IV…, cette voiture possède un châssis séparé, un gros V8 (obligatoire aux USA) et surtout, une belle calandre chromée. Ensuite, il prend une MG Midget, pour en obtenir sa cellule centrale et sa capote. Clénet rhabille le tout avec des ailes en fibre de verre, des chromes et des détails rococo (comme l’immense cendrier en cristal) et obtient la Clénet Série 1. En réalité, il a acheté une Ford Lincoln MKIV, mais pas vraiment pour sa fiabilité mécanique (brosse à reluire), mais parce que ce vieux dinosaure était encore construit sur un châssis séparé et… disposait d’une magnifique calandre du genre Rolls-Royce, pièce très complexe à réaliser en carrosserie sauf si on a des presses, qui coûtent des fortunes… et comme Clénet n’avait pas assez de moyens financiers et que la calandre allait avoir une grande importance dans la construction de l’image Clénet…, il n’existait aucune autre voiture de série qui affichait cet accessoire, sauf Rolls et Bentley ! Ce qu’Alain Clénet ne dit pas, c’est qu’il n’a pas qu’acheté une Lincoln MK IV d’occasion…, mais aussi une vieille MG Midget (idem que l’Austin Healey Sprite) pour s’en servir de la partie arrière ainsi que de l’habitacle…
Je résume : sur le châssis de la Lincoln, Alain Clénet va fixer la carrosserie-habitacle de la MG Midget, récupérant les portes, la capote et son système d’arceaux pliables, le pare-brise et son armature…, de même que quantités d’autres pièces…, il va reculer le moteur V8 avec sa boîte (un simple jeu de soudures des pattes de fixation) et diminuer la longueur du tube de transmission…, ensuite, il va fixer la calandre de la Lincoln MKIV au dessus du train avant et relier celle-ci (avec des panneaux droits) à l’habitacle de la MG Midget… et pour finir, il va créer des ailes “à l’ancienne” et ajouter divers gimmick comme les fausses sorties d’échappement et des jantes à rayons chromées… Il débarque avec cet engin au salon de Los Angeles 1975…, l’homme est rusé et il a compris qu’il faut adapter son discours à ses interlocuteurs.
Aux journalistes du Times, il joue le self-made-man, arrivé de France avec son baluchon… et qui a fait fortune, parce qu’aux Etats-Unis, au moins, il n’y a pas de communistes ! (dixit Alain Clénet) ! En revanche, avec ses riches clients potentiels, il joue le frenchie cultivé, mais un peu benêt.Une belle peinture, de l’audace, un cendrier en cristal, et des gravures très kitch des vitres-déflecteurs des portes…, attirent la foule… Et là, miracle, dieu des inconscients, alélouia, trois clients méga-milliardaires (dont le premier acheteur est le Boss de CBS), vont trouver l’engin attrayant et le financer…, persuadés de faire une sacrée affaire ! L’inculture totale des beaufs américains va faire le reste du travail…, en effet, en exemple, aucun des clients que vous voyez dans la vidéo, ne sait et ne saura jamais que leur extraordinaire “Rembrandt-automobile“… est construit avec des Lincoln MKIV et des MG Midget récupérées !
