Bill Mitchell/Georges Barris 1958 Corvette XP-700
A peine Georges Barris enterré en 2015, que son bâtiment Barris Kustom a été mis en vente. La propriété occupe presque tout un pâté de maisons sur Riverside Drive à North Hollywood depuis le jour où “George the King of the Kustomizers” s’y est installé il y a 61 ans. Les panneaux “à vendre” sur la devanture du magasin attirent depuis 7 ans l’attention mais de moins en moins de spéculations sur l’avenir de ce point de repère local de la plus célèbre officine de Kustom-Cars de tous les temps. En effet, le bâtiment s’autodétruit lentement.
Il y a deux ans, lorsque je m’étais arrêté face ce quasi monument/boutique historique, les portes étaient verrouillées mais les lumières étaient allumées. La fille de feu George Barris, Joji Barris-Paster, était là pour se souvenir. Joji est héritière-associée de Barris Kustom Industries, avec son mari Barry, son fils Jared et son frère Brett. Elle m’a invité à entrer et a répondu à mes questions sur l’avenir de la dernière boutique de l’âge d’or de la personnalisation.
L’installation de 10 000 pieds carrés à North Hollywood a ouvert ses portes en 1961, mais a été précédée par plusieurs autres emplacements.
En 1944, après avoir quitté la Californie du Nord pour Los Angeles, George Barris a ouvert sa première boutique dans la ville de Bell. Son frère, Sam, après son retour du service militaire, l’a rejoint en 1945 et les frères ont déménagé dans un magasin plus grand sur Compton Avenue à Los Angeles un an plus tard.
Barris Kustom a construit la première Batmobile en trois semaines, créée à partir du concept-car Lincoln Futura de 1955. Cette voiture originale, utilisée dans la série télévisée Batman du milieu des années 1960, a été vendue aux enchères en 2013 pour plus de 4 millions de dollars.
Un emplacement plus grand, a été ouvert à Bell, en 1949. Sam a quitté l’entreprise en 1956 pour retourner en Californie du Nord (il est décédé en 1967).
En 1961, Shirley, l’épouse de Georges a découvert un autre batiment qui est devenu Barris Kustom City, au 10811 Riverside Drive dans la vallée de San Fernando. À cette époque, Barris était bien connu des passionnés à travers le pays, non seulement pour des créations primées telles que la Hirohata Mercury, l’Ala Kart, l’Imperator et la Golden Sahara, mais aussi pour les histoires technologiques qu’il réalisait pour HOT ROD magazine.
Il attirait également l’attention des studios de cinéma Hollywoodiens voisins et des stars. Les projets télévisés et cinématographiques ont commencé à augmenter et bientôt, grâce à des Kustom-Cars comme la Munster Koach et la Batmobile originale, les voitures de George Barris sont devenues les plus connues d’Amérique. Les plus grandes célébrités commandaient également des voitures personnelles uniques à Barris Kustom City. Laplus grande partie d’entre-elles ont été publiées dans le Chromes&Flammes Géant spécial Hollywood des années ’80 (ne cherchez plus après 40 ans) !
Toute une vie de trophées de salons automobiles remplissaient la salle d’exposition et les bureaux de Barris Kustom. Les meilleurs trophées étaient les centaines de photos encadrées d’acteurs et d’artistes qui avaient été des clients, des amis et des fans. Au milieu de toutes les voitures célèbres que Georges Barris a construites pour les plus grandes stars d’Hollywood, il a su cultiver son propre statut de célébrité (appelé “Branding” de nos jours). Il était un maître. Quand il construisait des voitures, il réfléchissait toujours à la façon de se promouvoir…
Barris n’a jamais quitté les projecteurs, c’était un habitué des spectacles nationaux de Hot-Rods et de Kustom-Cars, à la SEMA et dans les médias. En 2004, il a animé le premier “Crusin’ Back to the ’50s Culver City Car Show”, qui se poursuit chaque année. The Munsters Koach était une autre construction réalisée en trois semaines pour la série télévisée The Munsters. Trois Ford Model T de 1927 ont été utilisées pour construire la voiture familiale-corbillard. En 2015, sa famille a maintenu Barris Kustom en affaires sur Riverside Drive, mais sans Georges au magasin, cela n’a pas pu continuer.
Il n’y a pas eu de nouveaux projets de voitures en cours de création, mais la société a continué vaille-que vaille d’être toujours partie intégrante du Kustomizing, s’impliquant dans divers événements allant de Pebble Beach au SEMA Show, parrainant des trophées, supervisant la restauration de certaines constructions historiques du passé et participant à des programmes éducatifs pour les jeunes comme le programme “Acceleration8” avec le département de police de Los Angeles afin de perpétuer l’héritage.
Un atelier personnalisé complet n’était donc plus un besoin pratique pour Barris-Kustom-Industries et la plupart des membres de la famille Barris ont déménagé de Los Angeles au comté de Ventura, à 50 miles de la côte (et au centre de beaucoup d’activité de Hot-Rodding et de Kustomizing. D’où les panneaux “A vendre” sur l’immeuble de la promenade Riverside tout en recherchant une nouvelle propriété Barris-Kustom-Industries pas loin de Venice en bord Pacifique ou seraient créés une nouvelle série de Barrister en kits à monter sur Corvette C3 avec des tonnes d’éléments rétro.
