Collections : le grand bric-à-brac…
Sur www.GatsbyOnline.com, les internautes ne m’apostrophent pas comme si j’étais leur pote de chambrée…, comme si j’étais leur complice de beuveries…, comme si on faisait chaque soir les putes ensemble… et comme si on était copain/copain depuis toujours…
Que nenni…, ces attitudes sont l’apanage des Forums et des pages Facebook… ou on me traite parfois de mégalo et autres qualificatifs…, remettant en questions (débilitantes) mes commentaires politiquement incorrects, saupoudrés d’humour satirique et déjanté…
Certains affirment, en sus, que je n’y connais rien en bagnoles, que j’ai pris l’identité de Patrice De Bruyne, le réel créateur et éditeur des mag’s Chromes&Flammes après l’avoir trucidé dans d’atroces tortures et caché à 678 mètres sous terre à l’aplomb de son garage-Loft et du hangar contigu…
L’ensemble se trouvant dans un ancien domaine militaire avec des blockhaus, dirigé par le Lieutenant-Colonel Marcel Pirotte qui s’était illustré avec Bob Denart dans la tentative d’annexion du Luxembourg…, j’en ai fait une vidéo…
Quoique ça m’amuse, faut se calmer, la réalité est peut-être bien pire…, car j’ai vraiment eu ces voitures, j’en ai toujours trop…, je les ai achetées, payées, réparées, restaurées et conduites…, je connais donc leurs valeurs d’autant que je connais trop bien l’univers des ventes aux enchères et leurs réels dessous, je sais comment elles se comportent, leurs défauts, leurs pannes, les merdes qu’elles suscitent y compris fiscales…
Et aussi les affres de leur revente et des difficultés multiples que cela engendre, surtout avec les pires ahuris lobotomisés qui peuplent les Forums et Facebook, en individuels forcenés ou en crocodiles nageant en clubs de tordus qui savent tout sur tout…, mais le fond de l’histoire se résume comme suit : “Qui n’a jamais eu l’idée une fois dans sa vie de commencer une collection ?”…
Une collection de chaussures, de slips, de cravates, de boîtes en fer, de livres, d’autos miniatures, de voitures réelles, anciennes, moyennement modernes, des Kustoms, des Hot-Rods, des chefs-d’œuvre et des bricoles, des mascottes de radiateur et même des ferrailles ?
Tout y passe…, toutefois, une simple collection peut évoluer au fil du temps en véritable obsession…, la collection risque de devenir alors une pathologie à part entière, appelée “accumulation compulsive”, ou encore syndrome de Diogène.
Je vous explique tout…
A l’origine de l’amassement compulsif, une cause revient fréquemment : le trouble affectif qui peut apparaître à la suite d’un choc psychologique (décès, séparation…), pour se consoler, on accumule toutes sortes d’objets car leur présence est rassurante.
Généralement, lorsque se séparer d’un objet est inenvisageable pour nous, c’est parce qu’il nous ramène à une époque révolue, un souvenir, un objet qui sert de lien avec ce qui n’est plus…., malheureusement, tout garder tout au long de la vie peut s’avérer être un exercice dangereux, aussi bien pour notre santé que pour notre équilibre psychologique, puisque c’est aujourd’hui considéré comme une réelle pathologie…
Mais à l’inverse, acquérir ces mêmes objets peut créer des fortunes !
Y a t’il un juste milieux et qu’est-ce que ça veut dire que “le juste milieux” ?
Rien pour qui n’amasse rien…, fièvre, angoisse, émoi…, pour chaque objet : avoir eu un coup de foudre et se conduire alors comme les amoureux transis.., un attachement pas forcément pathologique, même s’il peut faire basculer la vie.
-“J’avais trouvé une superbe poupée ancienne pour une de mes clientes collectionneuse”…, raconte Jean-Patrick, antiquaire. “Je lui propose aussi la boîte d’origine, ce qui ajoutait de la valeur à l’objet, mais elle refuse. Je lui donne alors du papier de soie pour emballer la fragile tête de porcelaine. Elle refuse encore, en s’exclamant : Non ! Elle va étouffer !”…
Des anecdotes de ce genre, antiquaires, brocanteurs et marchands d’art en connaissent des dizaines…, depuis l’instituteur qui, sur un coup de tête, a dépensé tout le budget familial et hypothéqué sa maison pour acheter un vase chinois, jusqu’à un fana de boîtes qui a fini par se suicider en s’enfermant dans l’une d’elles…
Bien sûr, tous les collectionneurs ne sont pas des “fêlés”…, pourtant, tous ceux qui les connaissent savent à quel point cette occupation absorbe leur temps et leur énergie… et combien la quête perpétuelle d’un nouvel objet engendre de fièvre, d’angoisse et d’émoi…, même les amateurs acharnés d’objets ne parviennent pas à expliquer cette pulsion irrépressible, cet appétit insatiable d’acquisition qui régit leur existence.
