Corvette C3 1968/1982…
Au début des années 50, les Jaguar XK 120, les toutes jeunes Ferrari et autres MG séduisent de plus en plus d’Américains.
Les grands constructeurs US veulent répliquer, Général-Motors le premier en 1953 avec la Corvette, d’abord en version 6 cylindres, puis en 1955 en V-8.
Ford suit le mouvement et lance la Thunderbird en 1955, question d’orgueil.
La Corvette évolue, mais à moins de succès que la T-Bird…, il faudra attendre le premier restyling de la Corvette C1 avec l’arrivée de la C2 en 1963 puis avec la C3 en 1968 pour que l’auto devienne une légende.
La Corvette qui illustre cet article est un modèle C2 (1968/1982) de 1975, la dernière année des cabriolets C2.
Retour en 1950…
Attachés à la production de masse, les dirigeants de Général-Motors ne sont pas décidés à lancer une voiture sportive malgré l’invasion des petites sportives britanniques sur le sol américain.
L’arrivée dans l’industrie de nouveaux composants (plastiques et fibres de verre) va changer la donne, en réduisant les coûts, et cela va permettre ainsi de rentabiliser des productions en petite série.
Harley Earl, styliste de General Motors, et Ed Cole, ingénieur en chef de Chevrolet, se lancent dans le projet Corvette.
Faute de temps, la première Corvette, dénommée C1, doit se contenter d’un 6 cylindres en fonte au rendement modeste et d’une boîte automatique.
La sportive attendue n’est en fait qu’une frimeuse des boulevards avec un look ravageur, très épurée de ligne pour l’époque, même avant-gardiste, mais son train roulant n’est pas à la hauteur des ambitions, ce n’et pas une vraie sportive…, elle est lourde et sautillante avec son pont arrière rigide…
Déçue par ses performances, la clientèle boude.
Chevrolet s’obstine et lance en 1955 une version V8 à boîte manuelle.
Les ventes ne décollent toujours pas.
Le second souffle arrive en 1956 sous la forme d’un restylage important qui offre à la voiture une silhouette plus agressive, avec les fameux panneaux de carrosserie concaves.
La Corvette, moins pure de ligne, mais totalement dans l’air Rock and Roll de l’époque, non seulement affiche un look adéquat mais grace à son moteur V-8 devient alors une sportive crédible.
Avec des V8 passant de 240 ch à 270 ch, elle se mue en “bête de course” et remporte de nombreux succès sur circuits.
Face à cette notoriété, le public répond enfin, d’autant que la dernière mouture affiche une face avant de Juke-Box, double phares et chromes à go-go…
Les ventes sont quintuplées ; le mythe prend forme.
A l’aube des années 60, la Corvette va affronter une nouvelle menace : la Jaguar E envahit le marché américain.
Chevrolet se doit de réagir et présente en 1963 la “Sting Ray”.
Déclinée en coupé et cabriolet, elle innove avec ses formes anguleuses et agressives, ses phares escamotables et, surtout, sa suspension arrière à roues indépendantes.
Cette seconde version, dénommée C2, lancée en 1968, fera l’unanimité.
Très élégante avec sa combinaison “lignes courbes-profil tendu”, elle gagne de surcroit en confort et en tenue de route, tandis que les versions les plus puissantes affichent d’excellentes performances.
Elle restera au catalogue près de quinze ans…
Après l’extraordinaire version 1967 équipée du plus puissant V-8 Big-Block 7 litres et 550cv, la C2 cède la place en 1968 à une troisième génération de Corvette, la C3, qui connaît d’emblée un vif succès.
Superbe, très “design”, forte d’un réel prestige et d’une immense cote d’amour, la Corvette, à l’instar de la Porsche 911, devient une légende automobile.
1968 : la génération C3 arrive avec un design entièrement remanié, notamment en ce qui concerne l’aérodynamisme : les ailes sont arrondies, apparition du T-Roof, la grosse lunette arrière “semi-bulle” disparaît au profit d’une plus petite encastrée dans un tunnel façon Ferrari Dino 246 GT, les poignées de portes disparaissent au profit de poussoirs et l’arrière est entièrement refait.
1969 : le sigle “Stingray” réapparaît après un an d’absence, mais cette fois-ci en un seul mot. Il se trouve au-dessus des 4 ouies de l’aile avant. Gros changements dans les options moteurs, toujours sur deux bases. Les 5733cc : le ZQ3 de 300ch et le L46 de 350cv. Les 7011cc : le L36 de 390cv, le L68 de 400cv, le L71 de 435cv, le L88 de 560cv, L89 de 435cv et le ZL1 de 430cv.
1970 : les ouies latérales sont retouchées pour arborer une sorte de grille. Les blocs ZQ3 et L46 sont toujours présents. On lui adjoint le LT1 de 370cv et deux énormes blocs de 7440cc : le LS5 (390cv) et le le LS7 (465cv).
