Je vous vends l’histoire et je vous donne la voiture…
Ce credo d’un professionnel du secteur (Hervé Poulain d’Artcurial-Paris), en dit long sur les critères de détermination du prix d’un véhicule de collection… et j’en cause en double sens et sous entendu.
Si sa rareté et son esthétique importent, c’est avant tout l’âme de l’automobile qui en détermine sa valeur.
Une âme empreinte de rêve et de nostalgie que les entreprises n’hésitent pas à utiliser dans la construction de leur image de marque.
C’est beau, là, n’est-il pas ?
Arrêtez de vous pâmer, la réalité est toute autre !
A l’inverse de l’image de cette Ferrari 250 GT California vendue aux enchères à Rétromobile en février 2012, le marché des voitures de collection ne va pas très bien, même si certains médias sous influence écrivent le contraire en affirmant : “le très haut de gamme se porte comme un charme, cependant malgré son expansion, il reste encore fortement concentré en Europe, le Royaume-Uni en tête, au Moyen-Orient et aux USA”.
Malgré leur dynamisme et leur richesse, des pays comme la Chine ou le Brésil ne s’intéressent pas aux voitures d’époque, ils n’ont aucune tradition automobile et de maintenance et ce sont des gens bien plus pratiques que nous…
Les plus accrocs d’entre-vous qui me lisez l’auront compris en suite d’un article sur un rallye de voitures anciennes en Chine…, il n’y a pas là-bas d’avenir pour le passé…, d’autant plus si c’est le nôtre…
“Gardez vos merdes”, disent les Chinois…
L’Argentine, voisine du Brésil, a été comme la Grèce il y a 10 ans, ce n’est pas là que le peuple va s’extasier à collectionner quoique ce soit, surtout pas des voitures anglaises, rapport à Margaret Thatcher et les Malouines…
Quand à l’Inde, ils sont propriétaires de Jaguar, de Rover et de quantités d’autres de nos marques…, leurs natifs qui oeuvrent pour pas grand chose mais qui finiront par être plus riche que les européens n’en ont rien à cirer de nos encombrantes ferrailles…
Car en ces temps troublés, si certains investisseurs déplacent une faible partie de leurs capitaux vers les objets de leur passion, que ce soit l’art, les grands vins, ou… quelques voitures de collection, ce n’est pas une généralité…
“L’automobile est devenue une valeur refuge”, prétend analyser Olivier Delafon, broker à New York et grand collectionneur devant l’éternel…, “c’est une alternative pour les gens qui ont de l’argent et qui ne veulent pas aller en Bourse. Les courbes du marché de l’automobile de collection rivalisent même avec celles du marché de l’or, marque d’un rendement élevé et constant sur la durée”.
Trop beau pour être vrai ?
Oui, parce que c’est une manière de perpétuer le mouvement, d’actionner la pompe, même si elle racle le fond…
“Non, car le marché est sain”, assure à l’inverse Mathieu Lamoure, chef du département automobiles historiques chez Artcurial…, “à la différence des années 1988-1989/1990, il n’y a plus véritablement de spéculateurs. Aujourd’hui, les acheteurs sont plutôt des passionnés qui s’y connaissent vraiment. Résultat, on n’observe plus de bénéfices à court terme extravagants comme ce put être le cas en 1990, ni de baisses catastrophiques”.
Les deux avis sont vrais…
Il y 20 ans, des gens qui n’y connaissaient rien aux voitures ont spéculé sur la mort d’Enzo Ferrari.
Les prix ont triplé dans la nuit qui a suivi son décès et atteint des sommets.
Mais comme les gens avaient acheté tout et n’importe quoi à n’importe quel prix, la bulle s’est dégonflée au bout de 6 mois.
Ceux qui ont vendu très cher, ont encore gagné en rachetant ce qu’ils avaient vendu…
Les gogos qui eux ont acheté très cher et du vendre à la casse pour éviter d’être en déconfiture, furent les grands perdants de ce coup de poker-menteur planétaire !
Aujourd’hui, les vendeurs recommencent le même baratin : “Acheter une Ferrari Testa Rossa première génération, une Jaguar Type E ou même une 2 CV, c’est non seulement se faire plaisir mais c’est aussi l’assurance de voir cet investissement prendre de la valeur sur le long terme”.
Ah ! Bon…
Les gens n’auraient-ils aucune mémoire ?
Mais face aux plus réticents, le Maître d’armes qu’est Hervé Poulain, associé et commissaire-priseur chez Artcurial, ne sort plus son fleuret, mais l’artillerie lourde, osant affirmer : “En 1977, une Ferrari GTO ne trouvait pas preneur à 200.000 francs car elle était trop chère, aujourd’hui la même voiture vaut 15 millions d’€uros”…
Oui, mais, l’acheter à 15 millions d’€uros…, c’est assez gag !
Ce n’est pas pour autant qu’une bricole à 200.000 francs, soit 3.500€uros va valoir 15 millions d’€uros dans 35 ans !
C’est là ou ce type de discours tend à faire tourner le moulin des illusions…
Miser sur le marché des voitures de collection ne s’improvise pas et il n’est pas conseillé d’acheter à l’aveuglette.
Les professionnels se basent sur des critères bien précis pour estimer leur prix et ainsi faire la part des choses entre une vieille guimbarde et un véritable trésor sur roues.
Une question de nostalgie, de rareté ou d’histoire…
Dans le secteur des automobiles de collection, l’âge n’est pas le critère de fixation du prix le plus déterminant.