Une cinquantaine de Barristers ont été achetés par des célébrités du show-biz, dont Sammy Davis Jr. et Liberace et sont en cours de restauration par Dave Shuten chez Galpin Auto Sports. -“C’est un geste doux-amer, mais cela a du sens”, m’a dit Joji… “Maman y est allée en 2001 et papa en 1( jours avant de décéder en 2015. Ce n’est pas la même chose sans lui. Nous ne pouvons pas faire grand-chose que sous-traiter avec Galpin. Le déménagement fut doux-amer et pour tous ceux qui n’irons plus à l’emplacement historique, ils savent que Barris Kustom n’est pas un morceau de l’immobilier, c’est un morceau d’histoire”.
Mais un autre projet plus récent est à l’étude dont l’exclusivité est “offerte” à www.GatsbyOnline.com + www.ChromesFlammes.com un kit pour transformer une Corvette C3 en réplique de la XP-700. -“C’est plus compliqué à cause du pare-brise des C1 de 1958 et en utilisant la C3 telle quelle, ça ne ressemble pas à la XP-700 de Bill Mitchell. Papa aurait sans doute eu une idée de génie, mais nous on mouline un peu. Nous avons commencé par restaurer la réplique que Papa avait réalisée de l’XP-700 dont vous avec l’exclusivité des photos. On vous informera de l’évolution s’il y en a une.
George Barris fut sans nul doute le roi du custom et du Hot Rod, le “King of the Kustomizers” auto-proclamé. Il est à l’origine de nombreuses préparations devenues célèbres (Batmobile, Black-Beauty, KITT, etc…) et son travail de qualité fu et reste salué par les amateurs. George Barris est né en 1925 à Chicago, lui et son frère ainé Sam quittent Chicago pour Roseville, Californie, à la mort de leurs parents chez un oncle et une tante. Les deux frère sont de bons étudiants, plus particulièrement en théatre, en musique et en dessin. George est passionné par la construction d’avions et d’automobiles.
Le premier travail de Kustomisation des frères Barris date de 1938 sur une 1925 Buick qui avait besoin d’être réparée/restaurée. Cette auto recevra de nombreux accessoires et une peinture orange avec bandes bleues. Elle est vendue et l’argent récolté sert à l’achat d’une 1929 Ford A. L’intérêt pour le Kustom va grandir chez les deux frères durant leur adolescence, ils vont découvrir le “Black Art” et travailleront chez des carrossiers après l’école dont Brown’s and Bertolucci’s à Sacramento.
Le premier travail signé intégralement par George Barris est réalisé sur une 1936 Ford cabriolet juste avant qu’il finisse le lycée. Peu de temps après, il crée le Kustoms Car Club qui voit la première apparition du “K” comme Kustom, une lettre chère à George. Après la seconde guerre mondiale, il déménage à Los Angeles et ouvre un magasin à Beel fin 1944, dans la banlieue de la cité des anges. Sam le rejoint en 1945 et s’ouvre alors le “Barris Brother’s Custom Shop” sur Compton Ave. à L.A.
En 1947 la notoriété des frères Barris va décoller, ils présentent en effet un Kustom lors du premier Hot Rod Show organisé par Robert ‘Pete’ Petersen, le fondateur de Hot Rod Magazine et les réactions seront très positives. Barris travaille après pour des magazines automobile, il écrit des articles et fait des photographies, il peut mettre ainsi son travail en avant. Les deux frères déménagent leur magasin à Lynnwood où ils construisent la célèbre Hirohata 1951 Mercury pour Bob Hirohata qui fut présentée au Motorama 1952 et y créera la sensation lors de cet événement.
George change ensuite le nom de son club Kustoms Car Club, réservé aux seuls clients et l”élargit aux autres passionnés, le rebaptisant Kustoms of America qui reste aujourd’hui un des plus gros du genre. Les studios de cinéma vont repérer à leur tour les frères Barris et la première réalisation de ceux-ci pour le grand écran sera pour le long métrage “High School Confidential”. Fort de ce premier succès, George Barris va prospecter les stars de Hollywood et va réaliser de nombreuses préparations à partir de la fin des années ’50.
Au début des années 60, le magasin migre à North Hollywood où il collabore avec les meilleurs carrossiers et préparateurs mais sans Sam qui construit son dernier Kustom en 1960. Par la suite les travaux porteront sur des Chevy Camaro, Dodge Challenger, mais le “King of the Kustomizers” est un homme ouvert et même la Toyota Prius est également passée entre ses mains ! Au milieu des années 1960, George avait été approché par la société “Accessories International” pour leur construire un véhicule promotionnel pour mettre en valeur leurs pièces qui ensuite ont été vendues avec la marque Barris Kustoms.
