Vitaly Andreyevich Grachev : Советский G-Класс 6×6 «ГАЗ» 37-го
C’est la guerre en Ukraine ? Les Russes envahissent l’Ukraine ? Non ! Pour tout vrai-Russe ce n’est pas la guerre, c’est un correctif entre Russes de même confession. Le problème est que l’Ukraine-Russe, est tombée entre des mains étrangères par la mise en œuvre de multiples tromperies et machinations de pro-Nazis y ayant pris le pouvoir par un coup-d’Etat (22 février 2014) orchestré des manigances du grand Satan Américain ayant nourri la fausse révolution Ukrainienne (15 milliards de dollars y dépensés par les soins de l’Ambassadrice Mme Nulan) avec l’aide de la France de François Hollande subjuguée des conseils de Bernard Henri Levy ! C’est “l’âme Russe” qui a ainsi été atteinte et qui l’est encore 8 ans plus tard, début en février 2022, sous les traitres-coups du capitalisme hégémonique américain, de la résurgence Napoléonienne d’Emanuel Macron et de la haine religieuse Juive envers l’Eglise Orthodoxe Russe.
Euromaïdan (en Ukrainien : Євромайдан, Yevromaïdan ; en Russe : Евромайдан, Yevromaïdan) est le nom donné aux manifestations pro-Européennes en Ukraine, ayant débuté le 21 novembre 2013 à la suite de la décision du gouvernement Ukrainien de ne pas signer un accord d’association avec l’Union européenne au profit d’un accord avec la Russie. En 2013, alors que l’Ukraine était en défaut de paiement et qu’elle enregistrait de une récession totale à 100%, il lui restait, fin novembre 2013 : 18,79 milliards de dollars de réserves de change et elle devait en 2014 rembourser sept milliards de dollars à ses créanciers plus dix-sept milliards de dollars de facture de gaz naturel à la Russie ! Le 18 décembre 2013, le président Russe Vladimir Poutine est le seul qui aide véritablement l’Ukraine, il annonce la levée des barrières douanières entre l’Ukraine et la Russie, le gel de la dette de 17 milliards ainsi que son intention de baisser le prix de son gaz et offrir au gouvernement ukrainien un prêt de quinze milliards de dollars. Lors des négociations entre l’Union européenne et l’Ukraine, le premier ministre Ukrainien Mykola Azarov avait demandé à l’Union européenne un prêt de vingt milliards d’euros, qui lui fut refusé !
Ce mouvement a débouché le 22 février 2014 sur la révolution de février et un coup-d’Etat 1° destituant le président élu démocratiquement Viktor Ianoukovytch, remplacé par le pro-nazi Oleksandr Tourtchynov, 2° libérant Ioulia Tymochenko qui avait pourtant puisé des centaines de millions dans les caisses du pays) et 3° mettant en place d’un nouveau gouvernement non élu dirigé par un néo-Nazi : Arseni Iatseniouk. Cela va provoquer la guerre du Donbass pro-Russe. Les montants ci-avant indiqués ont été intégralement accaparés par les partis de l’opposition mis au pouvoir, qui ont œuvré cette affaire sordide ! Ils sont tout trois pro-Nazis : Bat’kivchtchyna (Ioulia Tymochenko), UDAR (Vitali Klitschko) et Svoboda (Oleh Tyahnybok)…
Les tromperies et machinations, c’est comme voler puis tuer la Russie voisine-amie-maîtresse-partenaire dans le dos en murmurant “Russie je vous aime”.… Dans toute histoire d’amour ainsi détruite il faut un temps pour se remettre et comprendre. L’âme doit se reconstruire mais en ce cas les tromperies, vols et machinations ne passent pas ! L’âme russe peut être décrite comme une tendance culturelle des Russes à décrire la vie et les événements d’un point de vue religieux et philosophiquement symbolique. En Russie, l’âme d’une personne est la clé de l‘identité et du comportement assimilant une personne à son âme. Le terme “âme Russe”, est utilisé dans la littérature pour décrire la spiritualité Russe. Les écrits d’écrivains russes tels que Nikolai Gogol, Léon Tolstoï et Fiodor Dostoïevski offrent des descriptions de l’âme russe. Le mot russe душа est le plus étroitement traduit par le mot âme.
