Coys Nürburgring 2010, les affaires sont les affaires…
A la veille d’une vente aux enchères d’automobiles de collection, dans le hall d’un grand hôtel du Nürburgring, un collectionneur, avec son pesant de cynisme à la clé, devise avec le commissaire chargé de l’adjudication : “Où en est la cote de la Mustang Cabriolet ?”…
Entre ce type d’interrogation fondamentale, quelques clichés affleurent la frustration, le cannibalisme et l’érotisme…
Sur la piste, au loin, une Porsche part en dérive, s’écrase sur le rail de non-sécurité… et son team fait naufrage.
Les collectionneurs, eux, sont naufragés depuis longtemps.
De sentiment humain, il n’y a plus trace chez eux, l’amour de l’art automobile a cédé la place à la possession exclusive, quand ce n’est pas à l’appât du gain ou à la folie des records à battre.
On n’est pas loin de l’adage : Les affaires sont les affaires, tant les rapports humains sont dévastés par l’avidité.
Le monde de l’automobile ancienne et le microcosme des commissaires-priseurs ne sont pas épargnés !
Et si intrigue il y a souvent, dont on devine le dénouement, elle est au service d’un univers sans retouches et impitoyable.
Le superbe décor du circuit du Nürburgring, est prêt à abriter un huis clos dramatique.
Approchez, Messieurs Dames, s’il vous plaît !
Approchez, approchez, serrez, serrez le rond !
Messieurs Dames, s’il vous plaît,
Approchez, approchez à la vente aux enchères !
Préparez la monnaie !
Moi je suis là pour vendre et vous pour acheter…
Des lots exceptionnels, des prix exceptionnels…
Du rêve pour pas cher à ma vente aux enchères…
Ah, moi qui ai des souvenirs
à ne plus savoir qu’en faire,
Vous pouvez vous les acheter comme ça
à ma vente aux enchères,
Chez vous, Pointu, Tiloué !
Bonnes bonnes bonnes bonnes gens, approchez donc !
Approchez, serrez le rond !
Ça va commencer, oui.
Bonnes bonnes gens, approchez donc !
Serrez le rond ! Ça va commencer !
Monsieur Pointu, s’il vous plaît.
Premier lot, premier lot.
Mais c’est là, le numéro un !
La grande, la grande – oui- aventure !
Oui, j’aime ça, un coup de pied au cul,
Mon père n’avait pas tort.
Je vole aux étalages et je couche dehors,
Je saute dans un camion qui file vers le nord.
Ce coup de pied au cul m’a rapporté de l’or.
S’il vous plaît, un coup de pied au cul.
Parfaitement !
Mise à prix, mise à prix : cinq sous.
Cinq sous, allons messieurs, s’il vous plaît.
Cinq sous, cinq petits sous.
Cinq sous, c’est pas beaucoup !
Cinq sous, allons allons, cinq sous.
Cinq sous, à qui dit mieux,
Cinq sous le monsieur.
Monsieur est généreux, merci !
Six sous, allons allons, six sous, c’est peu,
Un coup de pied au cul.
Sept sous, la dame en bleu.
Une fois, deux fois, huit sous le soldat.
Bravo, caporal !
Ce coup de pied au cul te fera général !
Un p’tit effort (x2),
Un coup de pied au cul en or.
Neuf sous, j’ai entendu,
Neuf sous l’ barbu,
Dix sous l’ soldat.
Un deux trois, vendu au soldat, Monsieur Pointu.
Ah, moi qui ai des souvenirs
à ne plus savoir qu’en faire,
Vous pouvez vous acheter les comme ça
à ma vente aux enchères
Chez vous, Pointu, Tiloué !
Bonnes bonnes bonnes bonnes gens, approchez donc !
Approchez, serrez le rond !
Ça va continuer, oui.
Bonnes bonnes gens, approchez donc !
Serrez le rond ! Ça va continuer !
Monsieur Pointu, s’il vous plaît.
Deuxième lot, deuxième lot.
Un grand, un grand chagrin, oui, d’amour.
C’est triste, c’est triste,
Un grand chagrin d’amour,
Un grand, un vrai de vrai.
J’ai vendu la boutique et j’ai pris les billets.
Elle est partie sans moi.
Là, là j’ai failli crever.
Tenez, vous pouvez constater,
C’est pas cicatrisé.
La cicatrice, la cicatrice.
Mise à prix (x2) :
Dix sous. (x2)
Bravo, Messieurs Dames, s’il vous plaît, allez !
Dix sous, dix petits sous,
Dix sous, c’est pas beaucoup !
Dix sous, allons allons, dix sous.
Dix sous à qui dit mieux,
Onze sous le monsieur.
Monsieur est amoureux,
Tant mieux !
Onze sous, allons allons,
Onze sous, c’est court !
Un grand chagrin d’amour,
C’est comme du velours.
Une fois, deux fois, treize sous monsieur l’abbé
Voyons monsieur l’abbé,
Un beau chagrin d’amour.
Monsieur l’abbé est sourd.
