Cadillac Coupe deVille 1960
En hommage à la Cadillac Coupe deVille jaune ici présentée, je crée ici, présentement, à l’instant, la confrérie des Hors-la-loi et Politiquement-incorrects, tous sublimes et romanesques malgré leurs crimes de lèse-majestés, car perpétuellement en quête de liberté. Son origine sera enveloppée de mystère, mais le peu qu’on en pourra connaître suffira pour faire surgir l’image de l’indéfinissable au sens le plus fort du terme. Non seulement les mœurs de chacun resteront des SecretsInterdits et leurs habits tous différents de ceux des autres, mais tous ne parleront que des langues inconnues, dont le charabia sera le parlé officiel qui résonnera comme une musique dont l’harmonie étrange s’insinuera peu à peu dans les âmes, les remplissant d’une suavité inconnue, en total et volontaire contraste avec le monde rude et violent qui nous entoure.
Oyez, oyez braves gens, cette création provient d’un songe ayant transporté mon imagination au temps où je pensais au vide du puits sans fond de la bêtise humaine que je tentais de remplir par ma seule pensée, alors qu’allongé dans un hamac de damas plus blanc que la neige, entouré des attentions sexuelles de quatre jeunes esclaves nubiennes à la peau noire comme la nuit, je m’assoupissais repus de leurs actions, aux sons de la mandore dans la fumée du benjoin, dans les langueurs d’une oisiveté voluptueuse. Oui, j’avoue avoir dormi sous des tentes vagabondes au pied des montagnes, et au bout des plaines, protégé par des bandits amis de tous les Pacha’s et partageant avec eux les jouissances de somptueuses beautés assassines, carnassières et venimeuses dans l’ombre de leurs harem’s, certaines regrettant étrangement leur gloire au sein des misères.
Je parle des misères subies dans l’opulence d’abominables et détestables despotes dont elles subissaient les ordonnances. Toutes s’offraient pourtant sans réserves aucunes à partager tous les aléas de mon existence hors norme. Aussi se sont-elles fait mes complices et exécutrices matérielles et armées de mes coups les plus risqués, m’aidant à me débarrasser de mes ennemis, liquidant les indiscrets d’un seul infaillible coup de plume, puis réservant le même sort, à ceux et celles se mettant en travers de ma destinée… Leur désintéressement total, poussé jusqu’au plus complet sacrifice d’elles, et leur amour sans bornes pour moi et mon fidèle Blacky-Cocker, laissaient pourtant intacte leur pureté sauvage, ce qui confortait leur exceptionnelle grandeur d’âme que toutes et tous reconnaissaient, émus jusqu’aux tréfonds de leur âme et fondements.
Fières et fortes, douces et lascives, leur beauté pleine de grâce, de résignation, de dévouement, de passion sans réserve et même, presque paradoxalement étant donné leur statut de pirates, elles vouaient une profonde compassion pour tout être qui souffre. Elles finiront d’ailleurs leur vie, j’en ai eu la vision, errant sans cesse de montagne en montagnes, et de vallée en vallées, ne paraissant dans les villes que pour accomplir des œuvres pieuses, soignant les malades et dispensant des sages conseils, comme si ma voix eût parlé par leurs bouches, apportant au peuple sa seule perspective d’espoir… Moi-même, personnellement qui incarne majestueusement les vraies valeurs chères : dévouement désintéressement, abnégation vertueuse, confiance en moi… Pourquoi soudain, suis-je poussé par maléfices et ensorcellements, à écrire ces versets ?