Bien, je continue…
Grâce à ses premiers dollars, Clénet fonde “Clénet Coachworks”, en 1975…, il s’installe dans un hangar et recrute du personnel, vouant une haine viscérale aux syndicats, il prend soin d’embaucher des non-professionnels. Dans le lot, il y a Alfred di Mora, un New-yorkais…, ce mécanicien autodidacte pourtant simple soudeur immigré, est vite bombardé n°2 de l’atelier nommé présomptueusement “usine”… Clénet n’a pas de concessionnaires, ni de réel service marketing et encore moins de S.A.V. Faute d’accord avec Ford il continue à acheter des Lincoln neuves…, pour les MG Midget, il passe des annonces dans tous les USA pour en trouver 250, leur état importe peu, c’est pour les désosser ! Au début, le PDG et son bras droit font du porte-à-porte…, puis, le bouche-à-oreille se met en place. Clénet joue sur la rareté…, sa Série 1 est limitée à 250 exemplaires, point. Lorsqu’un acheteur débarque, il prétend qu’elles sont toutes vendues…, puis, quelque temps après, il rappelle pour dire qu’un exemplaire s’est libéré…
La Série 1 est le must-have de Beverly Hills et même de Las Vegas…, le PDG gonfle le prix de vente et les clients continuent à affluer…, il faut débourser 100.000$ pour s’en offrir une, soit le prix de quatre Cadillac Seville ! Alain Clénet est interviewé par TF1 et il crâne devant les caméras. Alfred Di Mora n’a pas envie de rester un “n°2″…, il part avec deux collègues fonder un concurrent : Spectre. En 1979, la 250ème et dernière Clénet série 1 sort de l’atelier…, “Alain” se met en tête de continuer à creuser le même filon… Grave erreur, quand un “coup” a réussit, il ne faut jamais recommencer la même chose… De plus, le “marché” n’est plus le même que trois ans auparavant !
Dans la vidéo, on le voit tempéter sur certains “jeunes” qui, ayant compris ce jeu de poker menteur, vont finalement construire des automoniles sur le même principe : Gatsby Coachworks Griffin, Classic Factory, Thouroughbred Motorcars, Roaring Twenty Corsair, Classic Motor Carriages Tiffany, Repli Classics, Elegant Motors, Second Chance Classics, Centaur Motor, Archer Coach Works, Gibbon Fiberglass, Kanzler Motors… etc.etc… ! Alain Clénet, critique même Excalibur, qui n’est pas “du même niveau“… et ça c’est assez gonflé ! En effet, les Clénet ne sont qu’un habile remontage de la moitié arrière d’une MG Midget sur un châssis Lincoln MKIV pour les séries 1 (ou d’une moitié arrière de VW Coccinelle sur un châssis Lincoln MKV pour les séries 2), avec portes, vitrages et système de capote inchangés…., alors que les Excalibur’s, depuis la série II disposent d’un châssis Excalibur “maison” et d’une carrosserie Excalibur “maison” avec calandre Excalibur “maison“… Que les détails de finition des Excalibur’s séries II et III soient perfectibles, admettons-le (elle étaient vendues à 50% des Clénet’s), mais les séries V n’avaient plus rien à se reprocher… D’ailleurs…, j’en ai vu passer au moins une vingtaine de chaque entre mes mains… et, après 25 ans il n’y a plus de différences…, ni question valeur, ni question finition…, les Excalibur’s ayant de surcroit un avantage indéniable… des V8 7,2 litres bien plus performants ! Je continue…
Rebelotte & cie pour Alain Clénet qui veut rester en tête de ce secteur… et se met à construire “sa” série 2, sur base d’une Lincoln Continental MKV, mais cette fois avec la carrosserie arrière complète d’une VW Coccinelle 1303 : portes, vitres avant, arrière et pare-brise… ainsi que la capote et ses arceaux…
Normalement, n’importe quel beauf devait voir qu’une Clénet Série 2 est une VW recarrossée de l’avant sur un châssis de Lincoln MKV…, mais non…, personne ne voit rien, n’a rien vu…, l’engin est même réputé pour coûter plus que les Rolls-Royce… Cerise sur le gateau de l’absurde : Ronald Reagan décrète officiellement que cette merveille qu’est la Clénet série II…, est la voiture du centenaire de l’automobile américaine !!!!! (les gens de chez VW ont du rire toute la semaine… et les 6 constructeurs américains ont du l’avaler de travers) ! Alain Clénet est ainsi devenu un génie !
Gonflé à bloc, Alain Clénet qui s’est fait construire une usine mégalomaniaque, espère crever les plafonds financiers en affichant son oeuvre à 100.000 US$…
Et, sans même attendre que la seconde série atteint vraiment 250 unités (elle n’y arrivera pas), il débute simultanément la création de la Clénet Série III “Asha“… (le prénom de sa fille). Là, l’histoire s’embrouille ! Des bruits circulent… Tout ce qu’on sait vraiment, c’est que seulement 36 Asha seront construites.
