Spécial Troy Indy #07/33 2021
Au lieu d’une liste de faits établis… en place d’une romance assortie de belles photos… à l’opposé d’une diatribe… en opposition à un lourd récit “Bellu-miné”… mon texte a été établi au mieux, pour vous amener à connaître toutes les nombreuses facettes de ce Hot Roadster Troy. Mais avant de lire cet article, Hop ! Hop ! Hop ! sur ce lien : Wally Troy Custom Roadster 1959 + Réplica 2019 – Gatsby Online … Cool, si c’est fait et OK. Re-bienvenue pour un complément…
En poussant cette narration, malheureusement à peine esquissée, même si longue, dans ses derniers retranchements, on peut imaginer que, lorsque vous, mes Popu’s internautes, serez repus de l’aspect romancé pour que le brouet général soit digeste malgré le volume à ingurgiter, que je volontairement je dédaigne le pamphlet, médicament caché dans une pilule dorée, parce que vous souffrez malgré-vous d’un graââââve déficit de vos sens….
C’est pourquoi il me faut ici réinvestir ce sens en me réappropriant le référent, le hors-texte, sur un autre mode, finalement plus digeste. En vous précipitant en tant que touristes de l’histoire des automobiles tellement hors-normes qu’elles n’en ont plus, de normes… vous dévierez vers ce que vous croyez être l’incarnation de ce réel, sans bien entendu jamais le trouver et vous remplirez à nouveau, après l’avoir vidé, l’histoire d’un sens que l’on qualifie de détourné.
Du moins si vous n’avez pas de patience envers les contresens ou de pratique, si vous choisissez de considérer diverses créations avec indulgence, comme une appropriation modeste d’un espace que l’on authentifie en le liant à son histoire propre…. Compliqué n’est-il pas ? Laissez tomber ! Contentez vous de me lire, c’est bien suffisant… Ce Troy Indy Special est le #7 d’une série qui fut prévue de 33 exemplaires construits par la société 7Fifteen Motorworks…
Elle se situe à “Three Lakes”, Wisconsin, USA et personne du bon peuple, ne sait ce qu’il en a été et ce qu’il en est encore. Plus particulièrement, ce #7 a été utilisé comme véhicule promotionnel pour l’entreprise après son achèvement en 2021, présenté dans un épisode de Jay Leno’s Garage, motorisé par un V8 Chevy Corvette LS3 de 6L2 couplé à une transmission manuelle à six vitesses Tremec T56 et à un différentiel à glissement limité Cadillac CTS-V 3,91:1.
La carrosserie en aluminium, montée sur un châssis en acier tubulaire fabriqué sur mesure, incorpore une suspension à tiges de poussées avec des combinés filetés QA1 et des ressorts Eibach. Fini en noir sur une sellerie en cuir bicolore, ce Custom Roadster qui est un mix de Midget-Racer et de Hot Rod, est en outre équipé de jantes de 18 pouces de style Halibrand chaussées de pneus Toyo Proxes STIII mesurant 255/55 AV et 295/45 AR, et de freins Wilwood.
Tuyaux d’échappement latéraux, capot moteur à persiennes (louvers), volant Moto-Lita et instrumentation Stewart-Warner forment l’ABC d’un look basé sur le design des années 1950 réinterprété par Wally Troy (de Springfield, Illinois). La carrosserie en aluminium a été fabriquée en Pologne, sans qu’on sache le comment et le pourquoi… Ce #7 est peint en noir avec des stripes et numéros blancs affichant aussi le logo 7Fifteen Motorworks.
Les détails extérieurs comprennent une calandre en forme de caisse d’œufs, des phares halogènes de type projecteurs de miradors, des clignotants à LED, une prise d’air sur le capot, un pare-brise en acrylique teinté et des feux arrière tunnelisés (on nommait cela Frenching), ainsi qu’un arceau de sécurité côté conducteur incluant un carénage de casque. Le châssis, conçu par Scarbo Performance de Lake Forest, en Californie, a été construit à partir de tubes d’acier.
Ce sont des Docol R8 soudés au TIG chez 7Fifteen Motorworks avant d’être revêtu d’une poudre de bronze. Sur ce point on ne sait ou et comment les autres “#” ont été fabriqués et en quelle quantité. Ce #7 roule sur une suspension entièrement indépendante avec des bras de commande et des poussoirs en acier tubulaire, tous chromés, provenant d’une Corvette C6, avec des culbuteurs en aluminium Billette et des combinés filetés QA1 avec ressorts Eibach
Le système de direction assistée comprend une crémaillère Woodward et un réservoir American Billette. Le freinage est assuré par des disques aux quatre roues avec des étriers Wilwood à six pistons à l’avant et à quatre pistons à l’arrière, tandis qu’une unité de contrôle de polarisation réglable est montée sous le tableau de bord. L’habitacle comprend des sièges baquets à dossier fixe en cuir “Douglass” gris et noir qui s’étend jusqu’au tunnel de transmission.
