Aston Martin Lagonda Virage Coupé 1974
Ce coupé Lagonda Virage a été pensé pour être le modèle phare de la société Acton Martin. Il était basé sur l’Aston Martin Lagonda, qui a eu des débuts tellement controversés qu’il est resté le seul Coupé deux portes jamais fabriqué. Dans un milieu de concurrence aigue ou les entreprise ont toutes tendance à imiter et copier pour dénicher une part de marché, les entreprises qui survivent sont celles qui innovent, créent, lancent les nouveaux concepts, stimulent les besoins latents, exploitent des nouveaux créneaux et fédéralisent la clientèle. Pour cela, acquérir un esprit marketing et maîtriser sa démarche sont devenus obligatoires pour toutes personnes appeler à gérer une entreprise. Un gestionnaire doit avoir une compétence en bureautique, en comptabilité générale ou encore en gestion de production et en diagnostic financier mais il doit compléter sa formation par une connaissance des concepts de base du marketing. Or pour acquérir cet esprit et réaliser cet objectif, il est primordial de marier la théorie à la pratique découvrir et toucher de prés l’importance et la complexité de l’étude des habitudes et désirs des consommateurs.
Cela en étudiant d’abord les besoins, le marché et sa segmentation pour imaginer ensuite des actions marketing mix et le lancement via des opérations séduction avec les médias. Selon Le petit Robert, le marketing est l’ensemble des actions ayant pour objectif l’analyse du marché présent ou potentiel d’un bien ou d’un service et de mettre en œuvre les moyens permettant de satisfaire la demande ou le cas échéant de la stimuler… Selon Kotler, le marketing est le mécanisme économique et social par lequel individus et groupes satisfont leurs besoins et désirs au moyens de la création et de l’échange de produits et autres entités de valeurs pour autrui… Si le besoin est une nécessité, rendre le besoin désirable est du marketing consumériste. Pour y arriver, on a créé l’influence pour directement ou indirectement impacter la décision finale en suggèrant l’idée d’acheter un produit qui est totalement inutile. Pour le rendre désirable le produit doit être supposé rare et très cher. Le comportement d’achat dépend de la manière dont est présenté le produit à acheter.
On n’achète pas de la même façon que le nécessaire à la survie. Plus l’achat est cher et complexe car le consommateur a conscience des différences entre les marques composant l’offre. Le consommateur consacre alors beaucoup de temps à s’informer sur celle-ci. Le responsable marketing d’un produit doit comprendre comment l’acheteur recueille l’information disponible et l’utiliser car l’achat se réduit à une dissonance. Un consommateur impliqué percevra peu de différences entre les marques, il est alors sensible au prix de vente et à la disponibilité immédiate du produit. Pour “complexifier”, nombreux sont les consommateurs qui ne se sentent guère impliqué ni ne perçoit de véritables différences entre des automobiles “déplacoirs”… Certains acheteurs sont réfléchis et d’autres sont impulsifs, avec, dans chaque cas des implications marketing différentes. Comment un responsable marketing découvre t il les étapes du processus d’achat ? Il pourrait évidemment examiner son propre comportement (méthode introspective) mais cela serait d’une utilité limitée.
Il peut interviewer un échantillon de clients et leur demander de se souvenir des événements qui les ont conduits à acheter le produit (méthode rétrospective). Enfin il peut demander à des groupes de consommateurs de parler de la façon dont idéalement, ils s’y prendraient pour acquérir le produit (méthode prescriptive), chacune de ces méthodes fournissant un compte rendu du processus d’achat tel qu’il est reçu… Le point du départ est donc “la révélation au besoin créé”. Pour l’homme de marketing, l’étape de l’éveil du besoin revêt une signification particulière, elle l’incite à étudier les motivations susceptibles d’être liées à son produit ou à sa marque et selon l’intensité du besoin deux types de comportement peuvent apparaître, le premier est une attention soutenue à l’égard de toute information liée au besoin, et à la façon dont il pourrait être satisfait, le second correspond à une recherche active d’information. Le responsable marketing doit connaître les différentes sources d’informations auxquelles le consommateur fait appel, ainsi que leur influence respective sur sa décision finale.
On classe ces sources en quatre éléments…
-les sources personnelles : familles, amis, voisins, connaissances.