Parce qu’avant de considérer le montant demandé pour cette Cadillac, j’ai comparé avec la Fisker Ocean Extreme 2024 seulement 13 jours avant le dépôt de bilan. L’Extreme confiée était le deuxième niveau de finition le plus élevé derrière l’édition de lancement One et physiquement la même voiture comportant certains avantages après-vente comme une connectivité Internet gratuite à vie, 1000 $ de crédits de recharge publics, des mises à niveau matérielles gratuites du système d’infodivertissement et une garantie prolongée. L’Extreme s’avérant livrée avec des tonnes de cloches et de sifflets, y compris des sièges chauffants tout autour, dont un toit ouvrant à panneaux solaires qui recharge la batterie, l’intégrale transmission, un mode boost qui augmente temporairement la puissance maximale du moteur, et un écran d’infodivertissement rotatif…
Il permet en effet de regarder des vidéos lorsque la voiture est garée. Ai-je oublié de mentionner la chaîne stéréo haut de gamme, un écran arrière avec commandes de climatisation indépendantes, un hayon électrique et une autonomie de 360 miles, et, le mode californien, qui abaisse toutes les fenêtres sauf le pare-brise (même les plus petites près de l’arrière sur les côtés) et ouvre le toit ouvrant simultanément… Le groupe motopropulseur à traction intégrale à deux moteurs développe une puissance cumulée de 46cv et 514 lb-pi, mais avec le mode Boost actif, il passera à 564cv et 543 lb-pi pendant la durée d’une course d’accélération avec contrôle de lancement, il est bon pour un sprint de 3,7 secondes à 60 mph et une arrivée de 12,3 secondes au quart de mile à 160,6 km/h. et s’arrête dans un mouchoir de poche… Un miracle étourdissant…
Ce n’est point mal faire compte tenu de son poids. L’Ocean Extreme parcourra 1.000kms à une vitesse constante de 130 km/h avant que vous n’ayez utilisé 95 % de la batterie. Tout cela pour le prix de 37.499 $, aux taux actuels. Comme vous le savez peut-être, Fisker a considérablement réduit les prix de l’océan à partir de la fin mars. À l’origine, l’Ocean Extreme aurait coûté 63.937 $ … En comparaison la Cadillac consomme 60L aux 100Km/h et se négocie à plus de 80.000 $… Je le suis donc dit qu’il devait y avoir une erreur quelque part… Se pouvait-il que je m’étais trompé et que les “Electriques” allaient envahir la planète, les Gouvernements manœuvrant tout cela au nom de l’écologie… D’un coup, j’ai craqué pensant qu’il n’y aurait bientôt plus, ni Kustom’s ni Hot Rod’s… Je me suis donc laissé aller à tapoter ma rage désespérée….
Après une nuit de folies sexuelles puis textuelles réparatrices, après avoir tapoté mon billet d’humeurs noires remplaçant temporairement mon humour noir, j’ai noté que c’était bien beau mais totalement crétin, mon moi profond me murmurant que pour faire le pitre, la Cadillac jaune, c’était plus qu’assurément le pied intégral… Le look, le look, le look… Donc, tant pis pour la Fisker, d’ailleurs en faillite, idem pour la Tesla qui semble problématique et j’ai décidé de franchir le pas, en avant… oubliant que je surplombais le puits sans fond de la connerie humaine, dans lequel je ne cesse de choir… Je chois donc avec cette Cadillac Coupe DeVille de 1960 qui a été modifiée par les soins de West Coast Customs de Burbank, en Californie, environ deux décennies avant d’être acquise en 2021 par le Petersen Automotive Museum de Los Angeles en Californie.
Son V8 Chevy small bloc est équipé d’un système biturbo Banks Power ainsi que d’un entraînement d’accessoires à courroie serpentine et de deux batteries Optima Red Top… Une transmission automatique à trois vitesses TH350 a été installés, l’ensemble assurant “le boulot” très correctement, donc très cool… La suspension a été abaissée et l’intérieur a été personnalisé et regarni d’une sellerie beige. Les points forts de la construction comprennent des portes “rasées”, des vrais tuyaux d’échappement (fonctionnels) à sorties latérales, des jantes de 20 pouces chaussées de pneus Yokohama AVS Sport 245/40 AV et 275/35 AR, des freins à tambours d’époque, des amortisseurs Bilstein, une unité principale infodivertissement McIntosh AM / FM / CD et une instrumentation AutoMeter.
