DeTomaso P72 – 2020, “le jeu de l’amour”…
L’histoire de la DeTomaso Pantera est assez inédite…
Il y a 50 ans, Alejandro de Tomaso lance sa marque tout en “emberlificotant” Ford qui fourni quelques V8, grâce à de nombreux pots de vins et dessous de table avec Lee Iacocca, le “père” de la Ford Mustang.
La Pantera va naître après la Mangusta, en 1970, toujours équipée d’un V8 Ford en fonte, mais l’auto rencontre immédiatement de nombreux problèmes de fiabilité, de plus le réseau de distribution est des plus confidentiels.., il est de notoriété qu’Elvis Presley a tiré sur sa DeTomaso Pantera avec un calibre 38, las de constater que son auto refusait catégoriquement de démarrer…
Celle qui devait être la “GT40 de la route” a donc eu un succès très relatif (environ 7.000 exemplaires produits en plus de 20 ans), la faute à une ingénierie déplorable, à des assemblages pis que ceux des charrettes Pakistanaises… et à une conception des plus hasardeuses…, mais la Pantera avait un avantage sur les voitures qu’elle visait : son prix, elle était en effet vendue à peine plus de 9000 dollars au moment de son lancement en 1971, soit le prix d’une Mustang haut de gamme sportive, mais pour une auto censée être une supercar de l’époque en fait elle était vendue à sa juste valeur) !
Le revival de cette pitrerie (j’ai malheureusement possédé une douzaine d’authentiques DeTomaso Pantera, en suite de 2 Mangusta aussi pires, convaincu à chaque achat que j’étais tombé sur un mauvais exemplaire de fin de semaine)…, le revival écrivais-je donc ci-avant, sonne à nos portes closes, à savoir deux propositions aussi mauvaises l’une que l’autre !
La première se nomme “Panther” et est l’œuvre (ratée) du studio Ares Design, une bizarrerie étrange qui s’apparente à une réplique sur base de Lamborghini Huracan, V10 compris… proposée au prix ahurissant de 615.000 €, hors option, taxes et emmerdes, soit le double d’une Huracan…, cher, très cher et débile pour une bagnole inutile qui rappelle totalement l’Huracan affublée de gimmicks, gadgets et pièces collées en plastique mou…, quant à l’autre, nommée P72, c’est mieux en pire…
Les Merdias écrivent et disent sans penser ni réfléchir, recopiant les communiqués de presse renommés : “ordre de publication gratuite donnant la possibilité sous toutes réserves qu’un de vos journaleux puisse s’asseoir un jour lointain et indéfini dans l’automobile que crée notre société afin de capter une part du gâteau des millionnaires crétins dans l’étroit créneau des voitures de rêves et inutiles”…
Et que dit cet “ordre de publication gratuite” ?
“Le constructeur transalpin DeTomaso, désormais propriété du groupe hong-kongais Ideal Team Ventures (ITV), a profité du Festival of Speed de Goodwood où il célèbre son 60ème anniversaire, pour présenter la nouvelle DeTomaso P72…, blablabla, 1 million d’Euros, blablabla, voiture mythique, blablabla”…
Que du flan, de l’arnaque, des mensonges…
Ce “constructeur transalpin DeTomaso” n’existe pas… et plus…, depuis toujours et surtout depuis deux douzaine d’années, DeTomaso est plus mort que vif…, Alejandro DeTomaso n’était qu’un opportuniste, tout avec lui n’a été que catastrophes et arnaques financières… qui ont ruiné des milliers d’arnaqués consentants mais aussi des humains, employés et ouvriers qu’on a envoyé “se faire f…”, en finale, le dernier investisseur, Gian Mario Rossignolo, a définitivement déposé le bilan dans le contexte d’un procès pénal ou il a été lourdement condamné, laissant 900 employés (en plus de milliers d’autres avant eux) sur le carreau de la merde sociale et sociétale.
Après des années de coma, le nom “DeTomaso” avait été acheté à vil prix par un “investisseur Hyène” dans l’espoir qu’il y reste un zeste de souvenirs émus de rêveurs lobotomisés dispersés dans l’univers permettant de créer une Nième arnaque au rêve, une arnaque à l’amour, tout comme existent des arnaques aux jugements et des arnaques en tous genres…, en ce cas, l’ex-firme faillie d’Alessandro DeTomaso a été comme volée puis prétendument resuscitée en 2008 par Gian Mario Rossignolo…, qui n’était pas un “sauveur” mais un Nième opportuniste qu’on nomme poliment “investisseur” dans le “beau monde”… et, pour parachever l’arnaque, fin 2009, il a racheté le site Pininfarina de Grugliasco pour pas grand chose.