-Les sources commerciales : publicité, représentant, détaillant, emballages.
-Les sources publiques : médias.
-Les sources liées à l’expérience : examen, manipulation, consommation du produit.
S’ajoute l’évaluation des alternatives : quand “la cible” (vous) reçoit de l’information, il s’en sert pour réduire son incertitude quant aux alternatives et à leurs attraits respectifs. De nombreux modèles ont été élaborés pour rendre compte de ce processus et la plupart d’entre eux accordent une place importante au facteurs cognitifs en particulier aux règles selon les quelles le consommateur forme ses jugements quant aux produits qu’il envisage d’acheter.
Le consommateur dispose d’un ordre de préférence permettant de classer les différentes marques. Normalement, la marque qu’il achète devrait être celle qu’il préfère : plusieurs autres facteurs, cependant, peuvent affecter sa décision finale, liée a l’attitude d’autrui, à des situations imprévues, au risque perçu. Après avoir acheté le consommateur éprouve un sentiment de satisfaction ou au contraire de mécontentement qui déclenche parfois certains comportements (réclamations, changement de marque ) fort importants a analyser pour le responsable marketing dont la tache ne s’arrête donc pas à l’acte de vente. Le niveau de satisfaction du consommateur détermine son comportement ultérieur un consommateur satisfait a tendance à rechercher le même produit lors du prochain achat, mais un client mécontent réagit différemment : soit il renonce au produit en s’en débarrassant, soit il cherche à y renforcer sa supériorité… Tout ce qui vient de vous être dévoilé a amené la direction d’Aston Martin à ne pas commercialiser le Coupé Lagonda Virage qui avait par trop une carrosserie façon papier plié de style “Origami”…
La presse automobile n’en a rien publié car Aston Martin n’offrait aucun “incitant” à le faire et le public est resté dans l’ignorance de ce à quoi ressemblerait la nouvelle Virage… Les pontifes d’Aston Martin ont donc décidé de créer un tout autre nouveau modèle Virage mais ont choisis de le baser sur la plate-forme de l’Aston Martin Lagonda remodelée, raccourcie de 300 mm mais s’en était terminé de la carrosserie Aston Martin Lagonda raccourcie. Le Coupé Lagonda Virage n’a toutefois pas été détruit, il est donc resté le seul exemple d’un coupé Aston Martin Lagonda à deux portes. Cette voiture a reçu l’ID interne Aston Martin DP2034 (DP signifie Projet de développement) et a reçu de nombreuses révisions et améliorations et vendu à un collectionneur d’Aston Martin excentriques, rares et inhabituelles. La nouvelle Aston Martin Lagonda Virage représentait la troisième tentative d’Aston Martin de ressusciter le nom Lagonda qu’ils avaient acquis en 1947. La première des Lagonda’s créées par Aston Martin était la Lagonda Rapide qui avait été fabriquée de 1961 à 1964.
La deuxième Lagonda était l’Aston Martin Lagonda Series 1 qui a été fabriquée entre 1974 et 1976 au moment de la crise pétrolière qui avait poussé le prix des produits pétroliers à des niveaux inquiétants. Ainsi, malgré le fait qu’il s’agissait d’une Coupé bien pensé et désirable, elle était chère et plaisait à un marché limité : seulement sept ont fini par être fabriqués. La direction d’Aston Martin voulait à la fois fournir des voitures à leur clientèle traditionnelle et créer une voiture nouvelle et radicalement différente, spécifiquement pour les goûts généralement différents des Américains et des riches des pays producteurs de pétrole du Moyen-Orient. Ce serait l’utilisation judicieuse du nom Lagonda qui jouerait un rôle dans leur réussite. La principale tendance du style automobile au cours des années 1970 était le style en forme de coin “papier plié” ou “Origami” comme on le voit sur les voitures de Marcello Gandini comme la Lamborghini Countach et celles de Giorgetto Giugiaro telles que la Maserati Boomerang, la controversée DeLorean et la Lotus Esprit, entre autres.
