Bugatti 57G“Tank” 1936 Recréation“Loisirs” / 159.500$
Estimation : $160.000/$200.000… Elle a été vendue 159.500$ le dimanche 24/9/20022. Carrosserie en aluminium formée à la main sur un châssis Copycats/Proteus C-Type. Inspirée par la légendaire Bugatti 57G “Tank”, gagnante du Grand Prix de France 1936 et des 24 Heures du Mans 1937. Une ré-immatriculation hors USA n’est pas garantie.
Moteur Jaguar six cylindres à DACT avec tête C-Type et deux carburateurs SU. Transmission manuelle quatre vitesses. Freins à disque aux quatre roues. Pneus Dunlop Racing sur jantes “fil” chromées Borrani.
Le terme “Récréation-loisirs” créé par RM-Sotheby’s pour cerner des fausses gloires du passé, telles qu’une grande partie de la Collection Gene Ponder, afin de mettre un nom décent sur des répliques automobiles mieux fabriquées (en aluminium) que les copies en polyester, sont un bonheur pour ceux qui n’en ont strictement “rien-à-foutre” de ce que pensent les beaufs qui n’ont pas les moyens ni d’acheter une “vraie” ni même une “fausse”… C’est par pur plaisir personnel, quoique parfois c’est enivrant d’entendre les commentaires des “ceusses” qui confondent une balle de golf avec une boule de glace vanille !
Pour certains autres, respectueux des normes, soucieux des “qu’en-dira-t-on”, politiquement-correct devant toute forme d’autorité officielle, dévots des boulons d’origine, généralement délateurs de tous faits les dérangeant aux autorités fiscales et policières, une réplique est pire qu’une absurdité, voire un cancer, alors que pour d’autres c’est un moyen de flatter leur égo ou simplement une façon d’accéder à une ligne légendaire pour une fraction du prix de l’original, quoique cette fraction représente beaucoup (trop) d’argent.
Le monde des Répliques incluant les Récréations-loisirs, c’est un marché consumériste très large qui englobe les “continuations” de production de voitures de légende sous licence (Seven, Cobra), les oubliées sous le lit ou enterrées dans le jardin (Shelby Cobra Continuation) aux créations artisanales les plus douteuses comme les défuntes Scobra sur châssis VW, en passant par de véritables contrefaçons destinées à escroquer des acheteurs crédules (Favre GTO) jusqu’aux évocations “lumineuses” (Excalibur, Clénet, Auburn, Zimmer) etc, etc… ambiguïté étant est de faire passer une voiture pour ce qu’elle n’est pas…
Il n’y a rien à redire tant que l’honnêteté à géométrie variable laisse croire aux âmes pures (ou pas assez informées) qu’elles ont croisé un mythe plutôt qu’une simple copie. Il n’est pas rare que même dans un rassemblement de Porschistes, personne ne se rend compte qu’une 356 en plastique est une réplique, beaucoup s’extasiant sur la qualité générale . Démarche douteuse que de laisser croire à des personnes trop peu expertes qu’elles ont croisé un mythe plutôt qu’une copie moulée dans le même plastique que leur baignoire…
Si le monde de la réplique existe, c’et qu’il existe (ou a existé) une ribambelle de constructeurs, artisans, spécialistes, qui ont permis de rouler dans des engins au look légendaire et mythique pour bien moins cher. Des répliques sans grande prétention hormis celle de permettre à ceux qui s’installeront derrière leurs volants, de faire “comme si”. Car un kit, c’est plus ou moins fidèle aux lignes originelles en y rajoutant un peu de modernité technique et de savoir-faire. Ainsi, chacun décline son fantasme : carrosserie, châssis, habillage intérieur, trains roulants, avec ou sans moteur, idem pour la boite…
Pour la carte grise, depuis quelques années, c’est plus compliqué, d’autant que dans la Communauté Européenne, une réplique c’est une contrefaçon ! Et ça se corse quand on cherche VRAIMENT à faire passer des vessies pour des lanternes. Comme dans le monde des oeuvres d’arts, des tableaux de Maitres, on peut ne plus parler de répliques, mais de faux, d’escroqueries et de contrefaçons réalisées par des faussaires spécialisés et destinées à duper les acheteurs. De fausses Bugatti, Mercedes SSK ou Porsche 911 2.7 Carrera RS se sont ainsi retrouvées à la vente chez les plus grandes maisons d’enchères.
