Chromes&Flammes, le film…
Les films mettant en scène des Hot-Rod’s et des Custom’s ont eu leurs heures de gloire dans les années ’50 et ’60 et se sont quasi-terminés aux USA au moment ou en France sortait “American Graffiti”...
Qui pouvait en effet acquérir un Hot-Rod à 150.000 US$ sorti des ateliers aseptisés de Boydd Coddington et autres fous qui avaient pourtant compris que c’est en direction des nostalgiques de cette époque révolue, et devenus (pour certains) assez fortunés…, qu’il fallait cibler, afin qu’ils commandent (et payent très très cher), des engins démentiels et sophistiqués, irréprochablement finis et peints, avec une technologie de premier plan…
En réalité, sonnait aux USA le glas de ce mouvement pétaradant…, qui reprit corps fin des années ’70 avec l’apparition de Hot-Rod’s et Custom’s sans plus aucun lien avec l’esprit des débuts…
La presse spécialisée à poussé ce renouveau, certaine d’engranger des ventes…
C’est dans cette mouvance qu’en 1979 Chromes&Flammes est né en Europe, bientôt copié par divers en manque d’imagination…
Hellriders sera l’un des premiers films hollywoodiens à tenter, en 1984, de faire revivre les canons du genre, c’est-à-dire la bande de greasers sans foi ni loi qui se ballade sur les routes ensoleillées et poussiéreuses du sud des USA, les cheveux dans le vent et les tatouages ostentatoires.
Dans les années ’50 et ’60 l’industrie cinématographique américaine comptait plus de 100 variantes de films concernant les Hot-Rod’s et plus de 150 variantes sur les Biker’s : Les Machines du Diable…, L’équipée Sauvage (avec Marlon Brando)… et bien sûr un des derniers du genre fin des années ’60 : Easy Rider (de et avec Dennis Hopper)…, qui a même laissé des traces en France, notamment dans les néopolars français des années 70/80, comme d’ailleurs partout dans le monde jusque dans la science-fiction (souvenez-vous si vous n’êtes pas trop vieux de Time Rider ou encore de la série de TV diffusée par La 5 : Tonnerre Mécanique.
Il n’est pas inutile de s’attarder un instant sur le parcours du réalisateur de l’ultime navet de cette époque révolue, à la gloire des débilités américaines, qu’Hollywood a présenté au monde comme étant, dans leur ensemble, l’archétype de la liberté et des valeurs basiques américaines : le cowboy solitaire avançant vers son destin sur fond de coucher de soleil…
Après, plus grand chose n’a été fait dans ce style et on comprend pourquoi à la vision du film ; c’est tellement déplorable que ça a dû refroidir les ardeurs des producteurs… et puis surtout, le post-apocalyptique infra-Mad Max est passé par-là et a redéfini la donne du nanar mécanique : exit les graisseux et bonjour les cyberpunks ferrailleurs à roulettes qui seront suivi 10 ans plus tard par les Japonais hallucinés de Tuning… et ce pour la plus grande joie des ados.
Cela fut mal traduit, car s’il était solitaire c’est qu’il avait génocidé tous les amérindiens natifs (les peaux-rouges)…, flingué tout ceux qui ne pensaient pas comme lui lors de la guerre de sécession…, donné le pouvoir à des banquiers vérolés… et organisé le pillage généralisé de toutes les ressources en se moquant totalement des conséquences tant qu’il en tire assez pour se saouler au Whiskey…
Le soleil couchant étant là pour symboliser la fin d’un monde…
Rien compris donc…
Triste monde…
Toujours rien compris actuellement malgré les bombes atomiques sur les populations civiles d’Hiroshima et Nagasaki…, de Dresde aussi…, les mensonges gouvernementaux du 11 septembre 2001…, ceux concernant les couveuses du Koweit…, les armes de destruction massives de Saddam Hussein…, l’invention de Ben Laden…, la création par la CIA d’Al Quaeda… et quantité d’autres lobotomisation de la population mondiale menant actuellement à une sorte de fin du monde, la fin de la confiance du peuple envers ses gouvernements avec la crise bancaire mondiale, les subprimes et autres joyeusetés apocalyptiques…
Il a commencé en 1968 par une ode baba-cool qui faisait l’apologie des drogues douces…, quand on sait ça on a tout compris.
