Confiture ou déconfiture ?
Il y a quelques années, 10 modèles européens ont été présentés dans les merdias habituels, comme ayant coûté très très très très cher à leur constructeur… or, ces mêmes merdias et leurs journaleux n’ont jamais vérifié la véracité de ces chiffres !
Je “Swisse” extrèmement dubitatif devant tant de certitudes, car : faute de pouvoir consulter les vrais bilans de ces constructeurs…, faute de pouvoir obtenir une réalité mathématique…, faute de pouvoir examiner les liens entre l’entreprise mère de chaque constructeur et ses satellites situés dans d’autres pays, dans d’autres continents…, faute de pouvoir vérifier s’il n’y a pas eu de surfacturations dans cette jungle de sociétés toutes liées, de sousfacturations également (toutes destinées à manipuler et jongler pour minimiser des profits ou il y a de l’impôt à payer et gonfler les bénéfices là ou il n’existe aucun impôt)…, je subodorre que ces chiffres publiés avec un zèle attendrissant par les “zamis de la presse”, font partie d’une manipulation planétaire destinée aux cours boursier… tout en laissant supposer aux gnous, que toutes ces voitures très chères sont en fait vendues à perte…
Que PSA se mette volontairement “dans la merde” la plus merdique et crasse imaginable en cessant tout de go la fabrication de voitures pour le marché Iranien, soit un énooooooorme pourcentage de son chiffre d’affaire… alors que General-Motors acquiert dans le même temps un gros pourcentage de l’entreprise à vil-prix et force une alliance PSA-Opel tout en poussant à supprimer un gros pourcentage de la fabrication en France…, ça fait beaucoup trop de % additionnés pour que ce soit le hasard, d’autant que la famille Peugeot en tire des profits méga-gigantesques…
Que l’on nous bassine de communiqués de presse et de commentaires abscons concernant le rachat de VW par Porsche, qui finit par être une opération inverse…, tandis qu’on distille que VW-Bugatti en est à 4.617.500 euros de perte PAR VEYRON VENDUE 2.000.000 euros chaque, soit une perte totale de 1,70 milliard d’euros pour les 400 ainsi liquidées…, ça fait beaucoup trop d’euros de pertes additionnés pour que ce soit le hasard…, d’autant que la famille Porsche en tire des profits méga-gigantesques (la fortune de la famille, en milliards, a été multipliée par 10 en une nuit)… sans qu’aucun des merdias aux ordres n’en parle, alors que le procès est en cours actuellement, le fisc Allemand voulant la clarté totale….
On nous bassine à longueur d’année avec les grands mythes (tous mités), mais, bande ce beaufs, soyez lucide, ils sont tous morts… et la plupart ont eu une vie de con, toujours à chercher de l’argent qui manquait…, à envoyer des illuminés paumés au casse-pipe pour vendre des bricoles à des prix ahurissant de bêtise…
Il faut sans doute être carrossier-motoriste pour comprendre, car on comprend tout dans une restauration “à nu”…, aucune, strictement aucune n’a jamais valu le prix demandé… et si elles valent des montants dingues ces dernières années, c’est comme les œuvres d’art (les tableaux qu’on lèche dans les musées), dont leurs auteurs sont quasi-tous morts dans la misère…
Osez regarder la réalité en face : les marques mythiques n’appartiennent plus à leurs auteurs, pis que tout, on fait revivre des marques faillites, perdues, rien que pour l’image, pour vendre des bagnoles qui n’ont strictement pas le moindre lien avec le nom d’origine, rien, que du mercantilisme, que du consumérisme…
Ce qui fait aimer une automobile différente des autres tient souvent à peu de choses…, pas grand monde ne sait ce qui s’est tramé en coulisses pour arriver à la produire en série : un “casting” improbable d’ingénieurs pas toujours compétents…, un arrière-plan politique grand-guignolesque…, une bonne dose de folie déclinée à toutes les sauces…, un cahier des charges exclusivement calculé avec des erreurs positives pour tromper les investisseurs et banquiers… et surtout, un égo démesuré du grand big-boss de l’entreprise qui n’a que faire des études de marché labourées en ligne droite.
