Peugeot 402 Darl’mat Special Sport Coupé 1938
(Estimation : 1.000.000 $) La très rare Peugeot Darl’mat Special Sport Coupé, incarne les plus beaux attributs du style Art Déco “à la française” tout en bénéficiant d’un véritable pedigree de compétition et d’un savoir-faire technique. Émile Darl’mat, un concessionnaire Peugeot passionné par la performance et l’innovation, a exploité certains des plus grands talents de l’époque pour créer une machine vraiment géniale. Darl’mat a engagé Marcel Pourtout et Georges Paulin pour la carrosserie et le design, Jean Andreau pour l’aérodynamique et Victor Derbuell pour l’expertise technique, élevant la Darl’mat Special Sport au rang de légende. Cette automobile rare incarne les plus beaux attributs du style Art Déco français tout en arborant un pedigree de compétition légitime qui la place au panthéon des grandes machines de course des années 1930… Voilà la présentation officielle politiquement correcte.
Darl’mat était fasciné par la vitesse et l’ingénierie et, après la Première Guerre mondiale, il a établi un garage prospère à Paris, vendant et entretenant des automobiles tout en expérimentant des améliorations de performances.. Lorsque la 302 Darl’mat Special Sport a fait ses débuts au Salon de l’Automobile de Paris en 1936, la carrosserie de Paulin a stupéfié le public. Son style Art déco se caractérisait par une calandre inclinée, des ailes sculptées en forme de goutte d’eau et des accents chromés profilés. Pour des raisons de performance, Darl’mat avait remplacé le moteur standard de 1,75 litre par un moteur plus puissant de 2,0 litres du modèle phare 402 de Peugeot. Sa réputation d’innovation et d’ingénierie a alors, en conséquence, attiré l’attention des dirigeants de Peugeot, désireux de reconquérir la gloire antérieure de la marque dans le sport automobile dans le but de vendre et faire entrer de l’argent dans la caisse.
Peugeot lui a fourni une première série limitée de châssis de la série 302 qui ont servi de base à sa vision d’une automobile haute performance prête pour la compétition. En 1937, trois Darl’mat Special Sport Roadster ont été engagés aux 24 Heures du Mans, où elles ont obtenu les très impressionnantes 7e, 8e et 10e place. Fort de ce succès, Peugeot fournit à Darl’mat 6 nouveaux châssis 402 plus légers pour l’année modèle 1938. Cette plate-forme mise à jour était plus courte et plus large de sorte qu’aux 24 Heures du Mans de 1938, un roadster Darl’mat Special Sport avec un de ces châssis, a terminé à une réelle impressionnante 5e place au classement général, remportant la catégorie des 2,0 litres. Fort de ce succès, en 1938 Peugeot fournit à Darl’mat 6 autres nouveaux châssis 402 qui deviendront six coupés, ce qui en fait les plus rares de toutes les variantes Darl’mat.
Selon les documents du dossier, qui auraient été compilés à partir des recherches de l’expert de la marque Hubert Auran, assisté d’Hubert Croisile et de Claude LeGuezec, la production de la Darl’mat Special Sport a été extrêmement limitée, avec seulement 53 roadsters, 32 cabriolets et 20 coupés construits. Ces documents suggèrent que seulement six coupés auraient été construits sur les 6 châssis léger (reçus gratis de Peugeot), de la série 402, ce qui en fait les plus rares de tous. Cet exemple, châssis #705536, est l’une de ces rares voitures, à l’origine finie dans un extérieur bicolore de beige français et noir. Après avoir survécu à la guerre, cette Darl’mat Special Sport a changé plusieurs fois de mains à Paris avant d’être exportée aux États-Unis à la fin des années 1960 ensuite au début des années 1970, elle a rejoint la prestigieuse collection de voitures françaises du Dr William O’Brien à Reno, dans le Nevada.
C’était un associé du légendaire collectionneur Bill Harrah… 30 ans sans bouger plus tard, au début des années 2000, la voiture était dans un état de démontage partiel dans le but d’une restauration trop couteuse et a été vendue pour une croute de pain (expression sympathique qui ne dénonce pas les turpitudes) par l’aficionado/affairiste français Edward Fallon et son courtier aigrefin basé à Los Angeles Raymond Milo, à Kenneth Pierson, le propriétaire de Heritage Auto Body Restoration à Mesa, en Arizona. Trompé et devant l’ampleur de la restauration il a préféré la vendre telle quelle… En 2002, la Peugeot a été acquise par un collectionneur fortuné donc respecté (sic !) possédant certaines des plus belles automobiles du monde, qui a commandé une restauration à Redline Restorations du Connecticut qui comprenait à la fois des travaux cosmétiques et mécaniques.
