Corvette, le phallus mécanique…
Certains qui viennent lire mes textes sur GatsbyOnline… et certaines qui y accourent pour soupeser mes texticules assez “couillus”…, trouvent admirable le travail que j’accomplis avec une modestie exceptionnelle…
“Vous êtes sincère dans vos descriptions, ce qui confère à vos textes un réel capital sympathie et explique le succès de GatsbyOnline. Vous êtes un des seuls à oser écrire sur la décadence occidentale et l’abétissement généralisé en cause de notre ex-président Sarkozy qui n’était qu’un petit bourgeois américanisé”…, m’a, en autre exemple, écrit Philou, un “liseur” fanatique…, un émail émouvant, suivi de près, un peu plus tard, par celui de Bounny, qui l’était encore plus : “Nous sommes les enfants de la ruine familiale autant que de la fracture idéologico-raciale que l’immigration extra-européenne a introduit en Europe depuis une vingtaine d’année et dont l’avènement avait été préparé de longue date par la sous-culture de masse américaine, conséquence ultime du plan Marshall. Vous écrivez souvent des analyses pertinentes de la perte de notre identité nationale, un symptome de notre décadence plus qu’un révélateur de sens”…
“Écrire tant, avec un tel investissement personnel total, doit nécessiter énormément d’énergie, de sincérité, voire aussi d’inconscience. Si quelques autres journalistes ou écrivains ont su transcender l’indigence de leurs moyens par une certaine dose de chance, tous n’ont pas votre génie pour révolutionner le genre. Et quand le précieux talent n’est pas au rendez-vous, on se retrouve souvent avec des horreurs à se mettre sous les dents. Il y a en effet une réelle paupérisation de la littérature”…, m’a écrit Phoenix, une “liseuse” inconditionnelle de mes exploits littéraires !
Il faut toujours revenir aux fondamentaux…
Cette réflexion et une réflection assez réfléchie…, m’ont amené à cogiter en boucle durant la nuit précédente, ce qui m’a incité à cesser illico-presto toute masturbation, afin de ne plus disperser à tout va (à touts vents) mon précieux fluide corporel et garder mes forces vives intactes… pour pouvoir me transcender dans la rédaction d’un article en phase avec les attentes de toutes et tous : la copulation frénétique dans les automobiles “phallus”, particulièrement la Corvette !
Ces hommages, m’ont fait réfléchir devant le miroir des vanités que nous avons toutes et tous, accroché dans nos salles de bains…
Vaste sujet que je me suisse immédiatement empressé d’approfondir…, d’autant que depuis jeudi dernier, le monde entier louchait sur les bijoux de famille de Donald Trump qui menace d’atomiser le reste du monde, le galopin déluré s’amusant de son “je-m’en-foutisme” et du gangstérisme généralisé : les vraies valeurs de l’Amérique, pour lesquelles l’Occident se croit investi de la mission divine d’anéantir le reste du monde…
Selon certaines études, nous passons en moyenne dix années de notre existence en voiture…., à défaut de pouvoir s’en passer, on y mange, on y dort, on y tient des conférences météorologiques, on s’y engueule en famille… et bien sûr : on s’y envoie en l’air.
La bagnole fait d’ailleurs partie des espaces d’abandons érotiques incontournables en dehors du lit conjugal.
On n’y pense cependant jamais au moment d’acheter une voiture, par pudibonderie judéo-chrétienne, sans doute.
Mais franchement, je vous le demande, peut-on vraiment ne pas rire devant tant de ridicule ?
La réponse est indiscutablement : non (toutes les autres réponses valent zéro point).
Ceci n’est donc pas un texte post-apocalyptique mélangeant les codes pour se terminer dans un final dantesque…
En effet, comme une introduction textuelle via une scène de viol est toujours osée, j’ai préféré sauter directement sur le sujet… moi-même, en personne…, évitant de décrire une pauvre jeune-femme hurlant entre les lignes…, couchée de force sur un tas de mots inutiles…, violée (sauvagement) par une bande de rednecks rigolards, vêtus de chemises à carreaux, de vestes à franges… et coiffés de casquettes vertes à pois blanc…, s’encourageant mutuellement dans leur activité porno-ludique.
C’eût été trop terrorifiant !
L’horreur esthétique à l’état pur.
Y’a pas à dire, c’est beau l’american way of life !
C’est un atout que de savoir rendre en mots, des scènes de poursuite en voiture à deux à l’heure, ou de prolonger plus que de raison une crise d’angoisse sans texte…, pendant de longues minutes d’un silence totalitaire et dictatorial…, en incorporant entre les lignes, des scènes de fesses d’une classe phénoménale, au moins aussi chaudes qu’une assiette de céleri rémoulade…, tellement vides érotiquement que c’en devient hypnotisant, même pour moi, qui finit par en perdre mon latin (j’ai étudié chez les Jésuites, ce qui explique tout de mon personnage énigmatique)…
Afin de renforcer l’effroi suscité par le viol des mots en phrases, j’ai préfèré instaurer dès le départ une ambiance de malaise anxieux s’insinuant lentement dans le cœur des mateurs et mateuses…, une atmosphère épaisse et glauque, digne des plus grands épisodes de Derrick.
Il n’empêche, c’est assez complexe de mettre en phrase, une scène où un jeune couple tente péniblement de trouver une position confortable à l’arrière de leur voiture, surtout lorsqu’il s’agit d’un coupé deux portes deux places, sauvagement secoué en tous sens par mon imagination féconde…, afin de simuler les vigoureux ébats qu’ils n’ont pas encore commencé !
