De Tomaso Pantera… La poule aux œufs d’or des escrocs !
Hein, quoi ? Un rendez-vous ? Pourquoi faire ? Pourquoi dire ? Pour un interview ? Pour discourir que la De Tomaso Pantera est une connerie ? Vous n’avez pas besoin de moi pour ça…, ne préférez-vous pas qu’on cause du temps qu’il va faire, que je discoure des réverbères qui ont disparu de nos avenues ?
Je suis fatigué de passer des jours et des nuits au volant des putains de bagnoles un peu partouze, j’en ai déjà fait tellement de chroniques, trop de chroniques : 3.600 en stock sur www.GatsbyOnline.com, écrites, mises en pages avec photos… tellement de chroniques/articles qu’après trois ans de tâtonnement j’ai finalement relancé mon magazine “papier” Chromes&Flammes, le grand retour… y croyant dur comme fer… mais après un an et demi et 6 numéros, l’effondrement de la presse “papier” s’est amplifié en cause de la mauvaise gestion du diffuseur/distributeur Presstalis affichant plus d’un milliard et demi d’euros de déficit, j’en ai eu des sueurs froides, j’ai glacé sur place…, certaines “grandes gueules” ont perdu les 3/4 de leur diffusion… une bérézina dantesque… les titres automobiles n’étaient parfois plus exposés (comme avant) dans les kiosques/aubettes de presse… terminées les ventes “en paquet de 50” par librairie pour “faire du volume”, “écraser les concurrents” et “donner confiance aux lecteurs potentiels”…, quoi faut-il faire maintenant pour se faire connaître en dehors d’un affichage qui coûte deux fois plus cher que l’impression que 30% de vente parvient à peine à couvrir ? Et c’est alors que le Coronavirus a infecté le monde et que la presse est tombée à quasi plus rien… aux USA une vingtaine de magazines automobiles ont stoppé net à tout jamais… et en Australie, 60 magazines ont fait de même… j’ai donc reporté mon énergie dans GatsbyOnline…
Vous voulez une connerie au hasard ? J’en ai une sous la main… Une De Tomaso Pantera GTS de 1976 qui aurait appartenue à Dalida ? Ca vous va comme connerie ? Mais bon, OK, venez dans deux jours au bar du Sube sur le port de St-Trop…, via une chronique dans GatsbyOnline, bien sur, celle que vous lisez maintenant ! C’est surréaliste de passer en quelques mots du temps antérieur, pré-antérieur et post-antérieur…, comme du cul au postérieur… Il y a des fauteuils confortables au Sube, je pourrais me reposer pendant que vous lirez, on pourra aussi se saouler la gueule par la magie des univers parallèles, moi chez moi, vous chez vous et personne à ce Sube dont on se f… royalement… Super !