Sacha Guitry, grand collectionneur d’objets d’art et de manuscrits, distinguait les “collectionneurs placard” des “collectionneurs vitrine”…
– “Les premiers, introvertis et méfiants, ne montrent jamais leur collection ; les seconds, extravertis et parfois exhibitionnistes, ne parlent que d’elle”.
Chez tous, la passion peut se décliner de mille façons différentes : l’accumulation forcenée, le choix sélectif, les objets gros ou petits, artistiques ou utilitaires ; il y a aussi ceux qui suivent les modes ou poursuivent une collection familiale, les modérés qui dépensent peu ou les prodigues qui engloutissent leur salaire…
Un point commun : tous ressentent la même excitation lorsqu’ils chinent dans une brocante, la même émotion lorsqu’ils trouvent un objet, le même désespoir quand ils ne peuvent pas l’acquérir…, un véritable comportement amoureux…
D’ailleurs, ne disent-ils pas fréquemment à propos d’un objet “j’ai eu le coup de foudre“?
Tout se passe comme si, entre leurs mains, l’objet devenait vivant et aimé.
– “Avec lui, on peut établir une identification beaucoup plus étroite et exclusive qu’avec n’importe quel être humain”…, explique le commissaire-priseur et académicien Maurice Rheims dans “Les Collectionneurs” (Ed. Ramsay, 1981)… “Un objet supporte n’importe quel excès de passion, il est une sorte de chien insensible qui reçoit les caresses et les renvoie comme un miroir, fidèle non aux images réelles mais aux images désirées”…
Mais d’où vient cet amour pour les objets ?
Le psychanalyste américain Werner Muensterberger, auteur du “Collectionneur, anatomie d’une passion” (Ed. Payot, 1996), fonde son origine dans la petite enfance…, à la naissance, le bébé ne fait pas la distinction entre lui et sa mère et vit avec elle un état fusionnel…, un jour, il s’aperçoit qu’elle peut s’absenter…, c’est un véritable traumatisme…, pris d’angoisse et de peur, il tend les mains, saisit un objet et le garde près de lui…, c’est l’objet transitionnel, défini par Donald W. Winnicott comme objet qui ne fait pas partie du corps du nourrisson et qu’il ne reconnaît pourtant pas encore complètement comme appartenant à la réalité extérieure (“De la pédiatrie à la psychanalyse” (Ed. Payot, 1989)…, cet objet (poupée de chiffon, hochet, carré de tissu, etc.) est le prolongement de l’enfant à l’extérieur…, il lui permet de soulager sa peur de la solitude.
Selon Werner Muensterberger, le collectionneur retrouverait, dans chacune de ses acquisitions, le pouvoir de l’objet transitionnel…, voilà pourquoi Jean-Claude, agent d’assurances, est passionné par les cloches : élevé dans un orphelinat, seul le son des cloches de l’église lui apportait un réconfort…
Autre exemple : Balzac…, toute sa vie, il s’est ruiné pour amasser des objets de valeur, or il ne cessait de répéter : “Je n’ai jamais eu de mère”…, son goût pour les objets contrebalançait les traumatismes d’une enfance sans amour.
Si le collectionneur est parfois névrosé, ce n’est pas à cause des objets, mais en raison de la nature des sentiments qu’il leur porte…, c’est une accumulation sans fin…
Autre caractéristique de certains collectionneurs : l’absence de point de saturation…, même si leur goût change et si leur intérêt se déplace vers d’autres types d’objets, ils ne s’arrêtent jamais…, mais rien à voir avec ce que les psychanalystes freudiens définissent comme un “trouble obsessionnel compulsif”.