“Pour certaines voitures, il n’est nul besoin d’attendre 100 ans pour devenir désirables et mythiques.
Les constructeurs entretiennent d’ailleurs cette tendance en ne sortant leurs séries les plus prestigieuses qu’à quelques dizaines d’exemplaires. Mais certaines autos deviennent immédiatement des voitures de collection”, explique Hervé Poulain…, “par exemple, le bolide dans lequel Alonso fera son premier Grand prix de 2012 sera déjà collection à la fin de la course”…
A l’inverse, une voiture qui n’était pas désirable il y a 100 ans ne le sera pas d’avantage aujourd’hui.
“Certaines automobiles, bien que vénérables, ont du mal à trouver acquéreur”, confirme Philip Kantor, chef du département Motor Cars Europe chez Bonham’s…, “je pense notamment aux grosses berlines quatre portes d’avant-guerre. Il n’y a plus vraiment d’acheteurs pour ce type d’autos, ou alors ce sont des collectionneurs très pointus et férus d’histoire”…
Car pour comprendre comment est fixé le prix d’une voiture, il faut d’abord bien connaître ceux qui sont susceptibles de les acheter.
Le profil type ?
Des hommes CSP+, ayant entre 45 et 65 ans et qui recherchent avant tout la voiture que possédaient leurs parents ou qui les faisait rêver étant enfants.
Ce qui explique pourquoi les voitures des années 1950-60-70 voient leurs prix exploser alors que celles des années 1930 ont beaucoup plus de difficultés à trouver acquéreur…
Mais…, n’est ce pas l’inverse de ce qu’affirmait Hervé Poulain, argumentant sur la rareté et la valeur des avant-guerre ?..
Double discours, brouillard lumineux, lumineuse noiceur, vide éclatant et lumière noire…, tout et son contraire !.
“L’un des principaux critères de détermination du prix d’une voiture évolue avec le temps car il est générationnel et fondé sur la nostalgie”, confirme Philip Kantor…, “voilà pourquoi le cours de voitures qui faisaient rêver les baby-boomers dans leur jeunesse, comme la fameuse Aston Martin DB5 de James Bond, la 300SL Papillon, la Jaguar Type E ou encore la Porsche 911S, s’envole. La génération qui était adolescente dans les années 1980 commençant à occuper des postes à responsabilité et voir son pouvoir d’achat grandir, des automobiles plus récentes se taillent une place de choix au firmament des véhicules les plus recherchés. Ce phénomène touchant même, à un moindre degré, des automobiles produites en grande quantité comme la DS de Citroën. A l’inverse, d’autres brillent par leur rareté. C’est le cas de la Bugatti Royale, qui a été construite à 6 exemplaires. Deux d’entre elles sont jalousement gardées à la Cité de l’automobile de Mulhouse alors que les autres sont dispersées dans des collections privées. Mais si elles étaient à vendre, elles vaudraient entre 30 et 50 millions d’euros”.
Mais si la rareté est un des critères de détermination du prix des voitures de collection, elle n’est pas suffisante.
“Ce qui est rare n’est pas forcément beau”, prévient Mathieu Lamoure…, “alors que certaines voitures produites en masse étaient tellement originales et en avance sur leur temps, qu’elles restent désirables plusieurs dizaines d’années après leur mise sur le marché. C’est ainsi que des autos aussi populaires que les 2 CV et les DS de Citroën connaissent aujourd’hui un renouveau. Alors qu’il y a 50 ans le prix moyen des 2 CV était de 1.000€uros, elles se vendent désormais à 5.000€uros, avec des pics à 10.000, 20.000, voire 45.000€uros pour les modèles les plus exceptionnels”.
Attention cependant, ce phénomène ne touche pas toutes les autos populaires !
Une Renault 5 ne vaudra jamais rien, car non seulement elle a été produite à 8 millions d’exemplaires, mais en plus, la finition n’était pas extraordinaire, notamment ses pare-chocs en plastique.
Pour faire rêver les collectionneurs et voir son prix s’envoler, une voiture devra donc posséder une caractéristique unique.
Et on trouve souvent ce supplément d’âme dans son histoire.
L’arnaque suprème, consiste à affirmer que : “Posséder une automobile de collection, c’est un peu entrer dans un club privé très fermé, cela permet notamment de participer à toute une série d’événements prestigieux comme Le Tour Auto ou la Coupe des Alpes. Qui ne rêverait pas de parcourir les plus belles routes de France au volant d’une automobile tout droit sortie de ses rêves ? Aussi, les voitures se vendant le mieux et le plus cher sont celles qui servent de ticket d’entrée pour des courses automobiles comme Le Mans Classic. L’heureux propriétaire d’un vénérable bolide pourra alors se mettre dans la peau d’un Fangio le temps d’une course. L’historique des voitures de course est très important pour ce type d’acquéreurs qui n’hésitent pas à casser leur tirelire, ainsi une Austin Healey qui vaut en général entre 30.000 et 50.000€uros a récemment été adjugée à plusieurs centaines de milliers d’euros car elle avait roulé au Mans en son temps. Et si une voiture a non seulement couru, mais aussi remporté un grand prix, elle verra son prix s’envoler”.
Personnellement, avoir la quasi obligation de participer à des réunions d’ancètres (je parle des voitures), en ce compris concourir pour gagner une coupe en fer blanc et une médaille de Saint-Cristophe (le chanteur), ne m’emballe absolument pas !
Je déteste les clubs et les randonnées de clubs, ça me donne des boutons de participer à des concours d’élégance où la beauté et le design priment plus que les performances ou la vitesse.
