Pur Sang Ultimate Continuation Type Bugatti 35B
Prix de base : 200.000 US$
Très ch€r$ amis milliardaires, voisins des Parcs de St-Tropez, complices de bacchanales à Monaco, de fêtes interdites à Ibiza et Saint-Bart’, ainsi que d’affaires rocambolesques (financières et sexuelles) partouzes dans l’univers… fin juillet 2020 vous pourrez acheter et avoir en mains (propres), enfin, un magazine trimestriel qui vous est exclusivement réservé (les libraires et kiosquiers ont reçu l’ordre formel de ne pas vendre ce magazine à la plouquesque, il vous faudra présenter un extrait de compte récent à votre nom affichant un solde positif mirobolant et/où une attestation bancaire attestant que vous disposez de plusieurs centaines de millions d’€uro$, Dollar$ où Y€n$).
Je bisse… Une redite pour faire pluche chic : Ch€r$ amis milliardaires, voisins des Parcs de St-Tropez, complices de bacchanales à Monaco, de fêtes interdites à Ibiza et Saint-Bart’, ainsi que d’affaires rocambolesques (financières et sexuelles) partouzes dans l’univers… vivons entre-nous, foin de frayer avec les populaces ! Fi des articles dithyrambiques des magazines classieusement médiocres écrits par des journaleux pigistes obséquieux, des articles indigestes qui ne comportent que des louanges consuméristes, des chiffres manipulés et des commentaires “lobotomisateurs”…
Dans ce nouveau magazine nommé très opportunément “Gatsby”, les chroniques et les essais sont le fait de personnes hors-normes (dont moi en personne, humblement) qui ont négocié, acheté, utilisé et vendu les engins présentés… et ce depuis plus de cinquante ans… qui connaissent donc les réalités d’usage, achats après négociations, arnaques (et tentatives), entretiens ruineux, réparations et ventes (ratées et réussies)… ainsi que les “ceusses” qui survivent dans ce panier de crabes, qui n’est qu’un puits sans fond d’abominations diverses.
Pour asseoir ce premier numéro, afin qu’il ne soit pas simultanément le dernier, j’ai opportunément décidé de “causer” de Bugatti avec mes voisins et, en ce sens, convenu un rendez-vous grivois-mondain pouvant (pour les plus audacieux un tantinet escrocs, jouisseurs, sulfureux, déjantés, caustiques, classieux, snobs, politiquement incorrects, uniques, “induplicables”, intelligents, déjantés, caustiques, amers, désabusés, humoristes, épicuriens, baroudeurs, satyres et satiriques, aimant la vie, les automobiles, les bateaux et les avions extraordinaires)… concrétiser une promesse : “Gagnez vite fait au moins un million d’€uro$ avec un investissement automobile relativement modeste. Les ahuris sont partouzes, ce sera donc simple et ludique. 10 €uros seulement en librairies et kiosques”...
Un truc imparable, irrésistible était d’inviter la Jet-Set et un max d’amis milliardaires… pour cela j’ai flashé sur le nouveau Palace “Le Blanc Canasson” propriété d’un voisin milliardaire… j’espérais ainsi “faire affaires” rapidement (ce samedi) lors d’une partouze “Porno-Seapunk” à Saint-Tropez au bord d’une piscine de slime (!) entourée de plantes vénéneuses nues avec des cheveux verts et bleus fluos… et tout le toutim sur fond de zi-zique déviante : électronica Afx, boites à rythme oldschool, footwork cramé, house candide, cloud hardcore, trap mutante… un joyeux bordel-lupanar ou les ambitions n’étaient toujours que sexuelles : bouger son cul sur des morceaux émo-débiles et quelques excavations droguées, un bazar qui ne se prend jamais vraiment au sérieux, mais qui flingue sérieusement façon satanisme !
C’était beau, candide et indispensable… (je ne peux pas vraiment expliquer pourquoi les gens adorent ce type de toutim qui n’a clairement aucun sens, mais je ne m’en lasse pas non plus)… et comme vous n’avez pas reçu d’invitation, pour vous en faire une idée, matez en cachette du “Porno-Seapunk” (aucun rapport avec Genki Genki), dégoulinant de cyprine et de sperme, et imaginez vous retrouver au milieu d’une foule de gens bons… tous nus dans des couleurs tungstènes, une noyade de pines et vagins, avec en “Pine-Time” des levrettes sur femmes hippocampes aux cheveux de teintes marines…
Les artistes les plus brutaux ont délaissé, même pour le temps d’une track, les tubes et beats salaces de leurs clubs pour se présenter devant nous les yeux rouges et le nez coulant, à parler de dépressions post-coitales embrumées par la drogue… les cramés émo-toxico habituels n’ont pas inversé la tendance… et au milieu de tout ça, un collectif sorti de nulle part, a cristallisé tout ce qui se faisait de mieux dans le genre, dont un étrange mélange entre rap codéiné, cloud musique, Uk garage et r’n’b dépressif.
