Kindig it Design CF1 #007
Nous connaissons toutes et tous la Corvette 1953, elle devait démontrer que l’Amérique pouvait produire une rivale américaine dans le segment des voitures de sport dominé par les Européens. Elle avait l’air sublime, c’était une des premières créations de Harley Earl. La Corvette de 1953 avait cependant quelques graves problèmes de conception.
Le design était un peu maladroit et l’habitabilité était sommaire, on y était très mal assis sur une banquette “sportive” avec le volant contre le ventre, elle ne convenait à personne, ni aux petits adultes qui n’arrivaient pas aux pédales, ni aux grands enfants qui n’arrivaient pas à ne pas y rester… car leurs pieds étaient “au plancher”... Y entrer était folklorique, en sortir un spectacle pour les voyeurs et voyeuses (il y en a plus qu’on ne le pense)…
Ces voyeurs/voyeuses pouvaient “mater” la petite culotte, le porte-jarretelles et un boudiné de cuisseaux bien navrant… Bref c’était le seul véritable coté sportif de la Corvette’53. Comble de malheur, le 6 cylindres Blue Flammes n’avait rien en commun avec le 3L8 Jaguar, et, en ces débuts du Polyester, celui-ci craquait (bruits incessants) et craquelait (état de la carrosserie) de partout avec de mauvais ajustements des panneaux et une finition générale pitoyable.
En comparaison la concurrente Ford Thunderbird était classiquement sans reproches majeurs mais manquait d’audace… Comme il n’existait rien d’autre si ce ne sont quelques KitCars aussi pires en finitions et les voitures sportives anglaises (Jaguar en tête), comme dans tout dans la vie, le public des gnous-con(ne)s et sommateurs/sommatrices, s’y est habitué, impatient de jauger les évolutions rythmant les années qui passaient.
La Corvette a manqué de disparaitre, GM s’est laissé manœuvrer pour continuer… et au fil des modifications et nouveaux modèles, la Corvette est devenue une icone américaine adulée… Ceux et celles qui n’ont jamais voulu croire que la NASA avait envoyé des hommes sur la lune, prenaient la Corvette en exemple négatif : “Une nation qui fabrique une telle merde, ne peut avoir pas la technologie pour aller sur la lune et encore moins en revenir”… CQFD !
De fait, plus d’un demi siècle de Corvette’s plus tard, les USA n’y sont plus jamais allé sautiller et ramasser des pierres pour donner à des chefs d’Etats qui n’en avaient strictement rien à f… L’une des choses attrayantes à savoir concernant la personnalisation des voitures, est la possibilité de tester vos propres capacités de conception. La voiture sera-t-elle plus belle avec une calandre différente ? Avec des feux arrière personnalisés ? Des bandes de couleur ?
Que des futilités consuméristes ! Des jantes plus larges et plus grandes en diamètre ? Pfffff ! C’est le même genre de futilité qu’ont les femmes et leurs coiffures et chaussures, alors que le fond ne change pas et qu’en finale elles deviennent toutes comme leurs idoles. Actuellement, toutes les femmes qui rêvaient de ressembler à Brigitte Bardot, lui ressemblent…
Bref, de nombreux rêveurs ont grandi en imaginant devenir des concepteurs de voitures, et, avec les avancées technologiques, les constructions personnalisées sur ordinateur leur donnent un avant-goût de cette expérience, s’ils peuvent se payer un logiciel convenable… Dave Kindig a compris cela mieux que quiconque pour en faire un business rentable.
Ses obsessions automobiles adolescentes se sont muées en une carrière fructueuse dans la conception et la construction de voitures personnalisées via son atelier nommé “Kindig It Design”, et sous le prétexte de partager cet enthousiasme avec le monde entier dans l’émission télévisée “Bitchin’ Rides”, il a manoeuvré pour en faire un business selon l’exemple très réussi de Chip Foose.