Car si le pedigree d’un véhicule influe beaucoup sur son prix, la personnalité d’un ancien propriétaire a elle aussi son importance…, notamment s’il est associé à l’histoire de l’automobile, par exemple un champion comme Fangio ou un acteur comme Steve McQueen, connu pour son amour des belles mécaniques.
Mais un des must pour revêtir le sceau de l’histoire, c’est de l’avoir écrite !
C’est aussi ce qui fait la force de la DS de Citroën, souvent citée par les designers ou les architectes comme étant une voiture mythique, car ayant participé à un tournant et une évolution évidente de l’histoire de l’automobile.
N’empèche que sur ce principe en forme de fait établi, certains en viennent à écrire une sorte de traité biblique : “Tous les grands collectionneurs en ont une car elle a marqué l’histoire”, confirme Mathieu Lamoure…, “et dans certains cas une DS cabriolet peut par exemple atteindre 350.000€uros”.
Ca, c’est justement trop…
350.000€uros pour une DS Cabriolet, c’est dingue…
En fait, pour vrai, ça ne vaut que son poids d’emmerdes, mais à force d’entendre ce discours, certains craquent et aident à amplifier ce culte des fausses valeurs…
Toutes les composantes qui font l’histoire et la personnalité d’une voiture d’époque influent donc fortement sur son prix, ce qui inclu les pires histoires.
A tel point qu’Hervé Poulain en a fait une maxime : “Je vous vends l’histoire et je donne la voiture”…
Collectionner est une pathologie qui fait la fortune des vendeurs puis des psychiatres…
“Je suis fasciné par ces voitures qui ont une âme. J’aime retrouver à travers elles les parfums d’hier, l’histoire d’un métier, d’un matériel, d’une voiture créée pour le plaisir des yeux, pour la mode du moment, pour être utile ou pour plaire”, témoigne un multi collectionneur passionné par les automobiles du passé…, “avoir une collection, c’est comme vivre sans cesse une chasse aux trésors. Et en avoir plusieurs, c’est multiplier les chances de trouver des trésors. Bref, je ne cacherai pas que je m’éclate comme un fou à participer à des ventes aux enchères d’automobiles de collection”…
Ce témoignage parmi d’autres illustre un des traits communs à tous les collectionneurs : l’appétit insatiable d’acquisitions.
Les collectionneurs peuvent eux-mêmes difficilement expliquer ce besoin fondamental, comparable à la faim, qui peut être assouvi mais jamais gommé, la collection ayant rarement une fin.
Les véritables passionnés vivent alors en alternance des phases d’euphorie et d’allégresse et des phases de tension, de détresse, de doute, de culpabilité, aussi.
Les collectionneurs sont généralement assez jeunes mais cette pratique est de moins en moins caractéristique du monde des jeunes.
Elle serait aussi beaucoup plus fréquente chez les hommes que chez les femmes.
Et que collectionne-t-on ?
De tout. Si les timbres, cartes postales et pièces de monnaie gardent la cote, l’activité de collectionner s’est fortement diversifiée en s’appliquant à de nouveaux domaines ou objets jusqu’aux plus incongrus : les jokers des cartes à jouer, les pièces d’avions militaires, le papier, les objets liés aux menstruations des femmes (sic!)…, en fait, tout peut se collectionner, des objets les plus anodins du quotidien (comme les coquetiers, les boîtes) aux biens les plus prestigieux et coûteux (les vins millésimés, les voitures anciennes, les œuvres d’art).
Comment et pourquoi le collectionneur se tourne-t-il vers tel ou tel type de collection ?
Dans un ouvrage passionnant, Werner Muensterbergen, psychanalyste américain, apporte une réponse : “Si la motivation de la collection trouve sa source dans l’histoire de l’individu, car la collection est forcément un reflet de la personnalité, des goûts, des aspirations ou de l’histoire familiale, le choix de la spécialisation de la collection est guidé par le modèle culturel prédominant, les valeurs du moment, la mode, même si ce qui a été apprécié par une génération peut ne pas simplement disparaître à la suivante”.
Tous les collectionneurs n’ont pas la même histoire et donc la même passion, le même engouement.
Il n’y a donc pas de collectionneur moyen.
Cependant, d’après W. Muensterberger : “les collectionneurs ont tous le sentiment d’être à part, de ne pas avoir reçu assez d’amour et d’attention durant leur enfance. A travers leurs objets, ils se sentent rassurés, enrichis et dignes d’intérêt. Les objets deviennent alors la garantie suprême contre le désespoir et la solitude. Le collectionneur, comme le croyant, attribue un pouvoir et une valeur aux objets parce que leur présence et leur possession ont une fonction réparatrice, palliative, protectrice face à l’anxiété et l’incertitude”.
Cette théorie psychanalytique, W. Muensterberger l’a élaborée sur base des récits de vie, écrits et confidences de collectionneurs.
A partir de l’observation, il explique par ailleurs que les tout-petits cherchent des solutions pour faire face à la peur de la solitude ou au sentiment de manque lié à l’absence de la mère.
Ils prennent souvent un objet tangible comme substitut : une tétine, un doudou, une peluche…, pour trouver une consolation, une protection magique.
Le collectionneur retrouve, ainsi, dans chacune de ses acquisitions, le pouvoir de l’objet transitionnel de la petite enfance.
Si l’on y réfléchit bien, les collectionneurs et les Maîtres es-collection, comme Hervé Poulain, ne disent-ils pas eux-mêmes qu’il faut avoir une âme d’enfant pour collectionner ?