Au salon de Genève 2011, Rossignolo/De Tomaso présente le crossover Deauville, très inspiré par la BMW… et à l’automne de la même année, les 119 millions d’euros que Rossignolo a “pompé” auprès d’investisseurs crédules sont déclarés insuffisants pour réellement recréer une entreprise prospère…, en réalité Rossignolo tel que le jugera un tribunal, s’est copieusement servi des 9/10ième qu’il a planqué en Suisse sur un compte numéroté…
C’est là qu’apparait le mystérieux fond d’investissement chinois Hotyork qui apporterait 70 millions d’euros… en échange de quoi la production serait transférée en Chine et le Crossover Deauville serait commercialisée par NAC (une marque en réalité inexistante car disparue depuis son rachat par SAIC en 2009, plus de deux ans plus tôt)…, le but de la manœuvre est d’enfumer tout le monde, les gogos ayant une chance sur un milliard de récupérer quoi que ce soit de leur investissement dans des nébuleuses chinoises…, mais pour s’éviter des soucis judiciaires, Hotyork disparait donc aussi vite qu’il est venu et les 900 employés (tous ex-Pininfarina) ne sont plus payés et sont priés d’aller crever sans faire de bruit !
Federico Bellono, du tribunal de commerce de Turin, qui a analysé l’arnaque générale, dissout la société DeTomaso et condamne Rossignolo a des peines pénales assez salées… on ne retrouvera jamais (à ce jour) les 100 millions et quelques que Rossignolo a planqué !
En 2014, le nom DeTomaso est à nouveau utilisé comme étant prétendument et faussement “LA” marque italienne emblématique… dans une Nième relance par les mêmes personnes qui sont derrière Apollo Automobili : Ideal Team Ventures (ITV), une société Chinoise qui a acquis pour quasi rien le nom “DeTomaso” et “les droits” y attachés.
Le but de la manœuvre est de relancer l’arnaque Rossignolo, sous un autre nom, le moyen est de se positionner en tant que “DeTomaso, marque emblématique” dans le panier de crabes ou trônent Ferrari, Lamborghini et Bugatti, qui n’ont depuis très longtemps strictement plus aucun lien véritable avec leurs fondateurs.
Pour “DeTomaso-Ideal Team Ventures (ITV)”, pour rafler quelques miettes du gâteau mondial, il est nécessaire de taper fort, le plus fort possible, en enfumant la terre entière et au delà, créant un lien artificiel avec “le génie” d’Alejandro DeTomaso et le mythe mité de la plus exécrable berlinette “sportive” de l’univers : la Pantera !
Quelque chose (un concept créatif) est artificiellement inventé, avec un look “évolutif” passe-partout, reprenant (par obligation) une évocation de la DeTomaso Pantera (de sinistre réputation) y mélangé avec des extraits Ferraresques et Lamborghiniens voire Bugattisques…, tout l’accent étant mis sur “la finition” qui doit être incomparable, un léchi-lécha de finitions hors normes renvoyant la Zonda et la McLaren au rang de kit-cars pour fauchés glandeurs…
Ensuite, la chose est présentée en grande pompe dans le lieu le plus snob de l’univers : la Villa d’Este et son concours baroque et classieux pour “Elites à particules”, créateurs d’entourloupes, faisans visqueux et hyènes affamées, se gorgeant de petits-fours au foie gras devant des journaleux ahuris et médusés qui ont la charge et la mission de faire croire aux gnous que ce monde là… et aucun autre, est la félicité ultime…
La Supercar chinoise au look néo-rétro, y est présentée par “les ayants-droits-DeTomaso” comme : “Une machine à remonter le temps moderne”, afin de marquer les faibles d’esprit comme la Pantera en son temps, ses lignes auto-proclamées “splendides” devant lui faire toucher du doigt son objectif: vendre 72 voitures à 1 million d’euros pièce, plus suppléments divers, taxes et emmerdes.
