Mon cher et estimable Popu… Tu crois, à lire cette signature : “Tony Mantas”, chic, classe et choc, que c’est la série spéciale de la DeTomaso Pantera GTS façon Haute-Couture de luxe d’un designer de renom qui réservait ses créations à l’élite de la Jet-Set ? Que nenni mon Popu ! Cette DeTomaso Pantera GTS façon Jacky-Touch, était et est restée “total zéro” ! C’est la déglingue infamante d’un frimeur de salles-de bain ! C’est aussi l’anti-design rétrograde d’un Jet-Setteur “Has-Been” ! La honte !
Mon cher et surestimable vénérable Popu… Comme chaque jour et nuit, tu viens voyager plein luxe et confort sur GatsbyOnline, mais tu ne peux t’empêcher de parfois pousser un cri (souvent plus d’un), car c’est un site-web décalé et gonzo, qu’une force irrésistible t’impose d’y venir lire mes chroniques, articles et pamphlets, ainsi que mes magazines “papier” sur des liseuses numériques garanties sans temps mort de téléchargement. Tu es systématiquement à chaque balade dans mes mots, effaré, hébété, en nage, incrédule, devant le foisonnement incessant de sujets hyper diversifiés saupoudrés d’émotions qui font tour à tour rire et pleurer, des émotions rares, bien loin, à l’opposé même, du vide abyssal des mag’s insipides classiques et des blogs troubles et glauques, vautrés dans le néant ! Et toi mon Popu, tu viens t’ébattre et te frotter à en jouir à mes mots et phrases, tel un doux coton de Tuléar de l’amour, comme si ce site était une idole entretenue par les anges à la gloire de mes critères inversés : malice et flottements éthérés… Avec en fond, des êtres textuels dans des poses lascives qui languissent d’attendre d’être lus… Le décor est planté ! Je passe à la suite…
Cette très laide DeTomaso Pantera GTS a été fantasmée par Tony Mantas, un inclassable zouave qui vient d’un monde parallèle étrange et fantasmagorique ou sévissent miracles et révolutions. C’est un miroir de l’abîme en sublimation ! Pas de sentiments, c’est crétin, idiot, stupide, jubilatoire et grotesque… mais grandiose ! Ne manquent que quelques dialogues en légendes-photos pleins d’humour et de sous-entendus érotiques… Toute l’histoire apparaîtrait alors très sérieusement folle, incroyablement grivoise, déjantée, alors qu’en apparence le monde reste dramatique (guerres, viols, barbaries). C’est un détournement de lecteurs (sic !) dont tu es “LA” victime, qui s’auto-réalise un portrait au vitriol d’un monde à la limite de la caricature, tantôt cinglé, tantôt lâche et toujours faible. Là, ici, présentement, je te cause d’une thématique “gravosse” dans une liberté de ton d’une incroyable imagination ! Bref, je m’amuse malicieusement de ton ahurissement avant de sauvagement t’envoyer la purée dans une enculade digne de Karl Lagerfeld, car je ne fais jamais ce que mes lecteurs attendent !
Cet article n’est porteur d’aucun message, personne sauf moi, ne va te culpabiliser comme un chien en voix-off avec la thune des industriels… Pas de néo-hippie d’une obscure tribu qui bouffe des racines depuis 2000 ans qui viendra te casser les couilles en s’extasiant tout en soulignant que sa philosophie de vie est forcément meilleure que la tienne. Nannnnn ! Que nenni ! Je te laisse ta liberté de penser et de te faire une opinion par toi-même, ce qui est quand même absolument étourdissant d’utiliser l’écriture dans ce qu’elle a de plus basique (associations d’idées, de rythmes et ajouts de diverses symboliques élémentaires) pour t’amener à réfléchir !