Le coupé a fait ses débuts post-restauration au Concours d’élégance® de Pebble Beach en 2004 sans trouver acquéreur… Et, en 2007, il a été exposé à la célèbre exposition “Curves of Steel” du Phoenix Art Museum. Avec sa carrosserie signée Pourtout, et le faux bruit qu’elle était dans son état originel, cette restauration a été déclarée “sans aucun doute” (re-sic !) comme étant un chef-d’œuvre du design automobile des années 1930 (re-re-sic !)… Après avoir été exposée 18 ans dans la section “Curves of Steel” du Phoenix Art Museum, USA (depuis 2007 jusqu’en 2025), sans jamais trouver acquéreur (le doute planait) elle en a été extraite pour être vendue lors de la vente aux enchères annuelle des 6 et 7 mars 2025 qui se déroule à Amelia Island par l’office de Gooding & Company qui est l’un des événements les plus attendus de l’année par les passionnés d’automobile.
Ne croyez pas qu’y vendre et/ou y acheter est réellement une partie de plaisir si vous demeurez en France en cause des sournoiseries habituelles que je vais vous résumer ci-après avec l’humour caustique qui me caractérise en tant qu’OVNI de la presse mondiale, car mes magazines sont planétairement numériques et vont atteindre entre 2 et trois cent mille abonné(e)s si je ne décède pas avant mes 76 ans en mai 2025. Mon terme arrivant alors en ce cas ultime, à un pont final qui résumera au mieux les perfides et perverses réalités du monde des automobiles dites “de collection” qui ne sont que “frais et emmerdes”... Pour conclure avant mon terme (date de péremption), je vais illustrer les divers frais qui s’appliquent aux enchères grâce à un exemple unique que je vous invite à conserver/mémoriser pour vous éviter des déboires à l’infini…
Imaginez la vente de cette Peugeot Darl Mart, qui se vendrait au montant de l’estimation moyenne réalisée par les experts de Gooding & co à 1.000 000 euros (ou dollars) au marteau. Les frais acheteurs sont égaux à 25% du prix d’adjudication. Les frais vendeurs sont à 15% du prix d’adjudication.
-L’acheteur devra payer : le prix d’adjudication + les frais acheteurs = 1.000 000 + 25 % (250.000) = 1.250.000
-Le vendeur recevra : le prix d’adjudication 1.000.000 – les frais vendeurs 15% (150.000) = 850.000
-La Maison de vente se rémunère par les frais vendeurs 150.000 + les frais acheteurs 250.000 = 400.000
Si vous faites “Glup” c’est bon signe que vous avez eu un choc stimulant vos neurones
Vous constatez que pour une vente de 1.250.000 net à l’acquéreur, le vendeur perçoit 850.000 moins les frais pour acheminer l’automobile jusqu’au lieu de la vente, en ce cas avec les sous-transports locaux et les assurances, venant de Paris cela représentera 100.000. Le net est donc de 750.000 reçu vendeur. L’acquéreur doit de son coté, après vente prendre l’automobile en charge et l’amener à son garage ce qui peut également représenter 100.000… Le rendement de ces affaires est donc d’expérience médiocre et ne fait qu’augmenter les valeurs relatives qui deviennent délirantes. En ce cas d’espèce, cette simple opération représente 500.000 euros/dollars envolés et alimente l’envolée “relative” des valeurs qui ne sont que des attrape-nigauds puissance mille. Mais il y a toujours le gag caché qui finit par ressortir et qui change la donne car donnant à réfléchir en considérant les réalités vraies et cachées…
Au début des années 2000, cette voiture qui n’était en réalité qu’une épave et dans un état de démontage partiel, a été vendue par l’aficionado français Edward Fallon et le courtier (basé à Los Angeles) Raymond Milo, à un affairiste disposant de trop de dollars : Kenneth Pierson, le propriétaire de “Heritage Auto Body Restoration” à Costa-Mesa, en Arizona, qui a préféré ne pas la restaurer et la vendre comme “témoignage du passé”… En 2002, ce spécimen est comme tombé du ciel et la Peugeot a été “fourguée” dans son piètre état à un collectionneur respecté possédant certaines des plus belles automobiles du monde, qui a commandé une restauration à un autre atelier : “Redline Restorations” installé dans le Connecticut. Le “Job” comprenait une refonte totale mais a été déclaré comme n’étant que des travaux cosmétiques et mécaniques légers pour ne pas “faire peur” aux candidats candides d’acheter “l’affaire”.…..
Le coupé plus neuf que “son neuf d’avant-guerre” a fait ses nouveaux débuts post-restauration au Concours d’élégance® de Pebble Beach en 2004, et en 2007, il a été exposé à la célèbre exposition “Curves of Steel” du Phoenix Art Museum. Avec une nouvelle “carrosserie exquise signée Pourtout” 100% neuve, et qualifiée illico de “Chef-d’œuvre du design automobile des années 1930, témoignage de l’ingéniosité et de l’art de ses créateurs, stipulant l’importance historique de ce coupé Darl’mat ainsi que l’excellence de son esthétique et de sa technique qui lui assurent une place parmi les voitures carrossées les plus célèbres de l’entre-deux-guerres”… Voilà comment ont re-écrit l’histoire et qu’on harponne les gogos-niais-friqués… Je n’en écrirai pas plus, estimant que ce serait dangereux pour mes espérances de dépasser au moins mes 90 ans…