Pour mieux ne rien comprendre à tout cela…, sachez que James Bryan l’auteur frapadingue de Hellriders, a fait 6 films en 30 ans.
Un film sans doute admirable dans lequel les hippies prenaient le contrôle de la Californie par les urnes et imposaient l’usage de la marijuana.
Vont suivre deux films obscurs qui vont freiner un temps sa carrière mais il va revenir de plus belle au début des années ’80 avec Le Tueur de la Forêt (tout est dans le titre !), puis il va pèter carrément les fusibles en 1984 avec deux films réalisés d’un coup sec : Hellriders et Executioner 2, un sous-Halloween qui est la suite de rien du tout puisque aucun slasher movie ne s’appellait Executioner 1 !
Il avait juste mis “2” à la fin du titre parce que ça faisait cool.
Les autres, les figurants, n’ont pas fait carrière et c’est dommage vu leur nanardise à toute épreuve.
Pour les acteurs, c’est pas compliqué, il y en avait que deux, les autres étaient figurants : l’héroïne, appellée Claire (mais tout le monde s’en f…), interprétée par Tina Louise, une ex-playmate de Playboy redressée à coups d’Actor’s Studio qui eut son heure de gloire à la télé dans les séries Gilligan’s Island et Dallas…, et le héros, nommé le docteur parce qu’il est docteur dans le film mais dans la vraie vie tout le monde l’appellait Batman (alias Adam West, le légendaire Batman de la télé, le rôle avait déteint sur le personnage, visiblement, il souffrait très nettement du syndrome Johnny Weissmuller devenu frappadingue après Tarzan et qui passait ses soirées suspendu au lampadaire de son hôpital psychiatrique).
Sans doute ont-ils été recrutés sur place ou alors ils utilisaient des pseudonymes.
Dans la grande constellation du nanar, ce navet de 1984 est un peu comme une étoile filante, un truc joli et éphémère qu’on a plaisir à regarder quand on l’a sous les yeux mais qu’on a zappé de son esprit 5 minutes après.
C’est du nanar bling-bling et carpe diem, une sorte de film qu’aurait pu faire réaliser le magazine Nitro…, une vision biaisée sur l’univers des Customeux, des Hot-Rodder’s et des Biker’s, poussant sa logique commerciale jusqu’à l’extrême pointe du n’importe quoi…, un programme plein de bruit et de fureur qui va à fond la caisse pour tenter de faire oublier le vide et l’inanité profonde de son entreprise !
Tout en espérant engranger des pépètes…
De sorte que ces héros et leurs potes étaient présentés comme des sortes de Boy’s Band du bitume !
Vous l’aurez compris, ces clichés en forme de scénarios de borne d’arcade n’étaient que prétextes pour montrer un maximum de carrosseries rutilantes sous le soleil… avec des commentaires de djeun’s qui faisaient boum-boum, affirmant que tout le monde était beau et gentil et que les Bikeurs saouls et débiles c’était fini…, de même que les Hot-Rodder’s cinglés qui passaient leur temps a violer toutes les femmes qu’ils croisaient !
A l’inverse, Chromes&Flammes qui était présent dans quasi toutes les manifestations du style dans les années ’80, préférant rester dans le basique du genre, évitait de dévelloper une vision étriquée et fausse de ce monde, avec son triste cortège de stéréotypes et d’a priori sur les Hot-Rod’s, Custom’s et Chopper’s.
Chromes&Flammes a préféré jouer l’humour, avec partiellement l’image de gros barbus en cuir crasseux, maqués soit à des radasses édentées, soit à des clones de Pamela Anderson, chevauchant une Harley Davidson ou conduisant une vieille Ford pourrie des années trente équipée d’un bloc V8 volé dans un parking de Supermarché…, pétaradant fièrement l’un comme l’autre sur les routes sinueuses de la liberté, de l’alcoolisme et d’une mort précoce.