Le carénage et la cloison arrière, ainsi que les panneaux latéraux à facettes qui se nichent dans la structure du châssis, bénéficient du même cuir. Des harnais à quatre points Simpson ont été installés et le compartiment de rangement du panneau de protection abrite des ports de charge USB. Un panneau de fusibles rabattable, une borne de cavaliers de batterie (sic !) et des conduits d’air frais sont situés sous le tableau de bord.
Le volant Moto-Lita porte un capuchon central de marque Troy et est monté sur un moyeu à dégagement rapide. L’instrumentation à cadran blanc Stewart-Warner se compose de compteurs de pression d’huile et de température du liquide de refroidissement placées directement devant le conducteur, ainsi qu’un tachymètre à 8.000 tr/min, un compteur de vitesse de 160 mph et une jauge de niveau de carburant. Le kilométrique à six chiffres indique 1.400 miles.
Le V8 LS3 de 6,2 litres porte des couvercles de soupape noirs avec l’inscription “Indy Special”. Le radiateur en aluminium est refroidi par un ventilateur électrique SPAL et une pile à combustible ATL est montée dans la carrosserie arrière. Tout ce qui précède et se suffit tel quel doit maintenant s’intégrer dans une histoire que je vais ici tenter de rendre digeste et captivante… Je me souhaite “bonne chance” pour l’exploit qui va s’avérer inutile…
Je crains en effet, qu’avec les normes diverses imposées par la Communauté Européenne, nous allons en arriver à une destruction quasi complète de l’automobile telle que rêvée depuis son invention industrielle. A preuve, si besoin, la presse automobile dans le monde est en déclin constant, sauf pour le football, dans un univers artificiel pseudo-sportif qui tourne sur lui-même sans la moindre connexion avec les réalités humaines.
Mais nous aurons connu de bons moments jusqu’à la fin du siècle dernier… Donc pour le seul plaisir, voici la suite de la saga du Troy Roadster. La carrosserie simple et sans ailes du Troy Roadster pourrait en dire long en utilisant peu de lignes. Sa forme est faite de courses et d’exotismes européens surannés, avec tout le flair d’une coutume d’époque et un peu d’attitude du Hot Rodding Yankee pour faire bonne mesure. Ce roadster a aussi un pedigree convaincant.
En effet, il dérive du seul prototype jamais construit par un certain Troy, d’où le nom de “Troy Roadster”... Robert Bob Kendall en était accro et des années plus tard, Bob a finalement pu acheter ce Troy Roadster pour l’inclure dans sa collection. Le potentiel de sa conception l’a amené à imaginer créer sa gamme de clones de Troy’s inspirés de son attrait élémentariste. En effet, dans les années 1950, la culture automobile évoluait à un rythme sans précédent…
Cela alors que des hommes dotés de vision et d’habileté construisaient tout, y compris aux USA des Kustom’cars et des Hot Rods exceptionnels à faible coût. Les voitures exotiques européennes ont toutefois dès 1945 commencé à imprégner la scène automobile américaine, mais les voitures de sport américaines en étaient encore à leurs balbutiements, ce qui conduisait des individus entreprenants à créer les leurs, influencés par la vitesse et le style.
De nombreuses spéciales sportives américaines ont alors pris forme dans divers petits garages, utilisant des formules uniques et quasi-magiques de fabrications sur mesure incluant toutes sortes de pièces facilement disponibles (parfois volées). Le Troy Roadster “original” de 1959 était spécial et unique, fabriqué sur 3 années d’efforts, à Springfield-Illinois, entre 1958 et 1959. Son constructeur, Wally Troy étant une légende latente de la KultureKustom.
Celle du Midwest, malgré sa carrière diversifiée dans les véhicules spécialisés… Wally possédait et exploitait la première concession Jaguar dans l’Illinois, mais il s’est vraiment fait un nom en construisant des Kustom’s “One-Off”, gagnants de concours, qui ont surpassé les préparateurs réputés de l’époque, tels que George Barris. Wally a donc entrepris de construire son idée d’un Hot Rod façon Midget d’inspiration européenne mais homologuable pour les routes.