C’est en effet entre 7 et 12 ans qu’apparaissent les premiers désirs de collection.
Ils correspondent au besoin de rationaliser et de classer les éléments du monde extérieur pour en prendre intellectuellement possession.
C’est aussi le premier moyen de se mesurer au monde des adultes.
En principe, à la puberté, ces tendances disparaissent.
Mais si elles continuent de se manifester à l’âge adulte, c’est avec un élément supplémentaire: la passion. De nombreux adultes collectionneurs ont d’ailleurs commencé leur collection quand ils étaient jeunes.
“Le “collectionnisme” est un comportement pathologique et une maladie qui est un traitement en soi !
La preuve en est que bien des collectionneurs sont déprimés lorsqu’ils ont terminé une collection.
C’est d’ailleurs à ce moment qu’ils la revendent…, faisant au premier chef le bonheur des maisons de ventes aux enchères…
C’est d’ailleurs ainsi qu’ils puisent leurs ressouces…, ils suivent à la trace, leurs clients collectionneurs, gardent le contact, offrent des cadeaux…, sachant que dans un certain temps, tout sera revendu…
“Très rares sont les collectionneurs qui s’estiment enfermés dans un carcan d’objets divers qui se multiplient à l’infini. La grande majorité d’entre eux se sent libre et heureuse”, assure l’ethnologue Claude Frère-Michelat, cité par le journaliste Erik Pigani, qui a consacré un article aux collectionneurs dans la revue Psychologies…, “ils sont fiers de leur passion, de connaître à fond leur sujet, de faire œuvre de protection d’un patrimoine culturel”.
Ce qui confirmerait l’hypothèse de la valorisation narcissique.
Mais que penser de ceux qui rendent la vie de leurs proches insupportable, s’endettent ou consacrent tout leur temps à leur collection ?
Leur comportement devient dangereux lorsque la collection-traitement a dépassé son but.
L’aspect passionnel prend le dessus… et ils perdent toute notion de réalité.
Quant aux collectionneurs “normaux”, même s’ils ne souffrent pas d’une maladie, ils ne guérissent pas du “collectionnisme”, c’est une véritable dépendance…, un peu comme l’alcoolisme ou le jeu.
A la différence que cette assuétude est plutôt sympathique…
Refaite ou d’origine ?
L’état général du véhicule qu’achètent les collectionneurs, est bien entendu un des critères les plus importants quand il s’agit d’en déterminer le prix.
Mieux il est conservé et plus cher il se vendra.
Lors de leur longue carrière, les véhicules d’époque peuvent cependant subir des dommages, que ce soit à cause d’un manque d’entretien ou d’une casse mécanique.
Il faudra alors le faire réparer et probablement changer des pièces.
“Il existe deux écoles chez les collectionneurs”, explique Mathieu Lamoure…, “certains donneront beaucoup de valeur à des voitures en bon état d’origine et jamais restaurées, alors que d’autres y attacheront moins d’importance car ce qu’ils veulent, c’est rouler”…
C’est pourquoi un véritable marché de la pièce détachée pour automobiles de collection a émergé depuis quelques années, qu’il s’agisse de pièces d’époque ou de pièces fabriquées spécialement pour les remplacer.
Des constructeurs comme Mercedes et BMW ayant même mis en place des centres dédiés à la réparation de leurs vieux modèles.
La plupart du temps, un véhicule non modifié aura toutefois un prix supérieur à un véhicule dont certaines pièces ont été changées.
Preuve supplémentaire de l’importance attachée à l’histoire du véhicule…
C’est pourquoi il est crucial de conserver tous les documents permettant de retracer son pedigree : factures d’achat ou de réparation, photos ou films d’époque…, car chaque détail compte.
Mais là encore, la règle souffre quelques exceptions.
Ainsi, l’épave d’une Bugatti ayant passé 73ans dans le lac Majeur… et donc passablement détériorée, initialement estimée entre 70.000 et 90.000€uros, a été vendue 260.000€uros par la maison d’enchères Bonhams lors du salon Rétromobile de 2010.
“Nous étions en face d’une véritable sculpture“, se souvient Mathieu Lamoure…, “une création de l’homme devenue unique grâce à l’intervention de la nature”…
Un véritable objet d’art, en somme…
Une arnaque également, lisez les articles qui y sont consacrés :
L’art en mouvement…
Certaines voitures de collection sont désormais considérées comme de véritables œuvres d’art.
D’une part parce que leur prix commence à flirter avec ceux de tableaux des plus grands maîtres.
D’autre part parce qu’elles ont leur place dans les musées généralistes qui sont la propriété de collectionneurs…, comme l’a démontré l’exposition dédiée à la collection Ralph Lauren, accueillie par le musée des Arts décoratifs de Paris pendant l’été 2011.
“Certaines voitures mythiques, comme la Bugatti Atlantic présentée lors de cette exposition, sont sans conteste des œuvres d’art”, assure Philip Kantor…, “aucun autre objet au monde n’est, comme une auto, tridimensionnel : mobile, émetteur des sons et d’odeur tout en procurant des sensations”…
Un argument, toutefois, pourrait limiter la dimension artistique de ces véhicules : leur aspect sériel.
Pas du tout, répondent les spécialistes.
Même les voitures les plus convoitées et les plus chères comme les Bugatti Royale ou les Ferrari GTO de 1962 ont été produites en plusieurs exemplaires, respectivement 6 et 33.
Elles sont pourtant considérées comme des œuvres d’art.
Ce phénomène n’est pas très différent des portraits sérigraphiés de Warhol, réalisés en plusieurs exemplaires, mais qui sont acclamés comme des sommets de l’art pictural.