– “Nous sommes tous compulsifs !”… explique le psychiatre Robert Neuburger. “A des degrés divers, bien sûr. C’est pourquoi le “collectionnisme” n’est ni un comportement pathologique ni une maladie. On peut même dire que c’est un traitement en soi ! La preuve en est que bien des collectionneurs sont déprimés lorsqu’ils ont terminé une collection. Mais il leur suffit d’en commencer une nouvelle, et la dépression disparaît”…
Curieusement, dans le monde de la psy, les ressorts psychologiques du collectionneur n’ont que rarement fait l’objet d’analyses, néanmoins, le psychologue Henri Codet leur a consacré une thèse, il recense quatre caractéristiques psychologiques du collectionneur :
– le désir de possession,
– le besoin d’activité spontanée,
– l’entraînement à se surpasser,
– la tendance à classer.
– “On retrouve chez l’enfant tous ces traits spécifiques”…, dit-il. “C’est peut-être leur survivance à l’âge adulte qui fait le collectionneur”…
C’est entre 7 et 12 ans qu’apparaissent les premiers désirs de collection, ils correspondent au besoin de rationaliser et de classer les éléments du monde extérieur pour en prendre intellectuellement possession, c’est aussi le premier moyen de se mesurer au monde des adultes.
En principe, à la puberté, ces tendances disparaissent…, mais si elles continuent de se manifester à l’âge adulte, c’est avec un élément supplémentaire : la passion…, d’où la véritable “collectionnite”…
Quel que soit le type de collection, chaque objet a un sens particulier pour son possesseur…, c’est pourquoi la ferveur qu’il attache aux objets n’a pas forcément de rapport avec leur rareté ou leur valeur marchande, il s’agirait en fait d’une projection de son psychisme.
Par exemple, amasser des petites voitures ou des poupées peut traduire un attachement à l’enfance (une forme de régression qui trouve alors un exutoire dans la collection) ; réunir des affiches de Mai 68 peut témoigner d’une fixation à un passé vécu et à une période très marquée dans l’inconscient collectif ; rechercher avec avidité des objets Louis XVI peut être une façon de se réfugier dans l’Histoire pour s’isoler et perdre le sentiment du temps présent.
Toutefois, on peut se demander si cette quête perpétuelle d’acquisition n’est pas une tentative de restaurer l’image de soi en la complétant sans cesse d’éléments nouveaux…, collectionner pourrait alors être considéré comme une valorisation narcissique.
Très rares sont les collectionneurs qui s’estiment “enfermés” dans un carcan d’objets divers qui se multiplient à l’infini.
– “La grande majorité d’entre eux se sent libre et heureuse”…, assure l’ethnologue Claude Frère-Michelat. “Ils sont fiers de leur passion, de connaître à fond leur sujet, de faire œuvre de protection d’un patrimoine culturel, ce qui confirmerait l’hypothèse de la valorisation narcissique”….
Mais que penser de ceux qui rendent la vie de leurs proches insupportable ?
– “Leur comportement devient dangereux lorsque la collection-traitement a dépassé son but”…, poursuit Robert Neuburger. “L’aspect passionnel prend le dessus, et ils perdent toute notion de réalité. Ce sont des cas rares, bien sûr. Quant aux collectionneurs “normaux”, même s’ils ne souffrent pas d’une maladie, ils ne guérissent pas du “collectionnisme”. C’est une véritable dépendance. Un peu comme l’alcoolisme. A la différence que cette assuétude est plutôt sympathique”…
Pendant trente ans, tous les mercredis, Freud a fait le tour des marchands d’antiquités pour compléter sa collection qui, disait-il, lui procurait un très grand délassement.
Il possédait quelque 2.000 objets issus de diverses civilisations méditerranéennes disparues (égyptiens en grande majorité, grecs, étrusques, romains) et quelques vieilleries chinoises à l’authenticité douteuse, dont une figurine trapue qui avait l’honneur de figurer seule sur la partie droite de son bureau et que Freud devait saluer tous les matins.
Selon Robert Neuburger, sa fascination pour les objets anciens provient de son identification à l’archéologue Heinrich Schliemann (le découvreur de Troie) et de sa passion pour les héros de l’Antiquité…., aussi peut-on penser qu’il collectionnait plus les symboles que les objets… et c’est dans une urne de sa collection que Freud a souhaité que soient déposées ses cendres après sa mort !
