BMW i8… La GT 3 cylindres entre au Valhalla !
Le Valhalla, dans la mythologie nordique, est le lieu où les valeureux guerriers défunts sont amenés, il se trouve au sein même du royaume des dieux, dans la fortification d’Ásgard, où règne Odin… C’est sur les champs de bataille que les Valkyries choisissent et emmènent les hommes les plus braves et les plus valeureux afin de les ramener à Ásgard, où Odin les attend pour les préparer à la bataille finale : le Ragnarök. Le Valhalla a toujours une influence sur la culture contemporaine, dans la musique et en particulier dans le Heavy-Metal, des groupes comme Amon Amarth, Bathory, Black Sabbath, Judas Priest, Blind Guardian, Manowar, White Lion, Pantera ou encore Heaven Shall Burn, en ont fait le titre d’une de leurs chansons. De la même manière, les thèmes du Valhalla et du Ragnarök sont repris par de multiples groupes de Viking-Metal, ainsi, Les Bâtards du Nord ont nommé une de leurs chansons Einherjar… Alain Bashung mentionne le Valhalla dans la chanson Aucun Express… Bathory également, dans plusieurs chansons… C’est également le nom d’un festival de musique électronique : Danois17… De son coté le groupe français d’électro-dub EZ3kiel reprend le thème du Valhalla dans deux titres de leur album ; LUX.
Le Valhalla est un terme récurrent dans la saga vidéo ludique Final Fantasy. Que ce soit le nom d’une arme dans Final Fantasy XI… Final Fantasy Tactics… et Final Fantasy Dimensions… ou un lieu dans la série Fabula Nova Crystallis Final Fantasy… voire un monde dans Final Fantasy Legend II… C’est également un des thèmes du jeu vidéo Max Payne, dont une partie se déroule dans la boîte de nuit Ragnarock… Sovngarde, le paradis des guerriers nordiques du jeu vidéo The Elder Scrolls V : Skyrim, sorti en 2011, en est inspiré… Dans le jeu vidéo Tomb Raider: Underworld, Lara Croft se rend sur l’Île Jan Mayen et entre dans le Valhalla… Dans le jeu vidéo For Honor développé par Ubisoft Montréal, certains personnages du jeu en font référence (telle que la Valkyrie, ou encore Hersir) au moment d’entrer dans une bataille… ainsi que dans Assassin’s Creed Valhalla, nouvel opus 2020 de la franchise d’Ubisoft.
Dans le film Mad Max: Fury Road, les Warboys espèrent tous aller au Valhalla, qui est dit être peuplé d’hommes chromés (allusion à Chromes&Flammes magazine) et valeureux… Enfin, c’est le nom d’un vaisseau Asgard dans la série Stargate SG-1… et d’un comic book danois… ou encore le nom du domaine des dieux dans le manga L’Anneau des Nibelungen de Leiji Matsumoto et de son adaptation en série animée Harlock Saga… La série The Last Kingdom se réfère également à Valhalla comme du paradis des Danois…De même dans la série Vikings où les guerriers parlent beaucoup de mourir et entrer au Valhalla…
Donc, en 2020, la BMW i8 entre au Valhalla… et les riches mortels qui ne se sont pas décidés à en acquérir au moins une… vont regretter de n’avoir acheté que leurs sempiternelles “exotiques” V8, V10, V12 et W16… mais, il reste une chance ultime de devenir propriétaire d’une i8, ce qui fera le bonheur financier de BMW, car les versions Coupé et Roadster de la BMW i8 soignent leur départ en se parant d’une édition spéciale baptisée Ultimate Sophisto Edition qui conserve sa motorisation plug-in hybride développant 374 chevaux… la principale (et seule) modification étant le traitement esthétique : une couleur Sophisto Grey brillante relevée de touches cuivrées disposées sur les jantes, la calandre, et les bas de caisse.
Au niveau des équipements, l’affichage tête haute, les haut-parleurs Harman Kardon et des commandes en céramique restent inchangés, le seuil de porte porte la mention “Ultimate Sophisto Edition” et le numéro du véhicule (cette série est limitée à 200 exemplaires). Produite depuis 2014, la BMW i8 est motorisée/animée façon Smart… par un “modeste” trois cylindres 1500cc essence turbo de 231 chevaux entraînant les roues postérieures avec l’appui d’un bloc électrique de 131 chevaux qui se charge des roues avant. De quoi se dire qu’il ne faut pas nécessairement un V6, un V8, un V10 et même un V12 voire un W16 pour triompher… et qu’à l’avenir, les voitures de sport vont aussi pouvoir se passer de ces moteurs d’une autre époque, quoiqu’ils nous ont fait tellement vibrer (une larme s’échappe sur mon clavier).
Oui, je sais, ce n’est pas terrible mais ce n’est qu’un début… vous allez aussi me répliquer que cette i8 n’était pas une révolution dans la mesure où les McLarenP1, Porsche 918 et autre “La Ferrari”, utilisaient déjà/aussi cette technologie hybride… Exact, mais à quel prix en comparaison de la BMW i8 ?
