Hot Rod Art Deco Ted Hubbard’s “Afterthought”
Que peut-on dire d’un Ford modèle A qui n’en est pas un, qui est affublé d’une calandre de modèle B, qui est motorisé par un V8 Chevy 450ci , qui dispose de culasses et caches-soupapes Ardun refabriqués spécialement, qui est construit “à neuf” d’un châssis et d’une carrosserie alu Broqueville modifiée, le tout devenu Hot Rod qui s’affiche en fin d’été Californien en faisant croire que c’est en Sibérie en hiver, avec sa propriétaire Hollywoodienne en fourrure “à-la-Russe” !?!?!?! Que peut-on de plus raconter qui fasse authentiquement vrai et quoi tapoter comme texte qui n’a pas été dit et écrit auparavant ?
La meilleure question y concernant qui a été formulée auparavant est : “Que peut-on faire, dire et écrire d’un faux modèle A qui n’a jamais été vu auparavant ?”… Ce sont ces multiples interrogations/questions qu’Andy Leach, propriétaire de “CAL Automotive Créations” à Bennington, dans le Nebraska, a dû se poser lorsqu’un simple travail de fabrication d’un Hot Rod basique s’est transformé en une construction complète/complexe d’un Hot Rod indéfinissable qui pouvait être tout et son contraire, là et pas là, ni ailleurs, pour participer au Détroit Autorama 2017 avec au moins 80 chances sur 100 de gagner le Ridler ?
Aucune réponse n’existe, d’autant que ce Hot Rod qui a finalement été le N°2 des 8 finalistes concourant pour le Ridler, c’est à dire le second parmi les huit finalistes du “Great 8” du très convoité prix Ridler, que ce Hot Rod n’a pas remporté… Tout est écrit maintenant et a été dit à l’époque qui est traduit par cette maxime : “C’est à n’y rien comprendre !”. Rien ! Les premières Ford ont été de facto la base non discutable de ce que devaient être un vrai Hot Rod pour les siècles à venir… Dans le même esprit et pour de bonnes raisons commerciales, Henry Ford et ses usines ont produit plus de quatre millions de Ford T…
C’est ce qui les a rendus bon marché et abondants pour les Hot Rodders et les personnalisateurs, mais après sept décennies de découpes et soudures le monde commençait à avoir l’impression d’avoir vu chacun d’entre eux, presque tous pareils… Conscient de cela, Andy Leach a relevé le défi de Ted Hubbard qui l’avait contacté pour simplement fabriquer un ensemble de collecteurs en acier inoxydable pour sa Ford Model A de 1930 qu’il était occupé de transformer en Hot Rod : “Il a vu ce que nous construisions et a préféré nous confier les travaux qu’il projetait de réaliser lui même”, se souvient Andy Leach.
Donc, finalement, Ted Hubbard a confié la réalisation de A à Z de son projet d’un Hot Rod destiné à gagner le Ridler… Au début, Ted qui cherchait a alimenter son atelier, était un peu hésitant à adopter les idées d’Andy Leach, mais au fur et à mesure que le projet avançait, il a commencé à s’investir dans la vision de “CAL Automotive Créations” qui allait pourtant à l’encontre des tendances extrêmes du marché et du monde des Hot Rod’s… Andy Leach voulait réaliser ce Hot Rod comme un exercice de subtilités, une vision commençant à la calandre B32 sur le carrosserie A, et l’utilisation d’un super big bloc avec Blower…
La motivation était aussi de percevoir les 500.000$ du travail….Toute la tôlerie a été martelée à la puissance 100+ chez “CAL Automotive Créations”. Les barrettes de calandre enfoncées, le contour convexe du radiateur positionné à l’envers à l’arrière pour donner au nez un profil plus court et profond. Des phares de 8 pouces usinés sur mesure par Atomic Machine, ont été réduits en un look plus mince tout en conservant le clignotant de style usine du dessus : “Personne ne déteste les driprails plus que les peintres”, a plaisanté Andy. “À chaque construction, il faut mieux faire les choses et apprendre à faciliter les tâches”.