Chuttttt… J’en ai beaucoup écrit, je n’en dirais pas plus, allez relire… Dans ce monde, on ne va pas en justice, on dédommage en toute discrétion… Quoique Sotheby’s agit avec finesse en indiquant que c’est une voiture récréative qui ne sera vraisemblablement pas immatriculable en Europe (aux USA on s’arrange encore). Reste que Porsche vient quand même de se pencher sur le problème des 2.7 Carrera RS… Des numéros de châssis de voitures réputées détruites étant réapparus, comme par miracle ces dernières années !
Une réplique, c’était avant tout un moyen d’accéder à une ligne de légende pour une fraction du prix de l’original. Du coté des Porsches Speedster, l’offre était pléthorique : Apal et PGO en Europe jusque dans les années 2000, Chamonix (Bresil), InterMeccanica Beck (USA), JPS (USA), Pilgrim (GB), Vintage Speedter (USA) etc jusque 2010… Sans même parler des copies de copies ! L’histoire est similaire avec Ferrari et les répliques de Daytona sur base de Corvette (McBurnie) qui pour 30 à 40.000 euros laissaient croire à vos voisins que vous possédez une Ferrari cotée 1 million d’euros !
Attention donc aux répliques importées des pays anglo-saxons à la réglementation différente de la nôtre : une réplique avec une carte grise portant la marque Ford, Volkswagen, Chevrolet ou même Porsche est une bête à chagrin à immatriculer et si on y arrive encore, en cas d’accident c’est cata ! Et ça, on le découvre généralement trop tard… Hérésie pour les uns, moyen d’accéder à une ligne légendaire pour les autres, les répliques ont démontré qu’elles ont toute leur place dans le monde de l’auto de collection. Les difficultés à immatriculer correctement une réplique ont tué le marché européen .
En juin 1936, le Grand Prix de l’Automobile Club de France autorise la participation de “Voitures de Grand Tourisme”, une fausse nouvelle catégorie en redéfinition de ce qu’est une voiture de sport… Quelques mois auparavant, Ettore Bugatti avait conçu un moteur de course “Spécial Type 57S” avec un vilebrequin plus léger. Une Bugatti en forme de fer-à-repasser sur 4 roues a donc été sommairement fabriquée pour accueillir ce moteur. La carrosserie était profilée “à l’as de pique”, expression très péjorative utilisée début du siècle passé pour décrire une personne stupide et ridicule à l’apparence bizarre, mal habillée/ attifée/ fringuée/ ficelée… Quiconque se faisant traiter d’as de pique était donc simplement et vulgairement dit : “Un trou duc”...
Equipée de ce nouveau moteur, la 57G a été testée le 7 juin 1936 à Montlhéry et, pour éviter que l’expression populaire dénature ce nouveau “chef-d’oeuvre” issue du génie d’Ettore Bugatti, les ouvriers l’ont surnommé “le Tank2” en suite d’une autre Bugatti, la Type 32, communément appelée “Tank de Tours”, une voiture de course construite début 1923 pour participer au Grand Prix de France, le 2 juillet de la même année. Bref, elle est devenue le prototype des trois “Tanks” 57G. L’équipe Bugatti a établi des records du tour lors de ces essais et ils ont assemblé les deux autres “Tanks” quelques jours avant le Grand Prix de l’Automobile Club de France pour les voitures de sport de grand-tourisme (sic !) qui s’est tenu à Montlhery.