Deux nuits blanches, à attendre, arrosées, consumées, consommées…, ça va me brûler la mémoire…, j’ai pas envie de venir vous imiter une bagnole de cauchemar qui bloube-bloube-bloube au ralenti…, ça ne me rapporte rien ces interviews à la con, Pitingggggg ! Quelle perte de temps… je voudrais avoir la paix, faire des trucs sexuels avec une jeune et jolie avec des gros seins… boire quelques Battida de Coco, quelques Mojito, baiser, lire, écrire et me promener en Yacht… Après le Gonzo-journalisme que j’ai ré-inventé, je dois tempérer mes apparitions publiques, peaufiner la fausse autodestruction biaisée comme méthode de réponse et comme méthode de défonce, c’est efficace…
Je devrais avoir le courage de m’isoler, pas de donner des interviews qui créent un obstacle à la perception du vrai moi-même… Autrefois, un autrefois d’il y a très longtemps, en TiVi, Pivot recevait Nabokov, il lui accordait une heure trente en tête à tête sur un jeu de questions et réponses préparées à l’avance… quelques années plus tard Nabokov, invité au 20 heures n’avait que 2 minutes, pas pour parler de son œuvre, mais de la guerre au Moyen-Orient… logique ? Non ? Oui, bon, ce serait malhonnête pour moi de ne pas jouer… je vais expliquer qu’on s’est tous fait flouer et que ça continue pire… Pour soigner ma mélancolie, j’écris d’amertumes caustiques, j’avale les gens pour mieux les vomir, je désespère sur la condition humaine… Inhumaine…
J’ai trop de désespérance lucide en moi que je place dans divers récits ethylicoromantiques, avec quelques sursauts… des coups de reins pathétiques, des HopHopHop spermatiques (sur le dos c’est plus cool)… dans notre monde… ce n’est pas pour cela que les pépettes se pointent automatiquement… dans l’édition, mises à part quelques conneries magistrales, c’est rare que les auteurs gagnent autre chose que de la jalousie d’autres écrivains qui ne gagneraient pourtant qu’à être méconnus… Pendant des années j’ai œuvré comme architecte… saloperie, on me faisait construire des conneries de fermettes style Louis XVI, puis je n’étais pas payé parce que les gens trouvaient toujours un défaut pour refuser de payer… c’est ainsi que j’ai perdu mes illusions… En décoration ce fut pire, les femmes voulaient refaire un living, par exemple… et pour se faire comprendre, me montraient une photo arrachée d’une page d’une revue pour médecins fortunés, me disant :“Faites pareil, mais pas trop jaune, pas trop bleu, pas trop rouge, pas trop noir et pas trop blanc”… en finale c’était jamais bon et souvent elles exigeaient de tout refaire plusieurs fois… sans rien payer…
Alors, j’ai édité mes idées, mes projets architecturaux, je me suis lancé dans l’édition de “HOME” un magazine d’architecture et décoration, c’était atypique avant que ça n’existe, des Lofts dans des usines, des Moulins à eau ou à vent, des châteaux-d’eau transformés en habitations de grand luxe… ça m’a amené à créer de la pub… et des putes d’affaires et autres… c’était cool… surtout l’épisode chez Norman Craig & Kummel… c’est là que j’ai créé une campagne de pub déjantée pour British American Tobacoo : des filles blondes et des noires pour symboliser une nouvelle marque de cigarette : Viking, mélange de tabacs noirs et blonds…, des girl’s dénudées en peaux de bêtes façon Viking circulaient dans des Hot-Rods ou sur des Choppers et distribuaient des échantillonnages avec un prospectus qui expliquait le customizing et le Hot-Rodding comme continuation du style Marlboro… Easy-Ridder à la place du vieux cow-boy…
A cette époque, la pub c’était un métier de putes à la mode… c’était quasi Yuppies-Hippies… mais, lorsque le big-boss de British American Tobacco Europe a été nommé en Amérique du sud, le nouveau big-boss m’a viré avec indemnités diverses et m’a laissé la flotte de Hot-Rods… il voulait revenir à des publicités classiques, de la pub pleine page dans les magazines… ça plaisait aussi aux mecs de l’agence de pub qui espéraient retoucher leurs fumeuses “sur-commissions”…, et j’ai eu l’idée d’utiliser le tout pour continuer le prospectus mais en forme d’un magazine spécialisé en Hot-Rods et customs : Chromes&Flammes… L’argent des indemnités de préavis à servi à payer les premiers magazines… et les Hot-Rods, repeints, ont été utilisé pour assurer la promotion de l’ensemble… j’ai eu un coup de bol en rencontrant des loustics à Paris, ce qui m’a permis de réaliser la première course de Dragster sur le circuit des 24 heures du Mans, c’était en 1980… et grâce à un reportage de TF1, l’affaire a été lancée, Chromes&Flammes allait en quelques années tirer à 500.000 exemplaires.
