Autoscroqueries…
– Maître, concernant les automobiles de collection, il me semble qu’il faille considérer l’impact qu’ont pu avoir les jeux vidéo sur toute une génération. Faire jouer avec par exemple des Ferrari F40 sur un écran avec une résolution minable, dès 6-8 ans, plusieurs heures par jour, ces mêmes qui sont quarantenaires voire presque cinquantenaires aujourd’hui, en position financière d’acheter pour certains qui ont réussi, en position de se tripoter la nouille ou de commenter pour les autres, demandez leur s’ils veulent la voiture qui leur permettait de gagner la partie ou une Renault électrique bas de gamme (déjà trop chère) ?
– Ben… En fait… Voilà… Je vous pose la question… Je vous suspecte d’être un de ceux dont vous évoquez le vice mais précise que vous n’en pouviez rien d’avoir un écran d’une résolution minable, moi même, enfant, je regardais RinTinTin sur une TV noir/blanc en 65mz… Mais donc, maintenant que vous êtes en position d’acheter comme certains autres qui ont réussi (être en position de se tripoter la nouille n’est pas un critère ni une déviance, c’est une compensation sexuelle)…sachez que choisir entre Ferraillerie où Renault électrique bas de gamme pour permettre à Madame d’avoir la cuisine de ses rêves est le dilemme classique des mâles ! Que répondez vous à ma pertinence ?
– Excellente question. Je m’exclus de la masse que je décris car je me considère comme plus mature psychologiquement, étant Médecin ET lecteur assidu de Gatsbyonline ayant compris, hors jours de déprime ou de solitude, que mon avenir n’est pas dans un passé idéalisé. L’équilibre familial, la vie professionnelle me commandent de n’acheter ni l’une ni l’autre. Quel homme censé et honnête achèterait en 2023 l’une de ces deux autos, et pour quoi faire ? La Ferrari sent plus les facture d’entretien que l’argent gagné en travaillant… et s’amuser en Renault électrique serait admettre que ma vie est à ce point triste qu’il me manque une petite auto ou un train miniature pour m’électriser et déclencher un sourire ?
– Docteur, vous êtes guéri… En tant qu’ami je ne vous conterai ni vous compterai d’honoraires si ce n’est le devoir de commenter les bientôt 4.000 articles que j’ai publié au sein de http://www.GatsbyOnline.com … Pour mon cas qui est également psychologique, je vous réécris que je n’ai jamais été si heureux de ne quasi plus m’inquiéter d’acquérir les autos dont je publie les travers dans mon website. J’en ai toujours, mais j’en suis indifférent sauf à en râââââler ferme en pestant qu’elles me pèsent car ne me servent plus. Pire, je n’ai aucune envie de les faire rouler, sachant d’avance que ça va me coûter un pont, les batteries, plus les aléas de remises en marches…
-Je m’amuse comme un fou de vous lire conter vos aventures automobiles, car vous avez pu presque tout conduire en 56 ans de vie automobile. A vrai dire (écrire) vrai, heureusement, sinon je n’en connaitrais rien… Cela explique que je n’écris quasi rien sauf quelques rares aventures ou je suis passager et regardant la misère des autres… L’affaire LéaFrancis qui vous accable a contribué à mon dégout qui va jusqu’à déconsidérer à priori tout le monde sauf preuve contraire… Voilà…
– Une histoire épicée d’usurpation d’identité automobile a éclaté en Allemagne il y a quelques années. Un heureux nouveau propriétaire d’une Mercedes-Benz 300SL d’une valeur de 1,74 million de dollars est allé immatriculer son roadster jaune. Patatras… Une autre 300SL portant le même numéro de châssis était déjà immatriculée. Les autorités informées ont statué après enquête qu’une fausse voiture avait été créée en utilisant le numéro de châssis de la SL jaune, jouant un coup de Poker que la vraie détentrice du N° de châssis n’avait pas été remise en circulation depuis des décennies et était donc présumée perdue, laissant apparemment la voie libre à l’utilisation de ce numéro pour blanchir soit une même auto volée, soit une réplique… Lors de l’enquête le célèbre restaurateur Kienle Automobiltechnik a été perquisitionné à la recherche des preuves de ce doublon frauduleux ainsi que d’éventuels autres doublons dans le passé du magasin. Quelle que soit la cause de la contrefaçon, elle met en lumière un scénario répété assez souvent dans le monde des voitures de collection.
