Maserati A6GCS 1953 Spyder Recreation 2010 / 225.500$
Estimation : $175,000. Vendue 225.500$ le dimanche 24/9/20022. Cette reconstitution de la Maserati A6GCS Spyder de 1953, lauréate des Mille Miglia, a obtenu une certification USA de 1964. Une ré-immatriculation hors USA n’est pas garantie.
Cette voiture comprend de nombreuses caractéristiques correctes telles que des jauges à face bleue, un allumage “Nail Key”, des phares Marchal et des roues en fil Borrani à verrouillage central montées en pneus de course Dunlop d’époque. Le moteur est un six cylindres en ligne Maserati de 3.500cc alimenté par un trio de carburateurs Weber 40DCOE double corps.
La période d’après-guerre avait été euphorisante pour Maserati. Leurs modèles six cylindres en ligne de 1,5 et 2,0 litres produisaient des performances éclatantes, se vendaient bien, mais avaient besoin de plus de puissance pour défier les autres grandes marques italiennes. L’A6GCS, créée pour cela, utilisait une version mise à jour de la Maserati 2,0 litres développée par Gioacchino Colombo qui avait également conçu le premier V-12 Ferrari.
Le nouveau groupe motopropulseur Maserati comportait un bloc en fonte d’aluminium équipé de chemises de cylindres en fonte pour pistons en aluminium et de deux arbres à cames en tête avec double allumage. Cette architecture à course courte, avec sept roulements principaux et un vilebrequin nitruré, produisait une puissance étonnante de 170 chevaux dans la mélodie “Mille Miglia”.
L’A6GCS a fait sensation pour Maserati lors de son lancement, culminant avec une victoire de classe aux Mille Miglia en 1953. Au total, seulement 52 exemplaires ont été construits entre 1953 et 1955. – A6 : le nom de la série : Alfieri, 6 cylindres – G : Ghisa, pour le bloc en fonte – C : Corsa, pour course – M : Monoposto, pour monoplace.
Portant une carrosserie entièrement en aluminium qui aurait été fabriquée à la main par le regretté Victory Yordy de Metal Works à Dewart, USA, en Pennsylvanie, cette reconstitution de l’A6GCS/52 Spyder présentée ici est presque impossible à distinguer de l’une des 52 originales. On dit qu’elle a débuté sa vie comme une Maserati 3500 de 1964 qui, malheureusement, a été endommagée au-delà de toute réparation possible dans un incendie.
Elle a été développée à partir d’une carrosserie moulée en polyester à partir d’un véritable A6GCS. Les proportions qui en résultent sont donc de belles copies de celles des emblématiques spyders conçus par la Carrozzeria Fantuzzi. La puissance non dévoilée qui serait d’environ 200 chevaux, est assurée par un moteur six cylindres en ligne Maserati à double arbre à cames en tête alimenté par un trio de carburateurs Weber 40DCOE à double corps.
Cette puissance est transmise aux roues par une boîte de vitesses ZF à cinq vitesses et arrêtée par les freins à disque Wilwood aux quatre coins. Des jauges correctes de tachymètre, d’eau et d’huile à face bleue ont été achetées pour la construction, tout comme des roues à fil Borrani de 16 pouces à lacet central avec des pneus Dunlop Racing pour compléter l’apparence correcte de l’époque.
Cette A6GCS “récréative” est donc prête à transporter son prochain conservateur émérite à l’apogée de courses fictives sur routes planes et dégagées, gardant en tête que les sagas se cachent pour mourir… Pour la plupart des êtres humains “normaux”, ce type d’automobile “inutile” symbolise le déclin d’une époque iconique. Pourtant, malgré son apparence de barquette sportive sur roues servant uniquement de divertissement par très beau temps ensoleillé, cet Xième opus de la saga Maserati a marqué une nouvelle étape dans la saga des automobiles italiennes.
Pour la première fois dans la série, et ça a été trop peu remarqué pour qu’on doive le souligner, l’A6GCS dans sa sempiternelle lutte contre Ferrari a développé sa cause propre. Ferrari et Maserati avaient la fâcheuse tendance de toujours mettre “l’autre” face au public en tant qu’ ennemi à vaincre afin de rétablir le bien ou le mal selon les humeurs du temps qui passe ! Maserati a décidé de révolutionner la façon de mettre en scène un conflit autrement que par le manichéisme ambiant et quasi-permanent avec une barquette de course pour toutes les routes. Fi du confort et de tout aspect pratique.