En cette suite, France-Custom s’est laissé aller dans la fantaisie avec des textes de plus en plus fous.
C’est d’ailleurs encore sur ce thème jouissif qu’a été développé www.ChromesFlammes.com et surtout www.GatsbyOnline.com avec des centaines, des milliers d’articles déjantés…
Neal H. Moritz, à l’origine de franchises aussi lucratives et décérébrées que Fast & Furious ou xXx, a voulu lui aussi, quelques années plus tard, en 2000, alors que Hellriders était oublié, que les magazines Custom franchouilles étaient moribonds…, relancer le genre en sortant un “Grand” film nommé : Torque, dont il a choisit de confier la mise en scène au jeune réalisateur de clips : Joseph Kahn pour un résultat propre à réjouir les fans de Michael Bay.
Ce film regroupait un ensemble de morceaux de bravoure assurément jouissifs pour qui avait su conserver l’enthousiasme d’un garçonnet de cinq ans !
Techniquement, il n’y avait pas grand chose à redire…, malgré un nombre de plans impressionnant et un montage frénétique, l’action restait toujours extrêmement fluide et lisible (contrairement à un tâcheron comme Uwe Boll qui ne parvient qu’à donner mal à la tête).
L’étalonnage était outré juste comme il fallait pour ce genre de film (contraste marqué, couleurs qui pètent), les cadrages étaient impeccables, y compris les plans tournés en hélico, bref c’était du boulot de professionnel.
En revanche, là où la forme prêtait le flanc à la critique et s’exposait aux quolibets, c’est quand elle semblait ne plus vivre que pour elle-même et fonçait alors droit dans le mur de l’auto-parodie.
Séquences tape-à-l’oeil et m’as-tu-vu qui frimaient jusqu’à l’absurde, effets choc appuyés à grand renfort de whooooosh sonores, esthétique incroyablement vulgos et clinquante : Joseph Kahn ne semblait poursuivre d’autre but que celui de la surenchère permanente dans le mauvais goût…, tels le générique à la mode tuning : avec les “crédits” qui se reflètent dans la carrosserie…, ou qui projettent une ombre sur le sol.
Sur la forme toujours, il a gratifié son film d’un nombre élevé de scènes où les CGI prenaient le relais des prises de vue live pour matérialiser des cascades et des mouvements de caméra irréalisables… et dont le côté volontairement “hénaurme” reste encore aujourd’hui l’objet de spéculations.
Sur le fond ensuite, Torque offrait une vision incroyablement fantasmée, tout comme celle que Nitro véhiculait : en gros, Barbie & Ken à moto ou en auto…, mais un Ken avec une barbe de trois jours et un blouson estampillé Carpe Diem… et une Barbie mécano en cuir…, un défilé d’éphèbes aux p’tits culs admirablement moulés dans des futals sans un grain de poussière dessus… et de biatches lascives et peu farouches qui mouillent dès qu’un moteur rugit.
C’est dans ces moments d’intense n’importe quoi que la nature outrageusement too much de Torque a atteint son paroxysme, quand il n’était même plus dans le comic-book mais carrément dans le cartoon…, avec des effets spéciaux digitaux étalés sur l’écran à la truelle numérique.
La tablette de chocolat pour les hommes et le piercing dans le nombril pour les femmes ont ainsi remplacé les bedaines arrondies par la bière des Bikers et Hot-Rodder’s 70’s.
La fin d’une époque… et l’arrivée de magazines léchés comme les tétons d’une pute, mais tous aussi creux et vénal qu’elle… et l’un que l’autre…
Les vrais héros n’avaient plus qu’à mourir, Jean-Lou Nory est parti dans une bouteille vide de Jack Daniels…, Tom Mc Mullen a suivi, tombant de haut… et, comme réglé sur du papier à musique, Boydd Coddington a tiré sa révérence au moment ou la crise financière sapait les fondements du rêve américain…
Des ploucs sédentaires en quelque sorte !