Tu vas ainsi passer au stade de la sérénité émouvante, puis en venir aux transes cosmogoniques… Le tout orchestré dans un immense mouvement en Fa dièze et Si bémol, qui joue sur des perspectives hallucinées, hallucinogènes et hallucinogenres afin de changer ton regard sur le quotidien. Il te sera en effet difficile voire impossible, après autant de fascination, d’enchaîner sur de la véritable poésie, car tu vas sentir les sueurs froides arriver ! Prologue inquiétant : Cette déjà affreuse DeTomaso Pantera dès sa construction, a été très mal kitée par Terry Mantas, un hurluberlu-frimeur, sans aucun gout ni éventuel respect de l’horrible design initial qui faisait l’impasse sur l’ingéniosité nécessaire à la création d’une Berlinetta à moteur central dont les éléments techniques se devaient d’être ingénieux ! Ce qui n’était absolument pas le cas !
Que nenni, le design de la DeTomaso à été réalisé à l’envers, c’est à dire que c’est le côté “moche design” qui a directement pris toute l’importance, cette “chose” étant réalisée dès le départ façon “Kit-Car” pour frimer dans les cités surpeuplées de gens grisâtres et mornes abandonnés par les services sociaux et la police ! Il t’est difficile, Mon Popu, de reprendre ton souffle tellement l’ambiance est oppressante ! Tu ne sais plus trop à quoi t’attendre ? Malheureusement il n’y aura plus vraiment de surprise, au détriment de la peur et de la tension qui vont peu à peu se dissiper. Les incohérences de cet engin grotesque vont s’ajouter à une mise en abîme qui n’a plus vraiment d’inspiration. Du coup tu vois déjà le dénouement qui arrive. C’est bien dommage, car je soigne l’ensemble et insère plein de bonnes idées dans mon propos (sans jamais me démarquer du genre)…
On ne peut nier qu’il s’agit d’une Pantera insolite jamais construite par De Tomaso. Il s’agit d’une version sur mesure de la De Tomaso Pantera GTS qui avait été réalisée sur commande spéciale selon ses croquis pour Tony Mantas, un ami personnel d’Alejandro De Tomaso, un homme qui avait des idées très spécifiques même sur la façon dont il voulait que sa Pantera soit considérée post-mortem ! (il est certain qu’il n’imaginait pas qu’un homme intègre tel que moi, passerait un temps précieux à en écrire tout le mal qu’il pensait). Au cours de sa vie mortellement ennuyeuse mais fascinante, cette horreur a principalement paradé en Italie et en Suisse effectuant toutefois quelques voyages à travers l’Europe, en Suède et en Grèce, cette “tournée mystère” a pris fin abruptement en 1985 lorsque la voiture a été confisquée par la police Italienne parce qu’elle utilisait des documents et plaques d’immatriculation non valides.
Selon la brochure de vente, Constantin Anastase Mantas est né en 1942 à Zitsa en Grèce. Cet entrepreneur hellène avait basé son activité en Italie même s’il possédait des adresses dans de nombreuses villes, telles que Genève, Athènes et Milan. Dans le dossier accompagnant la voiture l’équipe d’Artcurial a miraculeusement découvert une lettre où il se définissait lui-même comme étant un “manager personnel pour les artistes de cinéma, télévision, théâtre, et Music-hall”. C’était un ami personnel d’Alejandro De Tomaso et il avait déjà acheté un prototype unique de Mangusta Spider spectaculaire. Lorsqu’il commanda une Pantera GTS neuve en 1975, il insista pour avoir une voiture unique, faite par l’usine selon ses goûts et ses plans. Dans le dossier se trouve une lettre du directeur commercial de De Tomaso à l’époque : Aurelio Bertocchi, déclinant toute responsabilité juridique sur le fait que le châssis 7427 est une voiture ayant reçu, à l’usine, des modifications intérieures et de carrosserie à la demande de son propriétaire !
Il y a aussi un document interne à l’usine De Tomaso établissant (également pour se disculper de toutes fautes e manquements) que Mantas avait formulé les demandes suivantes : “Pas de marquage Pantera sur les flancs, la voiture doit être la plus basse possible, le tableau de bord doit être recouvert de cuir blanc ainsi que sa partie basse sous les jauges et l’intérieur des contre portes. Un T devrait être installé au milieu du radiateur. Plaques temporaires EE italiennes, pas de pare choc arrière, système d’échappement libre”... Une photo de l’usine dans le livre “The man and the Machines” montre la voiture en train d’être construite avec ses affreux élargisseurs d’ailes et des bas de caisses élargis, des jantes différentes, un large spoiler avant et une prise d’air périscopique sur l’arrête de toit inspiré de la Lancia Stratos.