La 57G à moteur 57S a remporté la course avec une moyenne de 125,228 km/h sans interruption due à des soucis mécaniques durant 8 heures. Une semaine plus tard, le 7 juillet, lors du Grand Prix de la Marne à Reims, le fameux et fougueux pilote Bugatti “Wimille” s’est impose (à nouveau) au volant de la 57G à une moyenne de 140,245 km/h. S’attaquant ensuite à la classe C internationale (3000-5000cc), les deux compères établissant des records pour 100 kms, 100 miles, 200 kms et 1 heure à la vitesse moyenne record de 217,941 km/h. Ils se sont ensuite lancé dans une course de longue distance.
Mais Wimille à cédé sa place à Veyron partageant la conduite avec Benoist, ils ont parcouru 500 miles en 3 heures et 56 minutes, avec une moyenne de 204,390 km/h. Tous les records existants ont ainsi été battus et tous les temps cités n’ont jamais été dépassés dans cette classe de records internationaux jusqu’au 23 avril 1965, date à laquelle une Shelby Cobra Daytona Coupé les a finalement battus! Ces records, établis le 10 octobre 1936, coïncidaient avec le Salon annuel de l’automobile de Paris.
En juin 1937, Wimille en duo avec Benoist, remportaient les 24 Heures du Mans, c’était la première fois qu’une Bugatti s’imposait dans une grande course de voitures de sport. Fallait-il que ces exploits soient remportés par une aussi laide “chose” alors que les Bugatti étaient considérées comme des icones de beauté… La presse de l’époque était toutefois peu regardante et dithyrambique :“Bugatti remporte le record international des 24 heures du Mans et six autres records internationaux. Wimille, Williams et Veyron ont accompli l’exploit avec la Bugatti “Tank” 57S (57G) de 3 litres. Nous ne sommes pas surpris que Bugatti ait été celui qui a atteint cet accomplissement. La performance était d’autant plus remarquable qu’accomplie avec une voiture de la série 57S sans compresseur, comme ces voitures qui ont été honorées lors de la saison sportive au Grand Prix de l’ACF, à la Marne et à Commings. Le rapport d’essieu a été spécialement mis en place. Le carburant était le même que celui utilisé pour le Grand Prix ACF. Bugatti a remporté ces records à une vitesse moyenne si élevée qu’ils ne seront pas battus de sitôt : près de 200 km/h de moyenne en 24 heures. Pour comprendre le mérite de cet exploit, il fallait voir la voiture rouler toute la nuit à plus de 200 km/h sur une piste éclairée uniquement par des lampes ouragan. Plus d’une fois, quelques spectateurs ont frissonné quand, à la vitesse, un cinquième de seconde aurait pu être fatal. Si la voiture circulant sur la ligne noire qui marquait les limites de la piste se déplaçait d’un mètre au-delà, la voiture s’écrasait. Et rouler à une moyenne de 200 km/h pendant une heure à Montlhery est déjà un exploit extraordinaire. Réaliser la même moyenne pendant 24 heures est au-delà de tout commentaire superflu. Les trois pilotes responsables de ce succès sont Wimille, Williams et Veyron, ce dernier ayant une longue expérience des pistes, surtout la nuit lorsque les températures peuvent descendre à 3 degrés-C. Cette performance admirable a honoré l’industrie automobile Français en général et Bugatti en particulier”…
La seule 57G “Tank” survivante est celle des records, elle a survécu à la guerre 39/45, car, par crainte que les envahisseurs nazis ne la confisquent alors que les troupes du IIIème Reich marchaient à travers la France, en 1940, des ouvriers de chez Bugatti l’ont retirée en force de l’usine de Molsheim et sont allé la cacher à l’autre bout horizontal de la France, à Bordeaux. La voiture s’est renversée en cours de route et a subi des dommages au capot. Quelques années après guerre, alors que plus personne n’avait souvenir de cette Bugatti, Jean DeDobeleer a réussi à voler la Bugatti “Tank” 57 !