Quoique, comme leurs aînés, les Biker’s et Hot-Rodder’s de Torque raillent avec un mépris tranquille les automobilistes en berline 4 portes et les ploucs sédentaires…, ils ne travaillent jamais, vivent en permanence sur les routes mais restent néanmoins toujours propres et bien coiffés, employant le plus clair de leur temps à faire la moue sur leurs engins rutilants, en prenant des poses de real badass mothafucka, parce que le look pour eux, c’est un truc essentiel !
Tout fut mis en oeuvre pour nous démontrer à l’inverse de toute réalité…, à quel point les métrosexuels de Torque étaient sauvagement cools, totalement libres et rebelles, vivant d’essence et d’eau fraîche.
Exemple : les poubelles, c’est pour les ringards, alors dans Torque, bons ou méchants jettent leurs canettes de bière par terre et vont même parfois jusqu’à casser une bouteille sur le sol pour bien prouver à tout le monde qu’ils ont des attributs virils surdimensionnés.
Tout ce toutim en carton-pâte se parait également d’un cachet très néo-western, évidemment dû en grande partie à l’aridité des paysages californiens choisis comme cadre pour le film, mais également étayé par une foultitude de détails amusants à relever.
Torque, c’est aussi une fascination puérile pour la vitesse (mention spéciale à la réplique “J’préfère aller vite que d’passer inaperçu”…, ou au slogan “Life begins at 150 mph”)…, associé à une notion du danger honteusement minimisée.
Ainsi, on ne dit pas : “tu as jusqu’à 20h ce soir” mais : “tu as jusqu’au coucher du soleil”…
Dans Torque, les bastons sont dignes d’empoignades de saloon, les motos cabrent comme des chevaux et les méchants conduisent avec un flingue dans chaque main.
Dans Torque, on emprunte plus volontiers des chemins de terre que des routes bêtement goudronnées, parce que les chemins c’est plus sauvage… et qu’accessoirement ça permet aussi de soulever d’esthétiques nuages de poussière qui rendent bien à l’écran.
Une imagerie propre au grand Ouest et aux cow-boys, revisitée jusque dans le plan final qui voit nos héros mettre les gaz, desperados des temps modernes filant sur leur monture mécanique vers le Mexique…, au soleil couchant.
We’re poor lonesome bikers…
Nanar jusqu’au-boutiste, Torque s’employait ainsi à exploser les frontières du déjà-vu et y est parvenu au moins dans un domaine : celui du placement de produits, qui a culminé avec un étonnant duel sur fond d’affiches de sodas.
Outre celle du rappeur Ice Cube, je signale la présence dans ce pathétique navet, de Fredro Starr (ex-Onyx) et de la chanteuse de R&B Christina Milian, ainsi qu’une bande-son garnie d’une ribambelle de groupes branchouilles mais commerciaux pour servir de caution jeune et dans le coup… afin de cibler le public ado. Bienvenue dans l’univers du nanar bling-bling !
Pour ceux qui pensaient avoir tout vu en la matière depuis Black Ninja…, c’était irréel de vénalité…
Après : “Où est Charlie”, on vous proposait : “Où est Pepsi”…
Ciblant de toutes ses forces le jeune public avide de sensations fortes (et indirectement, la communauté des geeks qui aiment se gausser devant pareille daube), Torque a foncé droit dans le mur de l’échec.
Bel exemple de nanar décérébré qui fonçait à 1000 à l’heure et semblait ne jamais vouloir ralentir de peur de lasser son public potentiel, Torque carburait à ce mélange d’ineptie crasse et de cynisme décomplexé propre aux blockbusters les plus marketés, papillons éphémères visant moins le passage à la postérité que la rentabilité immédiate, offrant sur la forme un véritable feu d’artifice visuel et, sur le fond, le triste spectacle d’une stérilité auprès de laquelle le néant semble être une promesse de fécondité.
Monté avec un budget de 40 millions de dollars, le film n’en a en effet rapporté que 17 au box office américain !
