Tout a commencé un après-midi poisseux, dans un lit crade et brinquebalant, devant la TV ancienne série (à tube) d’une chambre minable que j’occupais par erreur (par économie) dans un Motel du Nevada, alors que, à poil pour aérer mes coucougnettes en cause de l’air-co totalement naze…, je bouffais des chip’s au paprika tout en mâchonnant un vieux saucisson chorizo ultra-piquant retrouvé en dessous du frigo…
Dans l’écran, passait un reportage auto-beauf, d’une chaine locale… et, soudain, par un superbe hasard (j’avais des envies lubriques à assumer depuis UN reportage à Las Vegas)…, crevant les 50 hertz…, une nanana qui posait dans une fausse Cobra réellement en plastique (une bagnole pas un braquemar, bande de vicieux), m’est apparue en full écran…
De suite, j’ai bandé grave…, en tant que chroniqueur essayiste level 12, rédacteur level 17 et journaliste gonzo level 20 (le tout sur 20), il fallait absolument que j’entre en contact avec les irresponsables de cette émission, afin d’obtenir les coordonnées de la nanana et d’autres du même genre…
Il faut dire que, me souvenant avec émoi au temps béni ou j’effectuais moi-même ce type de reportage dans mes magazines Chromes & Flammes, ces filles n’avaient pas froid aux yeux quand il était question de tâter… et ce dans des tenues tout simplement inexistantes…, c’est ce qui m’intéressait le plus…
Ouais, car c’est beaucoup mieux que déglinguer dans le glauque à la recherche d’une “Hooker” via les pubs et cartes de visites aux photos-cons mièvres qui aboutissent à rien d’autre que de se faire plumer (il faut la mettre à la porte du motel après avoir joui, sinon quand la bête ronfle, en un tour de main après le tour de passe elle lui fait les poches en suite des bourses… et toutes s’y connassent pour trouver rapidos les endroits ou les cons planquent leurs cartes de crédit et leur cash)…
Après quelques coups de téléphone à la station de TV puis à la maison de production, j’ai décroché un rendez-vous… et une heure plus tard, en lui faisant croire que je voulais acheter son film pour une chaine de TV Française, j’ai pu rencontrer le réalisateur de ce reportage : “Le tuning côté charme” (c’est la traduction de l’émission), ce qui m’a permis de plonger au coeur de l’univers de Jeff Molighan, se présentant comme un adepte précurseur du style photographique érotico-beauf…
– Comment en êtes-vous arrivé à utiliser le prétexte du customizing, du tuning et des kit-cars pour filmer des filles presque nues ?
– C’est relativement simple. Quand tu vis uniquement de reportages de custom-cars de tuning et de kit-cars, si tu te limites toujours à ce que tu sais déjà faire, tu ne vas pas très loin. Il faut avoir de nouvelles idées et pour moi ce genre de projet en faisait partie. Il y a treize ans, personne n’avait fait quelque chose de semblable. J’ai créé un calendrier et ça a tout de suite bien marché. Ça va faire une dizaine d’années que mon calendrier est diffusé. De là, comme je faisais également des reportages TV, j’ai forcé un peu pour créer une émission.
– Dans le reportage qui passait cet après-midi, une nanana m’a tapé dans l’œil. Pourriez-vous me donner son numéro de téléphone ?
– Il y a des réalisateurs qui tentent de m’imiter mais très souvent le rendu n’est pas le même. Ils vont donner rendez-vous à une fille près d’une usine abandonnée pour la prendre en photo ou la filmer une ou deux heures. Le résultat, on le voit tout de suite quand on s’aperçoit que la fille n’a aucune affinité avec les bagnoles. On arrive même à lire la peur sur son visage et voir qu’elle n’est pas du tout rassurée de ce qui va lui arriver sexuellement ensuite. Moi je fais ça différemment. Par exemple, la fille en question, je l’ai attirée relax chez moi et quand j’ai vu que ça a bien marché au lit, je l’ai emmenée pour le reportage. Ça a duré trois semaines, ce qui lui a permis de se sentir à l’aise avec moi ET le milieu de l’automobile. Il faut un certain temps avant qu’un modèle qui n’a jamais taté ce genre d’expérience puisse se laisser aller. Ensuite je progresse lentement et ça se termine façon BDSM… Pour le numéro de téléphone de MA nanana, allez vous faire mettre !
– Comment ça se passe pour la sélection de vos modèles ?
– Trouver des filles qui acceptent de se faire photographier nues dans le plus grand pays bigot du monde, c’est pas évident.
– Quelles sont les réactions à travers les différentes cultures et traditions que vous rencontrez ? En effet j’ai vu qu’il y avait une réserve amérindienne pas loin d’ici !