C’est rentre-dedans, avec un résultat totalement fou quoiqu’assez bandant sous canicule, empreint d’un joyeux laisser-aller référentiel, parfois grandiose, souvent putassier et beauf, sans aucune ambition réflexive…, mais, présenté en grande pompe dans un show pompier, c’est toujours attendrissant de vivre cet élan qui accuse cependant, rapidement une mollesse formelle qui relègue son style aux portes de son ambition primitive : la jouissance entière et coupable de son public masochiste…
À cet effet, la Bugatti Veyron fait figure de mascotte idéale et providentielle, tant sa carcasse réalisée optiquement pour créer un lien inventé de toutes pièces avec un passé volé…, transforme ces déficits d’efficacité en credo…
Imperméables à la critique, le big-boss et ses ouailles tels des benêts monosyllabiques vont se contenter d’une fonction impassible de vecteurs éclairés, figés dans leurs expressions, raides dans leurs justifications, sorte d’insultes placides à l’art dramatique autour duquel tout un tas de personnages grotesques cabotinent consciencieusement.
Installant par le vide un art du contrepoint limité (mais efficace), dans des postures décontractées…, leur “chose”, à certains moments certes, n’est jamais loin de se retourner complètement contre sa formule…, pour être honnête, à chaque fois que j’assiste à de tels barnum’s, je crois pendant longtemps à une mauvaise blague, donnant rapidement l’impression de repartir sans la moindre raison pour un tour de manège.
Toutefois, si ces craintes se confirment, ce n’est parfois qu’à moitié…, la Smart par exemple s’est avérée une solution intelligente à un usage actuel, j’ai d’ailleurs été un des premiers à en acheter une…, par contre la Bugatti Veyron est un total non-sens qui reprend ad nauseum tous les gimmicks et valeurs “sûres” de son prétendu hommage à Ettore : aucune véritable logique, mais des lambeaux de clichés rabougris, compilant frénétiquement les clins d’œil narcissiques… et s’enfonçant par paliers (chaque présentation d’un modèle prétendument “autre” s’est fait dans un n’importe quoi narratif, tous de véritables foutages de gueule).
J’aurais aimé que la Bugatti Veyron déraille salutairement de sa trajectoire référentielle monomaniaque, s’offre en entonnoir à sa propre boulimie et ouvre tous les robinets d’une saine connerie…, mais non, tout se résume à un gigantesque gros barnum science-fictionnel-rétro où l’on n’y comprend rien, jusqu’à ce qu’on décide de chercher quel est le vrai programme !
C’est ici que ça s’atomise et que l’hommage se parachève : en effet, on sent bien que cette boucle bouclée brocarde moins une pathologie du recyclage industriel (aujourd’hui du reste parfaitement intégrée), qu’il ne fait l’éloge, à l’autre bout de l’alphabet, de la grande centrifugeuse cabossée de l’exploitation de milliardaires en perpétuelle soif du paraître…
Tout cela n’est qu’une sorte de laboratoire miséreux mais glouton, toujours tenté de se dilater hors de ses limites, et qui, tel une comète convoitant une galaxie, conjure sa pauvreté catégorique par un irrésistible panache de fortune, ce qui tient une fois de plus à peu de choses…
Voici 10 modèles européens qui auraient coûté très très très très cher à leur constructeur…
1. Bugatti Veyron (2005-2013)…
Voilà l’exemple type de la folie des grandeurs de Ferdinand Piëch…, rien n’était de trop pour la Bugatti Veyron…, mais son moteur W16 de plus de 1.000 chevaux chauffe comme une chaudière sur le point d’exploser, la vitre de custode explose, elle est remplacée par une persienne en alu (comme la Miura) qui fond… ce qui oblige à laisser le moteur à l’air libre… Mais malgré le prix astronomique de plus d’un million d’euros, le groupe Volkswagen n’a pas fait de profit sur ce modèle.
