Corvette Grand Sport, Shelby Daytona, Cobra 427 S/C, Ford GT40 & co…
Le plan de Duntov pour obtenir une victoire totale en 1963 au 24h du Mans avec une demi-douzaine de Corvette Grand-Sport de classe GT, a été annulé avec une application grotesque et quasi suspecte par la direction de General Motors, prétextant l’interdiction des courses AMA en Février 63, mais Duntov a contourné ce diktat en “prêtant” au pilote Davis Grady l’une des cinq sur six Corvette Grand-Sport terminées pour la course Mancelle au printemps 63.
Dans leur forme originale, les Corvette Grand-Sport, vues de loin, n’avaient pas l’air très différentes des Corvette Sting Ray de production équipées des moteurs L-84, bien qu’elles concouraient dans la classe “SCCA C-modified” parce que pas assez n’avaient été construites (il en fallait 100) pour se qualifier en séries A et FIA GT…, toutefois Dick Thompson a remporté le classement général et CM en août à Watkins Glen, qui était une course aux points FIA.
C’était l’automne 63 quand Duntov a re-modifié trois des six Corvette Grand-Sport (y compris celle “prêtée” prêté à Davis Grady) avec de plus gros pneus, diverses extensions et un bloc V8 377ci équipé d’un quatuor de carbus Webers 58 mm et les a engagé pour la course de Nassau en Décembre 63, c’était une épreuve de type “Formule Libre” – “run what you brung” – sans structure de classe… et le Team John Mecom (qui comprenait une Ford-Lola-GT inspiratrice et base technique de la Ford GT40, toutes deux conçues par Eric Broadley), à tout gagné comme si c’était un grand nettoyage…, et Carroll Shelby avec ses Cobra 289 était furieux de s’être fait sodomiser!
Toutefois, le mythe que les Corvette Grand-Sport concouraient contre les Shelby Daytona Coupe est académique… puisqu’elles n’ont jamais concouru dans la même classe FIA…, en fait, aucune course entre ces deux monstres n’a jamais été disputé, donc l’humanité ne saura jamais laquelle des deux était la plus rapide en comparant les temps au tour, en même temps.
La Corvette Grand-Sport Coupé avait un meilleur rapport poids/puissance que la Shelby Daytona Coupé qui compensait grâce à une meilleure aérodynamique.
On peut facilement faire valoir qu’avec seulement six construites, de part et d’autre, la Shelby Daytona Coupé, comme la Corvette Grand-Sport, n’auraient pas dû être homologuées comme des GT, mais en étant accommodante à l’extrême, la FIA se créait “la chance” d’obtenir la même entourloupe avec pépère Enzo qui n’a construit que seulement 39 GTO au lieu des 100 requises.
L’argument fallacieux d’Enzo était que la 250GTO n’était qu’une nouvelle carrosserie sur un châssis standard de Ferrari 250GT, ce qui était fondamentalement vrai…, tout autant que la Shelby Daytona Coupé était juste un nouvelle carrosserie aérodynamique bâtie sur un châssis standard de Cobra 289… et que la Corvette Grand-Sport était “kitée” sur base d’une Sting Ray de production, donc Enzo Ferrari n’essayait pas plus que Carroll Shelby et que Zora Arkus Duntov de plier les règles, encore une fois…, les trois étaient comme des compères d’une même sorte d’escroquerie intellectuelle… les manœuvres politiques et les manœuvres de ces 3 constructeurs d’automobiles de course étaient les mêmes…, de plus, la FIA avait ainsi la chance de présenter une épreuve très populaire et très rémunératrice…
Ferrari avait de surcroit blindé sa position en faisant en sorte que ses Ferrari étaient engagées par des équipes privées et non par l’usine…, de plus il les présentait comme étant des prototypes que les équipes privées présentaient comme des GT, ce qui lui a en partie évité la totale humiliation lorsque les Shelby Daytona ont gagné le Championnat du monde des constructeurs FIA GT avec une équipe bien financée par Ford et expérimentée des innombrables succès obtenus avec les Cobra 289…, la nouvelle Shelby Daytona Coupé étant nettement plus rapide que les Cobra roadsters (et que les vieilles Ferrari 250GTO), à grande vitesse sur les pistes européennes.
Les Corvette Grand-Sport elles, étaient réellement des prototypes qui n’ont n’a jamais satisfait aux exigences de la FIA, elles avaient des problèmes majeurs de décolage du train avant dès 150 mph, ce qui en faisait une non-concurrente dans l’international Racing.