Une fille qui faisait au moins deux mètres trente, perchée sur de longues jambes mutantes faisant office d’échasses, proposait à l’entrée une fellation “en hauteur”… un peu plus loin une étrange créature, nue, prisonnière d’une cage en verre, se laissait admirer en laissant discrètement apparaître son intimité… une party d’enfer… avec des déguisements… des drag queens…des gays… des hétéros… des amateurs de bondage… des cosplay saylormoon… des sadiques et des masos… du latex… du cuir… de la soie… des sourires… ça partageait… ça minaudait… ça se fendait la gueule… les gens se jaugeaient… même qu’un homme nu, le pénis en érection avec une demi douzaine de coton-tiges plantés dans l’urètre, tentait de nouer contact avec qui voulait.
Ici, on faisait dans le borderline, pour briser les tabous certes, mais en essayant de garder un maximum d’humour… en tentant de montrer de belles choses, seins et coucougnettes… mêmes des Trans et Drag-Queen faisaient le show, balançant des vannes, remuant leurs croupes, faisant flipper les poupées gonflables humaines qui mimaient des coïts endiablés… tandis que l’atmosphère, elle, s’échauffait : entrejambes ouverts aux doigts aventureux, couples qui se formaient au hasard, latex qui claquait… des poupées faisant des massages…
Cela est rapidement parti en vrille, sans distinction de sexe… une fille survivante des folies d’Epstein, à la langue coupée en deux, en pleine fellation, se faisait sodomiser par son banquier… des mecs à poil se trimballaient partouze : hommes en laisse, maitresses SM, travestis pleins d’amour… le maelstrom de sueur tranchait avec les spectacles, tout en retenue, parfois en poésie : une femme robot prenant vie graduellement en se mettant à nu, enlevant les rouages gris pour exposer une chair rose et ardente…
Une autre demoiselle, radieuse, dansait dans des volutes bleues, tirant beaucoup plus vers l’envol céleste éthéré que le strip-tease vulgaire au départ attendu… sous le stupre, le romantisme… j’ai alors entrainé la partie la plus friquée de l’assistance en phase bagnoles de collection, une faune ahurie s’est ainsi précipitée dans le second jardin, pour la suite relaxante, malicieuse et sadique de mon plan : “Gagnez facilement un million d’€uros avec une BUGATTI acquise 200.000 $”…
– “Il n’y a pas de vraie Bugatti d’avant-guerre” à directement tonné John Bothwell, directeur commercial de “Pur Sang Automotive d’Argentine”… “Toutes ont été rebodied, toutes sont des faux, éventuellement des demi faux. Les moteurs sont remplacés, et les restaurations sont des constructions neuves “à l’ancienne”, même les écrous et les boulons sont des faux originaux qui remplacent chaque écrou et boulon d’époque. Rien n’est original. Donc ne vous offusquez pas, profitez du système”…
J’ai laissé à John Bothwell le soin de divulguer les secrets, de discuter de ce qui est réel ou non sur les Bugatti d’avant-guerre, surtout qu’il présentait des listes documentées, avec photos, de toutes les vraies fausses Bugatti, il a en cette suite affirmé : “Une chose est sûre : les quelques privilégiés qui dépensent des millions pour un ou plusieurs exemplaires ne les conduisent pas, ou très peu, quasi exclusivement dans des concours d’élégance.. C’est là que notre Pur Sang Type 35B entre en vigueur. C’est une voiture qui a l’air et se contemple comme si elle venait direct de Molsheim en France, la vraie ancienne usine sous la direction d’Ettore Bugatti lui-même. Et avec une étiquette de prix qui est juste une fraction des valeurs actuelles, une voiture qu’on n’avait alors pas réellement peur de conduire”...
