Resto’Mod’s Ruffian Galaxie 1964 & Trans’Am
Si vous n’êtes pas amoureux de la Ford Galaxie, vous le serez après avoir vu cette chose et lu l’article. Il s’agit de la Ruffian Galaxie, un exemplaire de 1964 traité “design” comme une toile de Maitre avant-gardiste sportive et nostalgia, convertie en une voiture révolutionnaire. De la posture au kit carrosserie en passant par la peinture camouflage, il n’y a rien de tel au monde… Ruffian Cars est une entreprise incroyable. L’artiste “DIY” autodidacte Chris Ashton est fou de fabrications sur mesure et de pièces uniques. Il a déjà construit un Restomod Mustang et une réplique Ford GT40, toutes deux hautement modifiées.
Pour sa troisième construction en profondeur, il a dévoilé cette Galaxie 500 personnalisée au SEMA 2023, c’est la bête ici présentée. La GT40 et la Mustang étaient en quelque sorte des constructions en solo, mais maintenant Chris a une équipe de cinq personnes avec lui chez Ruffian, ce qui signifie que ses nouvelles visions automobiles peuvent être exécutées. En commençant mon examen de sa création, par les ailes avant, j’ai constaté qu’il s’agissait d’une version d’ailes plus évasées que celles d’origine, car destinées à accueillir des pneus de 325 mm et des jantes multi pièces de 20po.
Les (rares) propriétaires de Galaxie remarqueront que les pare-chocs sont beaucoup plus minces que les modèles d’origine, et plus particulièrement pour l’avant, c’est parce qu’il est composé de deux moitiés supérieures soudées ensemble. En dessous, il y a un séparateur d’air agressif, assorti à l’arrière d’un diffuseur de course. Comment ont-ils fait pour que la Galaxie reste si basse ? Eh bien, il suffit de regarder le pare-brise et vous apercevrez peut-être un tout nouveau châssis tubulaire traversant la carrosserie. Cela signifie que cette Galaxie’64 est construite “au plus basse au mieux comme une voiture de course”…
Elle n’a pas de carrosserie séparée du châssis comme toutes les voitures de cette époque. C’est complètement intégré partout et en dessous. Tout a évidemment été “tubé” pour accueillir les jantes géantes. Vous remarquerez que les petits élargisseurs d’ailes arrières sont vissés, c’est parce qu’ils doivent être amovibles pour faire entrer et sortir les roues. Entre le réservoir de carburant de course et le moteur monté sur le central avant, cette construction vise clairement à libérer le potentiel visuel de course. Mais la peinture est facilement le meilleur aspect de la construction Galaxie 1964 de Ruffian.
C’est un camouflage bicolore réalisé à la main par Chris. La peinture a été appliquée de manière complexe à Auto Addiction OC. L’inspiration pour la couleur vient des BattleShips cuirassés de la Seconde Guerre mondiale, comme l’USS Alabama. En plus de cela, vous avez des graphismes jaune vif et un intérieur en métal brut peint en bleu ciel. Quoi qu’il en soit, découvrez les incroyables photos exclusives de la voiture… et laissez-vous surprendre. Le prix ? Personne ne le sait, mais il y a 300.000 $ investis dans la fabrication de cette bête. C’est la Galaxie de 2e génération la plus chère de tous les temps.