Cette accession de l’automobile au rang de véritable discipline artistique accentue encore la montée vertigineuse des prix des automobiles les plus prestigieuses.
“Le marché de l’art haut de gamme va continuer à augmenter par la seule force de l’offre et de la demande”, prévoit Hervé Poulain…, “aujourd’hui, tous les gens qui ont de l’argent désirent la même chose : un Picasso, une sculpture de Rodin ou une Bugatti Atlantic”…
Pour autant, toutes les autos de collection ne sont pas des objets d’art.
De même qu’une peinture moyenne le restera à vie, des voitures médiocres resteront médiocres quoi qu’il arrive.
Et il ne suffit pas non plus de se payer une Ferrari ou une Bugatti pour mettre la main sur une œuvre d’art.
“Toutes les marques ont eu des hauts et des bas”, poursuit Philip Kantor…, “comme les périodes d’artistes, dont certaines sont appréciées par les collectionneurs alors que d’autres sont boudées”…
Usage corporate…
Les voitures anciennes jouissent donc à la fois d’un statut de placement financier sûr et d’un statut d’œuvre d’art.
Elles sont de plus très bien vues par la majorité de la population.
“Les voitures anciennes ont une bonne image et ne déclenchent pas l’agressivité comme le font parfois les voitures modernes très puissantes”, analyse Yves Guénin, le secrétaire général d’Optic 2000, qui sponsorise des événements prestigieux comme le Tour Auto ou Le Mans Classic…, “elles rappellent l’enfance et tout le monde a rêvé à un moment de sa vie d’en posséder une”…
Cette image positive est d’abord utilisée par les constructeurs automobiles pour raviver la flamme et vendre leurs modèles récents.
C’est notamment le cas de Citroën qui a utilisé avec succès la bonne image de sa vieille DS au Royaume-Uni pour vendre sa nouvelle DS3.
Mais certaines marques qui ont de prime abord moins de liens directs avec l’automobile n’hésitent pas à associer intimement leur image de marque avec celle des véhicules d’époque.
L’exemple le plus éclatant est sans doute celui du groupe Ralph Lauren, dont la passion de son fondateur homonyme pour les vieilles voitures d’exception est bien connue.
“Cela lui permet de faire correspondre l’image de ses lignes de vêtements au luxe et au glamour, et donc, d’en augmenter le prix de vente”, explique Olivier Delafon.
D’autres entreprises s’associent depuis des dizaines d’années avec des constructeurs automobiles, et donc avec leurs modèles de voitures les plus anciens et les plus prestigieux.
C’est notamment le cas des montres Breitling avec Bentley, Jaeger Lecoultre avec Aston Martin ou Tag Heuer avec Mercedes.
Ici l’image de fiabilité et de haut de gamme que véhiculent les voitures d’époque cadre parfaitement avec l’image que souhaitent renvoyer les maisons d’horlogerie.
Lesquelles sortent régulièrement des séries limitées à l’occasion de courses prestigieuses ou lors de la sortie des nouveaux modèles de leurs partenaires.
C’est ainsi que la manufacture horlogère Audemars Piguet, qui est le chronométreur officiel du Tour Auto depuis 6 ans et qui a notamment comme ambassadeur Michael Schumacher, a lancé une édition limitée de son modèle Millenary en 150 exemplaires, pour l’édition 2011.
Ces montres produites à peu d’exemplaires deviennent à leur tour des objets de collection et voient leurs prix s’envoler.
“Les gens qui achètent des voitures de collection et ce genre de montres sont souvent les mêmes”, explique Olivier Delafon…, “car les collectionneurs sont souvent des passionnés de mécanique de précision et de vitesse”…
Par ailleurs, certaines entreprises achètent des voitures mythiques ayant appartenu à des personnages célèbres et les exposent à l’entrée de leur siège social !
“Mettre la Ferrari de Fangio à l’entrée du siège social donne une bonne image de l’entreprise auprès des clients”, confirme Olivier Delafon…, “c’est notamment le cas de la banque Suisse Pictet. Un membre de la famille Pictet a en effet présidé aux destinées du constructeur automobile Pic-Pic au début du XXe siècle. De cette entreprise disparue au milieu des années ’20, il ne reste aujourd’hui que 8 voitures d’exception, dont 2 sont exposées dans le hall d’entrée du siège genevois de la banque”.
Enfin, certaines sociétés comme Optic 2000 ont choisi de lier plus intimement leur identité même avec les véhicules d’époque, notamment en sponsorisant directement des événements comme le Tour Auto, la Coupe des Alpes ou Le Mans Classic.
“Le Tour Auto me permet d’animer et de fédérer mon réseau de 2000 opticiens grâce à des animations, comme l’organisation de départs et d’arrivées devant nos magasins”, explique Yves Guénin…, “c’est aussi pour eux l’occasion d’inviter leurs meilleurs clients à faire des excursions au volant de voitures mythiques”…
Peu d’objets sont comme les voitures de collection à la fois des générateurs de sensations fortes, des placements sûrs et des œuvres d’art.
La hausse vertigineuse des prix fait que les plus vieilles et les plus prestigieuses d’entre elles sont désormais réservées à des collectionneurs fortunés.
Une autre réalité, plus sordide, est à noter : l’aspect fiscal !