– J’ai lu votre article concernant une affaire semblable ; Alfa Roméo 8C 1932 Figoni : châssis # 2211079. Confronté à cette affaire, je me suis demandé laquelle des deux était la vraie ? Question cruciale, d’autant que je trouvais TRES curieux : 1° Que le propriétaire de la seconde, qui serait la seule vraie Alfa # 2211079…, n’a jamais rien dit concernant ce doublon… qui avait fait la “UNE” des magazines spécialisés en automobiles de collection, alors que cela mettrait “à mal” irrévocablement, la valeur et la réalité historique de cette voiture unique ! 2° Que Bonhams (la société de ventes d’automobiles “de collection” aux enchères)… qui avait “découvert” cette dernière ET vendu l’autre quasi en même temps… n’est pas intervenu pour expliquer… C’est comme pour la Bugatti sauvée des eaux du lac, la même société Bonhams avait vendu une Bugatti quelques années auparavant qui portait le même numéro de châssis)…, alors que cela ne pouvait que mettre “à mal” sa réputation…
– Oui… Un reportage assez complexe ! M’inquiétant de ce Barnum-Circus, un ami éminent carrossier spécialisé en restauration d’anciennes très chères, qui connaissait TOUS les intervenants de cette affaire avec DEUX Alfa identiques avec le même numéro de châssis m’a dit et écrit que la bleue était la vraie Alfa # 2211079, car c’était l’une des plus originales de façon incontestée, la voiture étant depuis toujours en France, propriété de Charles Henry de Beaumont d’Autichans.
– Le plus complexe fut surement de démêler le vrai du faux quant au choix de son propriétaire pour s’en dessaisir puisque vous avez remarqué qu’elle portait maintenant une immatriculation britannique récente.
– L’épouse d’un des deux frères a précisé à l’expert de chez Bonhams que la famille n’avait plus les papiers de l’Alfa 8C bleue qui étaient utilisés pour l’Alfa 8C noire… C’était un des deux frères excédé que le patriarche ne mourrait pas assez vite pour percevoir l’héritage, qui avait vendu les papiers d’immatriculation à un important collectionneur allemand qui a ainsi pu fabriquer une fausse Alfa Roméo et l’immatriculer comme authentique… Suite aux menaces d’un important cabinet d’avocats Parisiens, j’ai informé Tracfin qui m’a reçu pour m’expliquer son embarras, me disant que près de la moitié des œuvres d’art sont des faux, mêmes exposées au Louvre, les authentiques font l’objet de transactions en zones franches “Off Shore” qui sont inviolables et qui fonctionnent officiellement en Off-Shore à l’abri des douanes qui ne peuvent y accéder… Les ventes se font et défont sans que les œuvres bougent. De plus, concernant les automobiles anciennes vendues aux enchères, le Commissaire-Priseur doit se déclarer complice, mais aucun ne le fait. Ce sont des magistrats… Ils sont démunis… Lors des plaintes, le Gouvernement Français, après Tracfin m’a rétorqué que c’était une soupape de sécurité qui évite au système de s’effondrer
– Familièrement, on appelle l’immense, mais parfois étonnamment petit monde des voitures de collection : un passe-temps.