Le Troy Roadster était basé sur un châssis tubulaire personnalisé, avec des trains roulants Ford, une transmission Corvette à trois vitesses et un Chevrolet V8 de 283 ci avec deux carburateurs. La carrosserie en aluminium à roues ouvertes a été conçue par un carrossier talentueux basé à Springfield nommé Cecil Funk, et elle présentait une silhouette minimaliste qui faisait écho aux sportives exotiques de l’époque équipées d’un pare-brise en plexiglas…
Tout était de style aéronautique et les roues à rayons Dayton ajoutaient une saveur de voiture personnalisée. Le Hot Rod a ainsi été mis en évidence dans un article de quatre pages dans le magazine Hot Rod en octobre 1960. Wally a ensuite vendu son Roadster profitant de cette publicité, mais un passionné déterminé nommé Bill Hebal l’a retrouvé au milieu des années ’70 et l’a acheté. Il était dans un état “approximatif” et Bill l’a stocké jusqu’au début des’90…
Le Troy va changer de mains quelques fois lors de ces dernières années, générant de plus en plus d’intérêt à chaque fois pour son manque d’ailes et de fioritures. Après quelques années, Robert Bob Kendall l’a redécouvert et racheté aux enchères à Monterey, en Californie en 2016 et l’a ramené chez lui dans le Wisconsin. Le roadster était en excellent état esthétique et mécanique, mais sa nature de Hot Rod s’accompagnait de quelques bizarreries sur la route.
Sa position de conduite était exiguë et la maniabilité laissait à désirer, compte tenu de ses essieux à poutre, de ses freins à tambour et de son empattement court. Il n’y avait pas eu de changement au Roadster Troy original, mais ces problèmes ont donné à Bob encore plus d’encouragement à réinventer la voiture avec une suspension moderne et une transmission V8 contemporaine après avoir esquissé un successeur avec roues à rayons et carrosserie identique.
Bob a ensuite dessiné une version inspirée de Brickyard avec des jantes de style Halibrand et une section arrière de voiture Indy. Un nouveau look avec beaucoup de potentiel, le nouveau Troy Indy Special avait l’air bien sur le papier, et il était parti pour les courses. Pour jeter les bases du projet, Robert Bob Kendall a fait appel à Dick Kitzmiller et à son atelier Scarab Motorsports à Overland Park, au Kansas.
En tant que propriétaire de l’une des continuations de voitures de sport Dick’s Scarab, Bob savait que l’entreprise était à la hauteur de la tâche et les travaux ont commencé sur le projet à l’automne 2017. L’équipe s’est fixé très tôt l’objectif d’utiliser un moteur Chevrolet LS moderne, ce qui signifiait que l’ingénierie de la suspension et du châssis serait un défi de taille. Ils ont choisi Scarbo Performance à Lake Forest, en Californie, pour ce travail.
C’était compte tenu du portefeuille haute performance de l’entreprise. Le propriétaire Joe Scarbo s’est envolé pour le Wisconsin cet hiver-là et a effectué un scan 3D complet du Troy original, numérisant sa forme et ses dimensions. À partir de là, l’entreprise de Joe a conçu un châssis Space-Frame tubulaire en tubes Docol R8, avec une suspension de style poussoir à l’avant et à l’arrière, et des amortisseurs à ressorts hélicoïdaux intérieurs.
Avec un manuel de documents techniques de Scarbo Performance, l’équipe de Dick chez Scarab Motorsports a commencé la construction du châssis proto. Pendant ce temps, Luc DeLey de Marcel’s Custom Metal à Norco, en Californie, a construit le prototype de carrosserie en aluminium à partir des documents techniques de Scarbo Performance. La carrosserie en aluminium a été montée pour la première fois sur le châssis à l’été 2018 chez Scarab Motorsports.