Une Ferrari 250GTO achetée 200.000 francs et vendue 5 millions avant d’être sur-vendue 15 millions d’€uros, ce n’est pas de la “collectionnite”, c’est du blanchiment…
L’affaire est simple, acheter bon marché (200.000 francs) un engin disposant d’un “certain potentiel” (une Ferrari 250GTO)… la mettre en vente dans une vente aux enchères classieuse et l’acheter avec le trop plein d’un compte d’une société qu’on possède dans un paradis fiscal, pour 5 millions d’€uros…
Il n’y a pas de plus value sur ce type de biens, ni d’ailleurs sur les oeuvres d’art conventionnelles (peintures, sculptures), qu’on achète pour pas grand chose, qu’on valorise avec divers articles de presse (d’autant plus facile si on possède des journaux, des magazines, des fondations et des musées… ainsi qu’une société de ventes aux enchères)… et on vend !
C’est tellement stupide qu’on se demande à quoi pensent les gens…
La fin, ce sont les tableaux qui sombrent avec le Yatch, les voitures-oeuvres d’art qui flambent ou qui servent de garantie dans des affaires de banques qui n’en diront rien, faute de quoi elles auront tout perdu !
C’est fou, quand même, tout ce bazar !
Le triste de l’histoire ce sont les beaufs qui croient que leur Triumph Spitfire ou leur Renault 5 de collection, vont suivre la “tendance” !
Artcurial à Rétromobile 2012…
Retromobile venait à peine de fermer ses portes que l’heure était déjà aux comptes et décomptes.
Et si cette édition 2012 a, comme chaque année, connu une certaine affluence, elle était nettement moindre que l’année précédente…
Ce qu’il y avait de plus, c’était de l’air et de la place…
Les chiffres qui donnent le plus le tournis sont sans doute ceux qu’a communiqué Artcurial.
“Déjà l’année dernière, des sommets avaient été atteints avec une vente aux enchères comprenant près de 300 lots, pour un total de 7,9 millions d’euros. Avec une centaine de lots supplémentaires à la vente, le total atteint cette fois ci la bagatelle de… 13.900.899€uros ! Et à l’instar de la vente 2011, 80% des lots proposés ont trouvé acquéreur. Sous le marteau du charismatique maître Hervé Poulain, les prix se sont très vite envolés. Parmi ce qu’il fallait retenir, bien évidemment, la vente de la Ferrari 250 GT California Spyder de Roger Vadim. Grande vedette de cette édition Retromobile 2012, ce 22ème exemplaire sur les 47 construits, daté de 1959, a été vendu à un riche collectionneur américain pour 4.507.104€uros très exactement. Sans atteindre de telles sommes, d’autres modèles d’une grande rareté ont trouvé preneur à l’instar d’une Ferrari 250 GT Boano qui est partie pour 477.478€uros, une Delaunay Belleville de 1913 pour 471760€uros ou encore une Delahaye 135M Cabriolet à 333.581€uros. Quant à la F40 ayant appartenue à l’ancien pilote de Formule 1 Nigel Mansell, il aura fallu à son nouveau propriétaire débourser 374.561€uros. Belle surprise enfin pour une Citroën 2CV de 1965 venant tout droit de Beverly Hills où elle a été stockée depuis son achat et ne totalise que 116 miles, soit 185 kilomètres. Elle a été adjugée pour 59.568€uros, dépassant nombre de ses congénères bien plus exclusives” !
Après un tel communiqué, aussi affirmatif, aussi enthousiaste, aussi fort, aussi grandiose…, les millions de gens qui se débattent dans la crise, ne comprennent pas grand chose, encore moins le pourquoi d’une si grande servilité des médias à cet univers qui nage aussi facilement dans les milliards que les pauvres dans la merde…
99% des marchands et collectionneurs pathologiques n’y comprennent rien, eux non plus, car ça fait des mois qu’ils ne voient plus grand monde, voire personne et que leur téléphone est muet comme une carpe…
Et quand ils essayent d’avoir leur place sous ce soleil, c’est malheureusement complet… à moins de négocier et d’accepter un prix de réserve sans risque !
Sans risque pour la maison de ventes aux enchères, s’entend !
Rétromobile et Artcurial 2012…
“Pour la 37ième édition du salon Retromobile, nous avons accueilli un événement exceptionnel. J’ai nommé l’exposition de 10 voitures de la collection de Peter Mullin. Les visiteurs ont donc eu la chance d’admirer des modèles prestigieux : Bugatti type 57SC Atlantic, Bugatti type 46, Delahaye V12 Type 165, Voisin Type C25 Aérodyne 1934, Talbot Lago Type T26 Grand Sport 1947, etc… La particularité de ces voitures, outre leur beauté et leur rareté, est qu’elles sont toutes françaises”, a affirmé François Melcion, directeur su salon Rétromobile de Paris…, “nous avons également accueilli un podium Ferrari GTO pour fêter les 50 ans de cette automobile mythique. Enfin la grande vente aux enchères dirigée par Artcurial, s’est tenue le vendredi 3 février en nocturne et concernait plus de 100 voitures. Le marché se porte très bien et ne connaît pas vraiment la crise. L’automobile est en train de devenir une valeur refuge et d’atteindre les prix stratosphériques du marché de l’art. Nous sommes cependant loin des dérives que nous avons connues au seuil des années 1990. Des banques avaient alors créé des fonds d’investissement centrés sur les voitures de collection et la spéculation avait fait rage. Aujourd’hui, les acheteurs sont plutôt des passionnés fortunés qui connaissent la valeur mais aussi l’historique de leur investissement. Pour ces aficionados, le salon Retromobile fait figure de pèlerinage annuel. Mais nous avons accueilli aussi le “monsieur Tout-le-Monde” qui vient rêver et retrouver la voiture qu’il a connue enfant. Il y a une forte dimension nostalgique dans l’amour des vieilles voitures. Certains d’entre eux tombent d’ailleurs amoureux d’une voiture et repartent avec elle, car nous présentions aussi des automobiles abordables à Rétromobile, à partir de 10.000, 15.000 ou 20.000€euros. Alors pourquoi ne pas se faire plaisir ? D’autant qu’il s’agit là d’un bon investissement car en principe, elles prendront de la valeur“.