Pour le reste c’est nébuleux… Les uns disent que l’usine est en faillite…, d’autres disent qu’Alain Clénet s’est fait “plumer” par sa femme (la blonde de la vidéo, sa première épouse), qui l’a littéralement mis “sur la paille“, on ne sait pas quoi, ni qu’est-ce…
C’est à cette époque que je visite la Californie et que je vais visiter l’usine… déserte… Claude Dubois, importateur des marques Shelby, DeTomaso et Panther à cette époque, devient tardivement importateur officiel Clénet. Il n’en vendra qu’une…(la beige et brune qu’on voit sur les pubs et prospectus), à un notaire Bruxellois, après des mois de tracasseries administratives pour en obtenir l’homologation…, que je vais ensuite acquérir (la 5ième vidéo). Par contre, un certain Van Lammeren, vendeur de voitures d’occasion opportuniste établi à Essen/Belgique (au nord d’Antwerpen/Anvers), va faire une partie de sa fortune en important des Clénet d’occasion à destination de tous les pays d’Europe, suite à l’article de Michel Bourgeois publié dans mes mag’s Chromes&Flammes !
Mais le filon est déjà épuisé…, en 1982, Alain Clénet divorce, ce qui le laisse sur la paille. L’usine de Santa Barbara ferme. Alfred di Mora intervient, rachète l’outillage et déménage à Carpinteria. Le nouveau patron lance une Série 4, inspirée d’un projet mort-né de Clénet pour le Japon…, il remet également en fabrication la Série 1, sous le nom de “Designer Series”. La stratégie de di Mora consiste à contacter toutes les célébrités installés à Los Angeles, surtout ceux en mal de reconnaissance : Julio Iglesias, Farah Fawcett ou Rod Stewart s’offrent ainsi une Clénet.
L’aventure semble s’être arrêtée (enfin) vers 1986. Mais non…, après avoir perdu sa marque éponyme, Alain Clénet fonde Asha Technologie, un bureau d’études. Asha conçoit le Gerodisc (un ESP avant l’heure) et l’Asha Body Concept (une conception de carrosserie nécessitant moins d’outillage).
ASHA Corporation est une société de recherche et de développement au service de l’industrie automobile, exploitant une technologie qu’Alain Clénet a développé et breveté, le GERODISC…, un système hydro-mécanique automatique de contrôle de la traction, dispositif qui limite la rotation des roues du véhicule et en améliore la traction. ASHA développe également une technologie innovante pour la construction et le montage de véhicules requérant une réduction des niveaux d’outillages, l’assemblage et les coûts de fabrication, réduisant grandement les dépenses en capital initial. Cette technologie, connue sous le nom de “ASHA Body Concept” (ABC), est ciblée pour l’utilisation dans les pays du tiers monde afin de faciliter la production de quantités limitées de véhicules, tout en réalisant des économies de coûts normalement associés à des économies d’échelle de la production de masse. Deux éléments clés de ce processus de fabrication impliquaient l’utilisation de parois amincies en acier inoxydable pour les tubes du châssis en plus de l’utilisation de composites.