Morale de l’histoire : à trop prendre les gens pour des idiots… on perd toute crédibilité et 23 millions de dollars !
Dans un entretien accordé à Mad Movies (N°244 de Septembre 2011), le réalisateur Joseph Kahn revenait sur l’échec commercial de Torque en ces termes : “J’aime mon film, je ne l’adore pas. Il est à 70% ce que je voulais qu’il soit, mais cette proportion est très frustrante pour un truc sur lequel vous avez passé 18 mois, même si vous comptez vivre jusqu’à 100 ans, ce qui est déjà très long. En tout cas, il est à 100% différent de ce que le studio désirait ! D’une manière générale, Torque était tellement autre par rapport à ce qu’on attend d’habitude d’une bande de ce type, qu’il a provoqué des réactions féroces. Mais la chose drôle, c’est qu’alors qu’il a été considéré comme un flop complet au moment de sa sortie, il fait maintenant l’objet d’un culte. Enfin, ce dernier est très étrange, car ce n’est pas un véritable culte : c’est moitié-moitié. Une moitié des gens pense que c’est si nul que ça en devient génial, et ils regardent ça comme “Plan 9 from Outer Space” d’Ed Wood. L’autre moitié trouve ça énorme parce que c’est une oeuvre subversive, bien plus futée qu’elle n’en a l’air. J’aime ces gens-ci, je n’aime pas les autres”. (rires)
J’ai donc décidé d’imaginer un scénario propre à www.ChromesFlammes.com et www.GatsbyOnline.com …
Tout commence sur une route ensoleillée et poussiéreuse du sud des États-Unis sur fond de musique Bontempi.
Lorenza, l’héroïne (une superbe brunette) parle à sa voiture en la priant de ne pas tomber en panne tout de suite…, quand soudain apparaît sur la route un travesti poursuivi par une bande de Hot-Rodder’s sans Hot-Rod’s.
Lorenza, l’héroïne se plante dans le fossé (rempli de crocodiles et d’affreuses bestioles) pour l’éviter et vole au secours de la pauvre victime.
Mal lui en prend, le travesti est en fait un Hot-Rodder transsexuel qui sort son engin gigantesque et menace l’héroïne d’éjaculer dans ses cheveux, alors qu’elle sort justement de chez son coiffeur préféré mais coûteux.
Elle est aussitôt rejointe par la bande de Hot-Rodder’s (toujours à pieds) qui décident de la violer, comme c’est l’usage dans les nanars.
C’était un piège, elle ne l’a pas vu venir.
On passe de la musique Bontempi au Hard Rock de base en fond sonore et on détaille les crétins en revue : “Salut ! Regarde, nous on est des Hot-Rodder’s, ça te dirait d’être notre copine sexuelle ?”…
La voilà introduite (c’est un double sens) auprès des Hot-Rodder’s et nous avec : une joyeuse bande d’affreux pas beaux et, qui plus est, notoirement incompétents comme acteurs, ce qui ne gâche rien.
La bande a un chef : c’est Philou.
La bande a aussi un curé, un barbu grimaçant qui a un moignon à la place de la main droite : Prof…
En fait de moignon, il a juste la main enserrée dans une bande Velpeau barbouillée de ketchup.
L’origine de son handicap ne sera d’ailleurs jamais révélée au cours du film !
La bande a des femmes qui sont en quantité variable au cours du film.
On en compte 5 au début et plus qu’une seule à la fin, une rousse sadique surnommée Pécan qui se délecte de la violence en poussant des injonctions du genre : “ouais ! vas-y ! pète-lui les couilles !”.
Les autres filles, comme d’ailleurs la plupart des acteurs, y compris les seconds rôles importants comme le regretté Orang-outan, disparaissent mystérieusement en cours de route.
Je me dis que ce serait bien de mettre un femme à poil quelque part, donc voilà…, il y en a une.
Parmi les femmes, il y en a une complètement nue et parfaitement muette que le groupe trimballe en side-car.
Elle apparait dans 3 scènes avant de disparaitre comme les autres sans qu’on sache pourquoi… et quand elle est là on ne sait pas pourquoi non plus.