Et de présenter sa vieille nouvelle Bugatti, une ancienne totalement neuve, indiscernable d’une authentique d’autant plus que très peu le sont encore… tout en claironnant : “Ce qui a tué la réalité des vraies vieilles authentiques, c’est la vanité des propriétaires voulant à prix d’or posséder une Bugatti réellement ancienne mais comme neuve”…
Cette phrase a jeté un froid, mais regardez les photos… son esthétique globale est envoûtante, chaque partie de cette baignoire en aluminium sur roues est construite ou forgée sur place dans les installations de “Pur Sang” en Argentine… la société prend grand soin de s’assurer que la conception de chaque voiture et les méthodes de production imitent celles des originales construites en 1927.
La vraie fausse nouvelle Bugatti Type 35-B est motorisée par un vrai faux moteur Bugatti 2,3 litres suralimenté, un huit-en-ligne selon les plans d’époque, couplé à une boite à crabots quatre vitesses avec le levier situé à l’extérieur de la voiture.
Mise en marche… et se déclenche une symphonie mécanique semblable à un avion de chasse des années 1920/1930, effrontée et menaçante pour quiconque dans un rayon de quatre pâtés de maisons…. mais cela se résume à “beaucoup de bruit pour pas grand chose”... de plus il faut une énorme force pour tourner le volant et donc manœuvrer la voiture.
Plus difficile encore, mais divertissant… est de s’embarquer dans un contre-braquage étant donné le peu de traction disponible… c’est vintage et épouvantablement casse-gueule à cause de la rigidité hallucinante des non-suspensions et de la taille “motorette” des pneus Coker.
Bien que ses freins à câbles finissent après 10 kms d’arrêter la bagnole, la pédale nécessite une pression surhumaine constante durant la totalité de cette distance… en outre, comme il n’y a pas de bouclier thermique (pas de cloison pare-feu) pour protéger votre vie ET votre jambe gauche de la boite de vitesse (la transmission est brulante comme un four de fonderie), vous commencez rapidement à grésiller et votre jambe devient semblable à une saucisse grillée au barbecue… J’ajoute qu’il n’y a pas de ceintures de sécurité.… ni de sécurité du tout !
Après quelques heures de lutte avec le volant, les pédales, manettes et leviers, vous vivez enfin l’enfer et avez une totale et véritable appréciation de la façon dont étaient incroyablement qualifiés les pilotes de courses automobiles de l’époque… vous devez être un fou certifié et un total malade mental pour conduire une voiture comme celle-ci au rythme d’une course vintage.
Des énergumènes comme Louis Chiron étaient sûrement un mélange des deux, et cette vraie fausse Bugatti 35B 1927… superbe recréation de “Pur Sang Argentine” offre à qui peut payer au moins 200.000 $ + taxes et emmerdes divers… une fenêtre sur le monde de Chiron et les “ceusses” comme lui, qui risquaient régulièrement tout, et surtout leur vie, pour courir à la gloire d’Ettore qui ne l’a pas, pour autant, porté au paradis…
En finale de son discours, j’ai noté que John Bothwell, directeur commercial de “Pur Sang Automotive d’Argentine” affirmait : “Ceux qui me l’achètent pourront la revendre sans peine au moins un million d’€uros dans une vente aux enchères… Pas de soucis pour obtenir des documents d’époque”…
Je suis alors retourné à ma fête Saint-Tropézienne, entre voisins, une enculade en valait assurément une autre dans ce nouveau Palace “Le Blanc Canasson” situé dans l’écrin le plus convoité de la Riviera méditerranéenne, cultivant une bienveillante intimité : chambres et suites entre 2500 et 5000 euros la nuit, avec terrasse, et un restaurant gastronomique sous la houlette d’un chef multi étoilé : 500 euros par personne, réservation obligatoire : Code de réservation obligatoire : “Gatsby”… Apéritif “Gatsby” offert si vous avez réservé et acheté le magazine “Gatsby”… !
Impossible de résister à ce havre loin des pollutions en tous genres : plage privée, piscine à débordement, esthéticiennes et masseuses à disposition, déambulation sensuelle assistée à travers les produits du terroir et de la mer, sans oublier les vins à partir de de 350 euros (le Petrus 1949 à 20.000 euros doit se réserver la veille)… le mariage de l’esprit français et du pragmatisme international : sophistication et richesses… “Le Blanc Canasson” : un rêve exclusivement pour milliardaires, recommandé par “Gatsby”…!
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