En 1994, Taisun, un fabricant chinois de scooters (à capitaux singapourien) veut se lancer dans l’automobile. Il contacte Asha Technologie (pour la carrosserie) et McLaren Performance Technologie (pour l’ingénierie moteur)…, cette dernière est l’ex-filiale US de McLaren (avec laquelle elle n’a plus aucun lien). La Buddy possède une carrosserie en fibre de verre renforcée, elle est propulsée par un 2,2l FAW (c’est-à-dire l’ex-bloc Chrysler/Talbot)…, pour ajouter à ce tableau improbable, John McCormack (ex-pilote de F5000) est parachuté PDG du consortium, JIAD… La Buddy est présentée au salon de Pékin 1998, mais les autorités Chinoises ne veulent pas entendre parler de constructeurs privés, a fortiori à capitaux étrangers. Ajoutez-y la crise Asiatique (qui empêche toute exportation) et voilà pourquoi la Buddy disparait rapidement des écrans de radars. Alain Clénet vend ses parts le 13 janvier 1998, continuant seulement d’encaisser des royalties pour son système Gérodisc… Je n’ai plus retrouvé en 2009 l’existence d’Asha Corporation. M’est avis qu’Alain Clénet s’est spécialisé dans les brevets selon des modalités que je ne prendrai pas le temps, ici, d’expliciter… C’est peu après, qu’également sous le nom d’ASHA, que la fille d’Alain Clénet va faire parler d’elle…
(August/September 2005) WITH TWO SEXY DESIGNS featured in back-to-back Sports Illustrated swimsuit issues, Asha DeMarco’s bikinis are burning up the retail market. Je reprend, par facilité, un communiqué de presse de 2005 en anglais, vous n’avez qu’à le traduire vous-même… : Launching her label, Asha Couture, in Seattle just three years ago, this Santa Barbara native and Westmont graduate recently dove back into our local pool. Daughter of Alain Clenet, creator of the Clenet roadster built locally in the ’70s and ’80s, Asha, 27, has designer genes. From Jackie O, to Dr. No, Asha Couture combines the classic beauty and sex appeal that made the First Lady famous and the Bond girls infamous. Appealing to women in their 20s to 40s, the suits are designed to show off the female form rather than camouflage it. The lush fabrics span a wide range of colors : Yummy hues like mango, persimmon, moss and champagne add spice to classic cuts, while timeless blacks and whites are also available. Asha uses Italian matte tricots (a nylon and Lycra blend) and novelty print European textiles to ensure the highest quality in fit. Stylish adornments like belts, buttons and buckles give her sits a unique flair. From sandals to stilettos, you can spike a volleyball or mix a drink without adjusting your bikini or your attitude. ASHA COUTURE www.ashacouture.com, available at Beach House, 10 State St., Santa Barbara, 805-963-1281, and Bikini Factory, 2275 Ortega Hill Rd., Summerland, 805-969-2887.
On retrouve Alfred di Mora dans les années ’90, comme fabricant d’antigel pour camions…, puis dans les logiciels pour superordinateurs… ainsi qu’importateur Hennessey à Dubai ! En 2007, il annonce la Natalia SLS2…, une berline virtuelle (avec une liste d’options aussi longue que saugrenue), équipée d’un moteur V16 de 1200 chevaux fonctionnant au bioéthanol…, qui serait commercialisée “bientôt” pour deux millions de dollars !
Elle n’existera jamais… Depuis 2009, c’est le silence-radio…, il faut se contenter de rendus 3D et de photos montrant le patron (toujours souriant bêtement), avec entre-autres gamineries, posant devant le moule du toit de la Natalia SLS2 (un re-carrossage de Mercedes Maybach)…, ou devant un dessin rappelant étrangement la Clenet série 1…, c’est pathétique ! Alors qu’Alfred DiMora avait tenu en haleine le public avec le développement d’une extravagante et chimérique limousine, voilà que le petit constructeur américain revient à ses premières amours : la construction de voitures à l’aspect rétro.
Deux modèles sont annoncés : les Adina et Vicci…, l’annonce de ces deux nouveaux modèles ne surprendra guère ceux qui connaissent le passif d’Alfred DiMora, celui-ci était en effet partie prenante de la production de la Clénet, voiture rappelant les années 1930 par son allure mais utilisant des dessous contemporains (il s’agissait à l’époque d’un bricolage entre un châssis Lincoln MkIV et des pièces de carrosserie de MG Midget).
