Alfa Romeo 1900 Speciale Autotecnica del Lario 1958 / 341.000$
Comment apprendre ou réapprendre à voir la vie en rose ? Comment retrouver le plaisir de jouir de l’instant ? Comment ne pas se l’interdire ? Souvent, nous nous interdisons de vivre aujourd’hui pour mieux espérer un hypothétique demain… A vrai dire/écrire, on nous interdit bien plus de vivre que nous nous l’interdisons ! C’est comme avec la censure “Facebookienne” et “Gogglelienne”, on s’interdit de publier une photo de nu pour ne pas se faire interdire !
Et surtout, comble de l’absurde, on se censure pour ne pas que notre publication soit censurée ! D’où l’intérêt de venir ici sur GatsbyOnline… Pourtant, tout le monde revendique le fait de jouir de suite, à l’instant, donc maintenant, de suite, immédiatement, de la beauté de la vie, et, si ce n’est pas possible, il faut apprendre à s’accommoder ! On s’accommode bien des orages. Aussi violents soient-ils, ils nous font ressentir des émotions d’apocalypse…
Pêle-mêle pour ma part, dans ces moments, j’aime à lire Aristote, Épicure, Épictète, Montaigne, Spinoza (le philosophe de la joie !), mais aussi Fichte et Schopenhauer (pourtant pas des rigolos), mais aussi Ronsard, Rabelais, Casanova, Alain ou Camus. Lorsque les conditions de sensitivité sont remplies dans la condensation graduelle de l’atmosphère, le résultat, se déclare dans cette influence muette, mais importune et terrible, qui moulent les destinées…
Entre deux étreintes sexuelles, j’aime lire divers livres que j’emporte toujours avec moi dans mes voyages, livres qui depuis des années constituent une grande partie de mon existence spirituelle : le Vert-Vert et la Chartreuse, de Gresset… le Belphégor, de Machiavel… les Merveilles du Ciel et de l’enfer, de Swedenborg… le Voyage souterrain de Nicholas Klimm, par Holberg… la Chiromancie de Robert Flud, de Jean d’Indaginé et de De La Chambre…
Mais aussi : le Voyage dans le Bleu, de Tieck… et la Cité du Soleil, de Campanella. Un de mes volumes favoris étant une petite édition in-octavo du Directorium inquisitorium, par le dominicain Eymeric De Gironne comportant des passages de Pomponius Méla, à propos des anciens Satyres africains et des Ægipans, sur lesquels je rêvasse pendant des heures, préférant néanmoins la lecture d’un in-quarto gothique excessivement rare et curieux…
C’est le manuel d’une église oubliée, les Vigiliae Mortuorum secundum Chorum Ecclesiae Maguntinae… Je songe toutefois souvent, malgré moi, à l’étrange rituel contenu dans ce livre et à son influence probable sur mon psychisme. Tous les auteurs cités ci-avant ont réfléchi à ce qui rend la vie belle. Chacun a proposé sa recette, voici la mienne, la présentation/voyage au lac de Côme des deux Alfa Roméo 1900 Spéciales Autotecnica del Lario 1958 survivantes.
Certains d’entre vous ont peut-être entendu parler de Mandello del Lario, un petit village situé sur la fourche orientale du lac de Côme. Quelques passionnés de motos et d’automobiles connaissent encore le nom de l’endroit car c’est la que se trouve la minuscule usine Moto Guzzi depuis 1921 qui est encore en activité et production continue.
La société Moto Guzzi est à juste titre réputée pour son rôle historique dans l’industrie italienne de la fabrication de motocyclettes, son importance mondiale dans la compétition (MV Agusta n’est pas seule après tout) et les innovations dont la marque a été responsable, notamment la première béquille centrale de moto, la soufflerie et le moteur de moto à huit cylindres.
Non loin de Guzzi, cependant, il y avait un autre trésor automobile italien, un atelier exploité par Autotecnica del Lario (ATL). Officiellement fondée par Ercole Zuccoli dans les années 1960, l’entreprise y a produit des séries très limitées (souvent uniques) de carrosseries “faites main” de voitures sportives jusqu’à la fin des années 1970, lorsque la société a été dissoute.
À cette époque, ATL avait construit une grande variété d’automobiles sur mesure comme la Fiat 1100/103 Barchetta Sport de 1957 et l’ATL OSCA 1500 SP de 1968. Cependant, les plus belles voitures jamais sorties des portes d’ATL sont uniques, même par rapport au reste des créations de l’entreprise. Basées sur des Alfa Romeo 1900 SS de 1954 dont les châssis étaient améliorés par Arese, les “ATL 1900” rappellent les lignes de l’Alfa Romeo 6C 3000 CM.