Témoignages de collectionneurs :
Jean-Paul Favand, directeur du musée des Arts forains :
-“J’ai même engagé des professionnels du renseignement pour retrouver un manège perdu après la guerre ! Ma mère était une collectionneuse inconditionnelle : elle a rassemblé des objets dans plus de cent domaines différents ! Et je la suivais souvent. Plus tard, comme j’étais metteur en scène et comédien, j’ai recherché des objets du spectacle. Je suis devenu antiquaire à 21 ans, en me spécialisant dans les “curiosités”. Lorsque je suis parti de chez mes parents, j’ai laissé tous mes objets chez eux car j’avais l’impression que ce serait une partie de moi qui resterait… Depuis, j’ai surtout collectionné des objets qui me “parlent”. Pour tous les collectionneurs, les objets ont un langage qui fait résonner un point précis de leur personnalité. Par exemple, je possède la plus importante collection d’objets de sorcellerie européens ainsi qu’une belle collection de cannes de cérémonies, pleines de symboles. Des objets magiques ! Chercher un objet est une véritable chasse au trésor. Actuellement, je tente de retrouver l’un des plus beaux manèges du monde, perdu après la guerre, et j’ai même mis des professionnels du renseignement sur le coup… En créant un musée, j’ai cassé la démarche du collectionneur qui, en principe, ne montre pas ses possessions. En outre, cela m’aide à ne pas trop m’attacher aux objets. Tant de collectionneurs ont fini par disjoncter ! Cela dit, continuer d’entretenir cette soif d’accumulation, même si j’essaie d’y échapper, m’empêche de me sentir vraiment libre”…
Fabrice Dulhoste, chef de groupe-gestion :
– “Lorsque je pars en vacances, j’emporte toujours mes masques rituels africains… Tout a commencé en Afrique. J’étais très jeune et mon père était diplomate au Burundi. Un jour, des Africains nous ont proposé des objets d’art. C’étaient de vulgaires reproductions pour touristes… mais ça nous a donné envie de rechercher de véritables objets anciens. Depuis, je n’ai jamais arrêté. Seuls les objets cérémoniels m’intéressent, notamment les statues et les masques rituels. Ils sont très difficiles à trouver, même en Afrique ; la plupart de ceux que je possède ont été rapportés en Europe au début du siècle. Si on me propose un objet, je suis capable de sauter dans ma voiture et de faire mille kilomètres. J’ai même parfois pris l’avion pour, finalement, ne découvrir que des faux… J’ai deux petites statuettes yombé (du Congo) qui m’ont coûté une fortune, et il a fallu que je négocie pendant un an et demi avec les propriétaires avant de pouvoir les acquérir ! Lorsque nous nous sommes mis d’accord, j’ai été envahi par une émotion extraordinaire, et j’éprouve toujours le même plaisir à les regarder aujourd’hui. A la maison, les objets ne restent jamais à la même place et je ne m’en lasse pas car je découvre toujours en eux quelque chose de nouveau. Lorsque je pars en vacances, je les emporte avec moi et les dispose là où je m’installe. Toute la famille s’y est habituée et ne peut m’imaginer sans mes objets. Peut-être mon fils, qui a aujourd’hui 5 ans et reconnaît déjà des objets dans les catalogues, reprendra-t-il le flambeau ?”…
Philippe Anginot, directeur du musée de la Sardine à Sète :
– “Mon sujet de doctorat : la sardine dans l’imaginaire méditerranéen… Dans les années 70, j’étais étudiant à Tours lorsque l’on m’a donné une boîte de sardines qui était une véritable relique. Elle devait dater de l’entre-deux-guerres. J’en suis tombé amoureux ! L’étiquette représentait un pêcheur qui s’éloigne sur sa barque et dit au revoir à sa femme. Près d’elle, derrière un rocher, un type fume sa pipe en la regardant d’un air gaillard… Je me suis alors demandé si on pouvait trouver d’autres messages de ce genre sur d’autres étiquettes. Et j’en ai trouvé ! Pendant dix ans, j’ai été un collectionneur acharné. Il m’est arrivé de faire ouvrir une épicerie espagnole à l’heure de la sieste pour acheter une boîte vide exposée dans la vitrine ! Puis j’ai obtenu une bourse pour faire un doctorat d’ethnologie sur “La dimension de la sardine dans l’imaginaire méditerranéen”. J’étais le premier “sardinologue” de France… Enfin, j’ai créé un musée, avec l’aide de la ville de Sète. Peu de gens se rendent compte de l’importance de ce poisson dans notre culture : il a été le symbole du christianisme pendant quatre siècles ! Aujourd’hui, je possède plus de 1.000 pièces, et ce n’est pas fini”…