– C’est assez juste. C’est un passe-temps. Poussés par ce puissant cocktail de passion et de nostalgie, profiter de l’automobile est la façon dont beaucoup se font des amis, se font des masses d’argent et passent leur temps libre à éventuellement le dépenser. C’est amusant, et c’est censé l’être. Mais soyons réalistes, ce “passe-temps” n’est pas la même chose que les balades au bois en vélo ou le tricot. Il y a beaucoup d’argent impliqué dans les voitures classiques, pas seulement dans la valeur des véhicules, mais dans les industries construites autour de leurs ventes, de leur restauration, de leur entretien, de leur financement, de leur assurance, et même de leur célébration via des événements massifs et coûteux. Mais aussi ‘et surtout) de leur refabrication illicite. L’équipe “Automotive Intelligence” de Hagerty estime qu’il existe 45 millions de véhicules de collection rien qu’aux États-Unis, d’une valeur d’environ 1.000 milliards de dollars , et qu’en 2022, les enchères de voitures de collection rien qu’en Amérique du Nord ont totalisé 3,48 milliards de dollars.
– Comme dans toute grande industrie lucrative, les voitures de collection sont sujettes à des comportements douteux, allant du louche au criminel pur et simple, des mensonges mineurs à la fraude à grande échelle. Compte tenu des complexités propres au marché des voitures de collection, et comme l’essentiel de la valeur d’un véhicule se résume à deux choses : l’apparence et l’historique, vérifiés par des documents et parfois un examen médico-légal, les précieux véhicules peuvent être particulièrement sensibles à la falsification, voire à la fraude.
– Des choses comme les numéros de châssis manquants sont ce que Dave Kinney, éditeur du Hagerty Price Guide, appelle “un terrain fertile pour les esprits criminels”. Pensez-y. Une voiture peut ressembler à un million de dollars (littéralement), mais même s’il s’agit d’un faux bien exécuté avec de faux documents professionnels ou simplement d’une réplique avec des documents bricolés, elle ne vaut qu’une fraction de ce million de dollars… d’où l’importance des faux impeccables et des histoires alternatives bien écrites…. Comme c’est l’expertise qui fait l’oeuvre d’art, la corruption règne jusqu’à impliquer Commissaires-Priseurs réputés ainsi que Magistrats d’instruction, Procureurs et Juges. C’est le cas en Belgique avec l’affaire LéaFrancis, qui de plus implique le Groupe AXA… L’affaire LéaFrancis dure depuis presque 15 ans et comprend absolument tout ce qui est imaginable dans un roman criminel, faux et usages de faux en bande criminelle organisée, corruptions diverses de Juges et magistrats, implication du Procureur qui a escamoté le dossier pénal et menacé des avocats de casser leur carrière…
– Comme les choses les plus douteuses sont de plus en plus courantes, certains assureurs qui sont souvent impliqués dans ces escroqueries) ont créé des groupes spécialisés pour créer des histoires alternatives avec l’assistance de Magistrats corrompus pour enquêter sur des réclamations en les affirmant douteuses et suspectes, afin de ne pas indemniser leurs clients… Les litiges juridiques sont devenus ainsi suffisamment courants pour qu’il y ait des avocats spécialisés dans les affaires impliquant des voitures de collection.