En d’autres termes, les lignes belles mais imparfaites de ces automobiles sont tout aussi dignes que ce qu’Alfa Romeo et les plus grands carrossiers italiens dessinaient à l’époque. Mieux encore, les ATL de cet article ont été construites sans croquis ou maquettes spécifiques : la méthode de construction ressemblant plus à des sculptures qu’à des instruments mécaniques précis. C’est de là que vient une grande partie du charme stéréotypé des italiennes …
Le châssis se compose de tubes en acier de différents diamètres façon “Bird-Cage” et les carrosseries en aluminium faites “à la main” sont posées et boulonnées dessus selon le brevet Superleggera de Touring également utilisé sur les Aston Martin DB allégées. La configuration de la suspension est basiquement simplissime, des ressorts hélicoïdaux aux quatre coins, et derrière les jantes, des disques Alfa Romeo à l’avant et des tambours à l’arrière.
La carrosserie de l’une est une nuance classique de British Racing Green, et de l’autre en Italian Rosso. Le moteur sous le long capot ventilé est le double came Alfa Romeo 1,9 L standard de 100 chevaux qui ne s’essouffle pas car les voitures pèsent moins de 800 kg. ATL n’a produit que huit exemplaires de cette voiture, et la verte et la rouge, présentées ici sont les rares survivantes.
La restauration de la verte a commencé dans les années 1980, mais le propriétaire de l’époque a laissé le projet à son tout début (un manque trop courant de suivi). En raison d’une insuffisance d’informations disponibles, le propriétaire actuel (qui conduit souvent cette ATL Alfa autour du lac de Côme), m’a dit que l’achèvement de la restauration a pris beaucoup de temps et qu’elle n’est terminée qu’à 95%.
Son père lui a offert cette voiture en cadeau pour son 23e anniversaire (imaginez le bonheur), étant l’un l’autre des passionnés de voitures “Made in Italy”, ils ne l’ont traitée qu’avec les meilleurs mécaniciens et procédures. Le lac de Côme ne manque pas de beauté, et je pense qu’en ce sens, nous pouvons tous convenir que c’est un endroit très approprié pour ce coupé swooped-up.
Les rives du lac de Côme abritent non seulement de belles villas, des paysages époustouflants et des villages de cartes postales, mais aussi l’un des foyers spirituels de la moto : Mandello. Chaque année, des milliers de passionnés – et pas seulement les super fans de Moto Guzzi – affluent du monde entier vers la ville de Mandello del Lario. Fière gardienne d’un patrimoine que beaucoup qualifieraient de précieux, la ville est une destination tranquille.
Elle est nichée entre eau et montagne, tout comme la célèbre usine qui abrite ces moteurs bicylindres en V si caractéristiques. Mais l’adresse de l’usine historique n’est pas seulement sur la liste des visites obligatoires. Elle est le berceau d’une légende et c’est aussi le point de départ d’un fantastique circuit routier naturel d’une beauté rare. Pour de nombreux motards lombards, c’est le point de départ idéal pour une balade improvisée un dimanche après-midi.
C’est le genre de voyage que l’on fait pour enlever la poussière et les toiles d’araignée, sans itinéraire particulier. Il n’est pas nécessaire d’avoir un GPS ou une carte routière si vous faites le parcours de base car vous avez un point de référence fiable : le lac, décrit par l’écrivain italien Alessandro Manzoni dans son livre “I Promessi Sposi” comme étant niché entre deux chaînes de montagnes ininterrompues.
La conception en étoile du lac en fait une boussole parfaite avec comme point de référence, le côté le plus éloigné qui se trouve au nord. Une boucle de 225 km avec deux déviations m’a amené tout en haut pour une vue imprenable sur ce lac magique après une riche variété de routes et de paysages qui changent constamment. Ceux qui sont pressés de rejoindre la ville de Colico prennent la voie rapide, mais la route côtière est bien mieux, l’asphalte est en bon état !
Ensuite on traverse la petite ville endormie en direction d’une autre petite ville endormie, chacune ayant son propre quai pour bateaux au bord du lac. Il y a beaucoup de tunnels et de virages, ce qui rend la conduite agréable, quoiqu’il est difficile de se concentrer sur la route tellement le paysage est magnifique, surtout quand on arrive à Bellano et qu’on quitte la route principale pour prendre la première route qui se faufile dans la vallée.
Au début, de nombreux virages en épingle, avec des paysages à couper le souffle puis on traverse une végétation verte luxuriante et des tunnels sombres creusés dans la roche jusqu’à Premana, un village surtout connu pour sa production de couteaux et de ciseaux. Une fois au sommet, on change de route pour celle qui emmène à travers les bois, un passage si étroit qu’il semble avoir dicté la largeur des Alfa Roméo “Spéciale”, il vaut mieux garder les yeux ouverts.