Claire Gallois, romancière :
– “Je suis très sélective mais, de toute façon, un ange laid, ça n’existe pas. Toute petite, j’étais fascinée par deux anges en marbre qui se trouvaient dans l’entrée de l’appartement de mes parents. Et cela a duré des années. Ils représentaient le pouvoir de s’envoler, la liberté. Or je suis très sensible à l’enfermement. Il y a une dizaine d’années, lors du partage de l’héritage familial consécutif au décès de mes parents, les anges m’ont été dévolus par tirage au sort. J’ai alors décidé de commencer une collection d’anges. Mais pas n’importe lesquels. Je suis très sélective et je ne choisis que des objets en matière noble : pierre, bois, métaux. Jamais de plastique ! J’ai toujours fréquenté assidûment les brocantes, parce que j’aime tout ce qui témoigne du temps passé. Aussi ai-je pu me constituer une collection de très beaux anges. De toute façon, un ange laid, ça n’existe pas… Je n’étais pas obsédée par ma collection, mais j’éprouvais un réel plaisir à chaque fois que je découvrais un nouvel objet. Hélas, les anges sont devenus à la mode. Lorsque j’ai vu qu’il y en avait partout, y compris sur les serviettes en papier, j’en ai eu assez. Aujourd’hui, je ne veux plus de collection. Le parcours normal d’une vie, n’est-ce pas de se défaire des choses ?”…
Pour ma part, j’ai commencé ma “collectionnite” avec des camions-jouets en tôle “Tri-ang”…
J’avais toujours celui de mon enfance, j’ai commencé par collectionner tout les camions et grues “Tri-Ang”…, partout ou j’allais je “fouinais” les antiquaires, les brocanteurs et les foires “compilatoires”…, en finale, j’en ai plus d’une centaine, c’est très beau à mes yeux, mais je ne sais qu’en faire, ils se trouvent dans des rayonnages qui forment les murs de mon garage-loft…, même pas exposés, tout est fermé par des volets !
Dans la foulée j’ai gardé mes albums de BD, tout “Blake et Mortimer”, tout “Buck Danny”, tout “Tintin” en plus d’autres raretés : “l’Epervier”, “Tif et Tondu”, “Spirou et Fantasio”, des originaux depuis mon enfance, le plus vieux date du début des années cinquante…
Tout est là, impeccablement impeccable, bien rangé… et, le comble est que ça fait au moins 20 ans que je ne supporte plus les BD….
Autre “collectionnite” perso, les maquettes “à coller” Monogram au 1/8…, rarissimes, je les ai toutes, d’époque, c’est de là que vient ma “passion” des Hot-Rods…, dans les années soixante, Monogram commercialisait des maquettes de Hot-Rods, c’était fou, personne ne savait ce que c’était…, du coup j’allais voir dans des salles de ciné de quartier, des films-navets mettant en scène des histoires de Hot-Rods et de Choppers…, un choc de voir Peter Fonda draguer Nancy Sinatra en cuissardes chevauchant une Harley…, Bardot copiera quelques années plus tard…
Alors…, des maquettes, je suis passé aux “vraies”…, mes petites accumulations ont généré l’idée d’en faire un magazine quand l’occasion s’est présentée…, ainsi est né Chromes&Flammes… et comme ça rapportait lourd, plutôt qu’accumuler les maquettes, j’ai accumulé les bagnoles…
Imaginez que depuis les années ’70, jusqu’à présent, ça fait beaucoup…, beaucoup trop…
Des timbres ca se collectionne dans un meuble, des bagnoles faut un immeuble…
Cela entraine des folies, j’aimais les Excalibur, a un moment donné j’avais presque un modèle de chaque série dans toutes les sous-séries, une douzaine…, pour utiliser celle du fond de la rangée, il fallait toutes les bouger… et comme elles n’étaient pas souvent utilisées, elles ne démarraient plus, ou elles tombaient en panne un peu plus tard…
Cela m’a coûté une fortune en maintenance et réparations, un budget ahurissant, totalement dingue… et un besoin d’en avoir plus, jusqu’à avoir le St-Graal via une Mercedes SSKL 1927, la mère matricielle des Excalibur’s…
A ce point, c’était trop, car j’avais en sus, toutes les séries de Clénet’s, toutes les séries de Corvette’s et Mustang’s…, un capharnaüm titanesque, un bordel, un bazar…, une partie visible toujours “impec”, bien rangé… une autre dans un hangar… ou les bagnoles prennent la poussière, la crasse…