Pleine de bruit et de fureur, l’histoire en général et celle de la Russie plus particulièrement, a ses raisons que l’incompréhension d’un manque d’éducation peine parfois à entendre, sourde aux promesses des lendemains heureux et au désespoir de ceux que le malheur accable. La politique Russe échappe à cette règle, elle révèle plutôt la vérité de l’histoire en ce que celle-ci échappe toujours quelque peu à l’analyse rationnelle pour manifester le flot des passions humaines ! Pour comprendre la Russie il faut comprendre la mentalité Russe, envisager ses plans d’empiricités comme la schématisation d’une espèce de transcendantal… Le communisme, s’il fut bien l’expression de la conscience Russe d’une époque, fut-il autre chose qu’une refonte du système Tzariste ? Et quels étrangers de la Russie pourront jamais comprendre comment s’est créé le Bolchevisme s’ils perdent de vue que le plus solide pilier de la Russie n’est pas la raison mais la foi ? De sorte qu’il faut bien envisager l’histoire et la politique Russe à travers un prisme au premier abord déroutant, celui de l’âme Slave. Le Russe est sentimental, profondément. Il est fataliste, tragiquement. Raison pour laquelle le Russe est tout naturellement le contraire du Cartésien.
Cela explique comment le Goulag a pu, un temps passé, à lui seul constituer la vérité de la Russie et non plus du seul point de vue de l’analyse politologique. Les Russes sont mélancoliques. Telle est aussi la source profonde de la fraternité qui définit la vie Russe comme vérité de la Russie. Il n’y a pas d’introduction qui s’impose à la réflexion qui se porte vers la Russie car celle-ci n’a ni commencement ni fin. C’est une signification que nous pouvons seulement approcher, non saisir… En Russie, un progrès culturel est doublé par son vice contraire qui prépare l’inconcevable. Alexandre Ier connu par ses qualités et sa pondération grâce à Guerre et paix de Tolstoï, fut très impressionné par l’organisation Napoléonienne de l’Etat Français. Qu’il imita. Rien n’est franchement bon, ni mauvais, en Russie et les Czars se sont accommodés de la grande vertu issue de ce désordre : “Le fatalisme Russe” qui n’est cependant pas né d’un rapprochement avec le “fataliste Français”. C’est quelque chose de spécifiquement Russe et qui garantit contre les recherches rancunières.
Il s’est infiltré dans la vie sous le principe d’une harmonie limitée. D’ailleurs, en général, les Russes laissent les feux s’éteindre car : “Il ne sert à rien de souffler sur les braises, ce qui ne ferait que réactiver l’incendie !”… La Russie a “tout le temps pour elle”. Avoir le temps signifie être patient. Comprendre Vladimir Poutine c’est comme revenir à comprendre Pierre le Grand et Alexandre Ier, ce n’est pas pénétrer leurs exacts desseins, mais croire avec patience qu’ils ont des desseins et que Vladimir Poutine est même seul capable de les comprendre. Le temps en Russie n’a pas la même structure qu’en Europe ! En Russie il faut prendre l’histoire comme une chose en soi, comme le temps qui ne fait que passer. La Russie est donc une large écharpe où chaque fil est lié à son fil contraire. Ce qui forme le dessin de l’ensemble c’est le principe du fatalisme. La mort rajeunit la Russie, car la mort crée la renaissance… Son contraire (la mort) fait la place à la vie (la réalité). Le “génie” de la Russie est de se servir des extrêmes et y trouver le germe d’un progrès dans leur opposition.