La Corvette, surtout en version “Juke-box à roulettes” comme la C1 qui illustre cet article déjanté…, ne sent pas le luxe et la luxure, ni la sensualité feutrée d’un lupanar de luxe ou les sièges ont le grain raffiné d’une photo porno chic…, comme une Rolls-Royce…, dont le bouchon de radiateur est une gracieuse petite déesse qui a choisi le voyage par la route comme plaisir suprême et s’est posée sur la proue pour se délecter de la fraîcheur de l’air et du son musical de ses draperies flottantes (selon les termes de son créateur, le sculpteur Charles Sykes)…, vous le devinez, il suffit que je décrive des faits fantasmés, les situant par exemple dans une Cobra ou une Corvette, pour que je détruise (de nouveau) à jamais, un des mythes de la sexualité américaine (qui s’effondre de toute façon, toute érection obéissant en finale à la loi de la pesanteur)…, surtout si le plan “off” consiste à décrire ces héros de la copulation mécanique marchant vers un soleil couchant (l’image de la retombée après la jouissance éphémère qui n’est qu’un moment ne faisant que passer)…
Baptisée l’Esprit de l’Extase, elle semble s’enivrer de vitesse, le buste en avant et les gras rejeté en arrière tandis que le vent lui moule avec sensualité sa robe flottante.
Certains l’appellent Emily mais il s’agit en réalité de Eleanor Thornton, secrétaire officielle et maîtresse officieuse de Lord Montaigu de Beaulieu que Sykes a pris pour modèle, en 1911.
Ses charmes vaporeux ont fait digresser Serge Gainsbourg en introduction du concept-album Melody Nelson (1971).
Sur fond de basse languissante, presque inquiétante, l’artiste susurre ses paroles : “Là-bas, sur le capot de Silver Ghost de dix-neuf cent dix, s’avance en éclaireur la vénus du radiateur dont les voiles légers volent aux avant-postes”.
Son altière prestance de char d’Etat et son immense pavillon fuyant de vaisseau spacieux l’y prédisposent.
Complice de toutes les connivences politico-journalistiques et autres conflits d’intérêt qui éclaboussent chroniquement nos États bananiers, on la croise plus aisément à la Concorde le soir du dîner du Siècle qu’à la Courneuve lors d’un repas de quartier.
Si comme l’a dit ce diable d’Henry Kissinger : “Le pouvoir est l’aphrodisiaque suprême”, elle est le premier de lupanars roulants.
Comment pourrait-il en être autrement dans un pays qui a compté à sa tête tant de chefs d’état lubriques, à la notable exception de Louis XVI, le seul à considérer la besogne conjugale comme un pénible devoir ?
La fatalité du salariat précaire et des horizons bouchés ne laisse de toutes façons guère de chance d’embourgeoisement.
Debout, couché, en chien de fusil ou en toupie, toutes les expériences sont possibles.
Pour le poirier, le toit ouvrant fait merveille…., alors, tant pis pour les divergences idéologiques, il est quand même beaucoup plus payant de se revendiquer de Che Guevara que de Charles Maurras.
C’est à cause de “la floche” que, enfant, je cherchais à prendre en main, afin de gagner un tour de manège gratuit…
J’en reviens (enfin) à la Corvette C1, qui d’un point de vue phallocratique personnnel, est aussi sexuellement agressive qu’une voiture de manège…
Adolescent, j’ai souvent proposé à mes conquètes féminines, alors encore boutonneuses : “de tirer la floche et de la garder en main”, pour gagner un nouveau tour gratuit vers le septième ciel…, mais trop souvent ce don d’une partie de moi-même a été mal digéré et compris !
Déjà, à cette époque, j’étais acide…
Que demande le peuple ?
Nous ne sommes que des animaux évolués.
Pour nous reproduire, nous usons des mêmes stratégies, expérimentées bien avant nous par le monde animal.
Cela peut paraître parfois très très lourd, mais cela fonctionne encore chez certains sujets…
Les hormones ont leurs raisons que la raison ignore.
Voyez certains mâles yankee, par exemple…, pour attirer “la” femelle, il parcourent leur territoire de chasse dans ce phallus roulant qu’est la Corvette, dont les grondements terribles n’ont rien à envier aux brames les plus vigoureux.
Mais…, lorsque la femelle réceptive consent enfin à accepter l’accouplement…, les choses se gâtent, tout comme les dents…, preuve que les gâteries qu’on laisse au frigo trop longtemps, perdent leurs saveurs….
De plus, l’espace mesuré du poste de conduite annonce des cognements en série dans la fureur de l’action et tout est à la merci du premier coup de rein trop fougueux.
Pas terrible, la Corvette…, pour l’intégrité des jupes non fendues d’origne.
Les filles, n’ont pas l’angoisse de la castration ni le complexe de la taille (à part peut-être, celle de leurs charmes), elles trouvent généralement la Corvette mignonne, quoique trop Bling-bling dans ses versions ’57 à ’62… et elles ont bien raison !
Pour les à-côtés de la passion que la raison ignore, la Corvette craint toutefois les débordements lubriques et autres coups de talons, avec sa planche de bord de Juke-box en pur plastique dur, comportant un nombre incroyable de tirettes et enluminures chromées…
Tant mieux pour l’élasticité des chairs, l’agilité des cuisses et la fraîcheur des esprits non encore abîmés par la vie précaire…
Arrêt obligatoire au premier hôtel en cas d’urgence génitale…
Si vous n’avez pas encore éjaculé, je vous conseille de terminer vos ébats dans une autre Corvette en vous rendant ICI : 1953 Corvette… Fantasme vibrant !
Joyeuse branlette et bonne pignole aux plus braves !