Bugatti Next-57
Pourquoi, beaux visages, beaux yeux, beaux corps, beaux seins, nous hantent-ils autant que belles automobiles, belles formes, belles parures, belles folies ? Pourquoi les fleurs extraordinaires ont-elles des racines maléfiques ? Morceau par morceau, pieds, mains, cheveux, lèvres, oreilles, seins, voyageant de nombril en bouche et de bouche en yeux, tout comme une forme, un relief juxtaposé à d’autres, Voyez-moi donc, éperdu, griffé, mordu, étouffé de baisers, éreinté d’amoures lubriques, qui avaient été l’une-l’autre et n’étaient que d’autres noms, d’autres personnes, d’autres assemblages d’appendices, plus accessibles et pénétrables que sculptures dans un jardin oublié d’un continent perdu.
Avec un revolver qui n’a jamais été destiné à exploser de trop de jouissances, elles auraient pu appuyer sur une gâchette évanouie et me regarder tomber comme un cygne mort des hauteurs de mes rêves. Il aurait très bien pu en être ainsi, car dans ma chair j’étais dispersé, dans l’esprit je n’étais que de la poussière soufflée ici et là. J’avais eu un cœur, mais personne ne le savait. Mon image ne correspondait à rien de ce que j’avais formulé de mes déraisons. Elles m’avaient introduit, avaient glissé comme une gaze la plus fine entre les crevasses de mon cerveau dans un moment de lésion. Et quand la plaie s’est refermée, l’empreinte était restée, comme une frêle feuille tracée sur une pierre.
En tant que relique sans retenue des années d’un futur d’avant, j’écris vain des texte audacieux, entachés de passages d’arrogances sublimes, une soupe de prose outrageusement décadente et parfois saupoudrée de scènes pornographiques ineptes. Mon statut de provocateur est bien mérité, mon style étant involontairement un mélange frénétique de Dostoïevski, Lawrence et Selby, incohérent, sinueux et sans vergogne, mais convaincant et inévitablement stimulant parce tout est si vaste et si direct dans ma vision du monde. Je suis un fou, et il en qui ne peuvent pas s’empêcher de détester mes commentaires et d’être révolté par ma façon de penser !
Mais c’est là que je réussis et opère mes plus grandes victoires. L’écriture est un essai personnel confessionnel que quiconque puisse imaginer. Je n’hésite jamais à vous décrire mes visions les plus sournoises ! Est-ce une façon d’écrire ? La meilleure chose à propos de l’écriture n’est pas le travail réel de mettre mot contre mot, brique sur brique, mais de lécher les préliminaires, le travail de bêche, qui se fait en silence, en toutes circonstances, dans le rêve aussi bien que dans l’état de veille. En bref, la période de gestation et de travail, est une folie d’amour ou la bouche se tord d’une véritable extase mandibulaire jusqu’à ce que l’âme apparaisse dans une substance ectoplasmique spongieuse.
C’est un état d’affection qui ne connait pas de limites dans la surabondance et la dépersonnalisation ! Une gueule de bois d’extases vous faisant revivre jusqu’à la mémoire résiduelle des crabes et des serpents en leurs copulations prolongées dans la boue protoplasmique des âges oubliés depuis longtemps, un geyser bouillant de la luxure du martyr. Même être crucifié, si on l’est d’amour, peut être un délice atroce. La vie n’est qu’un confessionnal qui sert de crachoir aux gens qui y déversent leurs merdes, leur bile, leur sperme, leurs angoisses, leur sang, leurs tripes et leur ego. La dépravation totale des humains est absolue et fascinante.
Ce sont des verrues qui continuent de cracher leurs arguments philosophiques et leur vision du monde au moment même où il est au plus bas, inconscient de la façon dont tout cela peut sembler incongru dans une duplicité qui n’existe que dans la personnalité humaine ! J’adore ça et cela en vaut la peine si vous avez l’énergie de parcourir mes texticules couillus. La plupart des gens n’ont pas l’estomac pour lire mes descriptions transgressives et paradigmatiques sur la profondeur de l’âme humaine dans la vie sociale et ses ornements nuancés, non chargés d’impositions surégoïques, dans la tendance Bukowsky, non loin d’une philosophie des plaisirs ou des dyonisiaques.
Chaque femme, chaque voiture se situe quelque part sur un spectre allant de l’utilitarisme à l’artisanat. Certaines sont plus utilitaires que d’autres qui présentent un niveau artistique qui les distingue vraiment… Je dirais que la Bugatti Next-57 qui illustre cet article, se situe si loin à l’extrémité artistique du spectre qu’elle repousse vraiment les limites de la beauté d’une voiture. La Next-57 célèbre chaque centimètre carré de son état automobile en la modernisant, en l’exagérant et en la rendant encore plus belle. Le résultat est le carrosse roulant d’un roi, incroyablement extraordinaire, incroyablement élégant et fabuleusement riche !
La combinaison noir et rouge est une déclaration sadomasochiste à part entière. Donnant à la voiture son apparence mystérieuse de plusieurs millions de dollars, l’extérieur noir brillant du char est un aimant pour les reflets nets et les contrastes élevés, ce qui le fait ressembler à un joyau sur la route. La longue carrosserie de la voiture commence par ses phares éclairant mais eux-mêmes éclairés par leurs bords. Les jantes luxueuses sont inspirées d’une énigmatique constellation lointaine. Déplacez votre œil vers le haut et vous arrivez au capot qui s’étend voluptueusement de la calandre jusqu’au sommet du toit, créant une division physique conceptuelle.
Un détail qui reflète l’esthétique propre à la Bugatti 57 d’origine qui dispose de sa propre colonne vertébrale et développe ensuite une texture d’ombrelle avant de rencontrer l’arrière de la voiture qui dispose d’élégants feux arrière. La Bugatti Next-57 n’est conçue que pour un seul pilote. La portière de la voiture s’ouvre largement pour révéler un cockpit cossu, drapé de daim rouge. Le siège pivote pour faire face au Roi/Saigneur (presque comme s’il saluait) qui s’installe tel que sur son trône pour faire fonctionner la voiture et donner vie à son moteur électrique (l’utilisation d’un panneau de verre texturé au lieu d’une calandre démontre que la Next-57 a un cœur électrique)…
Et si vous pensez que la voiture est un plaisir à regarder alors qu’elle est immobile, le simple fait d’admirer la façon dont les roues et les ailes allongées tournent lorsqu’on dirige la voiture, devrait facilement vous donner la chair de poule ! Quelle est votre fréquence cardiaque ? “Le pouvoir est un aphrodisiaque absolu”, disait Henry Kissinger… et c’est particulièrement vrai en France où sexe, amour et politique sont indissociables. Depuis le XVIIe siècle, presque rien n’a changé : les puissants restent obsédés par la conquête des femmes. Les épouses, elles, participent aux stratégies présidentielles : maîtresses ou courtisanes, elles font parfois trembler l’Etat…
Tout a été prévu pour créer un marketing chic et frayeux d’objets précieux destinés à encombrer les espaces perdus ! Tels les œuvrettes en Cristal qui valent autant qu’une automobile de premier luxe. Je vous vois sceptiques de tout ce capharnaüm… Sceptique comme une personne qui subit ce qui lui apparaît passivement et agit en accord avec les observations de la vie, sans chercher pour autant à décrire la vie sceptique comme une imitation sans réflexion de la vie d’autres personnes. Cette passivité n’exclut que l’assentiment. Même si la caractérisation initiale des observations donne l’impression de déposséder le sceptique de raison. Le raisonnement étant à la base des actions du sceptique.
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