– Je n’ai eu aucun problème particulier et ça n’a jamais perturbé une culture et ses traditions. La seule fois où j’ai préféré être prudent c’était avec une amérindienne Navajo, j’ai préféré travailler discrètement, en prenant soin de ne pas montrer mon travail aux amérindiens locaux.
– Ok, et vos modèles ils réagissent de quelle manière ?
– Elles jouissent ! Ahahahahah ! Je n’irais pas jusqu’à dire qu’elles se mettent à poil directement mais elles apprécient vraiment les shootings. Ça les enrichit en leur ouvrant d’autres horizons…
– De quelle manière s’est déroulé le shooting pour l’émission de cet après-midi ?
– Mes films, ce n’est pas sur demande. C’est la raison pour laquelle mon modèle doit être toujours présent et prête. Il faut être prudent et avoir sa montre en main. Les femmes ont parfois un comportement très spécial qu’il faut connaître. A la fin elles montrent leur soumission. A ce moment précis, il n’y a plus aucun risque. C’est précisément pendant ce laps de temps que la fille va pouvoir poser. Je n’utilise pas d’accessoires sado-maso, sauf en privé, car ça ne fait que compliquer. C’est pendant ce moment de soumission que les photos deviennent intéressantes.
– Est-ce qu’on peut dire que vous avez lancé le style érotico-beauf en TV ?
– Oui je le crois, par contre ce que je ne veux pas et c’est très facile à faire, ce sont les photos pornos. Ça ne m’intéresse absolument pas ! Je tiens à rester du côté érotique et c’est selon moi plus difficile à réaliser que quelque chose de pornographique. Aller à la limite mais sans la dépasser.
– Avez-vous déjà été contacté par des producteurs de films érotiques ?
– Les films pornos ne m’intéressent pas, je suis plutôt un adepte du soft-chic-érotique avec des customs et des kit-cars. Mais je n’ai jamais été contacté par des réalisateurs…, pour répondre à votre question à-la-noix.
– D’autres projets ?
– Non, ces dernières années j’ai effectué beaucoup de films qui me restent à vendre, donc comme c’est couteux je n’ai pas de projet en attente. En 2015, je n’ai qu’une seule session en projet avec une fille. Vous savez, il faut dépenser beaucoup d’argent pour emmener une fille en reportage. Je ne parle pas seulement des frais de déplacement mais aussi de l’hébergement sur place, du contrat avec le modèle etc… Pour vous donner une idée du prix, emmener Katty pendant trois semaines, m’a couté environ $10,000.00…, la qualité a un coût. C’est le prix pour vous vendre mon film pour votre chaine de TV en France…, c’est OK ?
– Waouwww… C’est super ! Je viendrai demain à votre bureau !
– Parfait, vers 11h… Si les gens ouvraient les yeux, ils seraient tellement horrifiés par tout ce qui les entoure qu’ils lâcheraient leurs outils, quitteraient leurs boulots, ne paieraient plus leurs impôts, refuseraient toute obligation, rejetteraient toute loi…, en exemple…, comment une femme réellement lucide ferait-elle plein de trucs délirants qu’elle est censée faire à tout moment de la journée pour quelques centaines de dollars, alors que poser nue peut lui rapporter cent fois plus ? J’y vais, à demain, salut ! Voilà ma carte…
En conclusion de ce flop sexuel (pas reçu l’adresse de la nanana)…, je vous souligne que depuis un paquet d’années déjà (trop) tel un fou furieux ultra-subjectif, (mais en immersion dans mes sujets) j’hurle que la planète part en vrille dans l’univers de la bêtise…, dès-lors, via mes texticules (ne confondez pas avec testicules), je tente de faire mieux comprendre le réel et l’air du temps, que n’importe quel pisse-copie ou âne sociologisant tapote “à-la-ligne”, sans âme ni ferveur…
L’industrialisation des médias, d’aucuns diront : la professionnalisation (gag !) des merdias…, a annihilé en un demi-siècle toute transgressivité, sans alternative, l’info et les reportages (même récréatifs) sont conçus comme vus d’un drone, collectés de derrière un écran, coulés dans un moule à gaufres industriel, diffusés en flux ininterrompu par les gargouilles d’eau tiède que sont les chaînes de désinformation…
Dès lors, comment raconter le monde, comment visiter la psyché décalée d’un système ultra-libéral, électronique et impérial, se voulant “la nouvelle Rome”…, sinon par des écrits semblables à des balles à cynisme enrichi (comme celui que vous finissez de lire), qui viennent ridiculiser, bousculer, flageller gourous et dealers de fausse morale établie…, car, la contre-culture n’est que l’exigence d’un politiquement incorrect sans faille…, au vitriol !