Puis, en descendant, a travers les châtaigniers, il y a tellement de changements de direction constants que l’on peut perdre le sens de l’orientation, mais c’est une descente continue jusqu’à ce que l’on quitte la forêt pour voir apparaître le lac. Vous êtes maintenant à son point le plus au Nord, à Dervio, il suffit ensuite de rejoindre la côte pour le dernier tronçon le long du côté Est jusqu’à ce qu’on traverse la rivière Adda.
Elle se jette dans le lac après avoir recueilli les eaux de la vallée de la Valtellina. Il s’agit du même lac, mais l’environnement et le climat sont différents. Ici, le soleil est plus présent et l’ambiance de vacances est donc plus proche de celle du lac de Côme, comme en témoigne la prolifération des plages et des grandes villas nichées dans des jardins magnifiquement entretenus de la Villa Carlotta avec son jardin botanique à la Villa d’Este, qui abrite le Concorso d’Eleganza.
C’est une manifestation annuelle qui rassemble exclusivement des voitures et des motos classiques. À certains endroits, la route s’élargit et longe la colline, traversant villages et hameaux. Ici, le dilemme est de savoir s’il faut ou non descendre et les visiter (ce qui en vaut certainement la peine) ou continuer à avancer. Une fois arrivé à Côme, je vous conseille toutefois de prévoir une demi-journée pour explorer la ville.
Il faut en effet parcourir ses rues avant de suivre les courbes de la route qui serpente entre les maisons en montant vers Brunate, à côté de la gare du funiculaire, où se trouve l’un des plus beaux points de vue du parcours, à 700 mètres d’altitude, avec une vue incroyable sur la ville et la branche Ouest du lac, ainsi qu’un fantastique panorama à 270 degrés sur la vallée du Pô jusqu’au Monte Rosa et les montagnes suisses.
Une fois revenu au centre de Côme, en retraçant le parcours sur la route balayée par le vent, le tour du lac reprend le long d’un des côtés les plus courts. Il n’y a aucun risque de se tromper de route ici, car il suffit de rester sur ce qu’on appelle une “route provinciale” (indiquée par les lettres SP sur les panneaux) et de suivre les indications pour Bellagio. Cette magnifique ville, située au sommet du promontoire qui divise les eaux, est un véritable joyau.
Avec ses rues pavées, ses hôtels de luxe et ses résidences situées dans de vastes jardins en forme de parc, c’est un sentiment de merveilleux qui vous enveloppe… Comme la jetée est le point d’accostage intermédiaire des ferries qui relient Varenna et Menaggio, même pendant les mois d’hiver, il y a une agréable agitation.
Pendant les années 20 et 30, cette période d’or des courses de motos sur route, Bellagio faisait partie du circuit de Côme, connu sous le nom de Italian Tourist Trophy. C’était un parcours difficile et technique, mais Moto Guzzi a toujours laissé sa marque, jusqu’en 1939, dernière année, lorsque Nello Pagani a établi le record de la moyenne de 84,101 km/heure avec une Condor 500.
Le voyage se poursuit en suivant l’un des tronçons les plus spectaculaires de ce célèbre parcours d’antan, toujours aussi incroyable près d’un siècle plus tard. Une série de virages en épingle s’élève rapidement vers le centre du promontoire. Deux monuments, distants de quelques kilomètres seulement, ne laissent aucun doute sur le fait que cette zone est un endroit paradisiaque. Après Civenna se trouve le col de Ghisallo, juste avant d’arriver à Asso.
La descente vers le lac commence, la vue est digne d’une carte postale. Quand on rejoint la route côtière, les routes se divisent : à gauche pour retourner à Bellagio (en faisant six tours pour un total de 220 km répartis sur 300 km entre les virages et les épingles) tandis qu’à gauche, en prenant la route taillée dans la roche, on effleure brièvement l’eau transparente et immobile au moment où le lac redevient le fleuve Adda.
Et là on tourne à nouveau, on traverse le pont et on entre dans Lecco. Avec l’eau et sa ligne d’arbres sentinelles sur la gauche, on arrive à l’entrée du village, dominé par le Monte San Martina, et on prend une route à deux voies jusqu’avant Abbadia Lariana, où la bifurcation à droite permet de revenir à l’ancienne route et d’atteindre Mandello, où la boucle se termine.
Première d’environ huit véhicules produits par Autotecnica del Lario (ATL) en 1958, cette superbe carrosserie en aluminium léger faite main sur mesure est équipé du 1975cc Alfa Romeo avec carburateurs Weber et freins à disque. Présentée au Salon de l’automobile de Paris 1950 en préparation de la saison de course 1951, l’Alfa Romeo 1900 était un modèle transformateur qui a inauguré l’ère moderne du design au sein de l’entreprise milanaise.