Reprenant l’histoire à reculons et je préviens, il y aura du spoil dans le reste de cet article à compter de maintenant ( Spoil est un Anglicisme). C’est le fait de dévoiler à l’avance ou divulguer prématurément un élément clé de l’intrigue d’une œuvre de fiction. Le spoil est rarement apprécié)… Derrière ce conflit intime, se joue un drame plus grand encore : l’envie soudaine d’en arrêter là et d’aller jouer à attrape la baballe si tu peux, avec mon Cocker Blacky…
A l’inverse des journaleux-pigistes-besogneux de parfaire car payés à la ligne, cet article prend soin de bien poser le contexte, les enjeux et les personnages. Certains plus doués que d’autres parviennent à tapoter une sorte de twist scénaristique efficace dans la mesure où ils s’efforcent de dresser un portrait manichéen des créateurs de l’engin abordé, prétendant qu’ils se battaient pour dominer le monde de la course automobile, alors qu’en réalité c’est parce que payés à la ligne, au plus il y en a au plus de beurre pourront-ils mettre dans leurs épinards !
C’est la lutte pour assurer la liberté de chacun au sens libertaire du terme. Le conflit se limite toutefois à traiter des thématiques scripturales déjà abordées depuis le naufrage de la presse “papier”. Les méchants veulent régner en maître et les gentils incarnés par moi-même sont là pour les en empêcher. Depuis des lustres la presse automobile recycle sans arrêt ses plus vieilles histoires en renouvelant seulement la couverture.
Mais depuis le Covid et maintenant les opérations spéciales en Ukraine, une nouvelle profondeur moralement abyssale à toute logique et bon-sens justifiant les actes de chacune des factions amènent les bonnards à se battre pour survivre pour la même cause que les assassins… Dans ce climax, sincèrement, qu’est-ce que la piétaille, les besogneux, les trou-ducs et les connards en ont à foutre d’acheter une fausse Maserati A6GCS voire même de savoir qui donc va l’acheter ! Pour quoi en faire ?
Le symbole est frappant car c’est comme si l’ancien monde des belles automobiles confessait sa propre défaite au nouveau monde peuplé de conducteur sans permis de Citroën Ami ! En effet, le développement des événements se veut manichéen, avec un objectif, un ennemi méchant et cruel (Russe) et une jeune fille en détresse (Ukrainienne) à sauver. En bref, un schéma narratif totalement flou, appuyé par des personnages se prétendant historiques avec qui on ne parle pas !
Nous en sommes à admirer des gloires du passé reconstruites, ce qui démontre une absence de progrès dans un monde qui se répète à l’infini comme l’expérience d’une fin en soi… L’ordre dépassant le manichéisme ne peut que précipiter la fin d’une époque qui ne prend sens que dans une anarchie joyeuse et oublieuse d’elle-même. Je suis surement un ovni dans le monde de la presse automobile numérique, mon œuvre incomprise (de la première partie de la saga jusqu’à l’opus final encore à écrire) suit un développement narratif ambitieux au long cours, en poussant toute logique aussi loin que possible…
4 commentaires
Vous venez de souligner tout l’intérêt de ces automobiles, authentiques ou pas : elles sont des créations de l’homme. A ce titre, elles nous racontent donc une partie de l’histoire de leurs créateurs (et de ce qu’ils veulent raconter), mais aussi une partie de notre propre histoire. Elles parlent et nous parlons. Y aura-t-il encore dans 40 ans des individus pour faire des articles sur des Citroën ami stickers chromes et flammes retrouvées dans des containers, et pour en parler en tant qu’objet symbole d’une planification où le pétrole perd sa place et où on apprend à l’individu à n’aimer que le nécessaire pour se déplacer ? Le robot rédacteur d’articles aura-t-il encore le droit d’écrire sans la censure d’un robot commissaire ?
