BMW-Mini “StreetRod des temps modernes”…
Mirko, le propriétaire de cette incroyable BMW-Mini modifiée en “StreetRod des temps modernes” débordait d’une passion sans bornes pour sa voiture….
Depuis une dizaine d’années, il rêvait du jour où sa vision de créer l’une des BMW-Mini parmi les plus délirantes d’Italie, se réaliserait…., cependant, il y a plus de 4 ans, la longue bataille de Mirko contre le cancer a pris fin, il est parti au paradis sans sa BMW-Mini… et il n’a jamais pu réaliser son rêve d’en faire “LE StreetRod des temps modernes” (sic !)!
Son décès a eu selon son père : “un certain impact sur la communauté automobile italienne”, qui est pourtant passé totalement inaperçu dans le reste du monde…, alors le patriarche, éperdu de souffrance, s’est investit d’une mission : Donner vie à la vision automobile de son fils, avec l’aide financière de ses ami(e)s.
Au cours des années suivantes, tous les ami(e)s de Mirko se sont auto-collecté(e)s pour réunir les fonds nécessaires pour construire la vision étonnante d’une BMW Mini inspirée par “LE StreetRod des temps modernes”…, le rêve d’un jour de Mirko d’avoir été au Sema Show de Las Vegas.
La première partie de la construction, a consisté à compter à combien se montait la cagnote, puis la seconde partie, à récupérer la BMW-Mini qui finissait ses jours abandonnée au fond du garage familial, puis de la dépouiller “en famille” complètement de tout son intérieur et d’un maximum de l’extérieur… avant de mettre toute la tôlerie à nu… et de revendre cet ensemble !
Ensuite, en fonction du montant général, décidant d’attaquer l’affaire sous son angle le plus complexe, ami(e)s et famille ont tenté de créer une modification du toit permettant un surbaissement de celui-ci… ce qui a amené à quelques tentatives désastreuses et à l’achat d’une douzaine de tout les vitrages pour tenter enfin d’obtenir à droite pareil qu’à gauche, ce qui amenait les unes et les autres à se briser… entrainant une diminution du montant de la précieuse cagnotte !
Cela a été résolu par un carrossier venu en dehors de ses heures pour tenter un miracle sous la forme d’artifices de camouflages… aidés grâce au pourtour noir de la totalité des emplacements des vitrages, “LA” caractéristique des BMW-Mini… poussée ici dans ses seuils de rupture !
L’autre vision percutante que Mirko avait-eu dans son esprit, dans l’ensemble des conversations des petits-déjeuners les matins en famille, étaient les arches des 4 roues qui devaient rappeler le style “moto” de celles des voitures anciennes du début des années 1930, et ce en mémoire du vieux Pépé Alfredo qui avait eu une moto à cette époque !
Papa Claudio a donc été obligé d’embrigader dans l’aventure la “Caporalco carrozzeria bodyshop” à Aucano, Italie qui, malgré le faible budget alloué (très faible même), a réussit à fournir toutes les compétences pour arriver enfin au bout des travaux extérieurs de la BMW-Mini, surtout en utilisant l’idée du système “Hop-Hop-Hop” des Low-Ridder’s Chicano’s sautillants… obtenant par un de ces miracles italiens, un “élévateur de l’avant” d’une Ferrari “abandonnée”… permettant de passer les “Gendarmes couchés” que sont les “casses-vitesse” !
Le résultat était également issu plus que vraisemblablement d’un excès de Limoncello et de Chianti venant d’un pur génie des complications automobiles…, cette affaire se résumant à ce que : soit l’effet général au repos est sidérant de beauté, surtout quand la voiture se couche sur le sol grâce à la suspension Accuair et sur ses jantes Daytona fil de 20 pouces… soit que l’effet général lorsque la voiture est levée et circule, est laid et ridicule…
Pour boucher les vides de carrosserie, la joyeuse équipe à choisi un bodykit “Orchary” de pare-chocs avant et arrière destiné aux BMW-Mini, qui a toutefois du être personnalisé (c’est à dire coupé et refaçonné) pour s’adapter avec les arches de roues.