C’est comme demander à croire en Jésus, à la vie éternelle, au bonheur infini, à la richesse sans fin et aux orgasmes à répétition…
Ca arrive, mais c’est si rare que personne n’en a jamais été témoin…
L’avantage de Rétromobile, c’est qu’on peut voir la tête des olibrius qui collectionnent des “young-timers” (je me marre) comme des 4L, des Ami 6, des R5… et des tracto-pelles…, qui croient aux clôches de Pâques à Noël, à la multiplication infinie et gratuite des pains… et au Mouton Rothschild 1945 qui coule gratis au robinet (si ce n’est du Château Lafite 1787)…
Et, à les voir, on n’a pas envie d’acheter leurs horreurs, car c’est devenir comme eux, devenir pathétique, minable… et avoir l’air automobilement pauvre con…
Il vaut mieux (et c’est une question de valeur), rouler en Smart ou en Twingo, voire en Up ou en Mini d’occasion que de payer la même somme de labeurs pour une AlfaSud, une R5, voire une 4L…
Certains vont m’écrire que ça fait marcher le petit commerce, mais non, ça ne fait rien marcher du tout si ce n’est la course folle vers le puits sans fond de la bêtise humaine…
Chercheurs d’or…
Quelques faux amis et vrais faux-culs me disent qu’acheter une voiture de collection n’est pas une chose aisée et qu’il vaut mieux s’adresser à un spécialiste pour trouver le bon modèle et s’assurer de son authenticité, plutôt que de frayer avec le vulgum pécus, la plèbe (les gens, quoi !)…
“Notre métier consiste d’abord à être un truffier, car il faut savoir trouver les voitures avant de savoir les vendre”, explique maître Hervé Poulain, pape du marché français des voitures de collection, et accessoirement généalogiste automobile…, “un travail de recherche qui n’est pas chose aisée”.
A tel point que Christie’s et Sotheby’s ont d’ailleurs dû fermer leur département automobile, faute d’avoir su dénicher les meilleurs modèles !
Il faut dire que le nombre de voitures d’époque prestigieuses est assez restreint et le marché n’est pas extensible.
Certaines des voitures parmi les plus anciennes sont particulièrement difficiles à trouver.
C’est notamment le cas de celles construites avant 14/18, appelées “vétérans” ou “ancêtres”…, de celles produites entre 1918 et 1930, dites “vintage”… et celles construites après la grande crise appelées “post-vintage”.
Beaucoup d’entre elles ont en effet disparu peu après la Seconde Guerre mondiale.
“Comme on avait besoin de métaux pour la reconstruction, beaucoup de voitures sont parties à la casse”, révèle Hervé Poulain…., “et ce sont des casseurs au cœur tendre qui ont les premiers sauvé et collectionné des vieilles voitures. Mais à l’époque, elles ne valaient que leur poids en ferraille, c’est-à-dire presque rien”…
Un phénomène similaire s’est produit en 1994 et 1996 suite à la mise en place d’une prime à la casse par les gouvernements Balladur et Juppé.
De nombreux modèles des années 1970-80 ont ainsi disparu de la circulation.
Il arrive parfois qu’un modèle prestigieux refasse surface au détour d’une succession ou qu’on redécouvre une vénérable ancêtre abandonnée dans la poussière d’une grange.
L’expert doit alors réaliser une véritable enquête pour retracer son histoire et dresser son pedigree. “Estimer le prix d’une voiture de collection est une alchimie qui relève à la fois de la généalogie et de l’archéologie”, explique Hervé Poulain…, “l’expert se base d’abord sur des éléments touchant au corps même de la voiture pour vérifier si toutes les pièces sont d’origine ou si elle a subi des modifications. Il s’agit là de trouver la signature du carrossier, de vérifier si le numéro du châssis correspond à celui du moteur, de s’assurer que tel type de carburateur ou de pot d’échappement existait bien à l’époque et qu’ils étaient bien utilisés par ce modèle de voitures. Ici les archives des marques sont d’un grand recours car elles regorgent d’informations. Mais les choses se corsent lorsque lesdites marques ont disparu, comme par exemple Bugatti ou Pic-Pic. Les archives des clubs de passionnés s’ouvrent alors à l’expert. Il faut être attentif au moindre détail, parce que certaines voitures contiennent une mécanique complètement modifiée sous carrosserie d’époque”.
Une fois cette étape passée, l’expert devra tenter de retrouver l’âme de la voiture, c’est-à-dire son histoire. Qui furent ses propriétaires ?
A-t-elle couru lors de courses automobiles ?
Un travail d’autant plus délicat qu’il y a en la matière souvent moins d’éléments matériels.
L’expert devra alors suivre les méandres des successions et différentes ventes qui ont émaillé la vie de la voiture.
Les photos d’époque, les films amateurs ou le témoignage des gens ayant connu le propriétaire et sa voiture peuvent alors le mener sur le chemin de la vérité.
Certaines voitures restent cependant désespérément muettes…., il est pourtant possible de les vendre.