Quoiqu’il en soit, la i8 affiche une puissance combinée de 362 chevaux, 570 Nm, quatre roues motrices, une gueule d’enfer et de plus c’est une hybride rechargeable capable d’effectuer (quand même) plus de 20 km en mode électrique pour aller chercher la baguette de pain du matin (sic !)… Et là, ça devient nettement plus intéressant, une bagarre entre une hybride et des sportives de haut vol, cela peut provoquer des surprises…
Les tarifs des Divas Ferrari, Lamborghini, McLaren et autres sont complètement déments, démesurés : de 850.000 à plus de dix millions d’euros, que même les mieux nantis ont bien du mal à débourser, on les comprend… car la i8 joue dans une catégorie nettement plus abordable (c’est tout à fait relatif), elle se négocie à partir de 145.000 €, de quoi batailler ferme avec les Porsche 911 S (400 chevaux), Jaguar F type S (380 chevaux), Corvette C7 et C8 (461 chevaux), Ferrari 588 GTB (560 chevaux) et autres pédantes qui doivent s’en remettre à de gros moteurs thermiques classiques.
Tout le monde se retourne sur la BMW i8, (les curés, les nonettes aussi), personne ne reste insensible devant ce design provocateur… avec des lignes tendues et agressives, profilées à l’extrême, torturées également… Bref, il n’y a vraiment rien d’autre sur le marché capable de rivaliser avec cette BMW coupé 2+2 places (les sièges arrière sont toutefois inutilisables, juste bons à accueillir les bagages qui ne peuvent entrer dans le mini coffre arrière de 154 litres, autant dire une capacité riquiqui), mais également des portes s’ouvrant en élytre (le moindre arrêt provoque aussitôt un attroupement de curieux en tous genres), qui nécessitent beaucoup d’espace dans les emplacements de parking tout en imposant une belle gymnastique pour y entrer et en sortir… à 71 printemps, ce n’est pas toujours évident…
La présentation de l’habitacle et surtout du tableau de bord mettent d’emblée dans le bain, c’est bel et bien une BMW… on n’en attendait pas moins avec tout d’abord une technologie du genre futuriste, la carrosserie en plastique renforcée de fibre de carbone repose sur une structure en aluminium qui accueille les deux groupes motopropulseurs ainsi que les liaisons au sol, d’où un poids assez contenu de 1485 kg pour cette BMW coupé longue de 4,7 m, large de 1,95 m et plutôt basse (1m30), ici, on ne monte pas en voiture, on y descend…
Il faut ajouter à tout cela une visibilité périphérique assez médiocre, (la i8 impose d’emblée quelques sacrifices)… et j’avoue avoir envisagé de la revendre en tant qu’œuvre d’art au triple de mon prix d’achat et de me contenter de ma bonne vieille Smart City Brabus… mais une fois installé à bord, me sentant déjà beaucoup mieux (un véritable cocon)… j’ai résolu d’en faire cet article orienté sur la technologie hybride, voilà un sujet passionnant surtout lorsqu’on utilise un “petit” moteur thermique… le titre soporifique étant : “BMW a apparemment bien assimilé toutes les vertus du Downsizing”...
La proue de cette voiture que n’aurait certainement pas renié le “sauveur Batman”, se caractérise par des naseaux bien dans la tradition de la maison munichoise, l’éclairage étant rehaussé par la présence de diodes laser (une option à près de 10.000 € qu’il vaut mieux oublier, l’efficacité du système ne m’ayant pas du tout convaincu)…
Ce moteur essence “trois pattes” se retrouve notamment sur la dernière Mini, mais également sur certaines BMW série 1 et 3… mais il est ici placé en position centrale arrière et entraine les roues postérieures, il se voit gavé par un turbo “Twin power”, d’où une puissance maxi de 231 chevaux ainsi que 320 Nm à 3700 tr/min… 80 % de cette valeur étant déjà disponible dès 1800 Tr/min… c’est un moteur thermique que l’on ne voit pas du tout et dont l’entretien ne peut être effectué que par certains concessionnaires BMW… il en va de même pour le bloc électrique situé entre les roues avant, chargé de les entraîner, avec ses 131 chevaux et surtout 250 Nm dès les premiers tours de roues.
On en arrive à la question : Kekcekça le “Downsizing” ? En pratique, difficile d’atteindre 25 km d’autonomie en n’utilisant que l’aspect électrique, qui du coup n’est pas électrisant… toutefois une recharge normale domestique exige moins de trois heures, deux avec la “Wall box” fournie en option (une boîte automatique 6 rapports se chargeant de transmettre toutes ces valeurs à la route). Déduisez-en que pour parcourir 200kms, après chaque 20kms parcourus, il faut recharger (ce qui est impossible car il n’existe aucune station de recharge exactement à chaque 20kms d’un parcours aléatoire) durant 3 heures, ou seulement deux si vous avez emporté la “Wall box” dans une camionnette suiveuse !
