Corvette 2020 “Flat-Plane-Eight“ : une révolution ?
Les Corvettes me fascinent depuis que je suis en âge d’être fasciné par les bagnoles qui sortent de l’ordinaire, de plus, je considère les quelques Corvettes que je possède comme des bagnoles “Waouwwwwww!” exceptées les C3 qui me font l’effet “Boafwooooohhh”…, aussi, avec l’arrivée de la C8 qui a le moteur central arrière, j’ai eu l’impression qu’il me faudrait une année sabbatique pour simplement percer le bordel y ayant amené les “ceusses” de GM, faisant fi de la mythologie de l’engin…
Alors, je vais droit au but, mon Popu, toi qui me lit avec l’enthousiasme de la “retrouvaille” de ta jeunesse (Chromes&Flammes est magique, il fait rajeunir lecteurs et lectrices de 35 ans), sache que les pontifes de GM m’ont invité à la présentation de la C8.R au Space J.Kennedy Center de la NASA… et que j’ai bassement accepté de pactiser avec le monde de l’industrie et avec les démons du consumérisme international, non seulement parce que j’étais gracieusement invité sans devoir dépenser le moindre dollar, mais aussi parce que ce j’allais pouvoir tapoter une connerie sublime ou chaque mot serait choisi à la perfection, chaque phrase filant la chair de poule et débordant de double-sens afin que chacun/chacune puisse comprendre le texte comme bon lui semble et en faire sa propre interprétation… de sorte qu’après plusieurs relectures la chronique donne envie à tous les Popu’s qui me lisent (dont toi) de chialer de bonheur mêlé de rage.
Hey… mon Popu, ça faisait longtemps, avoue…, bonne nouvelle, il est possible qu’après la lecture et les relectures de ce qui suit en cause de l’explication suscinte de ci dessus…, tu sois légèrement moins captif/aliéné de notre monde absurde, avec une meilleure “work-life balance” de ton cerveau, car personne d’autre que moi n’est assez fou pour perdre son temps à te bourrer les méninges, et cela est bien dommage !
Dévoilée de façon inattendue aux côtés de la nouvelle Corvette Cabriolet au Centre spatial Kennedy, la Corvette C8.R fera, m’a-t-on dit, ses débuts en course à la “Rolex 24” (une course d’endurance) en janvier de l’année qui s’annonce…,ce dont je ne doute pas vraiment, quoique tout sonne trop actuel pour croire au subterfuge…, en révélant la nouvelle C8.R peinte dans une livrée argentée aux accents jaunes et s’inspirant de concepts tels que la Chevrolet Aerovette 1973 et la Corvette Stingray Racer 1959…, les “huiles” de la marque ont souligné que depuis 1999 les Corvettes d’avant la C8 avaient remporté 107 victoires comportant 13 championnats par équipe, 12 titres “pilote” et 12 titres “constructeur”…, c’était un début destiné à marquer la nette différence de moyens entre les “ceusses” qui savent et les “ceusses” qui devraient comprendre mais s’en battent les couilles.
Ensuite, surprise, la C8.R a été dévoilée sans révéler de détails sur son nouveau challenger de la série IMSA WeatherTech…, mais les “responsables” de la fête organisée ont diffusé une vidéo ou il était dit que depuis un certain temps, Chevy travaillait sur “un V-8 double-overhead-cam avec un arbre à manivelle plat-plan pour la Corvette”… (c’est la traduction basique que mon cerveau embrumé par deux Mojitos, a fait du discours… et il faut t’en satisfaire, mon Popu) !
Donc, stupéfaction : un V-8 à plat comme une VW Cox en double placé toutefois en position centrale arrière et non au cul…, alors que depuis 1955, les Corvettes sont équipées d’un moteur traditionnel placé à l’avant… et cela alors même que la nouvelle C8 Stingray est motorisée par une évolution du célèbre small bloc Chevy placé en position centrale arrière !…
La GM reviendrait ainsi à la fumeuse auto de prédilection de Ralf Nader : la Corvair…, copiant DE SURCROIT sans vergogne l’illustrissime Tucker ?…, une initiative qui taperait droit au cœur alors que nous vivons dans une époque qui rend les gens dépressif, les obligeant à chouiner des revendications puis à bouffer des boites de Xanax en ce compris le carton d’emballage…, c’est tout mignon, tout beauf…
Mais la Corvette “Flat-Plane-Eight” c’est bien plus que cela, tout en n’étant pas comme ça…, c’est d’abord un petit bijoux d’ingénierie réalisé par une équipe d’ingénieurs guillerets, ne créant pas le pendant optimiste d’une VW-Cox qui aurait troqué son no-future cyberpunk pour une douce mélancolie orchestrale survoltée de Wagner, mais ré-inventant une Walkyrie ciblant directement notre âme d’enfant…, le lieu de présentation “Cap Carnaval…. euhhhh Canaveral… devant être un subtil hommage à Werner Von Broum-Broum, un geste magnifique ravivant la flamme “chiptune émo” qui s’était éteinte dans le palpitant de tous les Popus de l’univers…, cela fait drôlement de bien.