Aston Martin avait un designer de haut niveau travaillant pour eux, William Towns qui a été chargé de concevoir cette nouvelle voiture ultra-moderne et non traditionnelle qui porterait à la fois les noms Aston Martin et Lagonda et devait adopter le style “papier plié” et intégrer une technologie de pointe, en particulier dans les zones les plus visibles telles que les écrans et les commutateurs du tableau de bord. William Towns a proposé un design tout aussi esthétique et radical que les conceptions de Gandini et Giugiaro, tandis que la technologie de pointe pour améliorer les instruments et les commandes de la voiture a été confiée à des étudiants diplômés du Cranfield Institute of Technology. Ils ont choisi d’utiliser le processeur 8080 bits Z8 dérivé de l’Intel 80 pour alimenter ce système et si cela semble un peu primitif pour les lecteurs modernes, c’est parce que, bien sûr, les petits ordinateurs étaient à cette époque une rareté. C’était l’époque de l’ordinateur “Micro Bee” exécutant le système d’exploitation CP/M, qui était le système sur lequel j’ai été initié à l’informatique.
L’intérieur et l’instrumentation de cette voiture étaient donc un beau mélange d’instruments analogiques et d’appareillages tactiles tous encadrés en noyer et en cuir. Le système conçu par l’étudiant utilisait des écrans LED pour l’instrumentation et des boutons tactiles modernes tels que l’on trouverait dans les ascenseurs. L’Aston Martin Lagonda Series 2 a été présentée au Earl’s Court Motor Show de Londres en 1976 et, à la stupéfaction et à la joie de tous, les commandes ont afflué. L’histoire ne devait cependant pas avoir une fin “heureuse pour toujours”, car des problèmes avec l’électronique et les écrans LED sont rapidement devenus des sources d’ennuis quasi irréparables. Ayant possédé 2 Aston Martin Lagonda 4 portes, j’en témoigne, c’était épouvantable à supporter… Aston Martin a donc été confronté au choix d’abandonner le système radical de pointe ou de se saigner financièrement en persistant avec le même système amélioré… Ils ont choisi de se saigner et un nouveau système a été créé à partir de zéro par la société de systèmes de contrôle d’aéronefs basée au Texas : Javalina Corporation.
Leur personnel a terminé son nouveau système en 45 jours et il a été utilisé dans les voitures de la série 3, remplaçant les écrans LED sujets aux problèmes par des unités CRT d’aviation. Pour la série 4, les ingénieurs d’Aston Martin ont pris la décision sensée d’utiliser des instruments et des commandes conventionnels qui ont rendu les choses fiables et ergonomiques. La série 4 a également reçu une mise à jour de style par William Towns devenant un peu plus arrondie. Le problème avec l’utilisation d’une technologie de pointe est qu’elle peut amener une entreprise à perdre de l’argent à un rythme alarmant. L’Aston Martin Lagonda n’a été fabriquée en série que comme une voiture à quatre portes malgré le fait que William Towns avait conçu un modèle à deux portes. Mais quand Aston Martin a décidé de l’utiliser sur base de l’Aston Martin Lagonda série 4 comme base de leur nouveau modèle Virage, la chose évidente à faire pour eux dans un but d’économie était de’utiliser le projet ultime qui raccourcirait l’Aston Martin Lagonda de 300 mm et d’en faire la Lagonda Virage.
Ils n’ont pas sagement essayé d’adapter l’instrumentation et les commandes informatiques sujettes aux problèmes, mais ont équipé le véhicule de boutons-poussoirs tactiles conventionnels et d’instruments analogiques de bon goût, comme cela était utilisé sur l’Aston Martin Lagonda série 4. Le moteur utilisé pour ce véhicule était le Virage, à quatre soupapes par cylindre et une boîte manuelle ZF cinq vitesses. L’ensemble devant être plaisant pour réjouir le cœur de tout conducteur Aston Martin passionné. Ce ne fut pas le cas et le Coupé Lagonda Virage DP2034 est resté incognito pendant qu’un autre développement de la Virage était réalisé faisant ses débuts au Salon de l’automobile de Birmingham de 1988. Ce Coupé DP2034 a langui dans le stockage du département de service d’Aston Martin jusqu’à ce qu’elle soit espionnée par un collectionneur d’Aston Martin rares et inhabituels qui a décidé que c’était une voiture qu’il aimerait beaucoup acheter. Aston Martin a accepté de lui vendre. L’un des points important à propos de cette Aston Martin Lagonda Virage était l’espace intérieur très abondant, inhabituel sur les voitures de sport.