“Lors du prochain Retromobile, nous présenterons une Jaguar Type E qui a été conservée dans une pièce à température et hygrométrie contrôlées mais dont nous ne connaissons pas l’histoire”, raconte Hervé Poulain…, “elle devrait tout de même faire son prix grâce à la personnalité de l’actuel propriétaire, un châtelain de Sologne, et à son parfait état de conservation”…
Nul doute qu’un nouveau propriétaire saura écrire une nouvelle saga sur la page blanche de son histoire.
Il n’empèche, que, possédant quelques automobiles d’avant-guerre, dont diverses marques prestigieuses, le discours qu’on me tient lorsque je m’en viens proposer mes voitures, est que ça ne vaut plus rien, que c’est très difficile à vendre, que je dois baisser mes prix, encore et encore…
C’est à dire que les propos tenus sont à plusieurs étages quelque soit le niveau, on n’a jamais l’engin qu’il faut et il est toujours trop cher, trop quelconque, trop rare, trop laid, trop rouge ou trop vert…
C’est après cela que j’ai le trop plein !
Contre-point…
Beaucoup d’exposants à Rétromobile 2012, n’ont vu personne !
Dans le sens ou personne n’est venu leur acheter quoi que ce soit…
“Plusieurs amis négociants spécialistes en automobiles de collection, avaient loués de très grands stands pour y exposer 10, 12 voitures… et à la fin du salon, certains n’avaient pas eu l’ombre d’un acheteur, aucune carte de visite ne leur ont été remises, aucune n’a été donnée non plus”, souligne Slim, le patron de Nael Automobiles, un important spécialiste situé à Domont au nord de Paris…, “quand on connait le prix de tels stands, soit plusieurs dizaines de milliers d’€uros, plus les frais de transport, la maintenance, les préparations, les assurances et plus encore, c’est une perte énorme”…
A entendre ce que la direction de Rétromobile dit, ainsi que les responsables d’Artcurial, il faut relativiser…
Le “système” est là pour durer, ou au pire, se perpétuer…
Il faut donner une bonne image au public pour qu’il conserve une confiance, alors que politiquement et économiquement, les citoyens ont perdu confiance…
Croire que “quelque-chose” de beau et merveilleux, marche à plein tube…, c’est croire au Père Noël à Pâques et aux nouveaux-nés dans les choux-fleurs, cigognes, angelos et harpes jouant la mélodie du bonheur en prime…
Premier à venir jouer dans les ventes aux enchères, trop de ratés ont eu lieu pour que je puisse croire, encore et encore à tous les dires et promesses…
J’ai vu RMAuctions soi-disant tout vendre alors qu’en réalité les nombreux invendus étaient artificiellement revendus à leurs propriétaires, la presse ne comprenant rien à ces jeux pervers destinés à faire croire aux miracles !
J’ai vécu quantité de ventes aux enchères ou on implore le vendeur à diminuer son prix de réserve jusque dans les pires labyrinthes ou on se perd corps, âmes et biens sans grande possibilité de se refaire, sauf à être intransigeant en devant braver tous les interdits de sociétés milliardaires aux mains de multi-milliardaires controlant les médias qui ne pipent dès-lors mots…
J’ai subi des magouilles de paiements reportés sans cesse, des voitures abimées, voire vandalisées, si pas accidentées, sans que quiconque ne daigne assumer ses responsabilités…
Et dans ces mic-mac, j’ai cotoyé le pathétique, le minable et l’insupportable quand il devient grandiose…
En réalité, ne restent que quelques fous furieux qui s’arrogent des pièces rarissimes à prix d’or, parce qu’ils en sont couverts et ne connaissent de la crise que quelques calculs savants pour réaliser de meilleures pirouettes…
Le marché des automobiles dites “de collection” est mauvais…
Les USA bradent tout et plus, souvent au tiers, parfois encore à la moitié des prix d’avant 2008, ailleurs c’est mortel, c’est devenu un jeu de hasard, mélant le poker menteur aux subtilités relatives de la roulette Russe dans un univers ou le lynchage est la monnaie courante…
La presse “papier” qui continue de distiller des communiqués de presse, fussent-ils des maisons de ventes aux enchères, des marchands d’art millésimés, des constructeurs (surtout quand ils délocalisent hors Europe, comme Renault au Maroc pour encore réussir à raffler quelques euros de profits à une population paupérisée)…, du gouvernement (qu’il soit national ou autre)… a perdu plus de 50% de ses tirages, certains journaux jusqu’aux 3/4…, certains arrêtant tout pour passer en Internet…
Mais aucun n’ose publier les réalités… et c’est ça qui tue le monde, démoralise les gens et désenchante…
A une époque, la nôtre, ou on peut tout savoir, on ne sait que ce qu’on veut bien nous lobotomiser…
Quelque 100 milliards de cellules nerveuses, environ un milliard de milliards de signaux qui y passent chaque seconde…, le cerveau est aussi complexe que dynamique et en équilibre instable.
Aujourd’hui, on comprend mieux comment il fonctionne et, à défaut de pouvoir l’expliquer, la neuroplasticité du cerveau adulte se constate et se mesure.
Il faut appréhender la plasticité du cerveau en faisant d’abord comprendre aux lecteurx à quel point c’est précisément elle qui permet à l’humanité d’échapper au déterminisme biologique, car, loin d’être immuable, le cerveau est un tissu façonnable qui dispose d’une phénoménale capacité d’adaptation…
L’espoir fait vivre, mais au bout c’est de toute façon quoi ?
Allons, enfants de la fratrie, qu’ils gardent leurs histoires et vendent vraiment les voitures…