Bugatti 35 Type D 2015
Gloire sportive de l’entre-deux-guerres, la Bugatti 35 Type D, plus connue sous le nom de Bugatti Type 35, inspire encore allègrement les designers.
Uedelhoven-Studios vous est probablement totalement inconnu ? C’est une société allemande spécialisée dans le design, l’ingénierie et la fabrication de prototypes, basée à Gaimersheim à proximité immédiate d’Ingolstadt, le fief de la marque Audi.
Uedelhoven-Studios oeuvre depuis quelques années déjà en collaboration avec les groupes Volkswagen et BMW, entre autres, et a signé quelques show cars d’exception pour les “sous-marques” de chacun de ces 2 groupes, dont la Rolls-Royce Vision Next 100, l’Audi AI:ME (2019), la Skoda Vision RS (2018) la Volkswagen California XXL (2017).
Les membres d’Uedelhoven-Studios ne sont pourtant pas sectaires, puisqu’ils ont également œuvré sur de nombreuses réalisations badgées Mercedes-Benz, Mini, BMW, Genesis, Hyundai ou encore Koenigsegg ! Ça vous fait un choc de le savoir maintenant, avouez, c’est grâce à Gatsby, ne l’oubliez pas ! En 2009 l’équipe d’Uedelhoven-Studios avait également créé la Bugatti Galibier Concept, ils ne sont donc pas novices en la matière avec les réalisations de la marque de Molsheim !
Il y a deux ans c’est un projet “renaissance” pour VW-Bugatti qui a été réalisé. Mais ne vous y méprenez pas, il ne s’agissait pas d’un concept de salon destiné à esbaudir les gnous, que nenni, si tant est qu’il y en ait à nouveau un jour, des salons d’automobiles ! Car cette étude de style date en réalité de 2015 et n’était jusqu’alors jamais sortie des cartons de l’entreprise, jusqu’à ce que GatsbyOnline parvienne à en obtenir matière à publication ! Ce prototype secret s’inspire de la Bugatti Type 35 de 1924 et a été baptisé Type 35 D pour succéder à la 35 C !
Ce concept-car reprend la silhouette emblématique de la 35, tout en la réinventant à une sauce no-rétro réactualisée, le résultat semble toutefois s’inspirer davantage de l’Excalibur 35X de Guy Storr de la fin des années ’60, car c’est le style originel de cette Excalibur 35X qui est préservé, tout en remettant quelque peu celui de la Bugatti Type 35 au goût du jour ! Tout de même, ça aurait été grotesque de déraper, quoique ! Tout cela donne l’impression que VW a voulu tardivement “moucher” Mercedes concernant l’Infinity “Project 9” dans une étrange affaire de la création d’évocation d’anciens monstres…
Cette Bugatti uchronique, embarque toutes les technologies modernes, à commencer par la fibre de carbone, un matériau omniprésent formant la carrosserie, que ce soit sur la face avant, avec les prises d’air, que sur les bas de caisse et à l’arrière, avec le diffuseur à deux étages. Globalement, les lignes sont très épurées tout en rendant soit un hommage soit un doigt d’honneur à la version originelle, avec un clin d’œil soutenu en direction du géniteur de l’Excalibur 35X…
L’intérieur s’affranchit quant à lui totalement des codes, avec un tableau de bord Steam Punk : une immense dalle numérique faisant office d’écran pour le système d’info-divertissement ainsi que de combiné d’instrumentation ! Un choix résolument dans l’air du temps de montrer qu’on n’en a plus rien à f… des codes étriqués ! J’applaudis d’autant plus que l’intégration est plutôt réussie dans cet habitacle qui conserve néanmoins des attributs rétro.
Le conducteur et sa passagère (ou l’inverse, homos, lesbiennes et transsexuels confondus dans la joie pré-sexuelle de s’asseoir dans cet engin) peuvent prendre place dans des sièges recouverts de cuir, séparés par une fine console centrale très épurée, équipée de diverses choses à manipuler avec soin… et sur laquelle trône la commande de boîte de vitesse. Les plus observateurs remarqueront par ailleurs la présence de fibres de carbone, apportant une petite touche contemporaine supplémentaire.
Sous le capot de cette Bugatti Type 35 D, devait se nicher un 16 cylindres Bugatti, mais les problèmes de chauffe et divers se sont télescopés avec l’obligation de passer à l’énergie électrique… alors qu’aucune information à ce sujet n’avait été donnée par le studio de design, j’ai néanmoins découvert qu’un moteur électrique devrait y être placé ! C’est Walter de Silva, patron du style du groupe Volkswagen jusqu’en 2015, qui s’est personnellement occupé de cette renaissance de la 35X Excalibur…. Euhhhhh ! De la Bugatti 35B…. M… J’ai dérapé !
Wolfgang Dürheimer, qui fut le patron de Bugatti jusqu’en 2017, était également tout frétillant d’avoir remis cette Bugatti 35 Type D au goût du jour et de la présenter au directoire du groupe Volkswagen courant 2015, se laissant aller à discourir pompeusement : “La pureté formelle de notre Bugatti 35 D flatte le regard et se niche dans la droite lignée de son aînée. C’est du rétro-design, c’est indéniable, mais avec délicatesse et intelligence. La Bugatti Type 35 apparue au catalogue de Bugatti durant les années 20, a marqué l’histoire de l’automobile aussi bien pour ses qualités techniques, que pour ses prestations en course. La Type 35 produite dans différentes versions entre 1924 et 1930, affiche un palmarès exceptionnel comprenant plus de 2.000 victoires sur circuit, et non des moindres, cinq succès à la Targa Florio notamment.
Après une pause, il a continué de plus belle : “L’équipe d’Uedelhoven Studios s’est donc penchée sur les lignes de cette Bugatti Type 35 pour en proposer cette déclinaison Roadster moderne, dotée d’une carrosserie habillée d’une livrée “bleu Bugatti” et équipée notamment d’une imposante calandre avant en forme de fer à cheval, ainsi que d’appendices aérodynamiques réalisés en fibre de carbone. Les suspensions du véhicule, comme ses jantes au design moderne, sont quant à elles apparentes et renforcent la connexion avec le véhicule original. L’habitacle du véhicule enfin, a de son côté hérité de deux sièges baquet recouverts de cuir, l’ensemble du cockpit étant par ailleurs réalisé en aluminium, en fibre de carbone et en bois”.
Uedelhoven Studios ne m’a pas précisé quelle mécanique électrique sera finalement embarquée dans cette 35 D qui devrait à priori, demeurer à l’état d’étude de style…