Tant qu’à faire… des trompettes d’admission d’air menant aux carbus Weber ont été savamment positionnées… ce qui a nécessité de modifier le capot pour les laisser passer, ce qui par la suite a été présenté comme étant un effet calculé… pour sortir partiellement du capot !
L’intérieur, qui avait été totalement dépouillé, gardant seulement les parties les plus importantes et utiles au spectacle a été traité de même façon que l’extérieur… avec quelques touches rappelant les authentiques et originales Mini britanniques des années ’60, si ce n’est un volant “de luxe” Nardi Torino et un Shifter personnalisé en sa hauteur démesurée et ridicule avec poignée de vitesse Duster…, singeant quelques bêtises utilisées sur divers Hot-Rod’s Model’T…
Le tableau de bord a toutefois été recouvert de cuir “crémeux” sur le dessus, façon Cappucino-laté, de même que les sièges (basiques) et les garnitures de portes… qui ont été converties au style “Suicide doors”, c’est-à-dire s’ouvrant de l’avant vers l’arrière…, très pratique pour s’assoir dans le bolide et en sortir, mais “suicidaires” si la porte n’est pas correctement fermée…
L’engin est venu s’exposer en Franchouille du sud (Cap d’Agde) à l’occasion d’une exposition d’autos… et il a eu sur moi une influence considérable à un moment où je me détachais des sciences humaines pour me tourner vers la littérature déjantée à l’intérieur de mon site-web www.GatsbyOnline.com et de mon magazine Chromes&Flammes… ce pourquoi je délaissais ma “raison raisonnante” au profit de l’esthétique, de la métaphysique et de la sexualité débridée, me forçant d’exhumer cette modeste recension et de foncer sur les routes, à tombeau ouvert à le recherche d’absurdités roulables…
A la voir, j’ai vécu quelque chose qui évoquait la frénésie… et pour vous en transmettre les vibrations (et c’est un double sens voulu…) je suis resté rivé à ma machine à écrire… euhhhhhhhhh, à mon ordinateur (désolé, j’ai dérapé, là, je me suis revu écrivant les mêmes conneries que dans les années soixante-dix…), douze heures d’affilée, me déshabillant au fur et à mesure pour finir à poil et en sueur…, car à chaque écrivain sa généalogie, son panthéon, sa mythologie, j’en sais quelque chose, il y en a qui ont du souffle et d’autres moins…
Commenter cette BMW Mini, ce fut comme décrire un long chorus spasmodique, une improvisation à l’instar de la mystique ternaire qui habitait les clubs peuplés de musiciens noirs dans la longue nuit américaine des années 50 : “Des fleurs sacrées flottant dans l’air, tels étaient les visages épuisés dans l’aube de l’Amérique du jazz”…, tout s’y organisant et s’y imbriquant naturellement, animé par un concept, celui de cette automobile-idée, issue de la philosophie italienne qui se serait inspirée de culture automobile britannique, re-agencant le flot continuel du changement qui baigne le monde… (et je suis courtois en n’évoquant pas l’usage que Papa Claudio a fait du solde de la cagnotte)…
Cette Mini développe un univers composé de bruits sonores d’origines diverses, aux sources éclectiques, un monde particulier, très visuel, comme un clip, qui associe littérature et cinéma, musique et histoire contemporaine…, une réflexion philosophico automobile parlant de la modernité, de la sexualité, avec la froideur technique de sentiments divergents, comme si cette auto était dotée d’un cœur, d’un message.
J’ai longuement observé et, de mon poste privilégié, j’ai pu ainsi juger l’humanité observant cette BMW Mini… et, pour vous en parler (comprenez “écrire” car en réalité je ne parle à personne que je ne connasse pas), mes mots que j’avais savamment concoctés, rebondissaient sur la toile électronique, assénant, mot après mot, phrase après phrase, une vérité, une logique insidieuse, magnifiée par la répétition : le fond et la forme étant deux entités indissociables !
L’innocence n’existe plus, elle s’est dissoute dans la réalité, dans la technologie et dans l’industrialisation, cette BMW-Mini a malgré tout gardé un goût de transistor et d’électronique…, un goût unique, nouveau et étrange, c’est toutefois une machine sentimentale, unique en son genre avec son design extraverti, qui me fait terminer cet article en écrivant : “Bienvenue dans l’âge des Machines Sentimentales” !