– Oui… Aux USA Bryan Shook dirige la bien nommée “Vintage Car Law” en Pennsylvanie, bien que son travail l’emmène à travers l’entièreté des USA et au delà…. La plupart des cas n’impliquent pas nécessairement une fraude, ce qui nécessite que le représentant ait connaissance de la fausseté et que la charge de la preuve soit élevée. Au lieu de cela, les cas impliquant des voitures qui ne sont pas réellement ce qu’elles semblent être sont légion… “Quand j’ai commencé en 2005-2006”, m’a expliqué Shook, “nous étions témoins de fausses déclarations, avec un accent particulier sur les voitures de sport définies comme “Muscle-Cars” avec des packs d’options particuliers. Les gens faisaient passer des clones, comme un modèle de base de Pontiac transformé en GTO, parfois même avec des documents convaincants et des moteurs réestampillés. Ces pratiques ne sont plus aussi courantes aujourd’hui, mais « certaines de ces voitures ont été distribuées et vendues plusieurs fois comme étant réelles alors qu’il s’agissait en réalité de contrefaçons anciennes. Ils peuvent passer par plusieurs vendeurs sans que personne ne sache que c’est un faux, il y a donc des problèmes d’identité avec eux aujourd’hui. Souvent, une “ancienne fausse muscle car” ne sera révélée qu’après sa restauration, lorsque des éléments tels que des trous de garniture d’un modèle inférieur ou des coupures dans la carrosserie avec des numéros transférés se révèlent. Il y a des carrossiers/restaurateurs qui vous le diront lorsqu’ils découvrent un problème comme celui-là, et il y a des carrossiers/restaurateurs qui ne vous le diront pas, car ils veulent juste gagner de l’argent de leurs clients. Et s’ils ne disent rien, sont-ils complices ? Ma réponse est oui”…. Aux contrefaçons et aux clones qui se font passer pour de vrais s’ajoute le problème des voitures de course, où deux véhicules revendiquent la même identité. Une vieille blague dit : “15 ont été construites, dont seulement 25 existent encore”... Il existe également des cas où une voiture peut être tellement modifiée au fil du temps que son authenticité se pose, à la manière du paradoxe du bateau de Thésée …
– J’ai lu qu’une Jaguar Type D, châssis XKD530, avait eu une vie active et intéressante en course non seulement sur route mais aussi sur la glace et le sable en Finlande, et même en URSS. Des années plus tard, après que la voiture ait été endommagée, une voiture a été construite autour du cadre avant et de la carrosserie d’origine, tandis qu’une deuxième voiture a été construite autour de la monocoque et du groupe motopropulseur d’origine. Les deux voitures prétendant être des XKD530, la seule véritable solution autre qu’un litige juridique était qu’une seule personne achète les deux voitures et les reconstitue en une seule, ce qui s’est produit au début des années 2000. Finalement, la voiture a été vendue après blocage à Amelia Island en 2015 pour 3,675 millions de dollars . À titre de comparaison, au printemps 2015, une Type D sans histoire en état n°2 (excellent) était évaluée à 5 millions de dollars.
– Cependant, toutes ces histoires n’ont pas ce genre de fin heureuse. Une Ferrari 250 Testarossa, châssis 0720 TR , a brûlé en 1965 lorsque la foudre a frappé la grange qui l’entreposait. Le châssis a été sauvé mais ensuite vendu à un collectionneur anglais qui a construit une voiture entière autour. Puis un deuxième châssis Testarossa est arrivé en Italie avec le même numéro de châssis. Lui aussi a été fidèlement transformé en une Ferrari 250 TR pleinement fonctionnelle et envoyée aux enchères en Suisse en 2001. Avant de traverser le bloc d’enchères cependant, elle a été frappée d’une injonction et retirée de la vente aux enchères. Le résultat est que le châssis est le seul à pouvoir réellement prétendre être le châssis 0720 TR. L’autre est en fait une réplique.
– Prenons également le cas de la Bentley Old Number One de 1929. Il a une histoire de course spectaculaire, y compris une victoire au Mans en 1929 et 1930, mais il a également évolué continuellement tout au long de sa carrière de course, a été entièrement reconstruit à plusieurs reprises et a même été impliqué dans un accident mortel en 1933.
– Mais il a un une histoire continue et bien documentée. En 1990, cette affaire a fait l’objet d’une affaire devant la Royal Courts of Justice. Le propriétaire de la voiture avait accepté de la vendre à une entreprise en échange d’une combinaison d’actifs et d’espèces évaluée à 10 millions de livres sterling, mais l’acheteur potentiel s’est retiré de la vente après avoir douté de l’authenticité de la voiture. Le résultat de l’affaire est que la voiture a été considérée par la justice comme la vraie descendante de Old Number One et qu’aucune autre voiture ne peut revendiquer son identité.
– Le bricolage de la paperasse est plus courant et plus néfaste que ces cas extrêmes de voitures historiques.