Après 20 ans j’ai tout envoyé promener… le fisc qui voulait que je paye 117 millions d’impôts, les conneries, les guerres entre éditeurs par magazines interposés… je me suis d’abord battu contre l’Etat, une surimposition dantesque… les Etats ne cherchent qu’à faire les poches de leurs citoyens… la moitié de la population crée des richesses que l’autre moitié pompe… et tout est orchestré pour que le système dure ! J’ai gagné, le fisc a du rendre ce qui avait été saisi… puis j’ai tout vendu… ras-le-bol… ensuite j’ai craché dans la marmite de soupe !
Je suisse deviendou un branché d’avant-garde… pour l’esthétisme du geste… me suis amusé avec des voitures dites “de collection”… simplissime : on achète le moins cher possible, on tente ensuite de vendre le plus cher possible et la maison d’enchères garde un pourcentage… c’est cela qui m’a poussé peu à peu vers le web à force de chercher quoi acheter et ou vendre…
J’y ai créé un site automobile… une vraie folie comportant des polémiques invraisemblables… mais même si les critiques sont divisées, même si on m’aime ou qu’on me déteste, on cause… la population du web a découvert en moi un personnage histrionique, un nabab Fitzgéraldien déjanté, amer et caustique… créant de l’incohérence dans la cohérence, parfois l’inverse… cynique à la puissance 100, je divise, je fascine, j’agace… il arrive que certaines admiratrices m’envoient leurs petites culottes odorantes, certaines me demandent des autographes sur leurs seins, les gens me disent aimer ce que je fais et publie, mais parfois je croise en rue un acariâtre qui hurle “Enculé”… c’est jouissif…
C’est spermatique ? Non ? Cette vie… Est-ce qu’un jour un dingo va venir me couper les coucougnettes parce que j’aurai publié une phrase qui lui déplait ? Dès que j’en ai eu l’occasion, je me suisse barré plein sud-France… Je suis un Oxymore… l’écriture est ma bouée de sauvetage, elle n’est pas gonflée d’air, mais bourrée de mitraille plombée… J’essaie toujours de désobéir à des diktats, d’enfreindre les tabous, mais avec un regard sensible regardant l’utopie, orchestrant aphorismes et slogans, chantant sur un air cynique entraînant l’amour impossible d’un hédoniste étouffant entre la bêtise du monde et la médiocrité de l’univers… les gens passent leur vie à expliquer à de faux-amis qui n’en ont rien à f… qu’ils sont victimes d’eux-mêmes et de la connerie ambiante… moi, pour ma part… je suis victime de l’incompréhension générale… je cherche trop de nouvelles métaphores abstraites, je parviens même à voir des choses inexistantes que personne n’a jamais vu… la beauté des choses n’est-elle pas plus importante que les vérités… Je pose des phrases esthétiques non-dénuées de sens… je sais qu’on n’est pas nombreux d’avoir la chance de ne rien f… et de n’en avoir rien à f… la célébrité c’est bien, la postérité c’est mieux… entre deux on spermate les postérieurs… la vie c’est que ça… Bon, allez vous faire f…, je vais vous causer d’une de mes pires bagnoles, une De Tomaso Pantera…
C’est l’infâââme tandem Moskowitchz/Olsiktch… qui m’a vendu cette De Tomaso Pantera, affirmant sans rire que c’était l’ancienne voiture de Dalida… l’affaire ne date pas d’hier, ce qui n’en excuse rien… Comme bien d’autres bagnoles vendues “marchand”, les histoires qui sont fausses, que ce soit sur leurs origines ou leur état réel sont aussi nombreuses que les vrais kilomètres (qui ont été électroniquement minimisés pour aider à faire croire qu’il s’agit d’une occasion exceptionnelle de première main)… ce qui est confirmé par la disparition “inexpliquée” du carnet d’entretien et des vignettes autocollantes que placent les garagistes honnêtes dans le compartiment moteur, c’est-à-dire les kilométrages au fil des entretiens… Donc, cette De Tomaso Pantera immaculée, à la magnifique couleur bleue métallisée et à l’intérieur en cuir beige plissé à l’italienne, tout aussi magnifique, va passer entre mes mains en contrepartie d’une certaine somme d’argent cash… et le bonheur que j’escomptais pour les temps à venir va s’avérer un cauchemar quasi éternel…