Quand elle n’est pas dans son habitacle, elle reste à l’écart, attachée en laisse dans un coin.
Ami(e)s de la poésie, bonjour !
La bande des Hot-Rodder’s c’est aussi des seconds couteaux pas piqués des hannetons qui passent leur temps à ne pas répondre aux textes de Quelqu’un (le grand chef) sur le forum…, préférant embêter le bon peuple et accessoirement à s’envoyer des coups de lattes dans l’entrejambe voire à se lancer des défis débiles du genre s’arracher les croûtes de leurs cicatrices ou bien se brûler volontairement l’avant-bras sur un pot d’échappement.
Comme je n’ai pas pensé à rajouter une clause “seins nus” en tout petit dans son contrat, elle refuse de montrer autre chose que ses genoux.
Mais je reviens à mon héroïne que j’ai lâchement abandonnée en plein viol.
C’est embêtant.
Pour éviter un procès qui doublerait le prix du film, j’utilise donc un subterfuge avec l’intervention d’une bande de motards très réduite (ils sont deux !), une grande brune surnommée Anamary et un spécialiste des explosifs surnommé Bounny qu’un inconnu (qui le demeurera) va trainer derrière une moto à la fin du film (un grand classique du western, qu’il soit mécanique ou chevalin).
A partir de là, on voit ce que va être le film : l’affrontement entre deux bikers qui vont se prendre une pâtée… et une centaine de Hot-Rodder’s déjantés !
C’est ça qu’est bien, on est dans un nanar en roue libre, totalement imprévisible !
Je vais ensuite démontrer que je suis le roi de la transition en passant d’une scène de meurtre sur fond de Hard Rock à une scène de jogging sur fond de Country Music.
Tout est déjà parti en sucette dès le premier quart d’heure, mais ce n’est pas fini, loin de là.
Intermittent du spectacle comme les autres, Bounny disparaît dans les scènes clés et réapparaît au moment où on s’y attend le moins : au saloon, avec trois serveuses bien roulées qui vont “servir”.
Tout ce petit monde est filmé sur de la Country Music pour bien que l’on comprenne que ce sont des gens sans histoire, par opposition aux méchants Hard Rock et aux personnages neutres plus “clavier Bontempi dans l’âme”.
D’ailleurs, le jeu des musiques “signifiantes” va vite se dérégler comme le reste.
Quand les méchants Hard Rock vont entrer dans le village Country dans lequel s’est installé l’héroïne Bontempi, le musicien de service ne va plus savoir sur quel pied danser et va jouer n’importe quoi : de la baston sur de la Country, du Shérif Bontempi ou encore du garagiste Hard Rock.
En attendant, c’est calme et comme le dit le docteur du bled : “Vivre dans ce village c’est comme attendre qu’un patient meure !” (je ne lui ai pas fait dire !).
Transition brutale dès la scène suivante avec quelques Hot-Rodder’s born to be wild qui exhibent leurs engins… et croisent la route d’un couple de touristes venus visiter le village (mais qu’est ce qu’il peut y avoir à visiter dans ce trou ? le saloon ? le garage ?).
Alors, pour passer le temps, l’équipe du forum fait des gags à la Benny Hill du style : on fait croire au garagiste que sa fiancée est derrière le rideau de la douche et alors il va la peloter sauf que, évidemment, c’est pas elle mais une serveuse du saloon, alors la fiancée arrive au même moment et là, qu’est-ce qu’on rigole, les amis !
A la vision des méchants, la touriste s’affole et dit à son mari : “Oh ! mon dieu, il vont nous violer !”… et de fait, ils vont se faire violer.
Oui, pas que la femme qui est juste violée.
Puis les touristes vont se faire tuer, la ,femme avec un canif et l’homme à coup de capot de voiture, le nez dans le moteur, dans une scène forcément grandiose de par son principe même.
Mais curieusement, entre le moment où les touristes croisent les Hot-Rodder’s et le moment où ils vont mourir, il y a une scène intercalée qui se déroule dans le saloon du village et dans laquelle ces mêmes touristes apparaissent.