Rien ne peut entamer la foi d’un Russe. Comme dit dans les souvenirs de la population : “Ni les verges, ni le knout, ni l’épieu dans le bas-ventre ne viendront à bout d’un Russe. Le pilier de la Russie n’est pas la raison, mais la foi, et tout s’appuie là-dessus.”… C’est pourquoi la Russie nous est si profondément étrangère à nous autres Français Cartésiens ! Oui, le contraire d’un Russe c’est un Cartésien, donc un Français. Les philosophes qui imaginent qu’on peut, avec succès, négocier si peu que ce soit avec un Russe, n’ont aucune idée de l’être de foi qui habite le Russe et comment celui-ci méprise la raison Cartésienne… Un dialogue entre le Tsar de toutes les Russie’s Alexandre Ier réincarné en Vladimir Poutine… et Manuel Macron déguisé en nouvel Empereur Napoléon Bonaparte est un dialogue de sourds ! La religion est partout en Russie et la direction actuelle voulue par Vladimir Ier s’abstient de la contrarier. La clé de toutes discussions peut alors ouvrir la boite des accords sans contradictions !
Si grande que soit l’impulsion donnée, elle n’est jamais, en Russie, qu’une incitation de plus à réaliser une œuvre collective. Le système collectif est compris dans la préformation politique. Le simplisme de celle-ci entraîne toutes les difficultés subséquentes à qui n’a pas l’âme Russe… car le régime politique général s’y forme, avec une lenteur étonnante, sur le régime précédent sans le refondre de fond en comble. Il faut en effet comprendre que le communisme fut moins une révolution qu’une refonte adaptée du grand système Tzariste. Cette continuité dans les affaires “forma dat esse rei” indique une dimension énorme de la conscience Russe ! Il s’agit de la religion du passé. Déformée par le communisme, cette souvenance signifie qu’il faut aller par delà les phases d’exaltation et de déclin dans tel ou tel secteur ! La progression souterraine d’un but a atteindre en laissant le passé refleurir de lui-même. C’est cette tendance qu’à voulu réduire Lénine et après lui Staline, en s’appuyant non plus sur le passé, mais sur les lendemains qui chantent !
Le communisme n’était qu’une conscience “recordatione carens”, qui ne pouvait que connaitre une époque très brève : depuis 1917 jusqu’à la dissolution de l’U.R.S.S. le 25 décembre 1991. Ce n’est pas beaucoup, 74 ans, pour un si grand régime ! Et l’âge d’or a retrouvé sa place avec Vladimir Poutine auto-sacré le nouveau Tzar de toutes les Russie’s… Vladimir Ier regroupe l’Empire saccagé par le communisme ! Il faut garder en tête que la Russie n’a jamais envahi la France mais que Napoléon à envahi la Russie, tout comme Hitler… et maintenant l’Amérique via l’OTAN… Vladimir Ier est donc le sauveur de l’empire Russie et pas du tout un conquérant avide d’or et de sang comme Napoléon Bonaparte et/où Hitler et/où les Européens conquérant l’Amérique en massacrant les Amérindiens autochtones au nord et la civilisation Inca au sud !
J’achèverai mes considérations qui deviennent trop philosophiques en soulignant un trait qui traverse toute la littérature : la “mélancolie Russe” qui est à la racine de la métaphysique de l’ennui et ne doit pas être comprise, comme le veut Descartes, comme la manifestation d’une conscience vide, mais tout au contraire comme une conscience pleine, satisfaite, n’en pouvant plus de bonheur et “inagissante” de ce fait, pétrie dans la célèbre “nonchalance Russe”, qui s’étend comme une pieuvre glorieuse à toutes les âmes au lieu de se répandre seulement en quelques têtes distinguées comme le spleen Baudelairien Français. Trouvant sa source en la mélancolie, la nonchalance est la marque de fabrique de tous les slaves. Et comment ne serait-on pas nonchalant, mineur inconscient de la vie, tandis que la mélancolie visite les âmes ? Les Russes ont un mot célèbre pour désigner cet état d’âme spécifique qui est “l’absence de soi”, la “Bodenlosigkeit”… en un sens : le “perdre-pied”. Et pourtant ce sentiment, si difficilement imaginable, rend possible la fraternité Russe.