Je l’ignorais à l’époque ou j’ai acheté cette De Tomaso Pantera, pour en posséder une, il faut être hyper-maso et vouloir vivre une aventure transsexuellement automobile, c’est une abominable joyeuseté mal pensée, mal construite, mal finie… elle chauffe comme une cocote minute sans soupape de sécurité, tient la route comme une machine à laver la vaisselle, rouille pire qu’une AlfaSud… son coffre avant est figuratif, il n’abrite que du vent… son capot arrière pourrait contenir un moteur diesel de sous-marin, il ne contient que du vide… et l’habitacle, positionné n’importe comment entre les deux, semble avoir été imaginé pour des nains bossus avec de longues jambes arquées d’inégales longueurs… avec son V8 en fonte Yankee-bourrin positionné sans logique avec le design de la carrosserie au look folklorique, c’est une crétinerie atypique et kitch qui fut immédiatement boudée par les puristes, puis haïe par ceux qui ont eu le malheur d’en avoir acheté une (j’en suis, une douzaine vont par la suite me posséder… et j’en reste marqué et traumatisé, remerciant le ciel de ne pas être sorti ruiné de cet épisode de ma vie aventureuse)…, mais tout en étant la poule aux œufs d’or des marchands en chambre et des affairistes escrocs en occazz’s… elle est adorée des carrossiers véreux… et vénérée par les garagistes sans scrupules pour qui sa tendance naturelle à pourrir et à exploser sa mécanique, représente (et ça dure encore, quoiqu’elles disparaissent peu à peu) un fond de commerce important et régulier qui en a toujours sauvés quelques-uns de la faillite…
A chaque (très mauvaise) expérience, je me disais que j’étais sûrement tombé sur un mauvais numéro… je comptabilisais mes pertes (parfois des montants atroces qui auraient mis toute personne “normale” en situation de crise, de faillite voire de banqueroute), le “truc” pour m’en sortir étant de mentir à chaque vente pis qu’un arracheur de dents ou qu’un vendeur de Ferrari… affirmant qu’il s’agissait d’une automobile extraordinaire qui n’avait que des qualités, mais que je devais vendre la mort dans l’âme pour mille raisons : ma mère malade… ma famille nombreuse… un divorce… une sur-imposition fiscale… ma maîtresse partie avec mes cartes de crédit et les codes… divers imprévus… une maladie rare, grave, incurable et inguérissable nécessitant une cure sur l’Ile de Pâques… et une ré-incorporation obligée de 5 ans dans la marine, section sous-marins nucléaires… (notez que presque tout s’est déroulé, sauf la réincorporation dans la marine)…
J’ai alors décidé d’en revenir aux ventes aux enchères… 15 années d’expériences diverses… ou les acheteurs ne connassent jamais rien des vendeurs, mais ou le risque de ne pas être payé par la maison de vente est latent (j’ai du faire quasi un procès à chacune, il en est un qui dure encore contre Coys qui me doit 35.000 euros depuis presque 15 ans)… durant une de celle-ci j’ai revu l’infâââme tandem Moskowitchz/Olsiktch… qui cherchait à vendre une Ferraillac, soi-disant une invention “paternisée” par Enzo et consistant en une carrosserie étrange rouge Ferrari (c’est tout ce qu’elle en avait) et un moteur Cadillac en position arrière… ce qui ne leur a pas donné de “retour sur investissement”… Je ne vais pas vous causer des De Tomaso Pantera achetées/vendues (une douzaine), cherchant comme le Saint-Graal, persévérant… croyant à chaque fois que j’étais tombé sur un mauvais numéro… mais il m’aura fallu cela pour me rendre compte qu’elles étaient toutes des saloperies, des putes…