1971 : en raison de la baisse d’indice d’octane due aux mesures anti-pollution, les compressions moteur tombent de 10:25 et 11:25 à 8:5 et 9:0, il s’ensuit forcément une forte baisse de puissance. Dans la gamme 5733cc, on trouve le L48 à 270cv et le LT1 à 330cv. Pour les 7440cc, il y a le LS5 à 365cv et le LS6 à 425cv.
1972 : toujours pas de changement d’aspect depuis 1970. Côté motorisation, on retrouve le ZQ3 à 200cv, le LT1 à 255cv et le LS5 à 270cv.
1973 : nouveau capot à bosselage central, nouvelles ouies latérales, remplacement du fin pare choc avant chromé par un pare-choc ton caisse. Le ZQ3 tombe à 190cv. Apparaissent deux nouveaux blocs : le LT82 (5733cc et 250cv) et le LS4 (7440cc et 250cv).
1974 : comme pour l’avant, l’année précédente, c’est à l’arrière de recevoir un “bumper” peint ton caisse en lieu et place des fins pare choc chromés. On retrouve le ZQ3 à 195cv, le LS4 à 270cv et le L82 à 250cv.
1975 : toutes les Corvette’s sont maintenant équipées de pots catalytiques. Le tachymètre est à double graduation mp/h (en gros) et km/h (en petit). Cette graduation est inversée pour le Canada. C’est la dernière année de production pour la C3 cabriolet. On ne retrouve que deux motorisations : le ZQ3 de 165cv et le L82 de 205cv qu’il est possible de faire “booster” à 300cv : le big-block a définitivement disparu.
1976 : maintenant produite seulement en coupé, la Corvette n’est plus dotée que de deux moteurs de 5733cc, le L48 de 180cv et le L82 de 210cv.
1977 : pas de changement d’aspect ni de motorisation. Côté appellation, l’insigne “Stingray” disparaît et est remplacée par une nouvelle édition de l’emblème Corvette à double drapeaux croisés.
1978 : 25ème anniversaire de la Corvette, première Pace-car. 1er restyling depuis 1968 : le toit est entièrement modifié et retour de la lunette arrière monobloc (bulle) qui vient remplacer le vitrage “tunnel”. A l’occasion de cet anniversaire, on peut commander la version “Indy Package” (la copie du modèle retenu pour servir de Pace-car aux 500 miles d’Indianapolis) sous le nom de code “Z78”. Cela inclut : une livrée noire en haut et grise en bas avec un liseré rouge en séparation, une série de sticker (optionnels) rappelant le Pace-car, un becquet arrière, le marquage en blanc des flancs de pneus, des roues en aluminium et toutes les options de l’époque. Côté moteurs, toujours les deux même qu’en 1976 : le L48 de 175cv ou 180cv et le L82 de 220cv.
1979 : pas de changements, le moteur est toujours soit le L48 de 195cv ou le L82 qui culmine à 225cv.
1980 : nouvelle cure d’amaigrissement grâce au changements de matériaux : la Corvette perd un peu plus de 110kg pour se placer autours des 1450kg. Au L48 (qui perd 5kg) et au L82 (qui les gagne) on ajoute le LG4 (même bloc, 180cv).
1981 : cette avant-dernière C3 n’est plus livrée qu’avec le L81 de 5733cc pour 190cv.
1982 : pas de version en boîte à vitesse manuelle cette année, on ne trouvera qu’une nouvelle boîte 4 auto. Le moteur est également nouveau et unique : le L83 (toujours la même cylindrée) qui monte à 200cv grâce à une toute nouvelle injection complète et électronique nommée “cross-fire” à double injection par cylindre.
1975 Corvette Stingray C3 Cabriolet…
Ce modèle, acheté neuf en Allemagne (donc aux normes allemandes TUV et aux normes européennes) fut la propriété d’un collectionneur Allemand de Corvette’s.
Il ne s’agit donc pas d’une Corvette récement importée en réseau parallèle.
La voiture, de couleur jaune (code 56), intérieur en cuir noir (code 192), est en excellent état général.
Elle est pourvue de très rares options d’époque, boîte manuelle 4 rapports (M21), air conditionné (C60), sièges en cuir et radio stéréo(U58), vitres électriques (A31), freins à disques assistés (J50), direction assistée (N41).
Le moteur d’origine (Matching Numbers L82) V8 à soupapes en tête de 5700 cm3 a été boosté à 300cv/5000 tr/mn (36 m/kg à 2800 tr/mn) au départ de l’option L-82 avec le “package” Z07.
La transmission est une rarissime boîte quatre vitesses manuelles (M21).
La suspension avant est à bras triangulés inégaux, ressorts hélicoïdaux, et barre antiroulis (Z07).
La suspension arrière est à demi-arbres, bras latéraux, barres de réaction, ressort transversal à lames semi-elliptiques et barre antiroulis (Z07).
Freins : Avant et arrière à Disque.
Empattement : 249 cm.
Poids : 1 488 kg.
Vitesse de pointe : 218 km/h.
0 à 100km/h : 5,7 secondes.