Passez en revue le dossier des Cobras dans les courses SCCA et USRRC au cours de la période 63-’65… à Elkhart, Laguna Seca, et Riverside, vous constaterez que tous disaient que la Cobra 289 était “la” voiture dominante de cette époque.
Les Shelby Daytona Coupé étaient capables de soutenir 185-190 mph… alors que les Corvette Grand-Sport GS ne pouvaient pas les approcher, la principale raison étant que les Corvette Grand-Sport étaient bâties sur des châssis usine modifiés, mais lourdauds, alors que les Shelby Daytona Coupé utilisaient le châssis des Cobra roadster non modifiés…
Il n’y avait rien de spécial à dire de plus à ce sujet, autre que la Shelby Daytona était un coupé et pas un Roadster comme la Cobra 289…, la Daytona a d’ailleurs établi 23 records nationaux USA et internationaux de vitesse tel Bonneville, en plus de gagner la Coupe du Monde des Constructeurs.
J’ai convoité la Corvette Grand-Sport quand j’étais adolescent.., je priais presque pour qu’elle gagne contre la Ferrari 250GTO après avoir mis la patée à Shelby…, aucune des deux américaines ne s’est avérée être championne contre les Ferrari comme le fut la Cobra 289…, c’est elle la meilleure, les dossiers historiques l’indiquent, les Cobra 289 ont battu les Ferrari 250GTO, point barre !
Acheter en 2019/2020 une Corvette Grand-Sport Coupé et/ou une Shelby Daytona Coupé, c’est devoir mettre sur table un solide paquet de US$ (7 millions de US$ pour une Corvette Grand-Sport Coupé… et 22 millions de US$ pour une Shelby Daytona Coupé) !
Si vous vous déportez vers une Ferrari 250GTO c’est 70 millions de US$…, une Ford GT40 c’est 6 millions de US$…, une Shelby Cobra c’est seulement 2 millions de US$…, il y a beaucoup d’autres options “achetables”, probablement encore plus que vous n’imaginez, telle une Morgan +4 pour 30.000 US$, une Caterham pour 15.000 US$ et une brouette pour 50 US$…
Abordons alors les répliques via un seul constructeur spécialisé dans cet énorme marché de niche (sic !) : Superformance…
Superformance GT40 Mk II
Prix de cette réplique, hors taxes et frais : 170.000 US$
Une authentique 1966 Ford GT40 Mk II s’est négociée en 2019 : 6.000.000 US$
Superformance affirme que 70% des pièces qui composent le châssis roulant de sa voiture sont interchangeables avec celles d’une véritable et originale GT40, jusqu’à la carrosserie monocoque à toit d’acier… elle est vendue avec une certification “officielle” d’autorisation de fabrication par les propriétaires enregistrés de GT40, ce qui signifie qu’à toutes fins utiles, c’est la vraie affaire d’acheter une réplique GT40 définie comme étant “une nouvelle Ford GT40 2020” au lieu d’une réplique non officielle…, beeeerrkkkk !.
Le moteur est un Ford Windsor V8 427ci préparé par Roush.., la position de pilotage est grotesque, quasi simiesque, avec le corps en déformation…, la visibilité est la plus grande difficulté à conduire la Superformance GT40 en milieu urbain, non seulement on est assis incroyablement bas à hauteur des roues de routes les autos, souvent la fenêtre coulissante latérale en plein dans les sorties d’échappement des bus et camions…, et la visibilité arrière est moins qu’assez limitée…, elle est nullarde…, manifestement la GT40 n’a pas été construite pour les changements de voie en milieu urbain, ce qui est situé derrière ne doit avoir aucune importance !
Des seaux à ras bord de couple sont disponibles moyennant un bruit infernal, le son de la puissance américaine : 550 chevaux et zéro concession à la stabilité ou a un quelconque contrôle de traction (aucun soucis pour obtenir jusqu’à 1.000 chevaux pour autant que vous payez préalablement la facture !
Superformance Shelby Cobra Daytona Coupé CSX9000
Prix de cette réplique, hors taxes et frais : 165.000 US$
Une authentique 1965 Shelby Daytona Coupé s’est négociée en 2019 : 22.000.000 US$
Lorsque phil Spector, producteur de musique, avant qu’il soit condamné à vie pour meurtre, a acheté le prototype original de la Shelby Daytona Coupé à la fin des années ’60, il y avait fait placer des tapis Persans et d’autres subtilités baroques pour la rendre plus décente à ses yeux pour réaliser le trajet vers son studio musical du sud de la Californie.