Andy Leach à donné la note à suivre : “Je déteste limer les driprails… Je pense que cela donne l’apparence d’une voiture en fibre de verre. Nous avons donc dessiné toutes ces “larmures” et les avons usinées et les avons boulonnées à l’intérieur de la voiture. Cela a permis à la carrosserie et aux rails de châssis d’être poncés, préparés et peints individuellement avant l’assemblage final, d’où économies des retouches fastidieuses qui sont courantes lors de la peinture de rails d’égouttement fixes. Ce sont ces petits détails que la plupart des gens ne devinent jamais. Qui diable usine des driprails ?”…
“Il a fallu convaincre aussi pour choisir une plus belle couleur, mais c’est arrivé par accident Nous essayions un Washington Blue, une des premières couleurs de Ford, mais on s’est planté un peu et on a décidé de tout pulvériser et voir à quoi cela ressemble”... En fin de compte, Ted Hubbard est tombé en accord dans le look alternatif Hot Rod d’Andy. Bien que la couleur spéciale a été difficile à vendre pour la femme de Ted, Colleen, qui est devenue d’abord folle, mais en finale en voyant le résultat elle a adoré…. Andy a expliqué que la sélection faisait partie du processus pour s’assurer que la construction ne serait pas datée…
“Nous aimons construire des voitures qui résisteront à l’épreuve du temps. Ce n’est pas le grand succès de six mois, puis les vieilles nouvelles après cela qui m’intéressent. Mes questions sont : À quoi ressemblera cette voiture dans 20 ans ? Sera-t-elle toujours pertinente ? De l’arrière, vos yeux sont attirés par les feux uniques et le pont de transmission Bowler, ce qui ressemblait d’abord à une paire de masses médiévales entre les roues arrière alors qu’elles jetaient un flash à la carrosserie du coupé. C’était un changement rapide, mais je devais faire quelque chose”, m’a expliqué Andy Leach…
Ce quelque chose, ce sont 20 ailettes découpées CNC qui ont été montées et soudées aux boîtiers. Le plan initial prévoyait de chromer l’ensemble du boîtier chez Advanced Plating, mais Andy a admis qu’il ne pouvait pas obtenir la finition de surface qu’il recherchait entre les ailettes soudées à la main. Au lieu de cela, une peinture bronze en flocons de métal lourd avec un transparent satiné a été pulvérisée après le chromage pour donner aux surfaces négatives un aspect coulé, tandis que les faces en relief des ailettes ont été polies pour exposer le chrome, créant une forme plus profonde.
Cette “retenue” s’est retrouvée à l’intérieur, où Andy Leach et son équipe ont mis la main sur chaque détail, y compris au tunnel de transmission inspiré de l’art déco : “Il y a des tonnes de choses qui se passent là-dedans, mais visuellement, vous pouvez tromper les yeux de tout le monde en l’apprivoisant sur différentes couleurs et matériaux, donc c’est essentiellement ce que nous avons fait“… Le volant banjo unique a ensuite été complété par un tableau de bord d’une Olds 1957 modifié avec des nervures extérieures appliquées sur les surfaces peintes et chromées.
Alors que la couleur de la carrosserie domine le tableau de bord, il est interrompu par le cuir vieilli Recovery Room, un subtil travail brillant coupé réalisé par EVOD Industries, et des tapis de sol en caoutchouc. Trop souvent, ces détails semblent être du superflu en suspens, mais CAL Auto a réussi à les lier avec un bon équilibre entre luxe et machines. L’énorme banquette 2 places de style bombardier Vintage B17 était un autre acte de foi : “Elle a été fabriquée et martelée avec les ailerons latéraux, encore une fois pour garder ce thème tout au long. Ted Hubbard rêvait d’avoir en intérieur style aviation Vintage style 41/45”.
Tout était donc d’une approche différente, absolument pas comme la réutilisation d’une banquette de Cadillac…Brian Stupski de “Problem Child Kustoms” est crédité de cela, il a eu l’idée. “Lorsque vous avez la chance d’avoir un client qui croit en vous et vous laisse vous déchaîner, c’est là que cela devient vraiment amusant. Je ne voulais pas qu’une seule pièce de la voiture se démarque des autres, je voulais créer un choc visuel qui attire les gens, pour que plus ils commencent à regarder, plus ils se rendent compte que c’est subliminal. C’est vraiment ce que nous essayons de faire avec toutes nos voitures, construire des Hot rods élégants mais décalés”...
Etre impliqué dans les coulisses, d’un projet Ridler/AMBR est exceptionnel. Si vous y êtes négatif en ayant crainte de sortir des normes, comme certains constructeurs, c’est plus ou moins un gâchis orchestré, à la fois physiquement et mentalement, pour toutes les personnes impliquées, depuis les premières étapes de la conception initiale jusqu’au-delà de la onzième heure, à quelques minutes du gong qui marque la fin, le moment où le produit fini est révélé et jugé. J’en ai été témoin en tant qu’observateur, que le niveau d’énergie à lui seul est plus que suffisant pour alimenter l’hybris d’un écologiste pendant un an.
Comme cadre de référencement mental, imaginez un quartier général de campagne électorale présidentielle arrivant à la veille du vote, sans les scandales que nous vivons de plus en plus… Imaginez-vous que quelqu’un de sain d’esprit choisirait de s’engager dans son atelier pour terminer un véhicule pour le Ridler de l’Autorama de Détroit, six mois avant le salon ?!?! Eh bien, dans la tête ou non, c’est en août 2016 qu’Andy Leach et Ted Hubbard ont décidé que le Cobo Hall en février 2017 serait approprié pour présenter ce Hot Rod Coupé modèle A de 1930 de Ted et Colleen Hubbard.
