Collection Luigi Compiano… “Never piss off the tax man”…
Le terme “être comme un gamin dans un magasin de bonbons”… traduit exactement comment j’étais en parcourant le hangar ou étaient rassemblée l’entièreté de la collection de jouets “grandeur-nature” de l’italien Luigi Compiano…
L’ampleur de cette collection va vous submerger autant que je l’ai été : 430 voitures, 150 motos, 60 bateaux (et hydroptères de course), 117 vélos, des bobsleds, des…, des…, des…
La collection a été saisie/confisquée par le gouvernement italien afin de récupérer environ 14 millions d’€uros de taxes dues.
Compiano avait hérité de la direction des entreprises de sécurité privée de la famille en 2010, se retrouvant employant 700 personnes. Cela lui a monté à la tête…
En quelques jours 40 millions d’€uros sortirent des comptes de la société vers celui de Luigi Compiano… et chaque mois, d’autres millions suivaient le même chemin…
Il y a beaucoup de rapports contradictoires sur les circonstances des divers transferts, mais après 5 ans, quand le fisc s’est inquiété que la société milliardaire était quasi exangue et que les employés n’étaient plus payés…, il a enquèté sur le style de vie de Luigi Compiano…, et a rapidement découvert qu’il possédait plusieurs centaines d’automobiles et motos “de collection” d’une valeur “minimisée” de € 50 millions d’€uros… ainsi que 100 millions d’euros de valeurs en villas de luxe dans le monde…
Lorsque le fisc a opéré, 22 millions d’euros en espèces (en cash) ont été découverts dans un coffre secret.
L’empire de Luigi Compiano s’est ainsi effondré et l’étonnante collection saisie a été mise aux enchères “au plus offrant”…
En février, Luigi Compiano a été condamné à un an et demi de prison pour avoir soustrait aux impôts italiens 17 millions d’euros. Pour rembourser les dettes, les voitures saisies, qui dormaient dans les parkings d’une douzaine d’immeubles à Venise, ont donc été vendues…, Luigi Compiano a bien tenté de récupérer la collection devant la justice, mais sans succès.
Il n’y avait pas que 430 voitures, 150 motos, 60 bateaux (et hydroptères de course), 117 vélos, des bobsleds, des…, des…, des…, non, il y avait aussi 469 voitures miniatures et 243 trains miniatures… une collection de vidéos pornographiques impliquant des enfants (2.187 DVD et cassettes vidéo), une centaine de sex toys, une cave spéciale aménagée BDSM comportant 439 objets divers dont un fauteuil gynécologique et une table d’opération. Malheureusement, je ne dispose pas plus de détails que cela.
Le fisc a mis l’ensemble en vente et les collections BDSM ont été achetées rapidement par des “connaisseurs”, sauf les cassettes et DVD pédophiles qui auraient été détruits…
Cet amoncellement “associatif” raconte bien évidement l’histoire d’un style de vie hédoniste assez extravagance qui dépasse l’entendement.
En dehors du vieil adage “never piss off the tax man”, ce bric-à-brac de luxe montre clairement que Luigi Compiano n’a pas fait les choses à moitié…, ses collections étaient vastes et superbement organisées.
C’est le fisc italien qui en a fait un fouillis monolithique de lots contenant au moins une douzaine de collections différentes dont chacune ferait un musée…
Les autorités fiscales italiennes ont conclu un contrat avec RM- Sotheby, la plus grande maison de vente aux enchères du monde, afin de vendre la collection d’autos, motos et bateaux.
D’autres grandes maisons d’encan ont mis quelques bâtons dans les roues pour avoir une part du gâteau, ce qui a stoppé quelques mois le processus de vente…, mais, la puissance du fisc a fait que les dites maisons sentant la lame du rasoir d’enquêtes fiscales passer sur leur gorge, ont abandonné toutes leurs revendications…, tout étant (enfin) débloqué récemment la préparation précipitée de la plus grande collection automobile jamais à être vendue en Europe.
L’ensemble, dénommé : “Duemila Ruote” (2000 roues) a été vendu à Milan (Italie) les 24 & 25 novembre 2016, coïncidant avec la foire automobile géante “Milano Auto Classica”, de même “poids” que “Techno Classica” à Essen en Allemagne (200.000 entrées) et que “Retromobile” à Paris/France (125.000 entrées).
La fréquentation de “Milano Auto Classica” est montée en flèche en raison de cet attrait supplémentaire sans précédent.
