Muntz Jet Cabriolet Kustom Low-Ridder 1953
Cet article complète celui du 8 aout 2019 publié dans www.GatsbyOnline.com et dans le magazine Chromes&Flammes #5 oct/Nov/Dec 2019 sous le titre “Earl “Madman” Muntz & Franck Kurtis” qui a été lu 4.477 fois à ce jour (4 juillet 2022) où il vient d’être réactualisé pour être complémentaire de celui-ci-dessous “Muntz Jet Cabriolet Kustom Low Ridder 1953” , vendue 200.000 US$ en enchères.
Pour votre plus grand bonheur, chers internautes qui n’avez pas eu votre ration suffisante d’automobiles encore plus improbables que les autres qui figurent dans GatsbyOnline, me voici donc de retour avec une Muntz musclée qui recèle des qualités certaines. Elle est à la fois cohérente et minutieusement construite, ce qui lui confère une qualité rare : on ne s’en lasse pas rapidement ! Empreinte d’une atmosphère old school retombant dans le recyclage, elle navigue ainsi habilement dans les eaux parfois troubles du Kustomizing pour en émerger de manière pluri-dimensionnelle.
Construite avec finesse et dotée de nombreux gags judicieusement intégrés et particulièrement soignés elle se positionne avec brio dans le haut niveau avec une attention aux détails sans dissonance ni faux pas. En fait le seul reproche est que l’alchimie qui s’opère s’inscrit dans la lignée directe d’un nouveau genre qu’a largement contribué à populariser Chromes&Flammes, à savoir le freestyle “Kustomisiaque” ou les thématiques et fils conducteurs ne sont que des déambulations sans ordre particulier.
Présenté ainsi certains pourraient juger l’exercice futile, pourtant il s’avère bien plus vivifiant que bon nombre de Kustom-Cars qui, à défaut de généraliser, se trouvent trop souvent cantonnés à d’interminables énumérations (fictives ou pas) d’élucubrations stylistiques qui dénotent davantage une sorte d’ésotérie indigeste de poncifs éculés par des faux Hell’s -Angels adolescents chevauchant leurs 125 en fumant de l’herbe !
Raconté comme ça, ça parait déjà “What The Fuck” comme point de départ, mais c’est complexe à présenter le plus sérieusement du monde comme la normalité la plus absolue pour illustrer une sorte de western moderne aux enjeux mélodramatiques dignes d’une tragédie grecque avant-gardiste avec des scènes de poursuites incohérentes se clôturant en un joli accident de voiture !
Imaginez la mise en scène de ce Kustom-Car vrombissant piloté par un guerrier de la route dégageant un indéniable charisme en look cuir moulant et clouté, une rage hystérique et un style martial ! Volodymyr Zeelynsky par exemple, le parfait justicier solitaire qui parcourrait les routes d’Ukraine au volant de cette Muntz… Cela lui vaudrait le titre international de “Ukrainian Road Warrior”, avec débauche de bourrinages réjouissants en milliards d’euros de dons ! Lesquels sont restitués à demi comme “Rétro-commissions” versées dans des paradis fiscaux. L’oiseau est connu pour cela avec les Panama-Papers !
Mais outre cette image méga-virile où cette bête de guerre rivaliserait de testostérone et de roulé-boulé financiers, il aurait à affronter Vladimir Poutine et son gang… lesquels se feront bien entendu massacrer selon BOFTV et FranceDésinfo, au cours d’une tuerie frénétique où Volodymyr nous fera une imitation de “La leçon de Piano” en accompagnant chaque note de tics nerveux péniens…
Notez qu’en l’absence de sous-titres, personne n’y comprendra rien qui verrait le bras droit du méchant passer du coté des gentils, le héros laisser sciemment son meilleur ami se faire tuer par le méchant sans réagir alors qu’il a son arme braquée sur le vilain et une série de twists et de révélations à même de désorienter le public. D’ailleurs, il n’est pas certain que même un parfait imbécile saisirait toute la complexité de ces rebondissements balancés en rafales d’armes offertes par ses admirateurs.
En résumé, la bêtise est une valeur universelle. Je n’ai de cesse d’aller chercher toujours plus profond, afin de révéler cette flamme d’une noirceur égale à la somme de mes délires textuels débités à un rythme lancinant et hypnotique, presque une pulsation cardiaque essentielle et première dénuée de tout artifice, alors que je n’ai de cesse de contrebalancer ces chicheries par un impact plus net et direct à l’image d’un coup de pioche dans une Simca Aronde !
