1939 Alfa Romeo 6C 2300 Corto Spider Touring Recreation
Cette reconstitution en aluminium formé/martelé/plié/découpé/assemblé et riveté “à la main” de manière très professionnellement exécutée, de la célèbre Alfa Romeo 6C 2300 Corto Spider Touring, a été construite sur un châssis équipé d’un moteur 6cyl en ligne Jaguar XK C-Type avec 3 carburateurs Weber et une transmission manuelle cinq vitesses !
Peinte en noir et rouge (une bicoloration spectaculaire) avec une sellerie d’habitacle et sièges en cuir d’autruche beige, c’est une des folies de la collection Gene Ponder qui est mise en ventes aux enchères le Week-end des 22/23/24 septembre 2022 par RM-Sotheby’s avec pour celle-ci, une estimation de 325.000/375.000$… Elle a été vendue 198.000$ le dimanche 24/9/20022.
C’est selon les gens de RM-Sotheby’s habitués et spécialistes des voitures rares, originalement authentiques et hors de prix pour les gens simples (sic !), une excellente occasion de posséder une reconstitution de haute qualité de la 6C 2300 tant vantée de part le monde, dont les rares exemples originaux se revendent maintenant en millions d’euros.
Il est toujours étonnant de lire les critiques des défenseurs de la pureté originale des oeuvres d’art automobiles s’en prendre avec véhémence à des réplications (comme celle-ci) qui ne prétendent pas vouloir se faire passer pour telles, et ce dans des blogs qui ne peuvent, de par l’essence de leur genre commun, incarner la licence des ayants-droits et le marteau de la Justice pas même dans la main d’un juge éclairé disposant d’un mandat.
Cette réplique dite “d’amusement”, en fait, n’amuse plus les auto-proclamés défenseurs de l’origine et n’échappe pas à leur fureur, d’autant plus que cet exemple tend même à parodier le genre en reprenant les défauts visuels “créatifs” de la voiture originale afin d’en offrir encore plus. C’est donc bien une parodie d’ancienne avant d’être une réplication au sens qu’elle ne se recompose pas de l’ADN de Touring et Alfa Roméo, ce qui est d’autant plus étonnant que la greffe psychologique a bien pris pour livrer une réplique culturellement cohérente…
Nous voyons donc là un conflit de surface sur les horreurs des profondeurs amènes des coupeurs de cheveux en quatre, qui ressemblent à des duplications de Kaiju, une figure emblématique de la culture japonaise qui n’a pas véritablement de correspondant en occident. La peur d’être en dehors des normes est génique au pays du soleil levant. C’est un peuple entier qui pâtit des fautes engendrées comme cela a été le cas avec Hiroshima ou Nagasaki.
Car c’est bien évidemment le spectre de la fin du monde qui hante la figure du Kaiju qui ne renvoie pas tant à un être maléfique qu’à une force de la nature venue rééquilibrer les désordres humains. Ce genre, né dans les années ’50 (le premier Godzilla est de ’54), est là pour donner une figure à la destruction sournoise et aveugle de tout ce qui sort des normes obligées. L’effet premier est son pouvoir tératogène : ce n’est pas la mort qui est crainte mais l’altérité radicale qui tue notre propre humanité en la déformant.
Reprenant une thématique classique de figuration de l’inconscient, c’est des profondeurs de nos cerveaux que provient le politiquement-incorrect. Cela confirme qu’au sens propre le danger n’est pas extérieur (en provenance d’un espace qui génèrerait diverses monstrueuses duplications) mais lui est bien propre. En effet, l’ingénierie des répliques reproduit une structure et rend réel une copie en attribuant deux personnalités différentes à chaque objet.
L’idée de la dérive (la possibilité d’une connexion entre le psychisme et l’anti-psychisme), nécessaire pour supporter la charge neuronale qu’implique la vision d’une réplique, est bien plus qu’une simple anecdote pour les défenseurs du seul vrai ! Reprenant la métaphore cartésienne de la relation âme corps du pilote et du navire, je propose ici une explication techniciste mais aussi poétique et animiste de cette symbiose en ce que l’humain constitue l’âme de chaque machine/automobile qui n’est jamais prise de façon extérieure, comme destructrice potentielle, par les “ceusses” qui ne veulent que s’éblouir en éblouissant sous la seule apparence comme les hommes qui se transforment en femmes dans une transsexualité qui vise la séduction dans la transgression, ce qui peut donner lieu à de multiples éclats de rire renvoyant ainsi de près à la définition Bergsonienne du comique.
Les “réplicateurs”, eux, y captent aussi une forme de majesté. A cela s’ajoute une question d’échelle de valeurs qui renforce cet effet et qui rend naturel la création des copies. Le rapport entre l’âme humaine et ces engins sont semblables à celui que l’on retrouve entre le corps du défunt et le gigantisme des tombeaux voire des pyramides. Hegel souligne bien l’inadéquation du symbole égyptien qui est là pour montrer derrière ces constructions gigantesques l’importance de l’âme.
Cette automobile de loisirs, fussent-ils troubles et équivoques ces loisirs, comme les Transgenres qui triomphent en jeux d’amours interdits, est donc doublement cérébral, en tant qu’il rejoue l’opposition du mécanique et de l’organique tout en précisant bien de quels côtés la crainte qu’une dérive prend place, mais surtout en tant qu’il réussit une dérive parfaite entre la culture du vrai (réservée aux hyper-nantis) et la culture du faux-vrai accessible aux moins nantis qui n’y voient qu’un divertissement récréatif qui ne cherche pas à être autre chose, alors que les nantis y voient comme un vol de leurs biens et surtout de leurs valeurs…
Je les connais bien… Les répliques, leurs constructeurs et leurs clients, qui furent parfois mes miens et dont j’ai été aussi le leur… J’ai donc la connaissance plutôt que la préscience, malgré tout présente. J’avoue les avoir aimées (les répliques), ayant commencé en Morgan (qui en est une déguisée en vraie), puis en Panther J72, toutes les deVille, les Excalibur, suivies des Cobra et autres à l’infini car mon cerveau de 73 ans ne parvient plus à rapidement me souvenir de ce qui actuellement tend à m’indifférer ! Mais il fonctionne encore avec l’avantage de placer les problèmes vécus en surnombre par rapport aux bonheurs rares et utopiques, ceux qui vous forcent à croire que demain sera mieux que la veille… Si j’osais et j’ose tout, j’en écrirais que les répliques sont comme des Transsexuelles qui ne sont pas du tout ce qu’on imagine mais en ont l’apparence… Vous ouvrez leur capot comme vous ouvrez leur jupette et vous découvrez autre chose… La suite n’est qu’une question de moyens, pas que financier… Disons qu’une Atlantic-Koux est une Transgenre opérée car disposant d’un sexe-moteur en apparence conforme à l’ensemble, tandis que l’Excalibur c’est Macho-Man en cuir allant plus vers l’enculade que vers les caresses… Tandis que cette Alfa-Jaguar c’est du travestissement onaniste le mec pré-efféminé qui se masturbe en se regardant dans un miroir de vanités infinies… C’est le coté dérangeant lorsque s’éteignent les passions lubriques. De là à écrire que tomber en écologie-vélo c’est l’art de la pédale douce, il n’y a qu’un pas…