Les coupés Superformance Shelby Daytona d’aujourd’hui sont livrés de série avec un intérieur sobre, des fenêtres électriques et une climatisation, un énorme avantage sur les Daytona authentiques, même dans les climats plus frais, en raison de la chaleur prodigieuse prodiguée par le V8 Ford Windsor 427ci monté à l’avant.
Sur la route, la Daytona Coupé s’avère assez facile à gérer, la direction est légère, la vue avant tombe toutefois sur l’énorme renflement de capot central, la vue arrière est 100% déformée par “la bulle” de ce qui est un “hayon” de break sportif…, mais l’inconscience pousse à penser que “tout ça c’est formidable” !
Pédale d’accélérateur au plancher en première vitesse… et il faut être immédiatement prêt pour diverses et répétitives corrections de la direction que les massifs pneus arrière Avon poussent à de joyeuses toupies !
Bang ! Le levier de la boîte six vitesses vers le bas, en deuxième et le spectacle continue à nouveau dans une frénésie dantesque alors qu’on est tétanisé par l’aiguille du compte-tour qui flirte avec la ligne rouge…, si on veux simplement “faire une croisière”, il faut se stabiliser à la vitesse légale en sixième vitesse… et être heureux d’être envahi par un bourdonnement infernal tant que dure le supplice masochiste (toute la journée est un calvaire à supporter)…
Il y a beaucoup d’espace pour “LE” bagage (mou) pour deux personnes qu’on peut positionner derrière les sièges du “break sportif” (ce qui supprime le peu de visibilité arrière déformée)…et ainsi parti vers l’infini de l’univers, la vie à bord se déroule tel que les passagers d’Apollo XIII l’ont vécu…, se demandant si on pourra revenir un jour sur terre…
Mais, croyez-le ou non, le coupé Daytona Superformance est ce qu’il y a de moins pire dans le genre…, mon avis expérimenté est que si vous avez 300.000 US$ de trop (165.000 plus les frais, taxes et emmerdes) et n’avez aucun sens civique (par exemple aider financièrement les enfants défavorisés, le réchauffement de la planète, les chiens abandonnés, les femmes et les hommes battus et l’entretien régulier de putes à 1000 euros la passe)… cette “chose” pourrait être l’une de vos options les plus excitantes que vous n’oseiz imaginer…
Superformance Cobra Mk III 427 S/C
Prix de cette réplique, hors taxes et frais : 68.950 US$
Une authentique 1966 Shelby Cobra 427 S/C s’est négociée en 2019 : 2.000.000 US$
Qui ne voudrait pas d’un premier pressage de l’album blanc des Beatles ou d’authentiques chaussures Christian Louboutin ou l’une des seules véritables Shelby Cobra 427S/C en existence…, mais il n’y a qu’en sortant au moins 2.000.000 US$ plus taxes, frais et emmerdes de votre coffre-fort que vous y arriveriez…, les autres options sont quelconques…
En effet, il existe une autre façon d’obtenir l’illusion de parader au volant de ce Roadster mythique, acquérir une des multiples merdes en plastique craquant mal foutues, bricolées de vieux moteurs de récup’ et immatriculées avec des doc’s de Fort Transit ou de Rover 3500… voire de VW-Cox si vous optez pour une Scobra…, elles ne valent rien techniquement parlant… et elles ne valaient financièrement pas grand chose à l’époque de la folie des Kit-Cars…, mais actuellement leurs proprios croient que la montée en puissance des fausses valeurs DOIT leur être profitable également… elles sont donc affichées à des montants stratosphériques d’environ 50/60.000 euros… et dès-lors, la Superformance Cobra Mk III d’environ 70.000 US$ NEUVE entièrement construite avec des éléments neufs, y compris le moteur, la boite de vitesse et les pneus…, s’avère une alternative de choix…, même si c’est en effet une façon de bas-de-gamme de gagner l’entrée dans un club chic de voitures classiques avec un budget relativement raisonnable, en faisant croire aux ahuris “que c’est une vraie”…
L’originale Shelby Cobra était une fusion d’un roadster AC Ace équipé d’un petit moteur Ford V-8 chaussé à l’avant de la voiture par l’éleveur de poulet le plus “automobilesque” de l’univers, pilote de voitures de course et maître pitchman : Carroll Shelby himself.