J’ai eu 3 débuts d’AVC, un pour mes affaires (le fisc), un autre pour mon épouse, un troisième pour ma maîtresse…, je suis resté en vie, sans séquelles, revenant à mon Loft-Garage, revoyant mes “belles” qui m’auraient survécus sans grincer ni pleurer, disputées par des opportunistes…, je me suis dit que la vie ce n’était pas ça, que c’était crétin… et j’ai changé de vie, divorcé, adieu maîtresse hors de prix (je l’appelle “chère” amie…, j’ai adopté Blacky et Hop… je suis parti vivre au sud avec une Smart et une vieille Jeep Wrangler…
Le démon m’a repris pour un Hot-Rod…, après deux mois, j’en ai eu ras-le-bol et l’ai vendu…, la “collection”, c’est complément de retraite, au cas ou…
Maintenant, lorsqu’on “cause” de “collections d’autos-vieilles” avec d’autres du même bord, on se marre, pliés en 4 de rire comme des fous…, tel, comme Bardinon ayant acheté 15 ans plus tôt une “merde de Ferraillerie” pour 5.000 euros, qui l’a vendue 30 millions en 2016 avec un pneu de mise en scène, pareil pour d’autres issues de fraudes fiscales oubliées, et lorsque “Bercy” est allé voir de plus près, on s’est aperçu qu’un très grand nombre étaient fausses, les autres des doublons…, que des épaves, acquises pour des dizaines de millions…, le monde est fou et c’est que du bonheur…
La majorité des individus des pays riches sont la cible des professionnels du marketing capitaliste qui s’appuie sur Les failles humaines, qu’ils ont étudiées de très près…., dans le cadre de la société de consommation, ils cherchent ainsi à accroître les profits des entreprises en poussant la population, en particulier, par la publicité, à la consommation.
Le besoin psychosociologique de possession et de consommation est ainsi renforcé par le marketing capitaliste…, de plus, depuis l’antiquité au moins, les pouvoirs en place ont bien compris l’utilité de répondre à ce besoin, à travers “du pain et des jeux” comme le faisaient les Romains…, un peuple qui ne crie pas trop famine, qui a le ventre plein et qui s’amuse devient alors plus facile à diriger à son insu.
La satisfaction des 7 besoins essentiels primaires est une des conditions principales de la sobriété heureuse.
Le philosophe Christopher Lash explique que la société capitaliste engendre une “personnalité culturelle narcissique et prédatrice”., cette dernière engendre le fétichisme de la consommation de masse, l’aliénation des travailleurs, qui n’ont plus alors conscience de leur exploitation et de leur domination.
Pour le psychanalyste Jung, l’individuation est aussi une condition d’accès à l’autonomie…, l’évolution psychologique, la sobriété heureuse et la simplicité volontaire supposent la nécessité de prendre conscience et de différencier les 7 besoins essentiels primaires, dont les besoins physiologiques, le besoin de vivre, le besoin d’être fort, le besoin d’aimer…, prendre conscience des différentes couches subconscientes de sa personnalité et observer ses peurs essentielles permet de s’émanciper par l’ouverture et la maîtrise de soi.
Il y a 6 peurs essentielles qui sont reliées aux 6 besoins psychologiques essentiels primaires : la peur de la mort au besoin de vivre…, la peur d’être faible au besoin d’être fort…, la peur de ne pas être aimé au besoin d’aimer…, la peur de ne pas se réaliser au besoin de réalisation de soi-même par la création…, la peur de ne pas comprendre et donc ne pas maîtriser son environnement au besoin de compréhension du monde…
La transformation de la société vers plus de liberté, d’égalité et de démocratie ne pourra se faire par le seul changement psychologique des individus…, le changement vers une démocratisation des structures sociales et économiques suppose, en effet, des actions concrètes et des luttes sociales sur le long terme et au quotidien.
Cependant, pour parvenir à créer une société nouvelle et émancipée, les êtres humains, qu’ils soient citoyens, militants, dirigeants ou chefs d’État, ne pourront se dispenser d’un travail lui aussi quotidien, intérieur et extérieur, de nature psychologique et relationnelle, visant une transformation de leur personnalité…
Voilà, voilou et basta