Il l’a cachée quelques années, puis la prescription étant atteinte quoiqu’aucune plainte n’avait été déposée, il l’a vendue et envoyée à Gene Cesari aux USA, qui deviendra importateur américain de voitures européennes dans les années 1960 (démonstration que les crimes et méfaits peuvent être payant si les circonstances s’y prêtent). Les dossiers de Gene Cesari se sont avérés inestimables pour expliquer l’histoire ultérieure de la Bugatti “Tank2” type 57G. Gene Cesari l’a officiellement réceptionnée en 1961 et l’a craignant malgré tout la Justice, il l’a stockée dans la grange du collectionneur Jerry Sherman.
Cesari a eu du mal à vendre la voiture en cause de sa laideur, mais a finalement conclu un accord avec Stephen Pitcairn. Mais, plus tard Cesari l’a récupérée parce que le chèque était sans provision ! Après quelques négociations, Cesari va vendre la Bugatti “Tank2” 57G au colonel Erik Richardson en 1968. C’était la pire chose qui pouvait arriver au “fer-à-repasser-sur-roues”, puisque Fritz Schlumpf la voulait désespérément, mais ses maigres offres (500 dollars) n’ont pas été acceptées par Cesari. Pendant plusieurs années par la suite, un nouveau venu nommé “le Colonel Richardson” est entré en scène !
Il a payé un piètre montant et consacré de nombreux efforts à remettre la 57G dans son état d’origine. Pour autant qu’on sache d’après les correspondances, il a effectué trois voyages dans les vestiges de l’usine Bugatti (qui existait encore), pour ramener de précieux vestiges tels que le tachymètre d’origine, le carburateur spécial Bugatti (seuls 4 ont existé), la tête d’allumage unique avec trois entraînements sortant de l’arrière et la magnéto centrale, le refroidisseur d’huile et une variété d’autres pièces qui n’appartenaient qu’à cette voiture, car à ce moment-là, les deux autres “Tanks” avaient disparu depuis longtemps.
Convaincu qu’il avait maintenant toutes les pièces de la voiture d’origine, à l’exception du bloc moteur qui provenait d’une voiture de tourisme, Richardson a entrepris une restauration “sympathique” avec un engagement sans compromis envers l’originalité. Le colonel Richardson, qui n’était pas un homme riche, va consacrer beaucoup de temps et un grand pourcentage de ses ressources à l’appréciation historique et à la remise à neuf de “l’As-de-Pique”. Des années plus tard, succombant à une grosse offre, il a vendu la voiture à Uwe Hocke qui a centuplé sa mise en la vendant à Nicholas Seydoux qui en a fait tout un roman !
En voici le principal extrait : “C’était une voiture que j’ai toujours convoitée. C’est la seule voiture de sport Bugatti existante à avoir remporté une course majeure, notamment Au Mans. En 1939, un autre “Tank” a également gagné au Mans, mais la voiture a été détruite dans un accident tragique qui a coûté la vie à Jean Bugatti. J’avais lu beaucoup d’articles sur la voiture dans des magazines Français, mais je n’avais jamais imaginé qu’elle serait disponible. En attendant, j’avais une Ferrari 212 Touring Barchetta non-course sur un châssis long. La Barchetta est l’un des plus beaux designs de tous les temps et l’archétype de la voiture sportive des années 1950. Henry Ford Jr. a commandé la voiture et aurait créé en s’en inspirant comme modèle dimensionnel de la Thunderbird de 1955. Ma Ferrari a langui chez Ford styling pendant un certain temps, puis acheté par Dick Merritt quand il y travaillait, et s’est retrouvé plus tard avec moi avec moins de 9000 miles au compteur. Français collectionneur, Henry Chambon a pris goût à cette voiture et, guidé par un ami, Lukas Huni, a exprimé son intérêt. Je connaissais l’existence de la Bugatti “Tank”, alors nous avons effectué un échange à trois dans lequel Chambon a acheté avec moi la Bugatti “Tank” en échange de ma Ferrari. Je n’ai jamais été aussi heureux avec une voiture. Elle fonctionne bien, son style de “Fer-à-repasser” est radical mais significatif et son histoire quoiqu’elle a été volée sans que personne ne porte plainte est donc un crime parfait sans tache. Nous l’avons menée en haut de la colline du Goodwood Festival of Speed, puis sur la pelouse de Pebble Beach où elle a remporté le Pebble Beach Trophy. Elle est apparue dans de nombreux spectacles, attirant toujours beaucoup d’attention alors qu’elle est intouchée depuis sa restauration des années 1960″…
En plus petit, ces aventures de chasseurs d’épaves de Mammouths-automobiles qui n’ont aucun scrupule pour tenter d’obtenir ce qui peut se revendre au moins 10 fois plus (au minimum) me font penser à “l’évacuation” de la centaine de Bugatti et autres voitures de la Veuve Arlette Schlumph quasi le lendemain matin de son décès du soir… La seconde collection Schlumpf a disparu de France… – Gatsby Online … C’est l’un des 10 articles parmi les plus lus publiés dans ce web-site ! Une entourloupe de plusieurs dizaines de millions d’euros née d’une idée simple : offrir un supplément d’âme à l’Occident !