Jowyn Wong (Wyn Design), le designer à qui l’on doit les lignes de cette De Tomaso P72, est intervenu dans ce gloubi-boulga indigeste de conneries chics, en affirmant s’être inspiré du prototype de compétition P70 conçu dans les années ’60 par Alejandro de Tomaso et Carroll Shelby (gag !)…, tant qu’à faire, autant associer le fantôme de Carroll Shelby dans ce “bazar” et ce, dans un délire pédant dont voici quelques extraits des déclarations de Ryan Berris, directeur général DeTomaso :
-“Cette carrosserie aux lignes fluides repose sur un châssis monocoque en fibre de carbone répondant aux normes Le Mans prototype, châssis qui intègre par ailleurs un cockpit habillé quant à lui de cuir et de finitions cuivrées, le design des éléments qui le composent étant également largement inspirés des modèles du passé (levier de vitesse, cadrans analogiques circulaires). Notre De Tomaso P72 est actuellement en cours d’homologation et l’intégralité de sa fiche technique n’est pas encore à connaître, mais sa production sera limitée à 72 exemplaires, proposés à un prix unitaire situé aux alentours du million d’euros…
-“De manière similaire à notre DeTomaso P72, la Pantera a créé une nouvelle catégorie lors de ses débuts en 1970, la P72 créera donc une nouvelle référence”…
-“Nous avons créé une machine à remonter le temps moderne qui rend hommage à une partie intégrante de l’histoire et à une voiture de sa propre provenance… Et si vous vous sentez captivé par les courbes sans fin de la carrosserie et de l’habitacle en forme de larme, attendez de jeter un coup d’œil à l’intérieur, la cabine quasiment spatiale de la DeTomaso P72 est comme faite de bijoux, avec des détails en losange en cuivre poli brillant que l’on retrouve sur tout, des jauges analogiques rondes au centre du volant en passant par le levier de vitesses pour la transmission manuelle”…
-“Le retour de De Tomaso sera très analogique, mais notre société a préféré garder secrets tous les détails techniques. Sachez cependant que la P72 est basée sur le même châssis monocoque en carbone que l’Apollo IE. Étant donné que l’Apollo IE utilise un V12 à aspiration naturelle issue de chez Ferrari, attendez vous à la même chose pour la DeTomaso P72. La possibilité d’utiliser un V8 est également tout à fait envisageable, car c’est de DeTomaso dont je vous parle, une marque qui s’est forgée une réputation extraordinaire en utilisant des groupes motopropulseurs américains à huit cylindres dans ses voitures au design épuré”…
-“De Tomaso construira la P72 en seulement 72 exemplaires pour environ un million d’euros. Notre société a déjà commencé à accepter des inscriptions d’intérêts du monde entier, confirmant que la P72 sera finalement homologuée pour des marchés tels que l’Europe, le Moyen-Orient, l’Asie et l’Amérique du Nord”… Notre automobile adhère aux six piliers fondamentaux chinois qui sont aussi les piliers de DeTomaso: héritage, passion, course, design européen et performances de classe mondiale pour en finale obtenir une Extreme Value”…
Norman Choi, qui s’est présenté comme étant une sommité du groupe constructeur (sic !), m’a déclaré :
-“Nous sommes ravis d’annoncer le lancement de cette voiture exclusive. Nous avons consacré de nombreux jours et nuits au développement d’une voiture à la hauteur de son prédécesseur, la Pantera. La P72 évoque l’esprit d’Alejandro DeTomaso, la marque et les époques que cette voiture représente. Véritable machine à remonter le temps moderne, la P72 créera un nouveau segment sur le marché actuel. Un segment destiné à ceux qui aspirent à une automobile classique moderne, non seulement vêtue d’une forme intemporelle et d’une élégance indescriptible, mais qui offrira une expérience de grand tourisme inoubliable, vous faisant sentir la vie comme si vous étiez de retour dans les années ’60″…
-“La Pantera a créé une nouvelle catégorie lors de ses débuts en 1970, la P72 créera un nouveau point de repère. Nous avons créé une machine à remonter le temps moderne qui rend hommage à une partie intégrante de l’histoire et une voiture avec sa propre provenance. Lorsque les spécifications et les prix définitifs de la voiture seront révélés, les gens comprendront comment et pourquoi la Chine est là”…
-“Deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue”…
Albert Einstein
Les gens de la marque chinoise DeTomazoooooo racontent n’importe quoi à des gens qui attendent qu’on leur conte n’importe quoi…, car les marques de luxe sont fascinantes en cause des prétendues créations artistiques qu’elles proposent, à contre-courant des théories marketing classiques.
Quand les produits de grande consommation cherchent à optimiser leur présence, les produits de luxe se confinent dans la rareté…, investiguer l’univers du luxe, c’est accepter l’idée même que le paradoxe se trouve en son sein : une marque de luxe doit trouver un équilibre subtil entre un besoin vital d’économie et un refus, éthique, du tout économique.