Bref, cette Muntz Low-Ridder est un appel au dépassement de soi. Aller plus loin encore dans le jusqu’au-boutisme vers un univers ensorcelant et abrasif comme retenu dans un mouvement perpétuel par mes incantations textuelles couplées à divers sortilèges primaires portés jusqu’aux limites d’eux-mêmes afin d’expulser une nouvelle dimension dont on suspecterait qu’elle se trouvât bien ici sans jamais en être véritablement persuadé.
C’est aujourd’hui chose faite ! Pour honorer cet assemblage relativement obscur, je tente d’attirer dans mon sillage une bonne dose de mysticisme tout en distorsions agaçantes qui soulignent avec une redoutable efficacité mes propos complètement allumés… Tentant de trouver une nouvelle fenêtre d’expression (généralement de manière assez stérile, soit dit en passant), et ne pouvant laisser place qu’à un hochement de tête significatif à ceux qui vont piocher dans un autre panier : celui où végètent la peur, l’angoisse, la haine, la maladie, la vengeance, les hallucinations les plus bizarres et les esprits les plus dérangés…, je vis !
Dans cet assemblage de névroses dignes du premier cortex humain venu, je tente révéler être un conteur hors-pair, au “flow” jamais vraiment rappé ; pas réellement du “spoken word” non plus. Quelque part entre les deux, m’appuyant à dessein sur diverses pulsations pour déployer à mon rythme mes propres visions jamais dissimulées par de quelconques fioritures, j’use une panoplie de thèmes traités sans défaillance aucune, loin des egotrips routiniers, parfois complexes à saisir sans une véritable implication et un détour constant dans les travées louches des séquences textuelles mises bout à bout.
Sans vraiment risquer l’erreur d’appréciation, il me paraît évident d’affirmer que ma formule est aujourd’hui à une maturité à la fois primaire et abrasive, un climax dogmatique pour le moins jouissif et envoûtant. La beauté du désenchantement d’hier laissant sa place à l’horreur du cauchemar devenu réalité : sans aucune forme de diplomatie, je dépose avec application mes délires nocturnes au cœur d’une zone où la lumière semble ne jamais pouvoir percer en dépit de cent, mille, dix mille abonnements journaliers…. Le foyer rougeoyant et chaotique des Chromes&Flammes d’avant n’est plus. En lieu et place, un brasero habité par une unique flamme imperturbable, dure, tranchante et implacable.
Ce cabriolet Muntz Jet 1953 a fait l’objet d’une reconstruction personnalisée totale (une refonte) qui a duré trois ans. Le châssis est un “Art Morrison” réalisé sur mesure. Le nouveau moteur est un Chevy-Corvette V8 LT1 de 5L7 à injection (collecteur d’admission et caches- soupape en aluminium billet), jumelé à une transmission automatique 4L60E à quatre rapports et à un pont/différentiel Ford de 9 pouces en 3.55: 1.
Caractéristiques supplémentaires : un distributeur Opti-Spark, un radiateur en aluminium Griffin et un réseau de câblage Painless Performance Wiring. Un ensemble de collecteurs est relié à un système d’échappement de 2,5 pouces équipé de deux silencieux Dynaflow… La carrosserie cabriolet avec toit amovible blanc de style Carson a été refaçonnée en partie en acier, en partie en aluminium et aussi en partie en fibre de verre, le tout peint par le regretté Stan Betz en Sherwin Williams Apple Pearl.
Tout ce qui pouvait être récupéré de la Corvette donneuse de son moteur/boite/pont a été installé : direction assistée, freins à disque aux quatre roues, suspension Air Ride Technologies à réglage électronique abaissée de 2 pouces . L’habitacle a été personnalisé par Jim’s Auto Trim de San Diego, en Californie et comprend des sièges baquets Glide et une banquette arrière, le tout étant garnie d’une sellerie Naugahyde en peau de serpent gris, ainsi que des traitements assortis pour la garniture de tableau de bord, la garniture de toit et les panneaux de porte.
Les autres caractéristiques de la transformation comprennent un pare-brise de style Duvall en deux parties, des phares Chevrolet de 1950, deux projecteurs Appleton, des vitres latérales Ford Victoria de 1951 et un toit blanc amovible de style Carson fabriqué pour correspondre à la hauteur du pare-brise. L’équipement supplémentaire comprend des jupes d’aile arrière de couleur assortie et des pare-chocs chromés.