Ouaiiiihhhh ! Faut voir et sentir, toucher, ne pas être une marionnette devant tapoter des textes par plaisir de ne même pas percevoir de quoi payer le temps qui passe… Un fil invisible a été monté dans la voiture et je me suis évadé à son volant devenu mien, pas simplement parti hors de la vie, mais évadé bien qu’après les deux ou trois premiers virages, je me suis bizarrement rappelé mon essai de la Vector qui s’achevait après moins d’un kilomètre dans l’explosion du bloc moteur. Pauvre Jerry/Gérald Wiegert, 100% crevé en auto-suicide et cramé en cendres dispersées dans le désert…
Ou, pire dans une poubelle, le seul moment semblable se rapprochant “enfin” de sa vie réelle. En tout cas, il m’avait dit, peu auparavant, qu’il ne ressentait aucune culpabilité, pas même pour sa dernière maîtresse, qu’il n’a pas réveillée le dernier matin pour qu’elle puisse dormir, au lieu de cela, il a conduit une dernière fois, encore et encore, dans une sorte de transe, passant devant des gens, des drapeaux, des boîtes à lettres et des enseignes de restos malbouffes, écoutant le jet doucement pulsé des arroseurs, le bruissement des feuilles de palmier et le chant des oiseaux…
Mais aussi dépassant parfois un vététiste et souriant aux autres conducteurs aux feux de circulation qui lui faisaient un bref signe de tête avant qu’il n’appuie à nouveau sur l’accélérateur. Et tandis qu’il roulait, devenant de plus en plus éveillé, il se sentait réconcilié avec tout, dans un état d’illumination… C’était avant de mourir… Rouler, conduire, mourir… Peut-être était-ce la chaleur du jour, qui s’était déjà faite sentir le matin, qui avait fait fondre sa volonté de se tenir à l’écart du monde. Il ne se souciait plus de ses Vector’s, de leurs comportements douteux, que des commentaires dans les réseaux asociaux,…
Et aussi il se moquait bien des lignes de fracture dans la société… Il ressentait une sorte d’indifférence euphorique dans laquelle sa vie et l’état du monde lui semblaient comme jamais auparavant. Le ciel était d’un bleu laiteux, comme si un peintre avait pris toutes les précautions possibles pour couvrir l’air d’un vernis protecteur et l’envelopper dans du papier de soie. Il voyait les feuilles des arbres aussi nettement que si un chirurgien avait corrigé sa vision pendant qu’il dormait, la région autour de son dernier home ne ressemblait plus à un désert, mais comme si elle s’attendait à être arrosée le jour même…
Et il entendait les airs des Stones qu’il avait allumés entre-temps aussi clairement et aussi intimement que s’ils avaient été à ses cotés dans la dernière course à la mort. Bien sûr, il savait à quel point tout cela semblait étrange. Mais c’était comme ça, juste comme ça, tout comme ça devait être, pour une fois. La meilleure chose était la façon dont tout semblait fonctionner si bien, non seulement la bagnole dans laquelle il était assis, qu’il remarquait à peine parce qu’elle glissait si doucement, d’un mouvement si fluide, accélérant et décélérant…
Mais tout : le soleil, la beauté des routes qui sillonnaient le paysage, les oiseaux qui volaient au-dessus de sa tête, tout cela, était comme s’il était devenu une partie de lui, comme s’il nageait dedans. Alors ce matin-là, il a remarqué à quel point cela l’avait toujours dérangé quand quelque chose ne fonctionnait pas bien, tous ces petits pépins, ces retards, ces bourrages auxquels il faut faire face tout le temps, une pièce de monnaie qui reste coincée dans la machine… mais cette fois, dans cette voiture et ce matin, tout était enfin comme il se doit, accélérant parfois un peu pour le plaisir puis revenant en mode croisière.
Il avait l’impression d’avoir fusionné avec le cosmos. Non, il n’était pas devenu fou, il n’y avait rien à craindre. Il vivait sa dernière expérience ce matin-là, pour laquelle il lui manquait les mots justes. Tout allait bien. Mais comment dire cela sans paraître fou ? À l’origine, il avait l’intention flotter au-dessus du canyon et de manger quelque chose au restaurant du sommet. Mais ensuite, il a continué à conduire, à monter et descendre à travers les montagnes, appréciant les courbes, et avec chacune une nouvelle vue, comme l’un de ces tableaux de David Hockney où la perspective change sans cesse.
La conduite elle-même, lui avait semblé si grande, si bonne et si juste qu’il n’avait pas voulu s’arrêter, qu’il avait voulu continuer encore et encore et que cette journée ne se termine jamais, jusqu’à ce que, après trois, ou peut-être cinq heures et demie, parce que même la notion du temps avait été perdue pour lui, après un grand mouvement circulaire. dont il n’avait rien remarqué en glissant, il retourna chez lui, alla directement s’asseoir dans son fauteuil et a pris les cachets miracles… Final… Ce jour-là, tout était comme s’il était tiré par un marionnettiste travaillant une corde invisible. Et, tout était comme il se doit.
Il en avait trop ou pas assez fait… Bye bye Jerry… Ce fut un suicide inutile mais c’est beau comme une Vector en panne…Je suis soudain revenu à moi, j’étais trop loin dans ma torpeur, le mélange cauchemardé de cette Ruffian Galaxie se fondant dans la Vector au point de devenir une seule et même, avait de quoi m’inquiéter… De quoi ? De qui ? Quelques réflexions sur l’homme et l’élément de jeu. Et à la fin, Dieu est nu. Parce que vous ne savez jamais comment les choses vont tourner. La rivière de la vie a un fort courant et nous sommes de piètres nageurs, nous coulons sans savoir où nous sommes ni où nous allons…
Le terme pro-touring est souvent galvaudé. Pour certains, c’est un ensemble de sièges sur-rembourrés, de bras de suspension tubulaires et de pneus plus larges à bande de roulement 300 qui sont suffisants pour étiqueter une voiture étant comme une voiture de tourisme pour prétendus professionnels des couses de dragsters de rue. Mais le vrai pro-touring, tout comme le pro-street, exige plus. Bien sûr, il y a encore beaucoup de marge de manœuvre entre une vraie voiture de tourisme professionnel et quelque chose d’aussi incroyablement décroché que cette Ford Galaxie 500 de 1964.