Nombre d’exemplaires produits : 400. Pertes par exemplaire : 4.617.500 euros. Pertes totales : 1,70 milliard d’euros.
2. Fiat Stilo (2001-2009)…
D’une voiture italienne portant un tel nom, on attend forcément du style et du charisme, ce n’était pourtant pas du tout le cas de Fiat Stilo…, le constructeur avait développé deux versions du modèle : une variante “sportive” à 3 portes et une classique 5 portes…, aucune des deux n’a convaincu…, depuis l’époque des premières Bravo/Brava, Fiat n’a d’ailleurs plus jamais le connu le succès dans cette catégorie de voitures.
Nombre d’exemplaires produits : 769.000. Pertes par exemplaire : 2.730 euros. Pertes totales : 2,10 milliards d’euros.
3. Volkswagen Phaeton (2001-2012)…
Le PDG Ferdinand Piëch voyait très grand pour sa marque Volkswagen…, il ne voulait pas uniquement construire des “voitures du peuple”, mais bien des “voitures people“…, pour produire la Phaeton, il a même fait construire une nouvelle usine de verre à Dresde…, côté qualité, on ne peut rien reprocher à la Phaeton, mais le modèle n’avait par contre pas l’image de marques comme Mercedes, Audi et BMW.
Nombre d’exemplaires produits : 72.000. Pertes par exemplaire : 28.100 euros. Pertes totales : 1,99 milliard d’euros.
4. Peugeot 1007 (2004-2009)…
Le concept semblait intéressant : une citadine haute dotée de portes avant coulissantes, idéales pour grimper facilement à bord du véhicule dans les espaces étroits, mais le système d’ouverture des portes engendrait un surpoids et un surcoût trop importants pour ce segment très concurrentiel.
Nombre d’exemplaires produits : 123.000. Pertes par exemplaire : 15.380 euros. Pertes totales : 1,90 milliard d’euros.
5. Mercedes Classe A (1997-2004)…
La première tentative d’incursion de Mercedes dans le segment des “compactes” n’a pas répondu aux attentes du constructeur, notamment à cause d’un “test de l’élan” catastrophique et de problèmes de finition…
Nombre d’exemplaires produits : 1.187.000. Pertes par exemplaire : 1.440 euros. Pertes totales : 1,71 milliard d’euros.
6.Smart fortwo (1997-2006)…
Bien que près de 1,5 million d’exemplaires aient finalement été produits, la smart fortwo a connu des débuts difficiles…, cette petite citadine biplace, imaginée par Swatch et Mercedes, était trop en avance sur son temps…, pour lancer la première génération du modèle, la maison-mère, Daimler, a dû casser sa tirelire.
Nombre d’exemplaires produits : 749.000. Pertes par exemplaire : 4.470 euros. Pertes totales : 3,35 milliards d’euros.
7. Jaguar X-Type (2001-2009)…
Jaguar a voulu à tout prix concurrencer les BMW Série 3, Mercedes Classe C et Audi A4…, extérieurement, la X-Type ressemblait bien à une Jaguar, mais elle utilisait la plate-forme et les moteurs de la Ford Mondeo…, ce n’était donc pas la technologie la plus raffinée…, échec…
Nombre d’exemplaires produits : 363.000. Pertes par exemplaire : 4.690 euros. Pertes totales : 1,70 milliard d’euros.
8. Renault Laguna (2006-2012)…
Avec cette Laguna, Renault voulait faire oublier les problèmes de fiabilité des générations précédentes…, mission réussie, puisque le modèle est devenu très fiable…, mais Renault a en revanche loupé le design de cette Laguna…
Nombre d’exemplaires produits : 434.000. Pertes par exemplaire : 3.550 euros. Pertes totales : 1,54 milliard d’euros.