Cette Cadillac DeVille modifiée est réellement une auto de rêve… La voiture a quitté l’usine en 1960 finie en couleur sable persan (code 48), et les poignées de porte et autres objets “qui dépassent” ont été rasés avant la repeinture générale en jaune. Il y a la climatisation et les vitres sont électriques… Rouler dans cette Cadillac 60, c’est comme chevaucher un nuage, pas ces oreillers blancs gonflés, mais plutôt ces monstres qui précèdent un orage avec des tonnes de tonnerre et d’éclairs. La taille esbaudit la foule, éclipsant les autres voitures par son design, chaque centimètre étant le résultat de l’aérodynamique de la course à l’espace de l’époque. Pourtant, c’est la taille impressionnante qui renforce le style, créant un attrait général indéniable. C’est qu’en 1960, Cadillac avait encore le vent en poupe…
Quoique les premiers utilisateurs s’emparaient de Mercedes, mais en chiffres absolus, c’était peanuts, des cacahuètes. En 1960, Cadillac a commencé à dépasser Lincoln et Imperial combinées dans un rapport de quatre pour un, pour une part de 79 % du marché national des voitures de luxe. Cadillac était encore “la norme du monde” (un slogan un peu éculé de toute façon), mais c’était très certainement encore le luxe standard des voitures aux États-Unis. Car Life a entrepris de découvrir dans quelle mesure Cadillac avait réussi à se faire une réputation dans le monde réel, y compris une conduite rapide sur l’Angeles Crest Highway en Californie du Sud, un symbole routier des conducteurs, locaux avec une réputation tout aussi élevée. La grosse Caddy était à l’aise dans le centre-ville de Los Angeles, ailleurs tout le monde s’en foutait totalement…
Mais dès que la voiture accélérait dans les voies à grande vitesse avec une intelligence qui démentait son grand poids, là était l’importance… C’était un autre monde et ce monde là n’est plus… Tout a changé… Mais en 1960, dans le maelström des circulations en tous sens, la Caddy esquivant et freinant pour le monde entier comme le poney à la corde d’un cow-boy de rodéo, la Coupe DeVille a connu un début prometteur mieux noté que les Ferrari. Pour vraiment sonder les limites de sa maniabilité et de son freinage, les journaleux ricains ont emmené la Cad en essai sur l’Angeles Crest Highway… et de l’autre côté dans le désert de Mojave, puis de retour via San Bernardino et l’autoroute du même nom, un voyage de 200 miles. La conclusion à laquelle est parvenue la presse automobile américaine de l’époque était nécessairement relative.
Les éminents journaleux payés en partie par les grands constructeurs automobiles ont décrété que proportionnellement à sa taille, cette Cadillac 1960 se comportait très très bien. Évidemment pas aussi bien qu’une Corvette, mais les acheteurs de Corvette’s et de petites voitures n’étaient généralement pas intéressés par les Cadillac’s. Avec un poids considérable sur les roues avant équipées de gros pneus, une direction assistée était une nécessité en équipement standard. L’avantage est qu’un rapport de direction relativement rapide avec seulement 3,6 tours de butée à butée a été spécifié “considérablement plus rapide que la plupart des voitures américaines actuellement produites”, et cela a donné à la Caddy un avantage sur papier en termes de maniabilité. Les freins à tambour ont également été félicités, pour ne pas être suralimentés… Un monde fou…
L’un des résultats a été que lorsque les freins ont commencé à faiblir dans les sections de descente sous un freinage brusque pour induire ce phénomène, le booster a continué à compenser, annulant ainsi tout évanouissement apparent. Cela a été considéré comme potentiellement dangereux, car un conducteur trop dépendant des freins lors d’une conduite prolongée en montagne en descente manquait de freins. La solution évidente était bien sûr d’utiliser le frein moteur, mais les verrouillages de sécurité pour empêcher la survitesse du moteur réduisaient le frein moteur efficace. C’était idiot et vraiment d’une autre époque… Les journaleux surpayés par les constructeurs osaient écrire tout et n’importe quoi, tel que : “Les accélérations sont si bonnes avec la Cadillac 1960 que nous avons vérifié le rapport de vitesse pour nous assurer qu’il était de série”…