Comme me l’a expliqué Chris Ashton PDG de Ruffian : “Notre Galaxie 500 de 1964 représente la voiture de course la plus proche de la route que nous sommes capables de construire” ! OK, ok ! Elle est construite sur un châssis de course entièrement tubulaire conçu par Ron Sutton avec un “ventre” plat et un diffuseur pleine grandeur. La bête est propulsée par un bloc alu Shelby 526ci de 700cv soutenu par une transmission manuelle six vitesses Tremec T56 construite par GForce avec “anneau de chien” de la première à la quatrième vitesse. Le concept d’être subtil a été mis de coté…
À quel point cette Galaxie est-elle hors du commun ? Eh bien, combien de fois voyez-vous une voiture de rue avec des vérins pneumatiques aux quatre coins intégrés dans le châssis pour un changement rapide des pneus ? Non seulement le moteur est reculé de 10 pouces, mais il est également décalé vers la droite d’un pouce pour tenir compte d’un conducteur. Cela donne à la Galaxie 500 de 1964 une répartition du poids 50/50 de l’avant à l’arrière et d’un virage à l’autre avec le bon conducteur au volant ! Ce n’est pas une voiture de rue qui prétend être une voiture de course, c’est exactement le contraire.
La Galaxie 500 comporte un peu de civilité ajoutée pour la rendre amusante en ville. “La suspension est raide, mais pas punitive. La direction est rapide comme l’éclair et la voiture se comporte comme vous n’en avez jamais conduite. Les changements de vitesse sont francs et rapides comme l’éclair sans utiliser l’embrayage. C’est tout ce dont nous rêvions qu’une voiture de course puisse être sur la route, sans tous les effets secondaires brutaux. C’est une émeute absolue à conduire”, m’a expliqué Ashton. Il s’avère toutefois que cette Galaxy 500 est trop coûteuse et obscure pour avoir un sens commercial et trop chronophage pour être un projet perso.
C’est un doigt d’honneur à l’univers. On pourrait dire que c’est un projet de passion. Cette Galaxie a été construite par amour pour les voitures de course des années ’60, qui est la réalisation d’une folie bien réelle, une voiture exceptionnellement douée pour aller exceptionnellement vite ! Ce n’était pas tout à fait le but initial, cependant. Ruffian Cars, en tant qu’entreprise, avait besoin que son premier projet ne soit pas une construction traditionnelle : “Nous n’en avions pas besoin pour gagner de l’argent, nous en avions besoin pour que ce soit notre tête d’affiche ; rapidement identifiable et indéniablement cool”…
Il me fallait donc en savoir plus :“La course a toujours été un point central pour moi, mais pour autant que je sache, les Galaxie n’ont été utilisées que sur des pistes d’accélération et des pistes ovales. Puis j’ai découvert une vidéo d’une Galaxie 631/2 vintage sortant comme une chauve-souris de l’enfer. Cela m’a conduit chez Holman et Moody qui ont conçu et construit trois Ford Galaxie qui ont couru en compétition en Europe de 1963 à 1966 et ont remporté le championnat dès leur première année. Et c’est ce qui m’a finalement convaincu de construire cette Galaxie non conventionnelle qui présente ses propres défis”….
Et quelle est la phrase finale à publier en finale ? :“L’idée était de prendre une voiture trop grande et improbable pour les courses sur piste modernes et d’en faire l’une des voitures les plus rapides du marché. Ça a l’air génial, non ? Nous avons notre voiture, notre inspiration et notre objectif. C’est là qu’intervient Ron Sutton Race Technology. Ron et moi avons parlé de mes objectifs avec le Galaxie. J’ai été impressionné à la fois par ses connaissances et son empressement à partager. Nous nous sommes mis d’accord sur son châssis GT Track Warrior. J’ai fait le reste”… OK, merci, c’est un superbe job, bien à sa place dans ce website ChromesFlammes…