Plymouth Superbird’70 7L2 400cv
Plymouth a construit la Superbird pour dominer la NASCAR qui consiste à tourner en rond sur un ovale à plus de 300km/h pour battre des voitures presqu’identique de chaque grande marque Américaine qui tournent de même simultanément en rond sur le même ovale et dans le même sens, mais à l’inverse des aiguilles des montres et horloges. Résumé comme ça, pour tout filousophe, c’est une invite à un traitement psychiatrique. L’énigme jamais résolue qui se limite à se demander pourquoi, n’a jamais été résolue si ce n’est que ça fait marcher le commerce et que ça pousse les populations à s’abrutir, comme pour tous les sports de compétition… Sur ces bases simplistes, cette histoire de fous à donné comme résultat Le résultat a été l’une des épreuves routières les plus folles de tous les temps, chacune n’apportant strictement rien d’utile au devenir du monde…. Théoriquement on pourrait en rester là pour s’éviter la peine d’y perdre un temps précieux, mais ce n’est pas dans le sens du monde ni dans le sens des aiguilles, ce qui génère une énigme… Faut-il chercher à la résoudre ? Effectivement, sous cet angle, la logique voudrait que l’on donne une balle identique à chaque joueur de n’importe quel jeu pour qu’ils ne perdent plus leur temps à se disputer à l’avoir rien que pour l’envoyer ailleurs…
Qui plus est pour en revenir à la course en rond sur un ovale, l’incidence est-elle dégénérative ou simplement générative de faits annexes qui n’ont de même strictement aucune incidence réelle sur la rotation terrestre et le devenir de l’humanité… C’est assez angoissant, suffisamment même à m’angoisser plus que de raison… Ou l’affaire se corse (une expression imputée à la mère de Napoléon Bonaparte), c’est que… Ou voulais-je en venir ? Je perd le fil… En ce qui concerne deux mots dans le lexique automobile, peu d’entre eux stimulent les sens plus rapidement que “spécial homologation”. Cela signifie généralement qu’un constructeur a tout mis en œuvre pour gagner sur la piste, en construisant une voiture de route pour courir sur piste (ovale) avec toutes sortes d’éléments fantaisistes et coûteux, qui, même s’ils ne sont pas utilisés, débranchés ou laissés dans le coffre de la voiture de route, fourniront l’avantage décisif psychologique sur ses adversaires de course. La plupart du temps, ces voitures ont à peine l’air différentes de leurs voitures de base, peut-être un passage de roue évasé ici, un aileron plus oncurvé là. Mais pas avec la Plymouth Superbird ou tout ce qui y a été ajouté est volontairement grotesque d’apparence sportive, l’ensemble étant réutilisé du modèle Road Runner.
Il s’agit en fait de 5,6 m de pur théâtre de sport automobile, développé par d’anciens ingénieurs de la NASA dans le calcul que le pilote le plus chaud de la NASCAR, Richard Petty, sur-payé, gavé et lobotomisé, ne pouvant qu’accepter de revenir en star dans les rangs de Chrysler, allait booster les ventes des mêmes Plymouth ainsi que des divers gadgets, gimmicks et autres bétises. Tout ce monde y a gagné des montagnes d’or, mais les sanctions des Pontifes de la NASCAR qui n’admettaient pas qu’on joue inopinément avec leurs couilles sans leur verser des commissions, ont rendu les aides aérodynamiques obsolètes après seulement quelques années… En tant que voiture des courses Nascar, la Plymouth, elle avait fait son travail, attirant Petty et l’emmenant à 18 victoires en 1970 mais qu’en fut-il de la voiture de route ? Etait-elle à la hauteur du rêve de Talladega ou, comme beaucoup de spéciales d’homologation sur route, ne donnait-elle qu’une fausse impression fugace de compétition effrénée ? Bip bip, il est temps de le découvrir… Étonnamment, ce n’est pas l’énorme aileron arrière qui attire mon attention en premier, mais le vaste porte-à-faux avant.
