1967 Citroën DS21 Chapron Décapotable
En octobre 1955, la Citroën DS capte l’imagination du monde de l’automobile. Son style raffiné mais avant-gardiste est l’œuvre de Flaminio Bertoni. La DS comporte diverses technologies de pointe, en particulier, sa suspension hydropneumatique autonivelante permettant une excellente tenue de route sans sacrifier la qualité de conduite. Bien que la puissance du moteur quatre cylindres en ligne était modeste, la transmission disponible était nouvelle : une boîte de Vitesses Hydraulique semi-automatique quatre vitesses comportant un contrôleur actionnant hydrauliquement et automatiquement l’embrayage lorsque le conducteur actionnait un levier derrière le volant pour changer de vitesse.
La version cabriolet de la DS a été construite pour la première fois en 1958 par le carrossier Maître-artisan de Levallois-Perret (Paris) Henri Chapron, qui a ensuite conclu un accord avec Citroën pour produire des cabriolets à deux portes. La réalité vraie et authentique est que la DS 21 cabriolet est une création de Chapron. Le premier cabriolet a été présenté par Chapron lors du Salon de Paris en 1958 dans une version marron clair métallisé assez ostentatoire et bourrée de chromes. Heureusement la seconde version sortie en 1960 sera plus épurée, présentant des ailes arrières embouties en une seule pièce et des portières allongées. Ces changement vont améliorer efficacement l’impression de classe que dégage ce cabriolet.
De son côté Citroën a simultanément présenté une voiture quasiment identique. Très intelligent sur le coup, Chapron va sauver son entreprise en signant un accord avec le constructeur français. Il n’y avait de la place que pour une seule DS cabriolet ! Ces voitures ont été construites sur un cadre renforcé et les caractéristiques uniques de la carrosserie comprenaient des portes plus longues faites à la main, une section arrière en acier redessinée et un couvercle de coffre en fibre de verre. Moins de 1.400 cabriolets autorisés par l’usine auraient été construits de 1960 à 1971 (avec seulement 82 exemplaires qui auraient été produits en 1967 l’année de fabrication de la voiture de cet article). Ces voitures étaient vendues par l’intermédiaire des concessionnaires Citroën.
Au total, moins de 1.400 cabriolets d’usine auraient été construits, dont moins de 500 seraient des variantes DS 21, ce qui les rend rares lorsqu’ils sont neufs et recherchés (avec impatience) aujourd’hui. La DS 21 décapotable d’usine de 1967 de cet article, comme le confirme un certificat d’authentification Citroën, serait l’une des moins de 82 exemplaires produites pour l’année 1967. Le moteur quatre cylindres en ligne de 2,175cc est associé à une transmission semi-automatique à quatre vitesses. Extrêmement bien documenté, ce cabriolet DS 21 constitue un morceau rare et convaincant de l’histoire de l’automobile associé à l’innovation d’époque et au design stellaire.
Cette Citroën DS21 décapotable de 1967 est l’une des 82 exemplaires qui auraient été construites en 1967 en partenariat avec le carrossier Henri Chapron. L’extérieur est fini en vert foncé sur un intérieur noir et gris. La voiture a été abandonnée dans un parking souterrain du centre Embarcadero à San Francisco, en Californie, suite à la disparition du propriétaire en avril 1983. Le propriétaire n’a jamais été retrouvé, les faits sont demeurés inexpliqués. Après quelques années la voiture a été “libérée”, proposée en enchères dans une vente d’Etat avec Privilège telle que prévue dans ces cas par la Justice Américaine. Vendue à un habitant de San Francisco elle y a été immatriculée. La voiture a été rapidement revendue en Californie en 1986.
En 2013, la Citroën DS21 décapotable Chapron se trouve de l’autre coté des USA à Manhattan/New York mais stockée systématiquement pendant les périodes d’hivers de 2013 à 2017, chez Dave Burnham’s Citroën Repair and Restoration près d’Albany, New York. Celui-ci a finalement acquis la voiture fin 2017 et a réalisé entre mars et juin 2018 une inspection et un service “total” dans son atelier, totalisant environ 10.000 US$ de frais. La Citroën a ensuite retraversé tous les USA de la côte Est à la côte Ouest pour être exposée au Concours d’élégance de Pebble Beach, en Californie ou elle a été vendue à un habitant de Seattle, dans l’État de Washington avec son certificat “Henri Chapron Carrossier” et des dossiers de service annuels datant de 2018 à 1999.
Egalement des outils d’usine, un guide du propriétaire, et des copies de coupures de journaux de 1983 concernant la disparition du propriétaire. Toutes les DS21 sont équipés d’un système hydropneumatique qui alimente les systèmes de direction et de freinage, mais il a été converti pour accepter le fluide d’huile minérale LHM en juillet 2000 chez Central Coast Citroën à Santa Cruz, en Californie. Le système est également utilisé pour la suspension à nivellement automatique, qui présente une garde au sol variable. Les roues en acier portent des enjoliveurs Pallas chromés et sont montées avec des pneus Michelin qui affichent les codes de 2015.