Je n’en sais fichtre rien, mon cas est unique et atypique car j’ai possédé souvent les bagnoles dont je cause en tapotages déjantés, c’est forcément plus complet qu’une prise en main d’essai-presse ou le “testeur” n’ose rien en dire de vrai car il ne sera alors pas réinvité et le magazine ne recevra pas de pub’s… Cest un peu comme l’ancienne épouse de François Hollande qui explique vrai les conneries Ukrainoises de Zeeeeeeelinsky et qui doit pitoyablement s’amender par le “politiquement-correct” d’usage ! Pathétiquement pitoyable ! La presse est faussement libre car subventionnée et aux mains de milliardaires qui s’en servent… Les journaleux sont leurs soldatesque-plouquesque “aux ordres” pour garder leur pitance… Ils sont déjà remplacés peu à peu par des logiciels robots. De toutes façons la presse papier c’est mort et les trucs autos en TV c’est cul-cul-minable…
Admirer les gloires du passé est-il le synonyme d’une absence de progrès, ou, comme vous le soulignez régulièrement dans vos excellentes colonnes (existe-t-il un mot plus approprié aujourd’hui où la presse écrite n’est plus ?), est-ce tout simplement rassurant, car le passé, ou ce qu’on s’en raconte, est connu, fini, et ne changera pas, contrairement à l’avenir forcément incertain ? Ca et la magnification du passé, où tout était bien, temps bénis, humanité bienveillante et héroïque…
Achetez un bien aujourd’hui, demain il fera partie de votre passé… Même une seconde après c’est le passé… C’est plus compliqué encore alors que l’achat dure un certain temps, en ce compris la rédaction et la signature du chèque… TOUT est d’avant le moment présent même le futur imaginé a l’instant… Complication donc de se situer dans le temps qui passe… Dans ce tourbillon qui nous entraine forcément que tout passé rassure comme une base, même si c’est du sable mouvant… Dans notre folie, peut-on admirer une création située dans l’avenir qui n’existe qu’en imaginaire donc qui est de facto dans le passé du temps qui s’écoule ? Pour ne pas sombrer, de fait, on sombre quand-même dans le passé immédiat, qu’on étire jusqu’à un point que nous n’avons même pas nécessairement vécu ! Avez-vous vu en vrai une Bugatti “Tank” ? Sans doute pas ! Pourquoi dès-lors s’y intéresser jusqu’au point d’en vouloir posséder une ? Et pour en apprendre qu’est-ce qui permet de croire à mon écriture plutôt qu’à d’autres ? Rien ! Qui et quoi vous spermet de magnifier un passé inconnu, connu par procuration d’évangiles selon XXX qui s’articulent sur des croyances et des “on dit” ? Rien… Pouvez-vous savoir en en tombant amoureux et/ou ivre d’envies copulatoires si la belle de vos rêves érotiques n’est pas transsexuelle ??? Faut-il effeuiller la belle jusqu’à découvrir la différence entre vos illusions et la réalité ? Et qu’est-ce que ça change si ce n’est que le moyen de jouissance sera autre ? Pareil en tout tant que vous n’aurez pas gouté de macaronis à la cassonade, vous ne saurez pas si c’est mieux ou pas mieux voire moins bien qu’avec du fromage où du Royal-Jelly… L’autre soir (donc c’est du passé) j’ai choqué je ne sais plus qui dans une discussion ou l’énergumène s’interrogeait sur le pourquoi le peuple allemand avait suivi Hitler, j’ai scié l’assistance en rétorquant que nous suivions Macron pour un pays (l’Ukraine) dont on n’a strictement rien à foutre (et inversement) qui n’est ni OTAN, ni Europe, ni démocratique ni inventif… jusqu’à nous précipiter dans les emmerdes et la pauvreté… De tous temps ce fut pareillement pire… Dans ce bouillon la Bugatti “Tank”, la Maserati A6GCS et autres bagnoles du passé, on n’en a rien à foutre, réellement, mais ça occupe les neurones d’en causer… D’ailleurs, à ce propos, je peine à écrire un article sur une autre des bagnoles de la vente de Gene Ponder, je fatigue… Les Hot-Rods c’est plus marrant, dingue, ludique, ce sont d’ailleurs des voitures du passé recréées dans un présent élastique…
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