Du coup, stupéfaction et hébètement collectif lorsque le Général dirigeant la GM (le Général Motors !) à mis le biniou en marche… et que l’assistance médusée a entendu clairement qu’il sonnait beaucoup plus Ferrari que Corvette !
Au diable la mélodie Yankee typique, à mort la mélancolie, ce bruit m’a tabassé la tronche pire qu’une Techno ultra brutale…, je me suis agenouillé pour poser ma tempe sur le goudron, espérant que déboule un ingénieur de l’ancien temps avec un marteau piqueur, le plante dans mon oreille et transforme ma caboche en bouillie sanguinolente…, j’avais l’impression d’être attaché derrière une VW Cox, trainé sur l’asphalte comme un vieux bout de bidoche !
La C8.R utilisant un V-8 Flat-Plane…, Chevy va donc commercialiser dans peu de temps ce moteur dans la C8 de route, ce qui parait d’autant plus certain que la série IMSA WeatherTech fonde ses règlements techniques pour les voitures GTLM sur les exigences de classe LM GTE de la FIA, qui stipulent que, pour qu’une voiture soit homologuée, son moteur doit être dérivé d’un moteur de production de série produit à plus de 300 unités et monté sur un véhicule de série du même constructeur…, le mot clé ici est “dérivé”, c’est assez vague pour être ouvert à toute interprétation… d’autant que je suis forcé de reconnaitre que ce moteur à aspiration naturelle (qui déplace 5,5 litres), grimpe extraordinairement rapidement dans les tours, et a produit un hurlement apocalyptique dans l’assemblée, à la limite d’une insurrection !
Avec cette “News” d’un “Flat-Plane-Eight” pour la C8.R Corvette, elle devient sans conteste la voiture la plus importante de l’année…, d’autant qu’elle conserve les principales caractéristiques de la Corvette C8 : les grandes performances d’un “V-8 burly”, un prix écrasé, des panneaux de carrosserie SMC (composites) et un châssis en aluminium…, mais, pour la première fois, le moteur se déplace vers le central-arrière avec une transmission manuelle, comblant l’écart entre elle et les supercars européennes “embêtantes”, c’est un grand moment pour Chevrolet (et surtout pour l’Univers, j’hésite à l’écrire)…
La dernière génération, C7 Corvette Stingray était tout simplement magnifique…, la C7, roule d’ailleurs comme une sportive de luxe pleine grandeur avec une étonnante qualité de conduite “magnétorhéologique”..., alors que l’expérience de conduite de la C8 s’avére un changement radical par rapport aux “Vettes” précédentes : la direction assistée électriquement est légère, les palettes au volant ne nécessitent pas beaucoup d’effort des doigts… et la pédale gauche (frein par commande électrique) ne stresse pas les muscles de la cuisse…, en C8 l’expérience est plus Ferrari que C7, qui était une grosse brute avec un embrayage lourd, une commande de vitesse générant des entorses aux poignets boiteux, rappelant ce que le côté graveleux de Detroit avait encore avant la C8.
Nous sommes incroyablement reconnaissants que GM ait pris le risque (c’est peu dire !) de me spermettre de jouir en pilotant une C8.R de pré-production plutôt que de me faire attendre des mois jusqu’à ce que tout soit finalisé…, cela écrit, les 8 vitesses déplacent la voiture en douceur et plus rapidement qu’avec l’ancienne boîte automatique à 8 vitesses…, la C8 est flamboyante en réalisant 0 à 60 mi/h, en 2,8 secondes, crucifiant les 3,9 secondes de la C7…, un tiers du temps en moins…, ce résultat époustouflant venant des rapports de vitesse ultra-courts que Chevrolet a choisi pour le Z51-package C8 pour profiter de l’adhérence supplémentaire disponible sur les pneus arrière de la voiture à moteur central arrière…, c’est comme pour les Nananas vénéneuses à gros culs, tout y est !