Dans la mélancolie, un Russe rencontre infailliblement les autres Russes, c’est pourquoi tout Russe est accessible à un autre Russe dans la nonchalance sans étude particulière préalable, quand bien même l’interlocuteur serait le “petit père des peuples”. Cette fraternité est la raison profonde de cet élément qui soutient toute la charpente de la Russie ! C’est cette fraternité qui permet de savoir que le Président Ukrainien se trouve non pas à Kiev, mais à l’Ambassade Américaine en Pologne ce qui est dérangeant pour les Ukrainiens qui sont trompés (comme tout le monde) depuis longtemps et que la propagande Américaine n’est pas en sommeil à faire croire que ce “héros-national” est prêt à mourir dans son Palais de Kiev… Milliardaire il aurait préfèré s’éclipserà la fin de son mandat dans sa somptueuse propriété d’Ibiza (c’est l’Espagne)… A donner ainsi peu de valeur à l’humain, c’est notre monde qu’on détruit… Bah ! Bof ! Arrivera bien le moment ou les vraies vérités seront connues ! Tout ceci écrit, j’en viens au sujet automobile sur lequel je n’ai pu m’empêcher d’apporter ce correctif…
En Russie, il est d’usage de se plaindre des routes et de leur absence, mais pour un Russe, c’est de la coquetterie… En fait, les Russes sont heureux qu’existent des chemins infranchissables car cela leur permet de développer l’intelligence de les franchir… C’est à nouveau “l’âme Russe” dans la façon dont les Russes veulent résoudre les problèmes rencontrés (où qu’on place sur leur route !)… Même maintenant, alors que tout le monde a un ordinateur puissant dans sa poche avec des possibilités de communication impensables pour éviter les routes infranchissables, les Russes s’amusent à les découvrir, pour pouvoir les franchir. Depuis aujourd’hui que Vladimir Ier a fait interdire Facebook/Meta et ses suites comme YouTube en Russie, celle-ci sera contrainte de recréer leurs systèmes et dans peu de temps cela attirera des millions de vues et un chemin vers plus d’autonomie nationale… Maître chez soi sans dépendre de quiconque, c’est le bonheur absolu.
Donc, voici le vrai sujet de cet article : Vitaly Andreyevich Grachev. Il avait tout ce qu’il est d’usage de mettre dans le concept d’un “ingénieur soviétique” : courageux, dévoué à son travail, disposant d’un esprit incroyablement vif et curieux, ayant une soif d’expériences, c’est cela le Grachev qui a donné vie aux premiers SUV de l’Union-Soviétique avec les GAZ-64 et GAZ-67, qui ont fourni une aide inestimable pendant les années de guerre contre le Nazisme et ont balisé la voie qui a finalement conduit aux UAZ (SUV) modernes. Mais encore plus célèbres sont les œuvres de Grachev en tant que concepteur en chef du Bureau spécial de l’usine ZIL. Principalement, je vais vous en écrire concernant “L’oiseau bleu” cet extraordinaire (pour l’époque) “amphibien-automobile” à six roues avec des performances hors route incroyables ! C’est aussi un monstre mécanique complètement fou, qu’il m’est difficile (donc inutile) de tout simplement vous le décrire avec des mots en phrases et textes…
Cette technique aura bientôt presque 100 ans, mais elle continue d’évacuer les cosmonautes des pires endroits ou ils atterrissent (en Russie c’est sur terre, en Amérique c’est dans l’eau)… et un remplacement à part entière n’est attendu ni en Russie ni dans le reste du monde ! Les œuvres de Grachev mériteraient un article séparé, mais je ne vais vous causer que de ses tout premiers projets, inconnus hors de la Russie et déjà presque oubliés en Russie, mais qui ont miraculeusement survécu à ce jour. Dès le début, Vitaly Andreevich ne s’inscrivait pas dans le système complexe de la jeune URSS. Au milieu des années vingt, lui, un étudiant ambitieux, a été expulsé de l’Institut technologique de Tomsk pour “mauvaise origine” : il n’était en effet alors pas facile pour le fils d’un riche entrepreneur de vivre à l’époque de la montée du prolétariat. Grachev ne recevra d’ailleurs jamais de bourse d’études supérieures. Il va donc, au début des années trente, se présenter à l’usine automobile Gorki nouvellement reconstruite, demandant à rejoindra l’équipe des ingénieurs, à l’appui d’un projet et en conséquence il va être investi presque immédiatement de la responsabilité du développement du premier véhicule tout-terrain Russe.