Si ces contradictions ont fait l’objet de nombreuses recherches, il en est une sur laquelle il convient de s’attarder : l’utilisation des histoires à dormir debout et des histoires inventées dans les stratégies de communication des marques de luxe.
Bugatti n’a aucun lien avec Volkswagen (la voiture rêvée par Adolf Hitler), si ce n’est que le grand patron de l’empire Volkswagen a acheté un nom… puis un château pour “faire plus vrai” et créé des contes hallucinés pour prétendre qu’existerait un lien… qui n’est que l’argent payé aux “ayants-droits”…, il n’y a aucun héritage “historique” là-dedans .., pareil que Volkswagen rachetant Lamborghini, que Tata se payant Jaguar, qu’un groupe financier acquiert Ferrari et que des chinois s’accaparent DeTomaso, tous, prétendant un “héritage”, une “continuité visionnaire”, voire “la patte du génie créateur”..., c’est bidon !
A priori, rien ne semble choquant dans l’association des histoires à dormir debout et des marques de luxe, en effet, les deux intègrent la même part de fabulation, la même part de mensonges magiques dont la richesse sémiotique s’avère être une source d’inspiration forte pour les marques de luxe, ces dernières se les appropriant en intégrant une dimension esthétique, voire artistique qui n’est qu’un moyen consumériste d’attraper les gogos…
Pourtant, si ces passerelles semblent évidentes, leurs essences divergent profondément : quand les marques de luxe revendiquent leur propre vision du monde et prétendent assumer leur élitisme, les histoires à dormir debout puisent leurs racines dans la culture populaire, de tradition orale, les contes faisant partie des temps rythmant la vie des villages ou le temps d’une soirée, un conteur devenait la pierre angulaire de la communauté, sachant capter son auditoire dans le but de recevoir des piécettes.
Pour le luxe, l’intérêt de l’histoire réside dans sa notoriété, arnaquer, ça demande un cerveau…, on parle de clients, de cibles, de stratégies…, c’est un métier…, mais en réalité c’est juste un jeu, qui rapporte à celui qui l’engage…, on crèe un concept et commence “le jeu de l’amour” !
Prenons un exemple…, une firme automobile est créée en Chine, en toute discrétion, jusqu’alors, aucun communiqué de presse, pas de communication, juste une rumeur qui enfle : “DeTomagogo est rachetée par des investisseurs Chinois qui créent une usine High-Tech”…, en fait, c’est un mix de diverses nébuleuses appartenant à des nains connus, dont la société filiale d’un holding lunaire dont personne ne connaît les actionnaires… et petit à petit, sans que jamais personne ne voit réellement les dirigeants de la société, les intentions sont connues : DeTomagogo va fabriquer un super extra méga véhicule de luxe.
On en sait alors un peu plus sur cet engin, la Prout69 dispose d’un moteur Ferallaillery 19 cylindres 61 soupapes conçu par Fantomas et développée par des génies innovatifs Chinois (dixit) sur le même modèle que la Pamporghani tandis que les dirigeants nains connus annoncent avoir investi 200 millions de dollars dans ce projet grandiose.
La presse en échange de barres chocolatées… chronique abondamment sur cette fameuse Prout69, capable d’atteindre les 260 km/h “fingers in the nose”… et personne ne remarque combien la voiture est absurdement inutile pour le devenir électrifiant de l’inhumanité, et combien elle semble inspirée du concept de la Cracramobile de 1961 réalisé par Carole Nelby…, personne ne songe non plus à interroger quiconque sur cet étrange affaire, tout le monde semble heureux de revoir, enfin, le nouveau retour créatif d’une automobile Italo-Chinoise !
En fait, si le moteur 19 cylindres en Z inversé et le nom Ferallaillery excitent la plupart des observateurs, on peut aussi s’apercevoir de l’inutilité de cette voiture dans le contexte mondial qui est sur le point de basculer dans des énergies inconnues…, mais la Prout69 est exposée sur les berges du lac de Gome s/Vidange, l’endroit le plus huppé de la galaxie… et les commandes sont prises moyennant des acomptes mirobolants non remboursables…, mais aucun réseau commercial ne se développe, tandis que les dirigeants restent toujours invisibles.
Finalement, on apprendra la faillite de la compagnie DeTomagogo l’année suivante et on découvre alors qu’une seule Prout69 avait été réalisée avec le moteur d’une Ferraillerie récupérée dans une casse, on apprendra aussi que la firme Chinoise n’est inscrite nulle part !