Principalement disponible en berline à quatre portes, la 1900 Coupé s’est avérée la plus désirable auprès des collectionneurs, qu’elle soit revêtue d’une carrosserie de série touring ou de carrosserie de designers indépendants. La 1900C s’est admirablement comportée dans la série du championnat italien des voitures de sport, en particulier les Zagato, tandis que les voitures de Farina, Boano et Ghia recevaient un grand succès dans divers salons automobiles.
L’Alfa Romeo 1900 Speciale Autotecnica del Lario 1958 rouge, n’était pas présente à Mandello avec sa sœur verte, dommage… C’est aux USA qu’elle se trouve au seuil de la collection de Gene Ponder au Texas… Elle présente comme la verte, le presque même design sportif inhabituellement racé qui est clairement dérivé de la tradition des meilleurs exemplaires de 1900 à carrosseries spéciales.
Le châssis numéro 001 de cette rouge est considéré comme la première des huit voitures construites à la fin des années 1960 et au début des années 1970 par la Carrozzeria Autotecnica del Lario (ATL). Fondée vers 1969 par Ercole Zuccoli, ATL était un carrossier spécialisé basé dans le nord de la Lombardie qui créait des automobiles sur mesure à la commande individuelle des clients.
Question construction, les 8 voitures fabriquées dont la verte et la rouge illustrant cet article sont basées sur un châssis tubulaire équipé de trains roulants d’Alfa 1900 et propulsé par le moteur 1975cc de la Super 1900 Alfa Roméo, doté de deux distributeurs, d’un double allumage et de deux carburateurs Weber. (Notez que, comme le numéro de série de ce moteur indique qu’il a été achevé vers la fin de la production de 1957, identifiée comme modèle 1958.)
ATL a monté ce châssis avec une carrosserie en aluminium léger qui rappelait plusieurs des plus grandes Berlinetta’s de course sportive des années 1950 comme l’Aston Martin DB4 GT à carrosserie Zagato et la Berlinetta Maserati A6 GCS à carrosserie Pininfarina. La forme (sublime) a été complétée par des éléments de style tels que le capot à persiennes et les jantes fil Borrani.
Après avoir été rarement utilisée, en 2006, elle a été découverte en Italie par le collectionneur Tom Kazamek de Manhattan Beach, en Californie. Après avoir acheté la voiture et l’avoir importée aux États-Unis, il a chargé le Carrossier Steve Tillack situé à Redondo Beach d’effectuer un rafraîchissement important, Menés progressivement durant 10 ans, de novembre 2006 à août 2016.
Ces travaux comprenaient la reconstruction de la boîte de vitesses, de l’embrayage, des freins, des amortisseurs et des carburateurs, ainsi que l’installation d’une nouvelle pompe à carburant. À la fin de la rénovation, la belle a été présentée au Concours d’élégance de Manhattan Beach 2014, où elle a remporté un prix pour la meilleure voiture originale/préservée.
D’autres expositions importantes ont suivi, notamment au prestigieux The Quail, A Motorsports Gathering en août 2016 et au Concours d’élégance palos verdes un an plus tard. En janvier 2019, la voiture a été acquise par Gene Ponder, et il l’a rapidement soumise à ses fournisseurs les plus fiables pour un raffinement supplémentaire, y compris Red Car Restorations de Rockwall, au Texas où l’intérieur a reçu un nouveau tableau de bord et un câblage réparé.
Rééquipée de freins à disque modernes cette scintillante Speciale de 1900 ferait une concurrente idéale lors d’événements vintage. Quoi qu’il en soit, cette rare Speciale de 1900 dégage l’aura distincte des grandes Berlinetta’s de course italiennes des années 1950, offrant une opportunité rare pour tout collectionneur à la recherche d’une voiture unique basée sur une des plus grandes marques. Estimation de vente 400.000 $ Elle a été vendue 341.000$ le dimanche 24/9/20022.
2 commentaires
Mon cher Gatsby,
L’Italie, l’atmosphère si particulière du Lac de Côme qui se prête mieux que Dubaï ou Los Angeles à ce type de récit, un bialbero double allumage, de belles photos, de belles couleurs… vous nous gâtez. La référence à Roderick Usher est-elle là pour rappeler au lecteur que la vraie vie n’est pas toujours aussi belle et parfaite ?
Votre culture est sidérante, ce qui me sidère. Cette sidération est toutefois sujette à questionnements divers entrainant des actions pour éviter que cette sidération puisse empêcher le coté candidement perfide des aléas de gagner les sens cachés entre les mots et phrases…
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