Ce n’est un secret pour personne que la société a commencé avec des Ford sous licence, dont le fameux modèle “A” pour lequel le jeune designer a commencé à adapter des technologies “étrangères”, à savoir la version à trois essieux (6×6), créée par Timken. En Occident, la voiture n’a pas pris racine, mais en Russie, elle est devenue une voiture populaire de série “deux tonnes” nommée GAZ-A. En parallèle, le lancement d’une GAZ-TK à trois essieux, développée par le “Bureau de conception d’armes Kurchevsky” destinée à être une automotrice d’artillerie, était en cours de préparation. Cette machine s’est avérée extrêmement difficile à produire, la conception étant remplie d’erreurs de calcul grossières et Grachev n’a pas hésité à en informer la direction. Pour cela, il a été immédiatement rétrogradé de concepteur à assembleur-junior de cette même machine… et selon les normes de l’URSS en 1934, c’était encore une punition légère !
Il faut considérer comme un miracle (ou une reconnaissance de son talent ?) que la direction soit finalement revenue à la raison, annulant la fabrication du modèle GAZ-TK et restauré Vitaly Andreevich à son poste. Le directeur du “Bureau de conception d’armes Kurchevsky”, soit Mr Kurchevsky lui-même (sic !), a été fusillé en 1937 pour sabotage, trop des inventions de cet “Ennemi du peuple” étaient inutilisables ! Rappelez-vous de cela, non seulement pour comprendre les mœurs de l’époque, mais aussi pour apprécier le rebondissement de l’intrigue à la fin de cette histoire ! Entre-temps, Grachev, en pleine conformité avec le principe de “critiquer, mais offrir mieux”, va commencer à développer son propre véhicule tout-terrain de tourisme basé sur la GAZ-A. La machine va ainsi recevoir le nom de GAZ-AAA. Le concept était considéré comme inimaginable à réaliser mais intéressant, tout d’abord, par la disposition originale des roues de secours qui étaient abaissées presque au sol, aidant à rouler sur les terrains complexes.
À l’arrière, les essieux moteurs de la “deux tonnes” étaient utilisés par une re-conception elle-même étant beaucoup plus réfléchie et les essais se sont terminés par de très bons résultats. Mais c’était déjà en 1936, et, à Gorki, l’usine commençait à produire une nouvelle voiture de tourisme, la “M-1”, beaucoup plus moderne que la vieille “Ashka”, et il a été décidé de combiner ses technologies avec les développements de Grachev, le résultat étant un étonnant hybride appelé GAZ-21. A ne pas confondre avec la Volga ! En 1940, GAZ procédera à un audit complet des indices, en réduisant à zéro la nomenclature précédente. En conséquence, le Volga GAZ-M21 deviendra l’héritière directe de la GAZ-M20 Victory, et personne au milieu des années cinquante, ne se souviendra du prototype d’avant-guerre .
Personne ne sait avec certitude combien de telles machines ont été fabriquées : au moins deux, maximum six, mais une a survécu à ce jour. Plus précisément, la chose la plus importante a été préservée : le châssis Grachev d’origine, autour duquel tout le reste a été restauré. Et ne vous précipitez pas pour appeler cette copie une nouveauté Russe : dans la mesure du possible, les composants historiques ont été utilisés ici. Juste un peu plus commun, après tout, sans compter le châssis, la GAZ-21 était un méli-mélo de tout ce qui se trouvait à l’usine. Une sorte de Lego Gorki ! L’ensemble de l’extrémité avant est Emka. Le capot, les ailes, la calandre sont toujours élégants aujourd’hui, et à cette époque semblaient être une révélation sur fond de simple Ashka. De la M-1, la technique est également reprise : le moteur quatre cylindres de 50 chevaux, la suspension avant, les freins et la direction. Ensuite, la cabine légèrement extrapolée de la carrosserie du pick-up GAZ-4, fabriquée sur la base de la Ashka. (J’espère que vous suivez et comprenez) ! De plus, un engrenage à vis sans fin est utilisé ici, tandis que les arbres de roues ne passent pas à travers les boîtes, mais à travers leurs parties supérieures. Aujourd’hui c’est introuvable !