Qui a levé la main ?
Le monsieur dans le coin ?
Vous avez dit combien ?
Putain !
Quinze sous la dame en noir (x2)
Vingt sous le vieillard
Un deux trois… Vendu !
C’est le vieillard, Monsieur Pointu.
Ah, moi qui ai des souvenirs
à ne plus savoir qu’en faire,
Vous pouvez vous les acheter comme ça
à ma vente aux enchères
Chez vous, Pointu, Tiloué !
Bonnes bonnes bonnes bonnes gens, approchez donc !
Approchez, serrez le rond !
Ça va continuer, oui.
Bonnes bonnes gens, approchez donc
Serrez le rond ! Ça va continuer !
Monsieur Pointu me semble, s’il vous plaît.
Troisième lot, troisième lot, numéro trois.
La mort du héros.
C’est beau ça, c’est beau !
Une superbe mort que j’avais gardée pour moi,
Sans curé, sans docteur,
Une mort de gala, une mort en pleine vie,
Tout debout et bien droit,
Un beau coup de fusil.
Pan ! C’est pas beau ça ?
Monsieur, la mort du héros.
La mort d’un héros avec fusil, avec fusil.
Mise à prix (x2) :
Un franc.
Un franc, allons messieurs, s’il vous plaît, allons !
Un franc, un petit franc,
Un franc, c’est pas beaucoup !
Un franc, allons allons, un franc.
Un franc la mort jolie,
Deux francs, monsieur a dit.
Monsieur n’a peur de rien,
C’est bien !
Deux francs la mort jolie, jolie, jolie,
Un beau coup de fusil joli joli.
Une fois, deux fois !
Une mort comme ça,
Si vous n’en voulez pas,
Ben, je la garderai pour moi !
Une mort en pleine vie
Tout debout et bien droit,
Un bon coup de fusil.
Pan ! Salut !
Selon le dictionnaire, voici la définition d’une vente aux enchères : “Une vente publique où des biens ou des éléments de marchandises sont vendues au plus offrant”…
C’est assez simple, mais en réalité une vente aux enchères provoque de l’excitation…, amène de la confusion dans les esprits…, engendre parfois la misère de vendeurs qui ne vendent pas…, procure du bonheur aux vendeurs qui vendent et de temps à autre de la déception auprès des acquéreurs…
Les idées fausses, les mensonges, les tricheries sont monnaie courante… on ne vise que l’argent engendré.
Lors d’une vente aux enchères, c’est chacun pour soi !
Vendre des voitures à une vente aux enchères automobile c’est comme un jeu de poker.
Les véhicules sont un jeu de cartes et les joueurs, acquéreurs et vendeurs, bluffent…
Les vendeurs ne veulent pas avoir à reconduire un transport d’automobiles plein d’invendus, le chemin du retour pourrait être long, d’autant que la maison de vente aux enchères peut facturer une taxe-vendeur et/ou un droit d’entrée… voire un pourcentage-acquéreur de 15% pour les fous ayant signé une demande d’inscription sans prix de réserve, persuadés que ce système va faire décoller les enchères… et ensuite dépités de constater que leur(s) voiture(s) risque(nt) de partir pour une croûte de pain…, ils rachètent leur(s) auto(s)… et doivent donc payer comme si ils étaient acheteurs (c’est la technique RMAuctions qui leur permet de faire croire qu’ils vendent quasi 100%, alors qu’il n’en est rien…, ce n’est pas du tout la façon de faire de Coys qui est à mon sens une des plus sérieuses maison de ventes aux enchères) !
La vie peut donc être vraiment épouvantable pour un vendeur qui transporte plusieurs voitures à une vente aux enchères et ne vend pas tout !
N’essayez donc jamais de vendre aux enchères des voitures banales !
Réservez-y une ou plusieurs voitures rares…
Typique des ventes aux enchères américaines (Mecum), le commissaire-priseur parle très rapidement, en fait, trop vite pour que la plupart des gens comprennent ce qu’il dit.
Il faut environ 20 minutes pour s’y habituer…, mais dans une vente aux enchères, tout le monde finit par se trouver…
Parce que tout le monde a perdu sur le marché boursier et que jusqu’à présent, la confiance dans les institutions étatiques reste faible, sans oublier la possibilité d’un acte de folie des Israélo-américains capables de bombarder atomiquement l’Iran et ainsi allumer la mèche d’une troisième guerre mondiale, l’apocalypse, la totale…, j’ai vu de nombreuses voitures passer sans même une offre indiquant un assouplissement du marché !
Une chape de plomb s’est abattue sur tout le monde après la vacation, mais surtout sur les résultats réels qui, selon mes sources directes, sont de 15 voitures vendues sur un peu plus de 50 proposées à la vente !
Wunderbar Katastrophe !