Il n’y a pas de mythologie moderne pour donner le sens des valeurs aux gens. Les romans noirs content encore ce genre d’histoire, rien n’a jamais été écrit pour y inclure de vrais fondements psychologiques, car notre monde consumérisé à extrême reste presque simpliste, comparé à l’inadaptable complexité de l’univers des entourloupes dans lequel presse, police et justice sont ensablé dans un désert de connivences, de pots de vin et retours d’ascenseurs. Le talent pour mettre en scène les foules vibrionnantes d’escrocs est réel, mais il n’a d’équivalent que l’indifférence générale à en comprendre le fonctionnement !
Pour compenser cette lacune, je m’efforce de présenter divers cas en exemples, convaincu qu’une sorte de prélogie introduirait une science de l’indiscible manie qu’ont les humains à s’accaparer des biens et avoirs des autres, détruire ce qu’ils ne savent pas voler…et tuer également les ex-possédant, les témoins et toutes traces afin d’apparaître aux plus experts comme une subtile défense du bicamérisme en politique. Si l’on poursuit la logique du système et selon ce qu’on nous radote concernant Covid, Vaccins et Guerre en Ukraine, on peut dire que notre univers est en voie non-retour de putréfaction !
Ordre et progrès nous dévoile un autre pan de l’univers peuplé de politiciens véreux, de patrons hypocrites, de fonctionnaires vaniteux et ambitieux, d’assassins minables et de contrebandes douteuses. C’est le vertige qui gagne et c’est la cause de la dépression générale. Il ne manque qu’un revival nihiliste à la Houellebecq pour obtenir un parfait reflet du climat idéologique du monde, où le religieux ne peut être vécu que sur le mode du regret ou du fanatisme. Toutes les commercialisations, aussi opaques soient-elles, retirent toutes dimensions culturelles propres après un saut luminique dans le néant…
Si j’étais un philosophe décliniste qui écrit dans des revues catho-décroissante, je pourrais écrire qu’il n’y a ici aucun hasard. Un tel retournement civilisationnel s’opère au moment précis où tout atteint son stade final de commercialisation, le stade à partir duquel ne suivront que des ringards, presque par obligation, par fidélité à une mythologie occidentale qui disparait. J’irai faire des débats télé avec les deux Michel (Onfray et Houellebecq), les deux Eric (Zemmour et Naulleau) et les deux Alain (Soral et de Benoist). Car ils marchent tous par deux.
On peut tout à fait suggérer que l’univers est incohérent, donc, réenchanter l’univers de notre République déchue est alors une rêverie mensongère pieuse, une sorte de prophétie auto-réalisatrice, qui aurait eu pour but de faire croire au retour possible de l’héroïsme dans un monde où les bases mêmes de cette croyance ont été exploitées pour construire des instruments de destructions massives qui paraissent paisibles mais sont aussi froids et destructeurs qu’un gigantesque trou noir…
6 commentaires
Merci pour toutes ces explications fort à propos, détaillées et argumentées ! Une autre remarque, que je me dois hélas de faire : la Lé Francis pourrait-t-elle reparaître un jour outre-Atlantique après prescription du vol, ou bien les législations ont-elles évolué depuis ?