– Cela est particulièrement problématique si un VIN est “portable”. Sur certaines premières voitures, un VIN (plaquette d’identification) peut être constitué de seulement deux vis à tête Phillips ou deux rivets Pop le fixant à la carrosserie mais qu’on peut enlever en trois minutes. Sur certaines autres voitures, le VIN est directement affiché sur le tableau de bord, alors pensez à la facilité avec laquelle il peut être déplacé vers une autre voiture.
– Des groupes Facebook privés faisant de la publicité pour “l’étain” et le “papier”, faisant référence aux plaques et aux titres du VIN sont légions….
– Des titres frauduleux et contrefaits sont vendus chaque jour sur Internet. Il existe des raisons innocentes pour lesquelles on peut ne pas avoir de VIN ou de titre et avoir besoin des deux, comme un vieux camion abandonné qui traîne dehors ou un véhicule hérité qui n’a pas de papiers, mais quand il y a des entités qui se contentent de fournir ces services en gros sans rien vérifier , ils contribuent et aident et encouragent la fraude.
– Dans une affaire survenue en Allemagne en 2020 , le parquet d’Aix-la-Chapelle a porté plainte contre trois hommes, dont un carrossier/restaurateur bien connu et ancien employé de Porsche, pour fraude impliquant la construction de voitures de course Porsche des années ’60 à l’aide de faux châssis et de pièces de rechange, de faux documents et de fausses historiques de course, afin de les vendre pour des millions d’euros. Le principal accusé dans cette affaire a falsifié plus de 30 Porsche’s.
– Bien sûr, il existe aussi des escroqueries à l’ancienne, où deux parties conviennent d’une vente, l’acheteur paie pour un produit qui n’existe que sur documents (faux) et le vendeur s’en va simplement avec l’argent parce qu’il n’y avait pas de produit réel au départ. Les transactions sur Internet, en particulier au cours de la dernière décennie, ont facilité cette activité. De 2016 à 2018, par exemple, un groupe de fraudeurs d’Europe de l’Est et d’Asie centrale a dupé des passionnés de plus de 4 millions de dollars. Ils ont créé des publicités convaincantes en ligne pour des voitures classiques qu’ils ne possédaient pas et ont demandé aux acheteurs potentiels de virer de l’argent à une entreprise de transport qui était en réalité leur propre fausse société écran. Au total, 25 personnes ont été accusés de complot en vue de commettre une fraude électronique et de complot en vue de commettre du blanchiment d’argent.
– Ce n’est pas un cas totalement isolé. Les escroqueries les plus récentes observées par l’équipe de l’Unité des enquêtes spéciales de Hagerty incluent des sites Web qui glissent des photos de listes d’enchères en ligne populaires, manipulent numériquement celles montrant le VIN pour le modifier d’un chiffre ou deux, puis tentent de faire passer le tout pour un véritable véhicule répertorié. à vendre pour attirer des acheteurs.
– Aux vieilles escroqueries s’ajoutent les vieilles fraudes à l’assurance. Vous vous souvenez d’Andy House ? En 2009, au début des téléphones avec appareil photo, le propriétaire d’un chantier de récupération du Texas a été filmé en train de conduire une Bugatti Veyron directement dans un lagon de la côte du Golfe, laissant le moteur tourner et affirmant qu’il était distrait par un (inexistant) pélican volant à basse altitude, avant de voir sa réclamation d’assurance de 2,2 millions de dollars refusée. Il a fini par purger plus d’un an de prison pour cet acte frauduleux.
– Il existe également des cas de tentatives d’obtention d’un prêt contre des biens de valeur, comme des voitures, que les gens ne possèdent pas. Ricky Prince, propriétaire et exploitant de North Texas Muscle Cars, Inc. a complété ses états financiers pour obtenir du crédit avec des voitures qu’il ne possédait pas réellement, notamment une Corvette de 1963, une DeTomaso Pantera de 1974, une Chevelle de 1967 et un Hot rod Ford’32. En 2012, il a plaidé coupable de fraude bancaire et de blanchiment d’argent, a été condamné à 36 mois de prison et condamné à payer une restitution de 1,46 million de dollars.