Pour leur véhicule promotionnel, ils ont achetée neuve une Corvette 1958 et l’ont remise à Barris pour qu’il y travaille sa magie. George a alors eu l’idée de s’inspirer de la Corvette XP 700 de 1958 qui avait été retravaillée par Bill Mitchell (le chef du style GM de 1958 à 1977) comme une voiture de rêve GM, qu’il a également utilisée comme “Daily-Personnal Diver”. La XP 700 avait une calandre prononcée et étendue et des pods de phares doubles à l’avant, des échancrures latérales profondément sculptées et de nombreux détails soulignés par des lignes caractéristiques.
En 1959, Mitchell pour se démarquer de la copie faite par Barris, a ajouté un toit-bulle en plexiglas qui avait été pulvérisé-vaporisé avec de l’aluminium pour refléter la chaleur du soleil. La XP 700 a été modifiée par la suite pour fabriquer le XP 755 “Mako Shark” en 1961 qui survit encore à ce jour, bien que la XP 700 originale ait été détruite, mais ressuscitée en réplique par Georges Barris qui sous prétexte d’un “hommage à l’XP 700” a ainsi évité un procès pour copie/plagiat et au contraire a tiré tous les honneurs d’avoir “sauvé” la mythique XP 700 avec sa réplique ! Coup de bol et coup de maître !
Pour la Corvette “Accessories International”, Barris a commencé par un restylage spectaculaire de l’extrémité avant, étendant les phares quadruples vers l’extérieur sur des “pods” plus prononcés. La calandre s’inspire directement de la XP 700, avec une forme ovale spectaculaire comprenant des écopes latérales intégrées. Une “pelle” de capot supplémentaire alimentant en air le carburateur, et des persiennes (fictives) en garnitures de capot façon Corvette de 1958 lissées. À l’arrière, la lourde garniture chromée a été retirée et des ailerons “Jet Age” prononcés façon Cadillac ont été greffés au sommet des ailes.
Un évent de toit Impala de 1958 a été greffé dans le hard-Top. La voiture a ensuite été peinte dans un bleu éclatant avec des inserts argentés et un toit peint en argent, imitant la bulle/toit en plexiglas aux teintes aluminium de la XP 700 originale. La Corvette a ensuite été équipée de toute la gamme de pièces de chez “Accessories International” et a rapidement fait le tour des USA, en tant qu’affiche des accessoires d’IA lors de salons de voitures personnalisées, de salons professionnels et d’autres événements spéciaux.
Aujourd’hui, cette Corvette réplique XP 700 de Barris Kustoms 1958 se présente en très bon état avec les modifications Barris d’origine et les pièces AI encore intactes. C’est une Corvette mythique car de Georges Barris “Hommage à Bill Mitchell” (sic !) une pièce d’époque super-cool très authentique, jusqu’aux pneus AAA à flancs blancs montés sur des jantes en magnésium Ansen authentiques, équipées de spinners d’Accessories International. Le moteur est un V8 327ci couplé à une boîte manuelle à quatre vitesses avec levier de vitesses Hurst.
L’habitacle est également très original, avec des sièges rembourrés noirs et un volant Grant à monture bois d’époque. Dans l’ensemble, c’est une pièce intéressante et totalement unique de l’histoire du Kustom-Car qui se présente très bien conservée et devrait servir de base pour la réalisation d’une petite série. Les voitures Barris Kustoms authentiques sont des pièces de collection de l’Americana, et l’histoire unique de cette voiture particulière et sa gamme de pièces d’époque ajoutent encore plus de désirabilité.
Cette Corvette de 1958 assure d’être un succès lors d’événements Vintage Hot-Rod, et Kustom-Cars… La vraie qui n’existe plus, a été conçue et construite sous la supervision personnelle de William (Bill) Mitchell. L’aspect sauvage de cette XP-700 utilise des composants réguliers “usine” de nombreuses Corvette, comme le châssis, les trains roulants et le moteur/boite. La carrosserie en fibre de verre a été largement remaniée. Le long nez avant , de grandes prises d’air, des prises d’air frontales et les jantes à rayons avec moyeux Racing ont été quelques-unes des retouches.
La bulle en forme d’auvent stratifiés en plastique et son revêtement d’aluminium pour bloquer les rayons du soleil a été l’une des caractéristiques les plus mémorables de cette voiture. Une entretoise de métal dans le centre de la verrière, augmentait la circulation de l’air dans l’habitacle. Elle fait partie des concepts les plus exotiques imaginés par Bill Mitchell. Le style arrière a influencé les modèles de deuxième génération de Corvette. D’abord montrée en 1959, la Chevrolet XP-700 a été révisée en 1960 avec une calandre plus petite et le double toit de la bulle plastique,..
Vous noterez aussi le changement des retroviseurs. La verrière transparente était comme un miroir sans tain, les passagers pouvaient voir à l’extérieur. A l’origine peint en rouge, la version qui apparaît au cours de 1961 Chicago Auto Show a été repeinte en argent nacré pour correspondre au poste de pilotage. Les échappements latéraux ont été positionnés seulement à partir de la version 1959, comme ce fut le cas pour le Bodyline enveloppant l’arrière qui prédit la conception utilisée pour la production de la Corvette 1961-1962.