Ma LEAFRANCIS volée se trouve en Israel dans les circonstances décrites dans mes articles. L’affaire date de 13 ans et n’est nulle-part car AXA est lié au vol et que cela doit rester caché, un assureur qui fabrique une fausse assurance pour cacher un vol et ne pas indemniser, ca fait tache…
Il me faut également vous poser la question, à vous qui avez nécessairement côtoyé ces créateurs de répliques : leurs motivations sont-elles toujours les mêmes, récréer et corriger les défauts de ce qui a été fait, et se comportent-ils en règle générale plus comme des capitaines d’industrie désireux de vendre un produit, faire du profit, quitte à devoir changer de produit ultérieurement, ou comme des amateurs éclairés et farfelus qui se trouvent être en position de faire fructifier leur savoir-faire ? Je précise que je pose la question car je ne sais que penser de l’aventure De La Chapelle.
A l’origine Ettore Bugatti bricole des automobiles dès ses 17 ans puis s’installe finalement à son compte en 1909 avec sa famille à Molsheim, en Alsace (région appartenant à cette date à l’Empire allemand), et il fait l’acquisition des locaux vides d’une teinturerie, où il débute en 1910 avec le soutien du banquier espagnol Augustin de Vizcaya… En 1936 c’est son fils Jean/Gianoberto Bugatti qui prend la direction de Bugatti. Il décède fin 1939. Roland Bugatti, héritier tente en 1951 de relancer Bugatti sans aucun moyens et l’affaire se termine… En juillet 1963, après 12 ans de total abandon, la marque et l’usine Bugatti sont finalement vendues au constructeur Hispano-Suiza et le site de Molsheim est reconverti pour accueillir des ateliers aéronautiques.
Début des années ’80 Xavier DeLaChapelle utilise le nom Bugatti pour apposer sur une réplique plastique de la Type55 et de L’Allante équipées de moteurs BMW. (Je vais racheter une dizaine de DLC qui étaient assemblées en Belgique). Xavier DeLaChapelle était (et est toujours) un opportuniste qui cherchait (et cherche encore) comment faire un max d’argent… Il a utilisé le nom “Stimula” qui aurait appartenu au passé de sa famille pour fabriquer des copies de la Bugatti 55 au départ du reste des pièces de Guy Storr (Monaco) qui faisait fabriquer chez Michelotti à Turin une Excalibur 35X en profitant d’avoir escroqué la Veuve Storr son mari, opportuniste lui aussi ayant utilisé le nom Excalibur pour faire sa réplique européenne en profitant du relatif engouement pour les Excalibur américaines de la famille Stevens, opportunistes de créer une copie commerciale de la Mercedes SSK basée sur une idée de créer une sportive à l’ancienne pour Studebaker… Vous suivez toujours ? Relisez si vous n’avez pas tout compris… Donc comme Guy Storr est mouurrrrru de mort violente en conduisant une de ses Excalibur 35X sur la moyenne corniche près de Nice, les pièces de stock ont été achetée à vil prix par Xavier DeLaChapelle à la veuve Storr éplorée et il a de suite pensé utiliser le nom Bugatti pour vendre ses Stimula beaucoup plus cher en payant une misère les ayants-droits Bugatti (Messier-Hispano-Bugatti)… Jusque là, c’est basique dans les arnaques légales et un fabricant de pièces polyester basé à Breendonck (Belgique) a été chargé de fabriquer une Stimula mieux faite nommée DeLaChapelle 55 qui est ainsi devenue une vraie alternative aux Excalibur américaines. Xavier DeLaChapelle a tenté de vendre ses DLC aux USA et avec leur riquiqui BMW 4 cylindres (version export) ce fut la Bérézina. En Europe les DLC avaient un 6cyl BMW plus “noble”… Patatra voila que Bugatti renait avec un Italien qui sort l’EB110 et Xavier DeLaChapelle perd tout droit d’utiliser le logo Bugatti… C’est le