Il la prie de dégager du village et c’est exactement ce qu’elle ne va pas du tout faire puisqu’on va la retrouver le lendemain dans la maison du Shérif en train de prendre le petit dej’, copains comme cochons.
Retour au village en attendant la mort, donc, d’abord pour une scène entre le Shérif et l’héroïne fraîchement débarquée : elle prévient le Shérif de l’arrivée imminente de méchants bikers, mais lui refuse de l’entendre sous prétexte qu’elle est brune.
A partir de là, j’improviserais, c’est à la louche, du foirage XXL, du délire.
Après, ce sera l’arrivée d’une bande de Hell’s Angel’s dans le village.
Ils vont décider de terroriser tout le monde en se foutant la peignée entre eux puis en pratiquant le viol à la mode nanarde dans le saloon.
Les corsages des serveuses vont pèter dans tous les sens, ce sera un vrai massacre.
Le Shérif brillera par sa non-présence dans cette scène cruciale et ce sera donc moi le justicier anonyme, toujours au pas de course, la foulée légère, la démarche svelte, un peu à la Batman mais sans le costume qui prendra le chef à part dans un coin et lui filera des coups de tatane dans le ventre en lui demandant si “ça fait mal” et il répondra “oui” !
Scène suivante : le meurtre tant attendu des touristes déjà décrit plus haut qui sera enchaîné brillamment (comme d’habitude) avec la séquence-émotion-sur-fond-de-piano.
Du coup les Hell’s Angel’s capituleront, de toutes façons plus aucune des femelles survivantes n’aura de soutif, ça ne vaudra plus la peine de rester donc ils s’en iront dans un nuage de poussière.
La suite, j’abrège, mais ça ne faiblira pas, loin s’en faut.
Le Shérif viendra alors en remettre une couche, et son identité sera révélée… : Raf !
Piqués au vif, les Hell’s Angel’s décideront de réinvestir le village.
Ils vont débarquer en masse et enfermeront tout le monde dans la prison du Shérif, non sans avoir pété deux ou trois corsages pour le fun.
Tout en même temps dans le désordre et l’incohérence !
Après ce sera le bouquet final.
Tous les Hell’s Angel’s vont se faire tuer d’une manière plus ou moins grotesque.
Par exemple d’une balle dans le poumon tiré à partir d’un flingue dirigé en l’air ou bien à l’intérieur d’une voiture en prenant bien soin d’ouvrir la portière, de descendre face à la caméra puis de s’écrouler dans un râle.
Ensuite tout le monde dira au revoir à tout le monde !
Au moins on pourra dire que ce nanar tient ses promesses jusqu’au bout.
Plan de l’héroïne qui taille la route sur un air de Bontempi et générique final.
Ce sera largement à la hauteur du reste, c’est-à-dire piteux jusqu’au risible.
Je ne vous lâcherai pas sans avoir dit un mot de la réalisation et de la technique en général.
Il ne sera pas une scène qui ne possède son erreur de continuité, son plan foireux, son détail qui fait mouche.
Ce sera terrible.
On pourra d’ailleurs s’amuser à recenser ces erreurs entre amis et y rejouer plusieurs fois tant elles seront nombreuses.
Un exemple : Les erreurs de cadre et les trucs parasites seront légions : micro du percheman et pare-soleil apparent en haut de l’image, pare-chocs de la voiture qui sert à suivre les motards pour les filmer en bas de l’image, etc.
Effet garanti.
Le plus beau dans le genre sera mon apparition Hitchcockienne prétendument involontaire : En pleine scène de panique, bord-cadre, on me verra distinctement surveiller le bon déroulement de la scène en me curant le nez…
Le générique de fin montrera les accidents de jeu des acteurs, tous conservés et pour cause : des figurantes qui se marrent en plein viol ou qui ont peur de la détonation de leur pistolet chargé à blanc… ainsi que des bikers qui ont quelque peu, du mal à réprimer leurs fous rires.
Les dons en espèces sont bienvenus !
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