Le cône qui ajoute 90 kg d’appui à haute vitesse, contribue à un coefficient de traînée de 0,31 cD et prolonge l’avant d’environ un demi-mètre par rapport à la voiture sur laquelle elle est basée. (Note à moi-même retrouvée dans le fatras de mes notes : “Faire attention de ne pas écraser le faux nez si je dois me garer à un moment donné, idem pour le porte-à-faux arrière qui pourrait également avaler une Fiat 126, de sorte que la marche arrière ne peut pas non plus être expédiée avec un abandon désinvolte”... De l’intérieur, cependant, cela ne semble pas intimidant, à moins qu’on soit effrayé par la caricature du dessin animé Road Runner qui regarde depuis le centre du volant à trois branches à jante mince. Un coup de poing de celui-ci suscitera la marque de fabrique du personnage “bip bip” à la place d’un klaxon ordinaire. La dernière fois que j’ai vérifié, je n’étais pas le Coyote, alors j’ai glissé la fine clé dans le canon d’allumage et le V8 Super Commando s’est mis en route. Je me suis appuyé contre le siège, mince mais confortables,, j’ai incline le levier de vitesses automatique en D et me suis éloigné…. Cet exemplaire était équipé du V8 440 Super Commando Six Barrel de milieu de gamme, l’un des 716 construits, bien qu’une version à quatre corps du même moteur, ainsi qu’un V8 426 Hemi de 7,0 litres, étaient disponibles.
C’est la 426 qui a été utilisée en course et qui produisait 425cv en version route, c’était un moteur coûteux à construire et seulement 135 voitures ont ainsi été équipées… Je vous souligne que 425cv pour un tel monstre, si c’était “TOP” en ces années d’avant Covid et guerre d’Ukraine, c’est à peine 50% de la puissance d’une Mustang Black Series 2024… et que dire alors des 390cv de la Plymouth Super Commando avec toutes ces rajoutes en plastique !!! La Superbird qui donnait l’illusion de glisser dans les airs, mais en le touchant, pesait 1742 kg, soit environ 100 kg de plus qu’une Road Runner normale. Elles n’étaient donc pas aussi rapide que les chiffres sur papier le suggèraient. En effet, une Road Runner standard était plus rapide là où cela comptait : dans les rues, entre les feux de trafics et sur un quart de mile, l’avantage aérodynamique de la Superbird ne se manifestait qu’au-delà de 60 mph sur les ovales à grande vitesse ou l’aileron arrière ajoutait 300 à 350 kg d’appui… Décevant ? Un peu…Quoiqu’en regardant les réactions des gens lorsque la Superbird passe en grondant, apporte du bonheur… et tout a à voir avec l’aileron arrière qui donne l’impression d’un vaisseau de Star-Wars… La raison de sa hauteur a fait l’objet de débats au fil des ans, Chrysler a même gardé le secret de prétendues formules mathématiques précises derrière la conception de ce kit Tuning !
Le sujet a été embrouillé dans les années 1990 lorsqu’un ingénieur à la retraite a avoué que cette hauteur était nécessaire pour pouvoir ouvrir le coffre. Les gens avaient été intoxiqués de conneries comme quoi il devait être aussi haut pour pouvoir profiter de l’air pur bien au-dessus du flux perturbateur généré par les autres voitures du peloton tournant en bande organisée, en rond, sur le circuit ovale… Un grand moment qui a marqué le Grand Rêve Américain auprès des jeunes naïfs… Au volant, vous ne sentez tout simplement pas sa présence. Avant d’entrer, j’avais imaginé une distorsion corporelle, des craquements ou une concession de ce genre, mais contrairement à certaines spéciales d’homologation de rallye européen des années ’80, la Superbird a été construite avec un haut degré de soin. Jetez un coup d’œil dans le coffre caverneux et l’ingénierie structurelle va jusqu’au bas de la voiture, avec l’aileron soutenu par un épais renfort jusqu’au sous-châssis, coupant à l’endroit où vous mettriez normalement votre mélange de Mac ‘n’ Cheese. On dit qu’il est possible de s’asseoir sur le dessus de l’aile et de ne pas la casser mais, tout de même, je m’abstiendrai… Le V8 Super Commando de 7,2 litres était le plus gros moteur Superbird disponible, mais pas le plus puissant Presque toutes ces pièces sont en réalité des “trucages”.