Ce qui rend cette voiture historiquement unique c’est aussi le dossier qui l’accompagne. De Tomaso a en effet établi et conservé un dossier à part pour cette voiture dans ses archives. Chaque facture adressée à Tony Mantas est présente, ainsi que le détail du travail effectué, le nombre d’heures nécessaires, l’identité du salarié effectuant l’opération. Les notes en interne ne sont cependant pas aisées à déchiffrer. On trouve aussi des messages de l’usine à certains employés donnant des instructions pour faire certains travaux spécifiques.
Le 5 février 1978, de nouveaux travaux concernant la peinture furent demandés auprès d’une officine de Modène. La voiture devint bicolore rouge et blanche avec un toit en verre et un intérieur bois. Deux photos de la voiture dans cette configuration existent, même si elle a curieusement et rapidement été remise dans sa couleur originale. Le consultant d’Artcurial, Niklas Hannah, a pu voir et photographier cette voiture en septembre 1976, devant un restaurant de Stockholm, alors que la voiture venait de recevoir ses plaques suisses du Tessin. En juin 1979, la voiture fut de retour à Stockholm, cette fois bicolore et pourvue d’un imposant aileron arrière avec des plaques d’immatriculation vertes. L’examen du volumineux dossier de factures est édifiant : ne serait-ce qu’en 1977, la voiture est repassée à l’usine tous les deux mois. Près de 3,5 millions de lires sont dépensés à une époque où une Pantera neuve en coûtait 5 millions de lires !
Du point de vue administratif, la Pantera fut d’abord enregistrée avec des documents provisoires italiens, EE60785, valables un an. Ensuite, Mantas enregistre la voiture en Suisse avec la plaque export TI 3288Z-77. Une fois ces plaques expirées, il obtient à nouveau un numéro italien provisoire, EE 3288, il finit par circuler avec une plaque d’immatriculation verte, L-A 762, qui pourrait être grecque. Tout cela conduit finalement à ce que la voiture soit confisquée en 1985 par la police italienne car elle roulait avec des plaques d’immatriculation non valides. La voiture fut dès lors conservée par la Polizia Stradale à l’extérieur et une photo prise au dépôt de police en 1992 témoigne de son mauvais état.
Cette “garde-à-vue” automobile va durer 7 longues années. Tony Mantas ne reverra plus jamais sa “chose” qui sera finalement vendue fin 1992 “à-la-casse” (10.000 euros) lors d’une vente aux enchères à Bologne. Elle a été conservée en l’état dans sa propriété pendant presque 30 ans (entre 1992 et 2021) accompagnée d’une centaine de documents décrivant tout le travail qui avait été fait lors de sa construction. L’ancienne De Tomaso Pantera GTS de Tony Mantas devrait franchir le bloc des enchères avec Artcurial à Paris le 5 février avec une estimation de prix totalement farfelue située entre 180.000 et 200.000 euros. C’est l’ineffable Mathieu Lamoure qui est en charge d’un miracle !
Explosions, massacre, dégoût de la race humaine et bienvenue ! Alors oui, sujet gravissime : la société est menacée sans qu’on ne puisse rien y faire. Victime de l’ennui harassant d’une société fast food monotonique qui se résume à : “Vis et Consomme en regardant et en croyant les actualités TV. Pour la question de mourir commande deux flingues sur internet, revêt une armure cataphractique et solde ton enfer quotidien avec un calme méthodique et une froideur glaçante”.
Certains jouent au Paint Ball, d’autres se déguisent en Zombies, il en est même qui s’indignent de la crise économique et seulement quelques-uns cherchent à massacrer le plus grand nombre de gens possible ! Le récit complet d’une journée (voire plus) à sécher la vie quotidienne, du lever au coucher pour “couvrir” la vente Artcurial concernant cette DeTomaso Pantera GTS Tony Mantas est rendue heureusement impossible à cause du confinement et des restrictions de voyager.