Je ne sais pas si “l’ambiance électrique” serait le meilleur terme pour décrire l’atmosphère dans l’atelier de Ted Leach, dénommé CAL Automotive Creations. Lorsque cela a été officiellement annoncé, à partir de ce moment-là, les choses ont évolué à un rythme fulgurant pour respecter la date limite. Mais ni le Ridler, ni son niveau d’exhaustivité, n’ont jamais été pris en compte en 2015 lorsque tout a vraiment commencé : “J’ai rencontré Ted par l’intermédiaire de Tracy Weaver de Recovery Room Interiors”, se souvient Leach ; “Le projet a commencé par la construction de linteaux et de quelques autres bricoles pour la voiture”...
Au fur et à mesure que tout progressait, le projet s’est transformé en une construction complète et tout a du être recommencé, une correction générale des proportions et des lignes de la carrosserie, etc… Essentiellement, ce qui a commencé comme une sorte de liste de tâches bizarres s’est finalement transformé en un planning obligeant Ted Leach et son équipe de CAL Auto Creations d’exprimer pleinement et précisément leurs talents créatifs et constructifs en six mois ! Comme l’a dit Ted Leach : “Toutes les choses faites étaient des choses que j’avais imaginées réaliser sur un Hot Rod Ford modèle A”…
Mais qu’en était-il du propriétaire/payeur, comment sa contribution a-t-elle joué un rôle ? : “Ted Hubbard a finalement été d’accord avec tout, une fois qu’il a vu la voiture progresser, il voulait du jamais vu caricatural presque un Hot Rod pour un dessin-animé, avec des pièces Ardun, un compresseur et un Big-Bloc de 500ci, ainsi qu’un super Top-Chop. Son modèle A devait ressembler à ce que les pères du Hot Rodding avaient réalisés aux débuts avec Monogram, Revell puis Hot Wheels. Ted Hubbard était comme un jeune enfant dont le père milliardaire avait beaucoup trop d’argent. Avoir un tel client est un miracle”…
L’usinage personnalisé a également joué un rôle important intérieur et extérieur, mais plus encore d’un point de vue 3-D, modeled/SolidWorks a dessiné ce qu’EVOD Industries a physiquement traduit en à peu près tout ce que la salle de récupération n’a pas couvert une fois que le coupé est arrivé chez eux à Plattsmouth, dans le Nebraska. Par exemple, le tableau de bord conservant le groupe des compteurs Oldsmobile 1957 remanié dont le compteur de vitesse qui a été plus particulièrement personnalisé et très méticuleusement réalisé par Classic Instruments ainsi que le tunnel de transmission à ailettes.
De même que la colonne de direction avec le volant unique fixé au-dessus et une boîte Track Master en dessous… Egalement la garniture de en caoutchouc, dont n’est un matériau de type standard. Tout a été conçu sur mesure et fabriqué à partir de zéro par TJ Zessin chez Atomic Machining. Pourtant, même avec tout ce qui s’est passé, la manière dont les surfaces brillantes et satinées se mêlent au cuir vieilli cousu et étiré par Tracy Weaver amène à un exceptionnel rendu… Pour l’extérieur, la carrosserie Broqueville a été complètement transformée par CAL Auto et par Leach avec Erik Hanson et Luke Ward.
La quantité de travail effectuée, de l’épissure de la peau de toit Deuce de 6 pouces avec “rasage” des “sourcils” à l’arrière à section inversée, aux portes affleurantes, etc. il est presque sûr d’écrire que la carrosserie a en fait été reconstruite à partir du matériel de chez Broqueville ! Et bien sûr, il y a aussi beaucoup de complications, comme les phares réalisés par Atomic, les feux arrière réalisés par Bowler, et l’insert de calandre créé par CAL Auto, le tout portant un placage avancé brillant qui compense en contraste, très correctement, le revêtement en poudre bronze satiné gracieuseté de Trail Coatings.
J’ai demandé à Leach ce qu’il a pensé lorsque le projet fut terminé et que l’échéance était respectée : “Je pense, Pat, et je suis heureux que tu le publies dans ChromesFlammes, TopWheels et GatsbyOnline, que mon équipe et moi avons construit le modèle A ultime pour Ted et Colleen Hubbard. Il est difficile de réinterpréter un Hot Dod de style traditionnel et de le rendre unique, mais je pense que nous l’avons fait ! La voiture a beaucoup d’attitude et d’élégance”… Mais qu’en est-il du nom ? ai-je demandé : “Je vais t’expliquer Pat, que, comme je l’avais promis que le nom Afterthought est quelque chose que nous avons trouvé à la fin de la construction”.
“La voiture n’a commencé à être une concurrente Ridler que six mois avant Detroit. C’était une sorte de blague qui circulait que tout ce qui avait été fait après le changement pour aller à Detroit, nous l’appelions une réflexion après coup. Et à la fin, c’est resté” ! Voilà, ni plus ni moins, il est donc nécessaire d’interpréter le tout en gardant en tête que c’était avant tout un “Business” conclu entre deux parties, une affaire de dollars mélangé à une forme de passion qui est humainement discutable de par son coté mercantile dans la lignée du consumérisme… Mes mag’s et mes Web-sites en profitent également tout comme vous…