Superformance a obtenu une “Shelby-licence Cobra” pour continuer la recette originale en enfournant un Ford Coyote Hi-Perf 5,0 litres V-8, dans une carrosserie en plastique… plutôt que l’aluminium de la vraie affaire…, de plus, contrairement au châssis original qui n’était qu’une ossature tubulaire Tojeiro d’origine habillée d’une carrosserie d’AC, le tout devant se conduire dans une position quasi accroupie, maladroite…, le châssis en échelle de la Mk III permet aux plus grands gabarits de conduire dans un confort extrêmement relatif…, car la qualité de conduite de la Superformance Cobra Mk III n’est pas sans rappeler la Lexus LS 400 de première génération, conforme en termes d’amortissement mais aussi en contact avec le tarmac lorsqu’on conduit dans des tronçons de route rapides et sinueuses…, le roulis de carrosserie est en effet conséquent, mais beaucoup moins que dans une Mazda MX-5 Miata de 300.000 kms, par exemple… et sa boîte cinq vitesses Tremec TKO 600 manuelle permet de ramer vos engrenages avec la précision d’une boîte de Porsche 912… (c’est comme mélanger une salade végane dans un grand bol à la recherche de jambon)…
Avec la Superformance Cobra Mk III, on obtient la beauté intemporelle de la Shelby Cobra avec 435 chevaux…, c’est une manipulation non répertoriée dans le code pénal, un délire enchanteur dédié au paraitre, sans l’étiquette de prix d’un Yacht de 80m accrochée au rétroviseur…, que vouloir de plus ?
Superformance Corvette Grand-Sport Coupé
Prix de cette réplique, hors taxes et frais : 175.000 US$
Une authentique Corvette Grand-Sport Coupé 1964 s’est négociée en 2019 : 7.000.000 US$
Zora Arkus-Duntov s’inquiétait de ce que Ford et Shelby avaient en réserve pour les courses automobiles…, General Motors, au début des années 60, l’avait chargé de trouver une voiture agile et puissante qui pourrait courir et gagner les 24h du Mans et d’autres épreuves d’endurance…, la Corvette Grand Sport lui est alors apparue comme étant “LA” solution.
Poussés par des noms tels que Jim Hall, Dick Thompson et Roger Penske, les prototypes Grand-Sport se sont révélés compétitifs…, il y avait des plans pour en réaliser une petite série, mais les dirigeants de GM ont mis le programme en panne et ordonné la destruction des exemplaires existants…, heureusement, cinq ont été sauvés…, aujourd’hui, ils sont sans doute les Corvette les plus convoitées jamais produites.
La Corvette Grand-Sport de Superformance est une réplique construite de A à Z avec des pièces neuves, rien en commun donc avec un Kit-Car qui récupère tout ce qui peut l’être… de plus, elle est homologuée par General Motors et est construite à partir des plans originaux et officiels des voitures qui ont couru en 1963…, tout est donc rigoureusement identique, jusqu’au look brutal œuvre de Zora Arkus-Duntov et son équipe d’ingénieurs, mais avec quelques touches modernes, comme le moteur.
Bien que l’original V8 377ci était un monstre, Superformance n’a pu le reproposer, présentant en place toute une gamme de moteurs “GM Performance Parts”, y compris le E-Rod 6,2 litres LS3 V-8 (comme on le trouve dans la dernière génération Chevrolet Corvette et Camaro SS).
La version que j’ai conduite avait un “Bad-boy 427ci LS7” préparé par Lingenfelter Performance Engineering.
Pédale de gaz “à donf” dans la Grand-Sport à moteur Lingenfelter… et l’arrière s’accroupit comme un haltérophile se préparant à soulever 1.500 kgs…, il faut s’accrocher au volant et manœuvrer (mouliner la salade) la commande de boîte manuelle Tremec T-56 Magnum à six vitesses et prier pour que rien ni personne ne croise votre trajectoire dans le tronçon vide d’un kilomètre de l’autoroute sur lequel on a choisi de libérer les chevaux (592 pour cette version) tandis que le moteur gronde à travers les échappements dont le bruit effraie plus que la limite de 7.000 tours atteinte en un éclair !
Si on songe à commander une Grand-Sport, on a du mal à résister à toutes les options savoureuses telles qu’un refroidisseur d’huile externe, des roues en magnésium, des tuyaux d’échappement latéraux (mélodieux), la climatisation et les fenêtres électriques…, on arrive facilement à 250.000 US$…, pourtant, il en coûtera beaucoup, beaucoup moins que de traquer (plusieurs vies n’y suffiraient pas) l’une des cinq originales encore existantes…
Voilà, j’en ai terminé…