La GAZ-21 a développé les bases, mais au lieu de grandes roues de rechange sur les côtés, il y a déjà de petites roues sous les seuils – leur but est absolument le même. Et les roues de rechange à part entière ont été déplacées vers les coins arrières de la carrosserie de sorte que la voiture pouvait s’appuyer dessus en cas de descente et de glissades abruptes. Ainsi, formellement, c’est un véhicule tout-terrain à dix roues ! Et vous pouvez raisonnablement vous demander (par exemple), puisque la tâche consistait à concevoir un véhicule tout-terrain, pourquoi n’a-t-il pas été fabriqué à traction intégrale ? Le fait est que les concepteurs de l’URSS n’étaient pas encore familiers avec ces techniques sans lesquelles il est impossible d’assurer à la fois la transmission de la puissance et l’angle de rotation nécessaire des roues !
Même à l’étranger, la technologie ne faisait qu’émerger : des brevets et des machines expérimentales ont seulement commencé à apparaître à la fin des années vingt… et la célèbre Citroën Traction Avant, la première traction avant produite en série (si ce n’est la Cord Américaine), a fait ses débuts en 1934. Et au début, ses “articulations” étaient l’une de ses principales plaies. En outre, on croyait que l’augmentation du nombre de roues était également un bon moyen d’améliorer la capacité de “cross-country”. La pression spécifique sur le sol diminue, les chances de tomber dans un fossé transversal sont réduites, etc.
En général, il y a près de 100 ans, le monde de l’automobile vivait dans un ordre complètement différent du notre. Et pour comprendre cela, il suffit de prendre le volant de cette automobile. Plus précisément, on grimpe sur un marchepied positionné très haut, puis il faut se serrer(plus que littéralement), en poussant ses jambes à travers l’étroit espace entre la porte et le siège du conducteur. Les genoux sont en tire-bouchon, le haut de la tête remonte contre plafond, le sélecteur de transmission se coince sous le genou droit… Ajustement ? Quels sont les ajustements ? Aucun ajustement ! Imaginez que vous devez être en tenue militaire de guerre, avec tout le “bazar”, c’est mission impossible !
Mais ces plaintes ne sont pas au bon endroit : avec mon mètre quatre-vingt-dix et quelques (plus de 100kgs) dans ces années-là, je n’aurais tout simplement pas obtenu un emploi de chauffeur ! Oui, oui, il y avait des critères de sélection. Maximum un mètre soixante et quelques ! Et puis il y a eu une guerre ! Avec exactement la même ergonomie de cabine, conduisaient ceux qui en étaient capables ! La sellerie c’était du métal. Les commandes un volant et des leviers… C’était suffisant pour parcourir des centaines et des milliers de kilomètres incroyablement importants pour gagner la guerre contre les nazis d’Hitler. Les mêmes “ceusses” qui ont changé de look et de nom pour se prétendre des Juifs survivants alors que ce sont des nazis… Triste époque !
Bref ! Ascétisme, élevé à l’absolu : il n’y a rien dans la cabine du GAZ-21. Même démarrer le moteur ici est un rituel inimaginable selon les normes modernes. J’allume le contact avec une clé miniature, puis avec mon pied droit, j’appuie simultanément sur deux boutons sur le sol : l’un est le démarreur et le second, semblable à une béquille de chemin de fer, est l’accélérateur de gaz. La pédale d’embrayage suit une trajectoire exotique: d’abord il faut appuyer vers l’avant, puis vers le milieu, en espérant que “la boucle d’engrenage” passe au bon moment. Balayage total obligé !