Les écopes sur les ailes avant semblent être des évents, mais ne mènent nulle part… Certains Européens renifleurs futés, voient ces courses sur ovale, et la NASCAR en général, comme un simple virage à l’inverse des aiguilles d’une montre, pendant de nombreuses heures. C’est plus comme jouer aux échecs à 200 mph… Au lieu de dépassements instinctifs sur les circuits routiers européens, les changements de position en Nascar se déroulent sur quatre à cinq tours, et même plus. La conduite en fait, est très douce. La direction est légère du bout des doigts avec beaucoup de zone morte autour de la ligne droite, le volant s’agite parfois comme un bambin qui s’ennuie. La meilleure approche est de tenir le volant un peu lâche, de le laisser danser et de profiter du spectacle, en écoutant de la musique dans le casque, comme la NASCAR elle-même. Alors que la Superbird porte des disques ventilés de 11 x 7 pouces à l’avant, la configuration arrière utilise des tambours de 10 x 25 pouces, ce qui signifie que le freinage est brusque et déroutant efficace pour les pressions lourdes, et devient moins efficace au fur et à mesure qu’uon pompe sur les freins… En poussant la Superbird un peu plus fort, il est clair que les virages sont des dangers… La direction détachée et la tendance à foncer tout droit sous charge, n’inspirent pas plus confiance.
Mais critiquer le Superbird pour son manque de prouesses, c’est déplorer McDonalds pour son manque d’étoile Michelin. C’est vraiment une voiture lente, lente, lente et elle n’est pas sophistiquée, c’est une voiture de comédie… La Superbird est plus classé X à destination des branlants/branleurs à-la_peine.. Branlante et low-tech avec une image de brute… C’est pour le pur plaisir de frimer… L’énorme poids à vide de la voiture et la boîte de vitesses automatique sirupeuse signifient que vous devrez vraiment appuyer sur l’accélérateur pour enrouler les pneus arrière, donc la Superbird est mollassonne mais avec du look affirmant un fort potentiel inexistant… Pris au piège, difficile de s’en échapper…. La NASCAR a obligé Plymouth à avoir une voiture de route Superbird pour deux concessionnaires Chrysler AU MINIMUM, de sorte que Plymouth n’en a produit que 1.923, bien qu’en réalité seulement 800 ont été réellement construits. Une voiture aussi extrême aurait été difficile à vendre de toute façon, mais l’environnement politique commençait à se retourner contre les muscle-cars et le sport automobile, avec des retombées de plus en plus nulles, y compris à cause des coûts d’assurance punitifs… Bien que mon expérience de conduite en elle-même a été remarquablement exempte de drame, ce n’est pas quelque chose qui pourrait s’appliquer à la gestation de cette voiture.
Plymouth s’est retrouvé en difficulté pour 1970. Richard Petty avait remporté 27 courses NASCAR avec la Plymouth Belvedere en 1967 et avait principalement couru pour la marque à plein temps depuis 1958. Ford, désormais largement libéré de ses engagements GT40, avait de l’argent à dépenser et a développé la Torino Cobra, ce qui a incité le compagnon d’écurie de Plymouth chez Chrysler, Dodge, à produire la Charger 500, la première voiture américaine à utiliser l’analyse informatique et une soufflerie pour sa conception aérodynamique. Bien que la Charger se soit bien battue, Dodge savait devoir améliorer son jeu et a créé la Charger Daytona, la première des “voitures ailées”, pour 1969. Petty voulait passer chez Dodge pour 1969 afin de profiter des superspeedways, mais les costumes de Chrysler ont insisté pour qu’il reste à Plymouth, qui n’avait pas développé de voiture aérodynamique pour concourir. Petty a choisi de quitter le navire pour Ford en 1969, au volant de la nouvelle Torino Talladega lissée. Bien que Petty ait terminé deuxième, l’ovale bleu a remporté le championnat des constructeurs cette année-là. Plymouth voulait désespérément que Petty revienne ; L’homme lui-même s’est engagé à un retour sur la base d’une voiture aérodynamique.