En plus du confort de l’intérieur et du mélange de l’extérieur en coin de papier plié sans compromis avec l’instrumentation analogique traditionnelle en placage de noyer, la performance et la maniabilité de cette voiture étaient gages de performances et maniabilité. C’est une magnifique machine qui roule bien à basse vitesse mais qui se comporte parfaitement lorsqu’elle roule vite… offrant cette sensation de pur-sang qui inspire la foi et la confiance… Cette Aston Martin est particulièrement importante et historique car elle forme le lien entre Lagonda et Virage. Ainsi, DP2034 est apparu comme un avant-goût poignant de ce qui aurait pu être si Aston Martin avait pris des décisions différentes à l’époque. Mais la sagesse avec le bénéfice du recul est bien sûr la pire sorte de sagesse. Ce coupé est devenu un exemple extraordinaire de ce mélange de l’ultra-moderne et du conservatisme British traditionnel, le tout roulé en une œuvre d’art roulante… Elle vient d’être vendue par Bonhams en enchères ce 9 septembre 2023 à Chichester/Goodwood pour 287.500 £…
Pour vous permettre de mieux percevoir la différence qu’engendrent les 2 portes arrières en moins, en un clic sur ce lien et vous serez à même de voir et d’apprécier : https://www.gatsbyonline.com/automobile/classiques-collections/aston-martin-lagonda-sii-1984-452215/
2 commentaires
Maître,
La légende veut que le développement du système électronique aurait été confié, afin d’en réduire le coût de développement, à des étudiants en fin de cycle de l’Université de Cranfield. Tous les déboires de cette pauvre firme nous font mesurer toute l’évolution de l’électronique et de l’informatique en quelques années…
Everett Rogers décrit dans sa courbe de diffusion de l’innovation distingue 5 types de consommateurs en 5 catégories, selon leur intérêt et leur rapidité à acheter un produit nouveau.
Les Innovateurs sont les plus sensibles à l’innovation. Ce sont les premiers clients d’une nouveauté dès leur sortie. Ils réalisent leurs achats sans avoir besoin de consulter les avis d’autres utilisateurs. Ces clients aiment partager leur expérience avec les autres sur une nouveauté quelconque. Les innovateurs représentent seulement 2,5% de la population.
Les Premiers Adeptes (ou « early adopters ») achètent rapidement un produit innovant. Ce sont des personnes qui aiment les nouveautés, ils les essayent et donnent leurs opinions. Ces clients représentent statistiquement 13,5% de la population.
La Majorité Précoce regroupe les clients réfléchis. Ils attentent les retours des premières expériences avant d’acheter un produit nouveau. Cette population représente 34%.
La Majorité Tardive attend que le produit soit employé par une grande population. Ils veulent des preuves de performance. Ils sont très influencés par avis des autres utilisateurs. Ils représente aussi 34% de la population.
Les Retardataires sont les derniers à accepter une innovation. Ce sont les clients les plus rationnels. Ils n’achèteront les produits nouveaux que quand ces derniers ont été testés et devenus courants ou même une « tradition ». Les retardataires sont de 16% de la population.
Votre QI et la possession d’une telle automobile vous placent donc parmi les 2,5% au-dessus des moutons !
Le tableau de bord électronique de ma Lagonda était 80% du plaisir (relatif) de la conduire, car je devais piloter sans information, pas de vitesse ni de régime moteur ni de la température eau du moteur ni de ce qui était encore dans les réservoirs d’essence… Et aucune possibilité d’avoir une alternative. Le cout d’un nouveau tableau de bord était prohibitif soit 15.000 euros venant des USA. La seconde Lagonda n’avait pas le tableau électronique. Le moteur V8 était énorme et lourd, c’était futuriste mais lourdaud. Ce n’étaient pas des achats réfléchis mais entre impulsivité et opportunité, personne alors ne pouvait renseigner sur ce qu’étaient les Lagonda, il n’y avait pas d’articles, même Bellu n’en a jamais causé… Et à cette époque le WEB n’offrait pas les renseignements de ces dernières années. En fait j’aimais mes Lagonda, quoiqu’elle étaient limite inutilisables. C’était il y a longtemps car je venais d’acheter ma Smart, que j’ai toujours et qui a…. Euhhhhh… entre 20 et 25 ans, je ne sais plus…
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