début de la fin… En 1987 un garagiste Italien Romano Artioli souhaite relancer la marque et fait l’acquisition des droits liés au nom Bugatti. Il établit alors la société par actions “Bugatti Automobili SpA” et fait bâtir une usine par l’architecte Giampaolo Benedini à Campogalliano, près de Modène. L’affaire telle que décrite dans mon article se termine en fiasco du fait de dépenses gigantesques et d’un train de vie somptuaire de Romano Artioli.Ferdinand Piëch (petit-fils de Ferdinand Porsche) rachète les droits de la marque Bugatti pour la commercialisation de nouvelles automobiles d’exception et fonde la société par actions simplifiée “Bugatti Automobiles SAS” pour une dizaine de millions d’euros. Cet actif qui est sa propriété est intégré dans le Groupe VW qui acquiert l’année suivante le Château Saint-Jean à Dorlisheim en Alsace à la société Messier-Bugatti pour en faire son siège social. Lamborghini avait été acquit peu avant par le groupe Volkswagen. Lamborghini était en faillite en raison de la crise boursière asiatique de 1997. Dans la quinzaine d’années suivantes, entre 2008 et 2012 le groupe VW rachète Porsche progressivement. En juillet 2021, Bugatti est cédée à Bugatti-Rimac, entreprise créée spécialement pour cette opération dans laquelle Volkswagen, via Porsche augmente sa participation à 45%. Christophe Piochon devient le Président de la marque Bugatti-Rimac en novembre 2021… Voilà ! C’est du business ! Pas de quoi hisser les drapeaux et faire la fête. Si on convertit tout cela en “données”, on ne peut que constater la victoire du Nazisme en automobile… VolksWagen à pris possession de toutes ces industries en plus de bien d’autres marques : Audi, Bentley, Bugatti-Rimac, Cupra, Lamborghini, Man, Moia, Porsche, Scania, Seat, Skoda et VW…
https://www.gatsbyonline.com/automobile/1966-1969-excalibur-35x-michelotti-design-by-guy-storr-autochromes-magazine-2-331329/
https://www.gatsbyonline.com/automobile/eb110-et-eb112-440044/
https://www.gatsbyonline.com/automobile/koux-1996-bugatti-57sc-replica-pathetique-imposture-351818/ (Un bon quart de l’article concerne Xavier DeLaChapelle)
Superbe article mon cher Gatsby ! Je reste tout à fait étonné que l’usine Bugatti ait conservé des pièces plusieurs années après la guerre. Le mystère, la transgression, le vol, la disparition, la résurrection… cette histoire contient beaucoup d’ingrédients pour écrire un bon roman ! Peut-être manque-t-il une histoire de fesses pour une adaptation au cinéma ?
L’épisode des pièces date d’après la faillite, c’étaient des pièces du “fer-à-repasser” en cours de réparation juste avant guerre,des pièces restées dans l’atelier en recomposition… Mais connaissant “les menteries” habituelles des prétendus collectionneurs et restaurateurs qui sont des charognards d’affaires, il se peut que les pièces soi-disant retrouvées sont des adaptations et refabrications bidouillées prétendument venant “de l’usine” pour valoriser l’épave. Le milieu des voitures de collection est un panier de crabes. Les histoires automobiles sont inévitablement partiellement entachées de racontars divers, pareil que pour les Evangiles et autres biographies… Moins d’un demi siècle plus tard tout comme pour les Evangiles, on oblige à croire à toutes les fadaises automobilistiques sous peine d’excommunication et autres moyens de pressions car c’est du consumérisme, comme les religions. Les amateurs de marques sont embrigadés dans des sortes de sectes dans lesquelles opèrent des gourous qui ont la Sainte parole d’évangile, comme Serge Bellu et autres, qui vivent de la bêtise humaine.
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