– Des activités illégales ont même eu lieu dans une grande maison de ventes aux enchères. Fondé en 1919 en tant qu’antiquaire, Coys est devenu un leader dans le domaine des ventes aux enchères de voitures de collection au cours des années 1980 . Cependant, en 2004, après un rachat, Coys of Kensington Automobiles Ltd. (comme on l’appelait alors) a été placée sous administration et une nouvelle société a émergé avec le même nom et la même adresse. Une longue liste de litiges et de plaintes a suivi, jusqu’à ce que Coys soit de nouveau placé sous administration judiciaire en 2020, avec 95 créanciers qui devaient près de 6 millions de livres sterling. Beaucoup de leurs histoires sont détaillées dans cet excellent article sur PreWarCar. Coys aurait payé les vendeurs précédents des enchères précédentes avec l’argent des enchères suivantes – la recette de base d’un stratagème de Ponzi. Il y avait également des réclamations légales pour des ventes sans autorisation et des ventes de véhicules à des prix inférieurs à ceux stipulés par l’expéditeur.
– J’ai lu une de ces histoires impliquant un collectionneur vendant sa Lamborghini Miura via Coys, ne recevant jamais son argent et se voyant demander un an plus tard s’il accepterait plutôt une Porsche 959 en compensation du paiement.
– Il a accepté l’offre de Coys car c’était mieux que rien, mais la 959 a été saisie par la police allemande parce que Coys n’était pas propriétaire de la voiture. Ses plaintes juridiques ont finalement conduit la police allemande à se présenter à la vente aux enchères Techno Classica de Coys, à menotter le directeur de l’entreprise Chris Routledge et à l’éloigner de la tribune. En 2020, une nouvelle entité a été fondée qui, pour une raison quelconque, utilise le même nom (Coys of London Automobiles Ltd.) et le même showroom. J’ai été victime de Coys concernant une Chrysler Le Baron, une affaire interminable que vous pouvez lire ICI…
– Le cas le plus récent de fraude automobile appartenant à des célébrités qui a fait la une des journaux grand public concerne le chanteur Adam Levine . Selon une poursuite fédérale en Californie, il a échangé une de 1968 et une Ferrari 365 GTC/4 de 1972 plus 100.000 $ au concessionnaire Rick Cole qui fut en fait le premier à vendre aux enchères des voitures de collection à Monterey, en échange de ce qui était censé être une Maserati Ghibli 4.9 Spyder de 1971. Levine a appris plus tard qu’une autre voiture avec le même VIN résidait dans une collection en Suisse.
– La voiture de Levine ressemblait certainement à une véritable Spyder 4.9, l’une des 25 voitures de ce type construites, mais la poursuite affirmait que les numéros estampés sur le châssis et le moteur semblaient incorrects et que Cole qui avait de faux documents sur la voiture, savait que la voiture n’était pas une authentique. 4.9 Spyder (il s’agit probablement soit d’un Spyder d’origine équipé du moteur de 4,9 litres d’une autre voiture, soit d’un coupé Ghibli transformé en Spyder). Selon le cas cité dans le Los Angeles Times , il aurait même tenté de décourager Levine de revendre la voiture, de peur qu’il n’apprenne la vérité sur son authenticité.
– Enfin, il y a aussi le vol pur et simple.