Pour mettre en perspective le 0-60 de 2,8 secondes de la C8, sachez que la C7 la plus rapide que j’ai jamais testé était une Z06 de 2015 suralimentée de 650 chevaux avec le package de performance Z07 et la boîte automatique à 8 vitesses, réussissant “seulement” un 0-60 de 3,0 secondes…, cette fausse course a ainsi été gagnée grâce aux engrenages, aux grognements de l’échappement et à l’adhérence…
La C8 est une artiste étonnante en ligne droite…, mais, comme il y a aussi des virages et étant donné que le sous-virage peut être interprété comme une “stabilité”, je soupçonnais que cette caractéristique pourrait avoir été conçue exprès par GM pour s’assurer que les acheteurs de C8 qui n’ont jamais conduit une voiture à moteur central ne l’enroulent pas immédiatement autour d’un arbre !
J’en doute, différents points de conduite sont en contradiction avec la sensation d’un pilotage délicatement élitiste de la nouvelle voiture…, la direction ne communique pas les limites de maniabilité, ni les changements d’effort à appliquer car les pneus avant partent plus souvent en sous-virage qu’avec la C7.., le bilan de GM en matière de mise au goût du châssis floute mes impressions, d’autant que la Corvette C7 précédente défiait les lois de la physique !
Même si elle sous-vire, le châssis réagit à de minuscules écarts de direction ou à de légers changements de position de l’accélérateur, même à la limite de la maniabilité absolue…, alors que la Corvette C8 n’effectue pas ces mêmes tours de magie…, peut-être que c’est juste une question de réglages, ou de sélection des pneus…, un initié de GM m’a laissé entendre que les futures variantes de la Corvette pourraient être moins unidimensionnelles, ce sera une mise à niveau bienvenue pour les “Masters” formés sur des voitures exotiques.
L’intérieur de la Corvette C8 est un endroit calme et lisse, mais dans le cas de la C8.R, c’est un peu étriqué pour les plus de 100kgs…, de même, la grande cascade dramatique des boutons de commande est jolie à regarder, mais la finition brillante sur les boutons noirs les rend illisibles à la lumière du soleil…, plus important encore, cette caractéristique de conception empiète sérieusement sur tout l’espace en version C8.R… et sur une grande partie de l’espace dédié au passager “occupant” en version C8, il n’a nulle part où mettre son bras gauche…, et ce passager va détester également le positionnement de l’écran tactile central, qui est incliné directement sur le conducteur…, par contre les conducteurs apprécieront diversement la disposition réfléchie de l’information sur l’écran, et en particulier le mode furtif, qui éteint tous les écrans et l’éclairage du tableau de bord pour une utilisation sur les routes sombres, ne laissant qu’une lecture de vitesse numérique, les degrés de la température moteur et de la jauge de carburant.
La prix de cette C8 devrait être d’environ $67,000 ce qui fait de la Corvette une aubaine absolue… et une variante hybride est à venir…, c’est ici que nous verrons tout l’avantage de la disposition du moteur central : il y aura en effet bientôt des moteurs électriques intégrés dans les roues avant, permettant à GM de faire un bond gigantesque “en avant”…, avec la puissance électrique “à l’avant”, la C8 sera imbattable, c’est là que Ferrari va avec sa prochaine SF90, mais elle sera 5 fois plus chère au minimum.
Sort ta boite de mouchoir, mon Popu…, tes yeux vont piquer et se mettre à couler environ 30 secondes maintenant que j’en ai terminé, avoue que je sais toujours comment t’arracher le cœur pour l’envoyer dériver dans l’espace-temps avec mes mots et phrases qui virevoltent dans ta tête à n’en plus finir lors d’une longue nuit sans sommeil, ou lors d’un trajet en train, coincé contre la fenêtre, à regarder le paysage défiler une larme à l’œil, pour te sentir encore survivre !
J’aurai adoré faire une chronique géante de cette affaire, racontant la même histoire tel un déjanté désabusé et défoncé se baladant de présentations de bagnoles en essais déroutants, de bars en boites aussi…, chaque article étant apocalyptique, déstructuré, donnant l’impression d’assister à une pleine tentative de suicide textuelle, en mode asile psychiatrique, ravagé, au bout du rouleau après avoir tapoté trop de chroniques de trop de bagnoles…
Je suis seul, à balancer des ogives nucléaires sans discontinuer depuis des années sans un instant donner mes recettes…, bonjour les commentaires stellaires (j’ai failli m’immoler de bonheur en lisant ceux qu’on m’expédie vite fait sur Facebook).., pas la peine de me classer, mon Popu, je me promène en sifflotant, les mains dans les poches, au large de mes concurrents, pas au dessus, ni devant, juste très très loin, seul dans sa salle du temps… et à Saint-Tropez…