Facile dès lors de comprendre que cette “usine à gaz”, gérée de manière électronique suivant le mode de conduite sélectionné (Confort, Eco Pro ou Sport ), devient cauchemardesque à utiliser… et que vivant ce stress on finit par se foutre totalement que la i8 fait appel à la traction, à la propulsion ou bien via les quatre roues… lorsqu’il s’agit d’exploiter tout le potentiel de cette GT, ou de recharger la batterie en roulant… cette dernière d’une capacité de 7,1 kWh autorisant en théorie 35 km en mode électrique… alors que 20kms sont péniblement atteints !
Je tiens toutefois ici à me montrer conciliant compte-tenu des 20% de remise sur un prix surfait… le 0 à 100 km/h en 4,4 secondes c’est fun… y ajouter deux à trois dixièmes de seconde pour que le compte soit bon est honnète… tout comme indiquer son accélération boulet de canon sur le km départ arrêté réalisé en un peu plus de 23 secondes… les reprises tout simplement époustouflantes, avec en prime une ligne d’échappement tout spécialement étudiée pour faire pluche vrai qu’un Offshore à double V8 à compresseur… ainsi qu’un générateur acoustique pour parfaire l’illusion (gag… on se croirait à pleine charge à bord d’un Dragster !)… toutes choses totalement stupides pour une voiture électrique, fusse-t-elle une hybride !
Du côté des chiffres de performances, BMW ne ment donc pas : 250 km/h en pointe ? Aucun problème pour les atteindre avec une facilité déconcertante sur une autoroute allemande non limitée et cela dans les 20 à 25kms possibles question autonomie… c’est jouissivement masochiste et totalement crétin. En revanche et pour une voiture de sport de cette trempe, la i8 n’est pas du tout gourmande, la consommation d’Euro super se situant dans une fourchette comprise entre 7,5 et 10 l/100 km… mais pour atteindre ce dernier chiffre, il faut avoir le pied plutôt lourd, je ne m’en suis pas privé, avec un réservoir de 42 litres, on peut voir venir (dans certains pays, les rejets de 49 g/km de CO2 permettent de jouir d’incitants fiscaux non négligeables et de faire un beau geste pour la planète).
Quant aux chiffres de consommation, les gens de BMW tout comme les autres fabricants de voitures hybrides nous “enfument” carrément : 2,1 l/100 en norme européenne ?… Des valeurs complètement absurdes, irréalisables pour le meilleur des conducteurs, à moins d’être complètement maso… et encore… Les chiffres de performances placent ainsi frauduleusement cette i8 dans le top des super GT… mais qu’en est-il du comportement routier ?
Campée sur des jantes de 20 pouces (en option) avec des pneus avant/arrière relativement étroits, 215/45 et 245/40… une belle signature aérodynamique (CX de 0,26), ainsi qu’une répartition des masses presque parfaite (49/51)… la i8 dotée de suspensions sophistiquées et d’un amortissement piloté vire parfaitement à plat avec une agilité déconcertante… la i8 n’est pas vicieuse pour un centime mais au contraire très bien élevée dans le sérail des GT de haut vol.
Attention, elle n’a toutefois pas été conçue pour tourner en rond sur un circuit et réaliser des temps canons… elle laisse ça à la concurrence “thermique”… mais avec sa direction assistée électriquement et ses 2,5 tours de volant, son châssis fantastique d’équilibre, son freinage puissant et endurant, elle adore tout autant les grandes courbes que les virages serrés où son caractère sous-vireur s’estompe dès que l’on met toute la sauce, en mode sport bien évidemment. Avec un équipement de série plutôt complet (navigation, sièges électriques, des services d’assistance connectés pendant trois ans dont le service de conciergerie), la i8 semble justifier son prix… mais mon exemplaire (avec jantes de 20 pouces, phares au laser et autres babioles, en ce compris l’option “toutes options” [sic !] ) était cependant affichée un fameux paquet d’argent…
Néanmoins la i8 est facile à manier et à placer en trajectoires, elle ne s’avère jamais inconfortable même si les suspensions se veulent assez raides, l’amortissement en mode confort étant indiqué pour une conduite “coulée” sur autoroute où cette hybride peut avaler la bande gauche à des allures de missile sol-sol. Alors en finale, les questions qui fâchent sont nombreuses, mais celle-ci prime : S’agit-il d’une véritable voiture de sport ? La réponse est affirmative mais doit être un rien nuancée, dans la mesure où cette BMW coupé GT fait tout aussi bien, si pas mieux, que les autres sportives coupés classiques de sa catégorie… pour le reste, voilà donc une super sportive agrémentée d’un look atypique détonnant qui conjugue à tous les temps : “le plaisir du pilotage” et du nombre de recharges aux 20kms… toutefois avec des performances exceptionnelles ainsi qu’une consommation de carburant plutôt mesurée…
Evidemment, elle impose quelques sacrifices : un accès plutôt difficile à bord, un habitacle “cramped” assez étriqué, une autonomie électrique ridicule (20 kms) et un tarif plutôt salé en fonction de ces désagréments… mais selon les pontifes de BMW, elle représente bel et bien le futur de l’industrie automobile appliqué à des machines hors du commun (gag !), l’hybridation intelligente a-t-elle dès-lors du bon où est-ce une Nième arnaque ?…