– Je ne vais pas à nouveau reparler du vol de ma LéaFrancis, mais d’un autre vol… Nous avons tous un ami qui peut se frayer un chemin pour obtenir de grandes faveurs ou des événements privés, mais qu’en est-il de quelqu’un qui peut se frayer un chemin pour voler trois Ferrari ? Entrez Tom Baker, pilote de JetBlue le jour, voleur de supercars pendant ses jours de congé. Sa première aventure dans le vol de voitures a consisté à convaincre un concessionnaire Ferrari de le laisser faire un essai routier avec une 328 GTS, mais il a décollé avec la voiture et n’est jamais revenu. Ensuite, il s’est frayé un chemin vers une Testarossa provenant d’un concessionnaire de Long Island en utilisant la même tactique. Ensuite, il est entré chez un concessionnaire à Philadelphie, prétendant être un PDG californien de la technologie qui venait juste d’arriver pour voir la F50 qu’ils avaient à vendre. À la fin de cet essai routier, lorsque le vendeur est sorti de la voiture pour changer de place et retourner chez le concessionnaire, Baker est resté dans le siège du conducteur et a appuyé sur l’accélérateur, c’était l’une des 349 Ferrari V de 513 chevaux. Quelques années plus tard, en 2008, un médecin urgentiste avait acheté la F50 à Baker et n’avait appris qu’il venait d’acheter une voiture volée qu’après avoir contacté Ferrari au sujet du NIV de la voiture. Baker a fini par se rendre et a été condamné à huit mois de prison. Le FBI a saisi la F50, seulement pour qu’un agent et un avocat du DOJ l’écrasent contre un arbre.
– Ce sont toutes des histoires très médiatisées, n’en avez-vous pas une, moins médiatisée qui a néanmoins établi ce qu’on appelle un précédent très important ?
-Bien sur… Dans l’affaire Adams contre Brenton en 2018. Wes Brenton avait annoncé une Corvette L88 de 1968.(l’un des 80 construites) à vendre, et Cory Adams l’a acheté pour 245.000 $, dans l’intention de le faire restaurer par un professionnel. Lorsqu’il a appelé Kevin Mackay, spécialiste de la Corvette, pour se renseigner sur la restauration, Mackay l’a informé que plusieurs mois auparavant, il avait dit au vendeur que la voiture n’était pas une véritable L88. Appelé comme témoin expert, Mackay a également déclaré que, dans son état actuel, la voiture valait en réalité environ 10.000 $. Adams a intenté une action en justice et a gagné, le tribunal jugeant Brenton responsable de dommages-intérêts compensatoires de 235.000 $ plus les intérêts et les honoraires d’avocat de 40.835,35 $. À cause de ce cas, si un expert examine une voiture que vous vendez et vous dit quelque chose de négatif et substantiel à son sujet, comme par exemple qu’elle est fausse, vous devez le divulguer à un acheteur potentiel même si vous n’êtes pas d’accord avec cela…
– C’était cool de discuter ensemble… On va remettre cela dès que possible.
2 commentaires
Maître, Je me dois de vous exprimer ma joie et participer indirectement au chapô introductif de cette article magistral !Il nourrit ma curiosité, mon désir d’apprentissage, mon intérêt pour la psychologie criminelle et me renvoie hélas à des expériences personnelles. J’ai bien noté que dans l’affaire Brenton, ce sont surtout les avocats qui ont fait une excellente affaire. Aussi, je trouve regrettable que dans vos exemples, ce soit un médecin qui achète une F50 volée, alors qu’il serait plus approprié qu’un notaire ou un avocat se retrouve victime d’une telle escroquerie car ce serait en quelque sorte, un juste retour des choses. Je tiens à réitérer mes félicitations sincères et amicales
Un médecin qui achète une Ferrari F50 volée, oui, diantre, j’en ai moi même été choqué. Ce devait être un chirurgien dentiste, habitué à la roulette et aux pinces Monsaigneur, point un paisible Médecin de Campagne habitué à conter fleurette dans les sous-bois. Le chapô vous sied et vous donne fière allure en tant que spécialiste-connaisseur, vous y faites un sans faute ce qui a rendu bon nombre admiratifs, j’avais moi-même quelques difficultés alors que vous survoliez la scène… Bravo… N’hésitez pas à me compliquer la vie en publiant vos remarques, cela maintient mon masochisme à niveau tant la complication d’abstractions mentales se fait rare à disséquer… Je n’ose vous en écrire plus de crainte de rater mon suicide collectiviste sous cause d’un déluge de mots inextricablement complexe…
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