Lot 101
Porsche 917 Brake Calipers
€ 2,946
Lot 106
1964 Volkswagen T1 Bus
€ 34,177
Lot 110
1963 Maserati Sebring
€ 67,877
Lot 114
1959 Elva Mk V
€ 46,000
Lot 115
1935 Mercedes-Benz 500k Cabriolet C
€506,525
Lot 119
1991 Bentley Turbo R
€ 19,445
Lot 121
1989 Lamborghini Countach Anniversary
€100,000
Lot 127
1949 Bentley Mk VI Drophead Coupe
€ 92,495
Lot 131
1967 Sunbeam Alpine
€ 15,321
Lot 133
1970 Ferrari 365GT 2+2
€ 57,982
Lot 134
1975 BMW 3.0 CSL Batmobile
€114,875
Lot 144
1988 Ferrari 328 GTS
€ 46,000
Lot 145
1953 Jaguar XK140 Drophead Coupe
€110,399
Lot 147
1970 RAM Cobra
€ 55,000
Lot 149
1962 BMW 700S Cabriolet
€ 15,321
Comment je vais après ce cataclysme ?
Qui le sait vraiment, à part moi-même ?
Vous me connaissez en tant que Quelqu’un, mais en tant qu’homme vrai dans cette vente aux enchères : misanthrope comme pas deux, ne fréquentant mes semblables que quand j’en a besoin…
Évidemment, ma vie c’est un roman, et je jubile de vous voir, amies et amis lecteurs, tenter de séparer le vrai du faux dans mon personnage.
Car ce que j’écris de moi montre un homme casanier, solitaire, un peu aigri, un peu alcoolo, qui préfère les mois de décembre, parce que la nuit tombe à quatre heures, que je peux alors me mettre en pyjama et aller au lit avec une bouteille de Spumante…
Loin de l’image de l’écrivain-automobilisable sulfureux que je génère et que j’aime générer.
C’est vrai, je n’éprouve qu’un faible sentiment de solidarité à l’égard de l’espèce humaine, mais que les choses soient claires : la vie, telle qu’elle est, n’est pas mauvaise…, elle est simplement sans espoir.
Désespoir a une connotation un peu trop négative.
Absence d’espoir est plus neutre.
J’ai l’impression que l’espoir (croire que les choses vont aller mieux), est une idée assez récente, relativement absente de l’univers classique.
L’idée normale est que le monde est comme il est et qu’il doit continuer à être pareil, ni pire ni meilleur.
L’idée d’espoir est contestable ou, du moins, pas très justifiée.
Je n’ai jamais eu, à proprement parler, cette idée d’un progrès, d’un avenir meilleur.
Le désespoir mais tranquille.
Un humour pince-sans-rire !
Je capte ce qu’il y a de plus morose, de plus malsain, de plus désespéré dans l’air du temps…
La dépression occidentale est devenue un peu mon argument de vente, avec un côté branlette mécanique quantique.
Mais le cauchemar qu’est le monde contemporain n’est pas que triste : il peut être magnifié.
Par le talent, par la poésie, par l’ironie, j’ai voulu prendre la posture du poète maudit en m’engonçant dans le manteau de la souffrance, comme les Marx Brothers, Woody Allen ou Pierre Desproges, je raille le sérieux du désespoir.
Mais cette ironie, cette distance que je prend…, me donnent l’attitude d’un anti-héros qui ne croit en rien, même pas en son talent, même pas dans la valeur financière de son art, qui vit parce que c’est la vie, dans la répétition du même, jour après jour.
Le bonheur est une accoutumance, triste parfois, mais ma tristesse atteint des gouffres, alors que ma richesse réside dans les interstices des phrases, sous les mots, sous la causticité et le cynisme apparents, dans mes relations épistolaires avec une société industrielle à l’agonie et d’un marché de l’art sans aucune règle, dans une société du tout à l’argent, dans la clownerie du personnel médiatique, dans la description précise comme un mode d’emploi de l’appareillage nécessaire à la survie, dans la poésie mélancolique.
En cette période où ce qui se fait et ce qui se vend est marqué du sceau des bons sentiments, mes grincements textuels me font du bien.
Je suis curieux de tout, de science et de techniques, d’art et de théologie, de cul et de QI, addiction qui me préservent du dépérissement immédiat dans l’ennui.
Et vous lecteurs, lectrices, pour peu que vous ne soyez pas allergiques à mon cynisme consubstantiel, êtes tout aussi titillés par la curiosité que je suscite…, vous vous contractez comme des bigorneaux dans leurs coquilles parce que je pose les pierres d’un édifice époustouflant qu’est ma vision de la vie.
C’est souvent drôle, c’est toujours caustique, c’est sans aucun doute provocateur, mais c’est toujours aussi désespéré de brocarder avec une certaine cruauté le monde de l’art et de l’automobile de collection, surtout, la fabrication totalement superficielle des prix du marché.
Les people’s d’aujourd’hui, les journaleux et les attachés de presse comme divers galeristes puent un peu mais moins que des cadavres.
Tout cela est drôle, évidemment.
Mais la vie, elle, ne l’est pas, car les gens ne rêvent que d’une existence paisible et sans joie, définitivement neutre.
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