Mis à part un regain d’intérêt pour les voitures classiques la collection importante et complète de Luigi Compiano, vendue sans prix de réserve signifiait il y aurait quelques bonnes affaires à réaliser…
C’est pourquoi l’histoire “en arrière”, c’est à dire “comment a été constituée la collection” est très importante, car cela signifie que les “ploucs”, les citoyens “lambda”, les “petits” collectionneurs et les rêveurs qui attendent toute leur vie d’acquérir, par exemple, une Dino Ferrari 246 GT pour 10.000 euros ont peu de chances d’acquérir quoique ce soit, si ce ne sont diverses anecdotes chaudes et floues qui accompagnent ces “choses”…
Toutefois, comme le fisc voulait “de l’argent MAINTENANT”, et que tous les lots allaient se vendre à la chute du marteau…, beaucoup sont venus rêver qu’ils pourraient acquérir pour pas grand chose, une part de l’arche de Noé…
Compiano grand amateur de pornographie, aimait les Porscheries, logique…, il avait plus de 70 d’entre-elles : cinq Porsche 356…, 23 Porsche 911, une 912, trois 928, trois 930 Turbo, deux 944s, neuf 959, neuf 964s, trois 968s, huit 993s, sept 996s, cinq 997s, une Boxster, une Caïman et une 550….
Compiano aimait aussi le BDSM, et donc les Ferrailleries et autres délires italiano… 50 Ferrari, 40 Alfa Romeo, huit Fiat, six Lamborghini, 30 Lancia et 22 Maserati, la plus précieuse étant une MC12 de 2005, une des 50 fabriquées, avec seulement 6 kilomètres à son compteur kilométrique…
Compiano aimait les sensations fortes, multi sexuel acceptant les transsexuels et les homos, les voitures de rallye se devaient d’être présentes pour sentir les plus merveilleuses enculades mécaniques possibles, telle une 1989 Lancia Delta HF Integrale 16V “Ufficiale”.
Compiano aimait le “Bondage” et les japonaiseries…et en cette matière il s’est fixé sur les motos Yamaha : TZ750, TZ700, TZ500, TZ350, TZ250s, TZ125, YZ125X, YZ250J, YZ490J, YZ450F, TY125, TY175, TY80, 500 Enduro, SC500, XT500, XT600 Ténéré…
RM Sotheby a amassé un total massif de € 51,260.000 millions d’€uros.
817 lots ont été vendus dont : 423 voitures (sur 430), 155 motos (sur 155), 117 vélos (sur 117), 55 bateaux (sur 60), d’innombrables morceaux d’automobilia, des pièces multiples et un certain nombre de bobsleds vintage.
Les lots non vendus ont en fait été conservés par “prérogative historique” par le Gouvernement Italien (il n’y a pas de petits profits)…
La vente de RM Sotheby a été énorme dans tous les sens…, il a fallu une centaine de camions “porte-8” pour amener les lots depuis l’entrepôt de Luigi Compiano situé près de Venise, jusqu’au lieu de la vente : 18.580 m²).
Cinq commissaires priseurs travaillaient en équipes pour un total de 30 heures pour vendre les lots.
Certains lots ont requit 20 lignes téléphoniques et les soumissionnaires en ligne étaient plus de 1.000.
Les “meilleures ventes” :
-1966 Ferrari 275 GTB/6C € 3.416.000
-2004 Maserati MC12 € 3.024.000
-2008 Ducati Desmosedici € 70.200
-Powerboat Classe 1 (2 moteurs Lamborghini V12) € 117.200 -Millésimus Vélo-Service € 10.530
Les acheteurs ont du attendre 10 jours pour que leurs soumissions soient officiellement acceptées par les autorités fiscales italiennes.
Les soumissionnaires venaient de 57 pays, bon nombre d’entre eux provenant des marchés émergents, 83 % étant des nouveaux clients pour RM Sotheby.
Environ la moitié des acheteurs étaient âgés de moins de 50 ans, ce qui signifie que l’autre moitié des acheteurs avaient plus de 50 ans (sic !)…
Le grand “spécialiste des voitures de RM Sotheby”, Augustin Sabatie-Garat m’a déclaré (en Français impeccable) :
– “Il se sent comme nous avons réalisé l’impossible ici à Milano cette semaine. Les défis logistiques associés de mettre cela sur cette vente sont époustouflantes, si, si, miraculoso, mais nous avons relevé le défi et obtenu des résultats que personne n’aurait pu prévoir. Le lieu de vente aux enchères était plus occupé que nous ayons jamais vu dans une salle de vente. Cette vente a prouvé hors de tout doute que le marché de la voiture classique continue d’être très forte, fortissimo, avec un intérêt constant de tous les secteurs du marché”…
Moralité : “Pour vivre heureux, vivre caché”…