69/71 Corvette-Baldwin-Motion Phase III GT
Ce n’est pas la Corvette de l’acteur américain Alexander Rae Baldwin III dit Alec Baldwin…, que nenni…, va falloir que je vous explique et que vous soyez attentifs…, c’est une des Corvette-Baldwin-Motion qui a été flinguée à la sulfateuse atomique par le ministère de la Justice des États-Unis début ’70 alors que seulement 10 exemplaires venaient d’être construits !
Depuis les grouillots poussant ou tirant les charriots remplis de dossiers “Very Imortant”, jusqu’au Ministre qui s’est illustré devant la presse en brandissant le Clean Air Act de 1970 comme si c’était la Bible, en passant par tous les employés…, tous (et toutes) voulaient apparaitre comme les défenseurs des temps nouveaux annonçant “le Nouvel Ordre Mondial” et la limpidité de l’air…, patatras, c’est tombé sur cette voiture !
Le pétrole est une huile minérale noire et puante qui constitue l’un des piliers de l’économie mondiale… et si l’essentiel de sa production est destiné aux réservoirs de nos voitures, il a également un rôle majeur dans le domaine de l’agriculture ainsi que dans la fabrication du plastique, et donc dans notre usage quotidien d’une multitude d’objets pratiques ou pas…
L’affaire a été intitulé basiquement et sans originalité : “Le gouvernement des États-Unis contre Motion Performance” sachant que cette société n’avait pas les fonds financiers pour les transvaser dans le gigantesque puits des “fonds juridiques” en cas (probable) de lourdes condamnations concernant le dépassement des nouvelles (pour l’époque) normes de pollution…
Quant à se battre juridiquement dans un combat dont l’issue était écrite d’avance et aligner des montants gigantesques pour payer les avocats et s’opposer au gouvernement américain, c’était suicidaire…, de sorte que Motion Performance arrêta la production de leurs Corvettes personnalisées.
Le gouvernement avait légiféré durement dans une ambiance répressive sans dialogue et le bouc émissaire avait été choisi sans risque : “Motion Performance à la trappe” pour raisons de sécurité et d’émissions polluantes risquant de détruire l’ensemble des Etats-Unis d’Amérique, cette mascarade étant combinée avec la crise du pétrole…, c’étaient les prémisses de la fin de l’âge d’or des “MusclesCarmériquains”…
Les 10 Corvette’s avaient été conçues dans le cadre d’un effort de collaboration entre “Motion Performance” et “Baldwin Chevrolet” et étaient programmées pour une micro-production débutant en 1969 et s’arrêtant en 1971, équipées de V8 développant 500 chevaux et couvrant le 1/4 mile en moins de 11 secondes.
Les performances des Corvette’s “Baldwin Motion” associées aux seulement 10 voitures construites, les ont rendus légendaires dans les cercles des fanatiques de Muscles-Cars, elles sont extrêmement rares, seulement trois sont censées avoir survécu et sont maintenant considérées comme “Hyper-Fabulous-Collectible”, des “Super Must’s”, des “Crèmes du pot”.
Pas deux Corvettes Baldwin Motion ne sont identiques, elles étaient chacune aux spécifications des clients, du “sur-mesure” hors de prix… et la voiture qui est illustrée ici est presque certainement la plus célèbre de toutes.
Construite à l’origine en 1969, il s’agit d’une Corvette Baldwin phase III, équipée d’un V8 427ci. High-Power retravaillé, avec une transmission M21 à 4 vitesses, un collecteur Edelbrock, un carburateur Holley 4 corps, une “pelle” de capot fonctionnelle, des ailes évasées, des évents latéraux inversés, une barre de traction “Motion”, des jantes “Motion”, des feux arrière évasés, des phares déplacés en remplacement fixes des phares escamotables, le pire dans le sens grotesque et abominablement laid étant les deux “scoops” récupérés d’une Shelby GT350 situés à l’arrière des vitres latérales !
Les moteurs “Motion Performance” étaient considérablement modifiés sur base du 427ci des Corvette’s toutefois, les modifications spécifiques n’ont jamais été répertoriées et les sources fiables d’informations restent quasi impossible à trouver, le seul indice pour reconnaître ce moteur étant les couvercles-cache-soupapes en alliage de fonte avec le logo “Motion”… ce est un boulevard sans limitation de vitesse pour les faussaires !
La puissance exacte de cette Phase III est sujette à débats incessants, certains causant de plus de plus de plus de plus de… 530 chevaux et certains sont plus proches de 430 chevaux…, une soupe…, qui n’apporte rien au devenir de l’inhumanité !
Mais il faut savoir que “Motion Performance” garantissait que chaque véhicule était capable de ne faire que 11 secondes au quart de mille… à la condition que le conducteur professionnel opère sur une piste adéquate non sanctionnée par des censeurs…
Selon mes (très limitées) capacités mathématiques, la puissance de sortie devrait être de plus de 530 chevaux étant donné le poids de 3.520 livres de la voiture qui est toujours capabke/capable d’un temps de 11,5 1/4 mile.
Cette voiture est la seule qui a été équipée de d’ouïes latérales de style Shelby, et c’est heureux, car ils rendent toute la voiture grotesque, façon Kit-Car Ouzbèque fabriquée en Pologne par des Mongols, elle est, de plus, fignolée dans un abominable mais jouissif schéma spécial de peinture Candyapple Gold&Black, avec un intérieur noir, une radio AM/FM qui ne capte plus rien d’utile, et une colonne de direction à inclinaison télescopique (gag !).
La voiture a deux échappements d’usine, et ses pneus arrière sont considérablement plus larges que ceux des Corvette’s de stock…, au fil des ans, cette voiture a été présentée dans plusieurs magazines, y compris Corvette Fever, Supercar Magazine, Cars…et Chromes&Flammes en dernier ressort (pas d’appel possible)…
Issue d’une époque “purgatoire”, la décennie du grand cauchemar, soit les années fric, les années tape-à-l’œil, l’effondrement de la pensée critique et le cynisme au balcon, cette Corvette ciblait les “prébobos-méricains” pour s’éteindre ou commencer son long déclin, vers une génération de robots jouisseurs…
Le social est revenu mordiller les chevilles des fêtards et l’avènement de diverses lois liberticides a précipité la chute des Muscle-Cars dans une purée pré-grunge, ou le cheap et pas cher des masses a remplacé la flamboyance…, les ados cryogénisés tendance verte s’institutionnalisant partouze choisissant de se faire discret sur cette période et les inimitiés incubées de leurs connards de parents.
Je reste un témoin “psychogéographiste” de l’utopie des années de folies ou j’ai gambergé, cogité, décidé, bouillonné, tranché, comploté et théorisé sur le journalisme gonzo à la française (enquête de terrain et subjectivisme assumé), écouté la world music, le rap new-yorkais et l’afro-beat de Docteur Fela, la rumba congolaise et la house de Chicago, James Brown, Salif Keita et Ray Lema, NTM, l’antiracisme, les nouvelles sciences et le mouvement des jours meilleurs, plus fort et plus fou que tout.
En résumé final, maintenant c’est merdique, trop de Porscheries et Ferrailleries, loin de la rage des bons gros V8 glougloutant 60 litres d’essence aux 50kms… telle que la Corvette Baldwin Motion, une Muscle-Car dont personne en France n’a jamais entendu parler en raison de sa rareté.
Mais, dans les cercles Corvette des USA, elle est considérée comme un des véhicules parmi les plus mythiques de l’histoire de l’automobile US… et quand elle est embarquée au loin (sic !) pour diverses exhibitions statiques, elle est submergée par des curieux ahuris…, que du bonheur !