Il est toutefois allé dans une voie médiane, car les Hot Rods sont maintenant en surcharge…et l’époque de Boyd Coddington est passée. Les répliques ont leurs fan’s, mais pour aller au sommet il faut innover, aller encore plus loin. Dave Kindig a donc inventé la machine à faire de l’or avec sa conception d’une Corvette 1953/2023, renommée “CF1”, pour nommer une série de nouvelles Corvette’s 1953/2023 personnalisées clés en main qu’il a mis en production.
Son concept donne aux clients la possibilité (à l’appui d’un minimum de 350.000 $) d’en acheter une adaptée à leurs goûts personnels. Pour le lancement, il a apporté sept exemplaires finis et terminés à Scottsdale pour le 25e Southwest Nationals, y compris cette beauté Bleue foncée tendance noire, tout juste terminée, définie comme numéro 007, construite non pour James Bond, mais pour Rick et Mary Mezich, en contre partie de 375.827 $ (plus taxes).
La Kindig CF1 a été inspirée par le design emblématique de la Corvette de 1953, première année de production de “LA” voiture de sport américaine. Les premières Vette’s ont longtemps été convoitées par les passionnés malgré leurs innombrables et immondes défauts et surtout leur détestable confort. Elles ont principalement été remarquées pour leurs lacunes, un moteur V8 n’était même pas disponible pendant les deux premières années…
Leurs cockpits étaient notoirement petits, ce qui entraînait une position de conduite inconfortable pour tous les conducteurs, petits, moyens et grands… Kindig a abordé le confort de conduite en étirant le cockpit de sa CF1 de 4,5 pouces par rapport à une Corvette originale, offrant au conducteur et à sa passagère (un passager est possible si affinités sexuelles), plus d’espace pour les coudes, mais pour les jambes il manquait encore 4,5 pouces de plus…
Il a donc également avancé la cloison pare-feu pour améliorer l’espace pour les jambes et a conçu les planchers pour qu’ils tombent pile-poil entre les rails du châssis, abaissant ainsi la position assise, ce qui a permis de positionner un pare-brise moins haut mais plus incliné, ce qui est particulièrement esthétique. Les carrosseries CF1 sont construites en fibre de carbone selon des méthodes et moyens 2023/2024, donc sans défauts, craquelures et craquements.
C’est Doug’s Performance qui y est arrivé en intégrant plusieurs améliorations (une centaine !) supplémentaires à la conception initiale de la Corvette. Les portes plus longues, s’ouvrent et se ferment (correctement) sur le cockpit plus long (gag !) et le nez a été sectionné (raccourçi) de sorte que le profil de la voiture a une conicité plus forte de l’arrière vers l’avant et les ouvertures de roues élargies permettent des jantes modernes de plus grand diamètre.
Les phares, la calandre, les pare-chocs et les garnitures donnent tous une touche plus épurée et contemporaine au design classique. Un détail intéressant quoique comique, est le feu arrière côté conducteur, il est articulé… Et oui… Il s’ouvre pour révéler le remplissage de carburant, ce qui est un clin d’œil aux conceptions GM cachées similaires des années ’50.
La contribution du préparateur moteur Lingenfelter fait oublier l’antique 6cyl Blue Flammes, ici c’est le Corvette LS7 V8 avec injection Borla 8 Stack, et il produit 673 chevaux et 618 lb-pi de couple. Il est accouplé à une transmission automatique à quatre vitesses provenant du département Performance de GM. Pour que tout l’État puisse vous entendre venir, cette Kinding CF1 dispose d’un échappement Borla en acier inoxydable personnalisé.
Lingenfelter a longtemps été associé aux améliorations des Corvette’s. Son package pour la C8 a débuté en 2020… Un nombre limité de CF1 sera produit, chacun ayant sa propre teinte extérieure unique et son intérieur assorti. Comme toujours, avec ces choses, il est difficile de mettre un prix définitif, mais une CF1 coûte environ 355.000/375.000 $. Pas mal cher compte tenu que c’est plus qu’une Bentley Bacalar cabriolet toute aussi rare…