C’est ainsi que le travail sur la Superbird a commencé, avec l’aide de l’ancien scientifique des fusées de la NASA, Gary Romberg, qui avait travaillé sur le programme spatial tout au long des années 1960 et avait joué un rôle clé dans le développement du booster Saturn B-1. Au début de 1969, quelques mois seulement avant que ses contributions prétendent emmèner l’homme à la surface de la lune pour la première fois, il a rejoint la branche sport automobile de Chrysler. Cependant, bien que la Dodge Charger Daytona lui ressemble et que Plymouth fasse partie de la même entreprise globale, la Superbird était une création entièrement différente. Pour commencer, ce n’était pas du tout une Road Runner ; le projet a commencé avec la Plymouth Belvedere. Mais après deux mois aux prises avec un modèle réduit dans la soufflerie de l’Université de Wichita, la carrosserie de la Road Runner a été jugée plus réceptive ; Plymouth a également utilisé les ailes avant et un capot modifié d’une Dodge Coronet de 1970, qui se prêtaient mieux à la conception du nez. La “chose” a été nommée Superbird en hommage au personnage de Road Runner : “Bip Bip”…. Ford a peut-être remporté la gloire de la NASCAR en 1969, ainsi que les services de Richard Petty, mais à la fin de l’année, l’ovale bleu a retiré le soutien officiel aux activités de course face aux audiences du Congrès…
Il remettait en question les liens tangibles entre les coûts de recherche et développement de la course automobile et les améliorations de l’économie de carburant et de la sécurité. Les coûts d’assurance pour les muscle-cars augmentaient de plus en plus, et comme la Superbird détenait peu d’avantage en termes de performances réelles par rapport à la Road Runner standard, Plymouth a eu du mal à vendre les voitures au cours des années suivantes. Il y a des rapports de Superbird’s traînant à l’arrière des dealers de Plymouth jusque dans les années 1970,critiquant son bulbe trop agressif et ridicule pour la vie de banlieue. Les choses sont mêmes devenues si difficiles que de nombreuses Superbirds ont été dépouillées de leurs équipements aérodynamiques et vendues comme des Road Runners standard. À la fin de l’année, tout était terminé, la NASCAR a exigé que les voitures ailées aient des pénalités de poids et utilisent un moteur moins puissant… Bien qu’elles aient couru en 1971, elles étaient loin du rythme, les changements de règles avaient effectivement tué leur avantage. De plus, la NASCAR avait des problèmes de sécurité, la technologie des pneus n’avait pas tout à fait suivi les capacités de 200 mph des voitures, mais certains pensent que l’attrait “gagner le dimanche, vendre le lundi” inhérent à la NASCAR a été sapé par l’aspect sauvage des voitures aérodynamiques…
Déterminer la valeur d’une telle voiture, trop spéciale pour être honnête, a été un défi. À une ou deux exceptions près, il est peu probable que vous vous approchiez avec une Plymouth de la fureur absolue des versions de course. De nombreuses voitures sont des versions basiques kitées, qui sont mal foutues et semblent inachevées, agricoles et argumentatives, sans l’avantage d’un vrai V8 fulgurant, parce qu’elles ont été désaccordées. Alternativement, les voitures deviennent trop polies pour être honnètes. Cela n’empêche pas non plus d’en vendre aux enchères pour des sommes à six chiffres avec l’attrait rétrospectif du statut classique, alors qu’une sur deux est fausse…. Sans surprise, une voiture de course conçue pour voler autour d’ovales à 200 mph ne peut pas se traduire par une voiture de route susceptible de réaliser un parcours de drague aux minettes de 16 ans, il s’agit en fait d’une voiture dans laquelle vous passez du temps à baiser des mineures d’âge.. C’est une bagnole de frime qui émet des rugissements. Ajoutez à cela l’e look Star Wars… On pense qu’il ne reste que 1000 Superbird’s de toutes sortes. Un exemple de Plymouth comme celles de cet article vous coûtera environ 200.000$, mais une authentique Hemi peut atteindre entre 750.000 et 850.000 $…
Moteur V8 7212cc, ohv, trois carburateurs Holley série 2300 à double starter
Puissance et couple 390 ch @ 4600 tr/min ; 480 lb pi @ 3200 tr/min
Transmission Automatique à trois vitesses, propulsion arrière
Direction Balle à recirculation assistée
Suspension Avant : double triangulation, barres de torsion, amortisseurs télescopiques. Arrière : essieu moteur, ressorts à lames semi-elliptiques, amortisseur télescopique
Freins Disques ventilés à l’avant, tambours à l’arrière
Performance Vitesse maximale : 149 mph ; 0-60 mph : 6,1 secondes
Poids 1742kg
Consommation de carburant 15mpg
Coût neuf 4.776 $