L’équipe a passé les mois suivants à s’attaquer à la myriade de travaux nécessaires pour que la voiture soit opérationnelle. La carrosserie, la peinture, l’intérieur et quelques révisions en cours de route ont ajouté des mois à la construction, mais le Troy Roadster a fait ses débuts à Amelia Island, en Floride, en mars 2019 ou j’ai pu le conduire. Au premier coup d’œil, la voiture m’était apparue visuellement saisissante, et je vous garantis que c’était un honneur…
Il n’y avait pas de conducteurs sur les routes ou de piétons sur les trottoirs qui pouvaient rester inconscients de sa présence. La voiture était basse et large, vraiment large, mais elle devait l’être pour gérer la puissance du moteur General Motors LS3,surtout si l’on considérait que ce prototype en marche et en conduite ne pesait que 2.203 livres, y compris un réservoir de carburant aux trois quarts. La carrosserie et la peinture étaient impeccables de près…
Robert Bob Kendall avait sélectionné une teinte unique qui avait été mélangée et appliquée par Kultured Customs Restorations à Gardner, au Kansas. Mais comme cette voiture était un prototype fonctionnel, il fallait s’attendre à voir quelques différences subtiles dans le produit fini. Bob m’avait alors dit que les carrosseries de production auraient moins de fixations et de “Dzus” quart de tour et moins de panneaux individuels.
De plus, des attaches plus simples de type bouton-poussoir seraient utilisées pour fixer la capuche (sic !) et tout autre panneau fréquemment détachable et les carrosseries seraient fabriquées selon un processus moderne d’étirage, par opposition à ce prototype de carrosserie fabriqué à la main ou au cours du processus, la tôle d’aluminium est serrée dans un dispositif et étirée jusqu’à céder, puis une matrice est pressée dans la feuille par le bas.
Le processus permet d’obtenir une pièce plus reproductible dans un laps de temps plus court, ce qui réduit les coûts et améliore le produit final à long terme. La suspension de style poussoir conçue par Scarbo Performance reliait les fausses jantes Hallibrand (réplications) et les pneus Toyo Proxes à la carrosserie. Avec une finition nickelée, les composants de la suspension avaient l’air assez astucieux mais n’interrompaient pas immédiatement la sensation vintage.
Des montants Corvette C5 avaient été utilisés aux quatre coins ainsi que des freins Wilwood à six pistons à l’avant et des unités à quatre pistons à l’arrière. À l’intérieur, les combinés filetés à double réglage du QA1 avaient été sélectionnés à l’avant et à l’arrière, et un différentiel Cadillac CTS-V envoyait la puissance aux caoutchoucs 295/45R18 de l’arrière. L’entrée dans le cockpit nécessitait un peu d’efforts compte tenu de l’absence de portes.
Mais le processus était facilité par le volant amovible Moto-Lita, et l’intérieur était plus spacieux que prévu. J’ai appuyé sur l’interrupteur principal, tourné la clé… et le LS3 de 495cv de Pace Performance a prit vie. En termes simples, il ne s’agissait pas d’un “truc” moyen dès le départ. Il m’a fallu une minute pour m’habituer aux commandes, tout comme le maintien de la large largeur de voie à l’intérieur des lignes de peinture.
Mais avec un coup rapide de l’accélérateur et le changement de vitesse du TREMEC à six vitesses, la voiture allait droit vers l’enfer dans une puanteur d’échappement et de gommes brûlées, nécessitant de surcroit une utilisation diligente de toutes les commandes, étant donné son manque de gadgets pour le conducteur (comme l’antipatinage). Mais il me fut plus facile que prévu de tout aligner grâce à la large géométrie des caoutchoucs et de la suspension.
Les freins Wilwood ramenaient la voiture rapidement, juste à temps pour reprendre l’accélérateur pour une bande-son gratifiante à partir des tuyaux latéraux de 3 pouces. J’étais trop occupé à rire pour regarder le compteur de vitesse, mais j’imaginais que le zéro à 60 fois devait rivaliser avec n’importe quel OEM propulsé par un LS3. Devenant un peu trop à l’aise avec la pédale d’accélérateur, je suis retourné au point de départ et j’ai rendu les clés.
Fin de l’essai et pas d’envie d’acheter… Pour construire et commercialiser deux versions, le Troy Roadster et le Troy Indy Special, Robert Bob Kendall a fondé 7fifteen Motorworks dans la petite ville de Three Lakes, dans le Wisconsin. Une série de 33 Troy Indys a été indiquée en préparation, toutes entièrement personnalisables, avec le plus traditionnel Troy Roadster également disponible. Robert Bob Kendall avait également en tête de fabriquer une réplique…
Celle d’une voiture de sport GM “au cours de l’année à venir” qui n’est jamais venue… Tout compte fait, la Troy Indy Special est une voiture qui vous fait sourire sur un kilomètre. C’est le genre de voiture que vous imagineriez dans la vie d’un enfant, comme une version vivante d’une voiture de derby en bois de pin gagnante. C’est un mélange frais de quelque chose de nouveau et d’ancien, et vraiment, vraiment rapide aussi. Voilà, c’est terminé…