Je tâtonne pour le premier, pour cela, je dois appuyer simultanément sur le bouton ! Touché ! Coulé ! La pédale d’accélérateur reste inaccessible : la transmission à quatre vitesses ici n’est pas très cool, elle maximise la plage de puissance car, après tout, ce GAZ-21 a été conçu principalement comme un tracteur d’armée : il y a un équipage d’artillerie à l’arrière, un canon sur l’attelage, et tout cela devrait en quelque sorte aller hors route ! Par conséquent, la vitesse maximale dans le quatrième rapport le plus élevé ne dépasse pas 40 km/h, et sur une voiture vide ! Il est plus raisonnable de commencer le tout en deuxième, même en côte – xxxhrrrrrrr- il n’y a pas de synchroniseurs ! Et même avec la commutation à travers la pression à double embrayage, l’absence de craquement n’est pas garantie : ici, c’est un son normal auquel il vous suffit de vous habituer. Et ne pensez pas à la ressource d’engrenages dans une boîte à reliques… De plus, il y a tellement de bruits que la seule façon de ne pas devenir fou est simplement d’arrêter d’y prêter attention.
La transmission hurle avec colère, le moteur marmonne avec colère, quelque chose grince dans la suspension avec colère, et c’est le cas même lorsque l’arrêt de l’un de ces sons signifie un dysfonctionnement ! Ça fait du bruit, donc ça vit donc ça fonctionne ! C’est Russe ! La course du clou qui sert d’accélérateur est d’un centimètre et demi, mais cela n’empêche pas du tout le dosage de la poussée et le moteur est étonnamment réactif. Le volant infiniment grand est étonnamment léger grâce à la jante étonnamment géante… et bientôt je trouve étonnamment qu’il est tout à fait possible de trouver un langage commun avec la voiture ! Il suffit de se rappeler des freins à tambour archaïques, en principe pas capables de garder la voiture sur les glissières (vous ne pouvez que passer en vitesse) et de ne pas être offensé par la suspension. Parce que les ressorts ne se soucient pas autant des nids-de-poule et de mes os? l’essentiel est de résister aux coups, qu’on finit par supportera d’une manière ou d’une autre.
Eh bien, c’est ça l’essence de l’équipement de l’armée Russe. L’essentiel est que lA GAZ-21 grimpe calmement en oblique en faisant attention de ne pas verser sur le flanc ! L’engin a une excellente traction (et de sérieux à-coups de suspension°, cela a suffi au succès durant la guerre contre les nazis. La conception était encore brute, la structure de puissance ne pouvait pas résister aux conditions dans lesquelles les troupes Russes étaient entraînées, la suspension, la direction, la transmission nécessitaient des modifications, oui, plus même, car en principe, toute la voiture ! Mais la direction de l’armée rouge a apprécié le potentiel et a signé pour que la six-roues aille en production de masse, espérant évidemment que la plupart des problèmes seraient résolus.
C’est ainsi que la GAZ-25 est apparue et est devenue une voiture semi-mythique, mais qui existe toujours en mieux car restaurée avec correction des imperfections, c’est le ciel et la terre ! Les sièges sont moelleux, doublés d’un tissu agréable au toucher, il y a des charnières-mains courantes en cuir, des poignées généreusement chromées ! Après l’ascétisme de la cabine d’origine, il semble qu’on est tombé dans presque la voiture la plus luxueuse de son temps. Les pédales sont similaires aux pédales modernes, le canapé avant dorlote avec un réglage de la longueur, et en général on peux enfin prendre une position confortable avec los jambes semi-tendues et profiter du voyage.