Les ventes sous restrictions sont aussi monotones à supporter que d’assister à un Loto pour vieux débris attendant la mort due au Covid19 alors que le monde prend fin devant eux quand s’égrène la litanie des chiffres lancés au hasard “Une offre à gauche, une offre à droite, une offre au fond, une offre devant moi, en voulez-vous ?” avec la participation de chiens aux téléphones non branchés. La mort tout autour, les participants en survie notant avidement les chiffres déblatérés ad nauseam, par un épouvantail auto-gesticulant “à droite, à gauche, au fond”... un fantôme gris dans des vêtements trop larges, muni d’épaisses lunettes au milieu d’un genre inhumain, gardant le silence dans les ponctuations de chiffres d’enchères aléatoires et les bruissements des pages des catalogues.
On ne peut pas définir la mort…, on ne peut que l’approcher… et ceci définit notre présence humaine. Tout disparaît au profit de l’informationnel ! Bientôt le dialogue des machines remplira les cadavres vidés de toute humanité, les gens se déplaceront courbés en silence avant de s’enfuir hors du monde. Une lente érosion de nos systèmes critiques, de nos moyens d’agir. Tous les combats se multiplient, l’humanité n’a jamais autant été célébrée : on organisait des festivals sexuels pour guérir le sida, des lancers de grenades pour sauver des otages… le festif des enchères est devenu un animisme, tout comme la Terre. L’écologie triomphante remplacera bientôt nos cadavres par des plantes, on ne pourra plus s’indigner de tout en allant faire la même chose que les autres… on n’existera plus !
Dans le fatras de fausses infos et d’’informations biaisées émergeront quelques data sensibles et manipulés : des chiffres qui rempliront les enchères… Tout existe, tout à lieu, tout est phénomène. Sortir les flingues c’est comme enchérir, c’est une manière rassurante de se constituer une individualité en marge de celle des autres, de s’échapper du courant pour trouver un chemin unique. C’est une démarche existentialiste au même titre que de violer des statues, enculer tous les culs qui passent à portée de tir ou faire le tour du monde en voilier ; explorer des territoires inconnus quand tout est cartographié, que tout l’espace est rempli de médias informatifs, d’informations en direct et de chiffres aléatoires. La mort même est partie intégrante du processus. Avec internet et une solide condition physique… un plan bien préparé s’il sort de nulle part assure un succès immédiat. Il faut juste choisir en se rasant le matin si on va travailler ou sodomiser tout ce qui bouge.
Le ciel est dégagé, les conditions météo agréables pour un hiver bien que le ciel soit grisâtre, le taux d’humidité stagne dans les 60%, tous les gens veulent rentrer chez eux le soir, être en famille. C’est une affaire de chance et de hasard… et surtout d’être bien méthodique. Il ne s’agit pas d’un jeu ou d’être célèbre, c’est une occupation. Il n’y a pas de motivation particulière (les jeux vidéos, la politique, la télé, la musique, les enchères), non c’est juste combler du vide. Il n’y a aucune revendication, aucun message. Ce n’est pas une angoisse… ce n’est pas métaphysique… c’est la fin de l’Homme… Il y a un alignement, un axe qui va du doigt et du marteau à la cible en passant par l’idée…
C’est horrible ce qu’il se passe non ? Pas de psychologie, pas d’explications, pas de morale, c’est une volonté versus un mur inébranlable et le spectacle de l’agonie d’une société mortifère. La créativité est morte quand on l’a proclamée et loin de s’avouer vaincu certains balancent tout ce qu’ils ont dans une entreprise insensée et de mauvais goût, mais une entreprise qui suinte le désespoir. Je ne vous vends pas les grands espaces ou l’aventure, je vous mets le nez dans votre connerie ou il ne se passe jamais rien… et je vous tire dessus aléatoirement avec mes écrits ! Gratosse ! Zéro espoir mes Popu’s ! Le bon numéro, c’est tout… La grosse déglingue en somme.
Vente Parisienne 2021 – 05 février 2021 /Lot 40 1975 De Tomaso Pantera GTS “Prototipo Tony Mantas”
https://www.artcurial.com/fr/vente-4058-parisienne-2021-en-partenariat-avec-retromobile
Photos © Guido Bissantini