Alfred di mora, reprend les recettes d’Alain Clénet, certain de convaincre à nouveau les stars d’Hollywood d’acheter ses “créations” annoncées chacune à plus de 200.000 US$… Toutefois, si nombreux sont ceux qui se sont engouffrés dans la brèche créée par Alain Clénet en 1975, consistant à faire passer aux yeux des stars californiennes, béotiennes en matière automobile, un simple assemblage de pièces de récupération, pour une voiture aussi luxueuse qu’une Rolls-Royce…, ces années sont loin en arrière. La DiMora Adina reprend en tous points le style de la Clénet Roadster : on y retrouve la même ligne générale, ainsi que les faux échappements chromés sortant du capot. Concession à la modernité, l’Adina, basée sur un châssis inédit (gag !), serait motorisée par le V8 LS3 de 431 chevaux emprunté à la Corvette. L’équipement serait à la hauteur du kitch de la carrosserie, avec profusion de bois italien sur la planche de bord et une moquette en laine épaisse.
La DiMora Vicci rappelle par ses lignes, certaines créations du carrossier français Pourtout dans les années 1930, elle serait disponible en coupé comme en cabriolet, basée sur le même châssis (inédit !) que l’Adina, mais équipée du V8 LS9 à compresseur Eaton de 638 chevaux, issu de la Corvette ZR1.
Deux boîtes automatiques à quatre ou six rapports avec palettes au volant, ainsi qu’une transmission manuelle à six rapports, seraient disponibles… et GPS, caméra de recul, planche de bord en fibre de carbone et intérieur en cuir italien seraient de série. La carrosserie en matériau composite serait fabriquée selon un procédé baptisé Alurock…, DiMora ayant abandonné la carrosserie en fibre de basalte Barotex, envisagée sur la Natalia SLS 2… Encore faudrait-il pour cela que ces projets aboutissent !
Les années passent. En plus de ma première Clénet Série II beige et brune, je vais avoir l’occasion de posséder quelques autres Clénet, III, II et I, dont un prototype de pré-production qui me vaudra des “emmerdements” sans fins avec les administrations belges (voir : xxx). Elles finiront toutes en d’autres mains…
La fin mon aventure avec les Clénet’s est intervenue lorsqu’un après-midi je traversais la Belgique au volant d’une Clénet blanche que je venais d’acheter auprès d’un Liégois… Soudainement, à mi route, j’ai commencé à m’ennuyer à bord de cette voiture trop grande à l’extérieur et trop petite à l’intérieur (cramped-cabin) ou je ne savais plus ou mettre mes jambes !
La fin de l’aventure Clénet à simultanément sonné, lorsqu’Artcurial (Briest-Poulain-F.Tajan), a mis en vente, le dimanche 12 octobre 2003, sous le label : “Fantasmagorie autour de la locomotion-Collection Guy Biraud“, la Clénet Série 1 Cabriolet 1978, châssis CLE 78 1 051, importée des Etats Unis en 1990 par Jacques Clénet, frère d’Alain Clénet…, Carte grise française : 75 VC 49… Que le frère d’Alain Clénet vende “le bijou” de la famille, alors que l’usine était fermée depuis 10 ans, m’a donné aussi mauvaise impression que les crampes que je devais supporter en roulant en Clénet Série 1… Je suis un homme qui s’attache aux souvenirs…, et qui déteste les crampes, l’un et l’autre m’ont donc fait mal…
J’ai bien essayé de me remettre de mes émotions en roulant dans ma série 2 noire et rouge. Peine perdue, le caractère “veau” de la mécanique qui ne m’était pas apparu auparavant, m’a semblé soudain insupportable… J’ai pourtant encore fait un grand voyage avec ma Clénet 2, la Suisse, l’Italie, la côte d’Azur et retour vers Bruxelles…, mais quelque chose était “autre“… Je l’ai parquée dans mon garage, en attente de je ne sais quoi…
Ce n’est que tout dernièrement que j’ai eu quelques nouvelles du devenir d’Alain Clénet…, pas tout, mais de quoi me reposer quelques questions… Alain Clénet n’est plus le même, personne ne reste le même après plus de 30 ans. Voilà…, cette brève bio d’Alain Clénet se termine ici, sur les photos de ma Séries II noire et rouge… De temps à autre, mon ami Tom (président du club Clénet), m’envoie par émail, quelques liens menant à son site de passionnés de Clénet, ce qui permet de voir et revoir Alain et sa fille Asha continuer une vie américaine de rêve qu’on imagine réussis (les rêves)…