Il y a suffisamment de différences techniques par rapport à la GAZ-21. Tout d’abord, les essieux moteurs utilisent une transmission hypoïde et ils semblent déjà familiers : les sphères de boîtes de vitesses, au centre desquelles viennent les cardans. Sous le capot se trouve le dernier moteur M-11 de l’époque : six cylindres, 3,5 litres et une bonne puissance de 76 chevaux. Et la boîte n’est pas issue d’un camion, mais un Emochnaya standard : les talents du tracteur sont inutiles pour la voiture, de sorte que les vitesses ici sont plus longues et la vitesse maximale dépasse déjà 65 kilomètres à l’heure ! Et c’est vraiment plus agréable : Dans la voix du moteur, il y a quelque chose de similaire à un baryton noble, le hurlement de la transmission est nettement inférieur et l’accélération est vraiment une accélération. Seulement ici, l’engin tremble comme un soldat Russe devant un contrôleur du Parti Communiste… aussi sans pitié. Le véhicule saute sur n’importe quelle bosse de la même manière, mais ici, au moins, il y a moins de chances de voler avec le haut de la tête contre le toit. Et pourtant, selon l’ensemble des qualités de l’époque, cette voiture pourrait bien revendiquer le statut de bon SUV pour l’état-major de commandement de l’armée soviétique !
Les décideurs d’alors n’étaient pas trop préoccupés par la conception brute, ainsi que par les problèmes de perméabilité des machines expérimentales. Mais ils étaient là : si les roues avant étaient sérieusement bloquées, les roues arrière ne pouvaient plus les retirer, et, sur les surfaces marécageuses, les six roues Grachev étaient pratiquement incontrôlables et roulaient principalement là où elles étaient poussées par les essieux avant. Et c’est ici que nous devons nous rappeler l’histoire de la fusillade de Kurchevsky afin de comprendre quel genre de personne était Grachev. C’est soit à la fin de 1937, soit le début de 1938, et c’est la période la plus turbulente et la plus dangereuse. Mais Vitaly Andreevich Grachev, réalisant que ses voitures étaient loin d’être idéales, a décidé d’écrire autant que Vorochilov, demandant d’annuler les préparatifs pour la production de masse, expliquant que sous cette forme, les VUS causeraient plus de problèmes qu’ils n’apporteraient d’avantages. Et par conséquent, non seulement il a conservé son poste, mais il a obtenu également le feu vert pour développer son nouveau projet !
Comment en est-on arrivé là ? Le fait est que Grachev a réussi à convaincre Voroshilov qu’un bon SUV n’est possible qu’avec une conduite sur toutes les roues. Dans le même temps, entre les mains du designer se trouvaient enfin des pièces fabriquées à l’étranger produites par Rzeppa et Bendix-Weiss. Vitaly Andreevich est arrivé à la conclusion qu’avec ces nouvelles pièces utilisées sur les GAZ, la Russie disposerait enfin d’une vraie 6X6 roulable ce qui était logique, étant donné que de nombreuses autres voitures étaient également d’origine étrangère. Ainsi, le dernier mur séparant Grachev de la traction intégrale s’est effondré : le prototype GAZ-61, Emki sera prêt à l’été 1939… et à partir de 1940, Voroshilov, Zhukov et de nombreux autres commandants de l’Armée disposeront de ces engins dans différents corps d’armées. Et, soit dit en passant, ces voitures ont été sincèrement louées en 1941, presque simultanément avec le début de la guerre, l’usine Gorki a commencé à produire la “Ivan-Willisov”, c’est à dire la même GAZ-64 (puis nommée GAZ-67), sans laquelle le cours des hostilités aurait pu être complètement différent.
De quoi voulais-je vous causer avec cette histoire ? Ben ! Oui quoique ! Bon ! Que l’honnêteté et le dévouement sont parfois cruciaux. Ces qualités ont aidé Grachev à prendre l’une des décisions les plus importantes de sa vie, et c’est ainsi que Vitaly Andreevich a abordé le travail jusqu’à la fin de ses jours. Les subordonnés se souvenaient qu’ils lui étaient tout simplement impossible de “glisser sur un cadeau” pour fermer les yeux sur des éléments mal fabriqués… C’est pourquoi, probablement, il n’y a toujours pas d’analogues de ces “Oiseaux Bleus”, et que les prototypes tout-terrains à six roues restent aujourd’hui des trésors pour musées. Au fait, n’oubliez pas de regarder la vidéo – peut-être que vous n’aurez pas une autre chance de voir ces voitures en mouvement !
Vitaly Andreyevich Grachev : Советский G-Класс 6×6 «ГАЗ» 37-го from Patrice De Bruyne on Vimeo.