9. Audi A2 (2000-2005)…
L’Audi A2 devait concurrencer la Mercedes Classe A. Elle disposait d’une technologie d’avant-garde, comme une carrosserie en aluminium et un moteur diesel ultra sobre, mais les clients n’étaient pas prêts à mettre le prix pour ces solutions techniques…
Nombre d’exemplaires produits : 176.000. Pertes par exemplaire : 7.530 euros. Pertes totales : 1,33 milliard d’euros.
10. Renault Vel Satis (2001-2009)…
C’est sous le slogan “créateur d’automobiles” que Renault a lancé au début des années 2000 des modèles très originaux, comme la Mégane, l’Avantime et la Vel Satis…, cette dernière devait remplacer la Safrane comme porte-drapeau de la marque…, le modèle étalait de nombreuses qualités, mais le style très particulier de la Vel Satis n’a pas séduit…
Nombre d’exemplaires produits : 64.000. Pertes par exemplaire : 18.710 euros. Pertes totales : 1,20 milliard d’euros.
Transgresser, protester, désobéir…, tel l’enfant juché sur une chaise, se hissant sur la pointe des pieds pour atteindre le pot de confiture en haut du placard…, symbole de l’espièglerie et de l’effronterie…, symbole également d’une époque où la résistance était synonyme de revendications matérielles : le bonheur promis dans le commerce et la consommation !
Aujourd’hui, le refus est toujours à la base de toute forme de résistance mais le temps est venu de l’opulence et de la profusion, le pot de confiture n’est plus à conquérir, mais est offert pour tout achat d’un lot de 12.
“Soit le changement que tu veux pour le monde”…, professait Gandhi…, ainsi, les citoyennes et citoyens mus par le désir de faire évoluer les mentalités sont contraints d’adapter la forme de leurs luttes à ces nouvelles contingences…, dès lors, il ne s’agit plus pour eux de réclamer l’accès à tous au plus grand confort matériel mais bien de refuser catégoriquement tout ce que la société a défini comme indispensable… et qui semble en réalité bien loin des impératifs vitaux d’un être humain.
Par exemple, il est désormais convenu qu’une planète sur laquelle chaque habitant aurait une automobile ne serait ni souhaitable, ni vivable…, à chacun dès lors de considérer s’il peut s’en passer, dans une quête de sobriété heureuse, où d’aucuns découvriront que l’ascèse n’est pas uniquement le nom d’une autoroute.
C’est là tout le sens du mouvement politique trivialement baptisé “décroissance”, qui n’est en réalité que l’anticipation du déclin d’un système…, l’hypothèse initiale du libéralisme économique, à savoir des ressources naturelles inépuisables, est désormais caduc et les alternatives restent à inventer…, le temps de l’arrogance semble pourtant toujours d’actualité.
Dans les profondeurs de sommets internationaux stériles portant sur l’urgence environnementale, “responsable politique” résonne toujours comme un oxymore.., la richesse de la biodiversité semble se résumer à de la confiture certes, mais pour des cochons.
L’échec d’une doctrine censée porter en elle la prospérité pour le plus grand nombre interroge chacun de nous sur l’attitude à adopter, il semble évident qu’une fois encore, la solution sera dans la contestation et la non coopération à un système imposé : refuser, non pas l’interdit qui pèse sur le pot de confiture hors de portée, mais à la main qui le tend en disant : “mange tout, ne laisse rien pour les autres”.
Si, comme le veut l’adage : “il est aisé de réveiller quelqu’un qui dort, mais impossible de réveiller quelqu’un qui fait semblant”, est-il envisageable de continuer à fermer les yeux sur une misère qui les crèvent ?
“Vivre simplement pour que d’autres puisse simplement vivre”… objectait Gandhi : ne pas se goinfrer de confiture afin d’en laisser à celles et ceux qui n’ont pas eu de pot…