Les jantes de 15′ en acier proviennent d’une Dodge 1976 avec des enjoliveurs Cadillac style Sombrero et des pneus à flancs blancs BFGoodrich Silvertown. L’équipement supplémentaire comprend un volant Lincoln de 1952 monté sur une colonne de direction raccourcie. Le combiné d’instruments de style “Hollywood” comporte des jauges/compteurs Stewart-Warner composées (tachymètre à 8 km/min, compteur de vitesse à 160 m/ph et lectures auxiliaires pour le niveau de carburant, la charge de la batterie, la pression d’huile et la température de l’eau.
Le compteur kilométrique à cinq chiffres affiche 25.000 miles, bien que le kilométrage réel soit inconnu. Un ensemble de pédales Lokar a été installé et une chaîne stéréo Pioneer logée dans un cubby central personnalisé complète le tout. La voiture a fait l’objet d’un reportage dans le “Rodder’s Journal” avant sa disparition simultanément à 24 magazines automobiles américains.
Si cette Muntz soulève en vous de nombreux points d’interrogation, il est en tout cas une chose de sûre, elle aurait pu être pire. Cet effet de flou n’est pas aidé par des arrière-plan photo des bas-coté d’une route sans charme… Si j’avais pu, j’eusse vraisemblablement préféré des scènes “Crash” de hangars abandonnés perdu dans les rues labyrinthiques de New York, errant d’une ambiance à une autre avec un mélange d’inquiétant et de mélancolie.
Un univers cannibalesque, ne m’aurait pas déplu pour que le coté hors pair de cette Muntz se déploie. Dans un souci constant d’allier le fond et la forme, je ne ferait pas mentir l’axiome principal autour duquel la majorité semble se structurer tout en prenant un soin particulier à décripter mes écrits inventifs mais abscons aux qualités indéniables, le tout dans un écrin travaillé (GatsbyOnline) qui fait apprécier autant le contenu que le contenant.
C’est une formule efficace en diable qui doit convaincre les plus récalcitrants face à mes textes hautement recommandables qui abordent tour à tour divers sujets de la Kustom-Kulture que je ne connais que trop bien, pour l’avoir pratiquée avec abondance par ailleurs (en ce compris mes relations textuelles avec la gent féminine évoquées avec un semblant d’humour, d’aigreur et de petites histoires qui se terminent en eau de boudin.
Pas de version alternative (pas de quoi dévoiler une approche franchement différente de mes textes originaux), pour témoigner de ce qui forme l’identité de ce web-site : un besoin constant d’ouvrir toutes les portes et d’emprunter des ponts menant d’un genre à l’autre vers une dimension nouvelle. Arborant désormais un habit de pulsations au tempo enlevé et m’évertuant à pousser toujours plus loin toute logique dans un environnement jubilatoire !
Si je laisse (volontairement) planer quelques doutes sur le résultat final, ma démarche dissipe bien vite tout malentendu. Difficile au fil du temps de résister à un sentiment de frustration ! La plupart des gens n’ont pas un comportement cohérent. Dans certaines circonstances, tel individu agit de façon intelligente, mais se conduira en crétin dans d’autres circonstances. La seule exception importante à cette règle est incarnée par les gens stupides qui font en général preuve d’une forte tendance à la cohérence parfaite dans tous les domaines de l’activité humaine.
Même s’il est sans doute idiot de s’essayer à l’exercice, force est de constater que cette Muntz Kustom possède ce qui ressemble le plus au “style des années 2000”, dont la recherche de la formule exacte anime à l’occasion quelques Salons-Forums. Propulsé par son passé “nineties” aura été brillamment “cité” dans nos contrées via cet article, m’offrant une place quasi-pontificale dans le milieu du Kustomizing actuel, toutes tendances confondues.
Et alors que je concédais il y a peu que mon public ne peut décemment pas me reconnaître dans la rue, certains et certaines m’ont juré allégeance, sans nul doute celle due aux icônes mystérieuses ! Toujours est-il que sous une foule de commentaires, d’attentes déçues ou contentées, de découvertes plus ou moins faussées, de dédain et d’emphase, j’en arrive à vous souligner que cet article touche à sa fin…
Tout ce qui précède fera jaser. A priori inepte, l’ensemble s’avère être un art de la boucle. Pour preuve, vous êtes énervé et heureux d’arriver à la fin… Vous démenant sur un air de déjà-vu qui n’en vaut pas la peine ! En bref, j’en termine avec une grande circonspection ne voulant pas contredire ceux et celles qui prédisaient que cette Muntz ne recevrait qu’un écho plus qu’atténué.
Bien que plombé par quelques moments pénibles que je ne dévoilerai pas, sachez que je pourrais encore vous surprendre agréablement, çà et là, qui ne s’est pas forgé de moi l’image d’une statue trop solide de l’homme à la face de fer….