Les sièges avant et arrière auraient été retapissés en cuir noir par un des anciens propriétaires qui a remplacé la moquette gris clair. Le volant à un rayon se trouve devant un levier de vitesses à colonne et un tableau de bord en acier vert avec un cache-soleil supérieur noir. Cette espèce de batracien semble toujours aussi bizarroïde en 2022 qu’en 1967 et d’ailleurs aucune autre auto ne lui a ressemblé depuis. Si la DS berline surprend encore de nos jours, que dire de la version cabriolet avec son air de canot échoué sur le bitume ? Si elle peut ne pas séduire la majorité, j’avoue personnellement qu’une fois la capote rabattue, la DS Chapron possède un certain charme incontestable. Installé derrière le grand volant à jante unique, on sent que la magie opère.
Déjà le cuir accueillant des sièges (mais de piètre facture et finition) offre un sentiment de confort pépère total et un coup d’œil sur le tableau de bord aux instruments disparates signés Jaeger, aux manettes et leviers de tous genres en passant par l’original frein “champignon” surnommé également “téton de Vénus”, qui remplace la traditionnelle pédale de frein, fait direct sentir qu’on ne va pas s’ennuyer au volant de cette auto atypique. Il faut faire partie de la secte des adeptes du Double Chevron pour mettre l’engin en marche : contact sur le tableau de bord à gauche et action du petit levier de vitesse derrière le volant et la centaine de vieux chevaux mollassons s’ébrouent avec discrétion. Ensuite, il faut déverrouiller le frein à pieds qui immobilise l’auto et surtout, attendre que l’hydraulique “remonte” la caisse.
Enfin, on peut s’élancer sur un filet de gaz, tout en douceur. Pour passer les vitesses, il suffit de couper les gaz et de pousser le levier vers la droite. La boite hydraulique semi-automatique réagit calmement et avec onctuosité pour propulser le canot à roues vers le prochain virage. Une caresse du bout du mocassin sur le “téton” ralenti l’engin. Facile à tapoter sur le clavier de l’ordinateur mais conduire cette décapotable n’est cependant pas si simple. Dans les courbes la DS21 Chapron tient le pavé malgré un léger sous-virage. Sa suspension légendaire avale trous et bosses avec une déconcertante facilité mais une légère impression parfois dérangeante de “flotter” dans l’espace ternit un peu l’expérience.
Ni roadster British, ni tape à l’œil transalpin, ni noble et rigide teutonne, et encore moins fantasque américaine rugissante, la Citroën DS 21 décapotable Chapron est-elle bien une auto ? On dirait plutôt un canot avec lequel il faut ramer, mais son charme pépère opère sur les vieilles rombières dont les seins aussi flasques que les suspensions de la déesse remontent comme hydrauliquement automatisés… C’est une notion de plaisir “à l’ancienne” qui se perd, mais perdure à son volant. Le “téton” ne fait rien à l’affaire…
Phillips a été vu pour la dernière fois à son domicile de San Francisco, en Californie, le 16 avril 1983. On n’a plus jamais entendu parler de lui. Phillips a disparu avec son cabriolet Citroën de 1967 en parfait état, c’est un véhicule rare qui valait douze à seize mille dollars. La Citroën a refait surface en juillet 1985, elle avait été abandonnée dans le parking souterrain d’un gratte-ciel de bureaux à San Francisco et avait accumulé 4.000 $ en frais de stationnement au cours des huit mois suivant la disparition de Phillips avant que les propriétaires du garage de stationnement ne le vendent à l’un de leurs employés pour 200 $. Ce nouveau propriétaire a déclaré que lorsqu’il avait ouvert le coffre de la voiture, il avait trouvé de l’équipement de baseball et le portefeuille de Phillips avec un attaché-case contenant 10.000 dollars…
Un détective privé engagé par la famille de Phillips a demandé au nouveau propriétaire de rendre l’argent et de le laisser prendre la voiture pour qu’elle soit analysée à la recherche d’indices dans la disparition de Phillips, mais le nouveau propriétaire a refusé. Finalement, l’avocat de la famille a obtenu une ordonnance du tribunal ordonnant au nouveau propriétaire de remettre la voiture mais pas les 10.000 dollars trouvés donc non-volés ce qui selon les lois en Californie appartient au découvreur ! Au moment de sa disparition, Phillips travaillait comme importateur de textiles asiatiques. Le détective privé qui a enquêté sur son cas a examiné la possibilité que des drogues soient impliquées dans son cas, mais cette théorie n’a abouti à rien. La disparition de Phillips n’est toujours pas résolue.
Département de police de San Francisco : 415-553-0123 et 415-558-5508
Source Information : Bureau du procureur général de Californie : Rob Bonta Attorney General
:::
2 commentaires
Excellent début pour un polar mon cher Gatsby ! La voiture, l’argent, le mystère…
Le mystère reste irrésolu… C’est quelque part angoissant qu’une Déesse survive là où un millionnaire d’époque disparait, le tout narré dans un site-web Franchouille…
Commentaires désactivés.