La suite était pire : “Étant donné que notre Cadillac avait un air conditionné en option, le ratio standard était de 3,21 ; 1 au lieu du 2.94:1 sans. Mais le poids supplémentaire de la climatisation a annulé tout avantage de performance du rapport de pont inférieur. 0-60 est arrivé en 9,5 secondes et le 1/4 de mile en 17,1 secondes @ 78,7 mph. En d’autres termes, près de deux secondes plus rapide (à 60) que la Lincoln-Continental testée récemment. Et ce, malgré une cylindrée inférieure de 40ci (390ci contre 430ci), bien que le V8 Caddy ait un carburateur à quatre corps et ait été évalué à 325cv de plus”. Tout le reste était du même style redondant et creux : “L’économie de carburant était de 12 à 14 mpg, mieux que ce à quoi on pourrait s’attendre. L’Hydramatic, avec accouplement hydraulique et fonction de répartition du couple, est nettement plus efficace que les automatiques à convertisseur de couple”. …
Certains ont écrit que : “Les points de changement de vitesse de l’Hydramatic à quatre vitesses semblent s’enclancher à un régime ridiculement bas estimé à environ 3300 tr/min”... Les journaleux ont donc réalisés des tests d’accélération en utilisant manuellement la boite automatique… Mais peu importe à quel point ils essayaient, ils ne pouvaient pas améliorer les temps, alors autant se détendre et aller sauter des putes… Cela semblait correct. Mais le comportement d’usage était bien sûr le but d’essayer la Caddy dans la vie, pas de faire la course entre journaleux de magazines concurrents. Et à ce niveau, ils excellaient. Plusieurs accidents graves ont marqué ces temps immémoriaux…Le mot de la fin : “En tant que salon sur roues, la Cadillac est toujours le Top, c’est une véritable icône. Imposante, élégante et alimentée par un “énorme moteur“…
Pour l’époque en comparaison des 2CV’s et Dauphine’s, elle était à la fois symbole de réussite sociale (aux Etats-Unis) et ultime expression de l’American Dream (en Europe). Absolument gigantesque, en plus de ridiculiser nombre de berlines européennes, la Cad’Coupe DeVille possédait aussi les plus grandes nageoires caudales jamais installées sur une voiture de série ! De cela résultait un design opulent en totale adéquation avec cette folie des grandeurs. Avec ses 5,72 m, la Cadillac Coupe DeVille est immense. Quant à l’empattement (distance entre essieux), il s’étend sur 3,30 m, de quoi caser sans problème ma Smart Brabus Fortwo entre les roues de la belle ! Plus fou encore, cela signifie donc qu’il y a 2,42 m de carrosserie dépassant de part et d’autre des essieux ! Coupe DeVille vous avez dit ?
Un volumineux empennage était la caractéristique de la Coupe DeVille. Et les fameuses nageoires caudales qui étaient le “Top” des voitures américaines des années 1950/60 étaient aussi appelées “empennages”, alors que leur utilité n’était que de procurer un choc esthétique sans autre utilité pas même aérodynamique et ils ne stabilisaient pas le véhicule. Elles permettaient en revanche d’attirer tous les regards et cela constituait un argument de vente indiscutable ! Plus elles étaient grosses et mieux c’était ! Bien que jolies, ces ailes plus que pointues soulevaient un problème inattendu : la sécurité lorsque la voiture était à l’arrêt ! Très aiguisées, elles constituaient en effet un danger majeur pour cyclistes et piétons. Nombreux sont ceux qui se blesseront sur ces petites merveilles. C’était une voiture plus dangereuse à l’arrêt qu’en mouvement !
Diverses “innovations” aidaient à démontrer le coté “spatial” de l’engin, digne d’un film de science fiction. L’équipement très fourni gâtait les clients les plus exigeants. La direction assistée, la climatisation, le régulateur de vitesse et les vitres électriques entraient dans la dotation de la Coupe DeVille. Mieux encore, la grande Cadillac disposait d’un assistant de feux de route ! Inutile de préciser que la Coupe DeVille était très en avance sur son temps et faisait figure d’OVNI à sa sortie ! Avec tout cet arsenal logé sous cette imposante carrosserie, la Coupé DeVille affichait inévitablement une coquette masse une fois montée sur la balance : 2260 kg ! Un chiffre tout bonnement impressionnant quand on sait que les voitures de l’époque étaient plus fines et plus légères que leurs homologues modernes. Voilà… C’est fini… So long…