Depuis 2014, Marussia, c’est fini…
En 2007, le pilote automobile et présentateur télé, Nikolaï Fomenko, tentait un pari (risqué) : créer la première marque de supercar russe…, en 2014, après 7 années de carrière, la firme moscovite a déposé son bilan : faillite !
Nikolaï Fomenko a fait croire que Marussia était une société qui avait les moyens de ses ambitions…, la firme moscovite a commencé “sa vie” en présentant la Marussia B1 comme une super car 100% Russe, conçue et fabriquée en Russie…, au design Russe (assez joyeux)…, motorisé par une mécanique alléchante Russe (mais inconnue)…, le tout construit (prétendument) en Russie…
En réalité les structures (semi monocoque) et les carrosseries, étaient fabriquées en Chine…, le moteur était un Ford Cosworth 6 cylindres… et Marussia bluffait la terre entière en se positionnant en divers shows au soleil, au milieu des plus grands dans les salons automobiles, dont celui de Monaco, pour dévoiler “en première planétaire”, la Marussia B1, puis la B2, puis la B3 et en finale la B4 (sic !) toutes au design extra–terrestre.
Marussia, c’est l’histoire d’un opportuniste Russe qui se croyait plus malin que les pires malins, mais qui s’est finalement fait rattraper par la réalité…, la super révolution russe annoncée au monde des flambeurs supercaristes va durer moins de sept pénibles années, le temps de faire rêver les gogo’s, de raviver l’Âme Russe… et de laisser choir “dans la merde” environ 200 ouvriers et employés.
Nikolaï Fomenko avait été chanteur/compositeur “célèbre dans le monde entier en Russie” dans les années ’80 avec son groupe de Rock-Russe “Sekret”…, il était désireux de briller au firmament en tant que “constructeur automobile” dans le style d’escrocs “de génie” tels Malcom Bricklin, John Z_DeLoréan…, sans oublier le fumeux Tucker… et aussi Giorgio Moroder avec sa Cizeta V16-GT et Franck Alamo via la petite Grandin Dallas…
Comme beaucoup de chanteurs en chute libre, Nikolaï Fomenko s’était reconverti dans les années ’90 dans le “cinoche” et la “téloche”…, mais aussi dans “le sport automobile”…, insatiable et mégalo… au cœur de la nouvelle Russie où tout était possible, ce héros se rêvait en industriel… et en 2007 a créé “LA” Marussia, première super car Russe qui allait ridiculiser Ferrari, Maserati, Porsche, Aston Martin, Jaguar et Corvette… en offrant de la “vraie” puissance, des “vraies” performances ainsi qu’un design futuriste… pour 100.000 euros !
La réelle réalité, réelle et authentique (sic !) est que, c’est en voyant que les prix demandés par les sociétés Chinoises pour construire une sorte de copie de Ferrari, lui permettaient de réaliser un profit dantesque tout en affichant un prix de vente public 5 fois moindre que les Ferrari “moyennes”… Nikolaï Fomenko avait redécouvert l’eau tiède tout en réinventant le fil à couper le beurre : il a ainsi décidé de fabriquer un prototype de super car en Chine et de faire croire que cet engin était 100% Russe…
La première Marussia, la B1, fut élaborée, dessinée et construite en moins d’un an pour un peu moins de 40.000 euros…, elle a été présentée planétairement en 2007 à une multitude de beaufs ébahis, dotée d’un V6 3,5 litres Cosworth de 420 chevaux… maquillé en moteur “made in Russia”…, le design était loin d’être révolutionnaire…, mais “on” en causait…, quoique personne n’achetait…, les deux milliardaires Russes ayant acheté une B1 dès le jour de sa présentation, c’était bidon…
Convaincu par lui-même (sic) que sa “merveille” ne se vendait pas parce qu’elle manquait de “folie” dans son design, et d’une réassurance-client quant à une production effective, Nikolaï Fomenko va sortir (de son chapeau) une même pareille Marussia B2 en 2009…, la carrosserie et la base technique étant plus que les mêmes que la B1 (moteur Cosworth identiquement pareil), la B2 étant en fait “LA” B1 repeinte, en bleu layette/blanc, en orange/noir etc…, autant de couleurs que prétendument d’exemplaires fabriqués et vendus…, une arnaque intellectuelle !
En 2010, est présentée la B3, côté design c’est du “Waouwwwwww !”…, la B3 ne ressemble à aucune autre super car, les énormes fausses sorties de réacteurs laissant croire à des puissances infernales
Toutefois, la folie guettait, car Nikolaï Fomenko s’est mis à affirmer qu’en cause du phénoménal succès des B1 et B2, l’objectif de 3.000 B3 était objectivement objectif (sic !).
L’’usine moscovite n’était qu’un atelier, le constructeur Chinois s’était fait payer les protos B1, B3 et B4 (les B2 étant la B1 plusieurs fois repeinte), mais n’avait aucune intention d’être “LE” partenaire chinois qui “s’était manifesté pour produire cette sportive low cost”…
Comme d’habitude, personne n’a acheté…, malgré que le prix de vente restait immuablement de 100.000 euros (plus taxes, frais et emmerdes)… et en 2010 un 4×4 au look plus que douteux dénommé “F2” fut présenté à un Nième public de beaufs ébahis…
A force d’occuper tous les terrains merdiatiques, la populace croyait que Marussia produisait des voitures…, mais à part les prototypes, aucune voiture n’était produite.
Nikolaï Fomenko semblait disposer d’une réserve inépuisable de Roubles, d’Euros et de Dollars…, à tel point que fin 2010, il va racheter 40 % de l’écurie de Formule 1 “Virgin Racing” dont il était le principal sponsor (sic !)…, puis la totalité en 2011 (re-sic !), la renommant “Marussia Racing”…, la gloire !!!.
En 2011, quelques (vains) espoirs de commercialiser enfin la B4, dernière née, dont les panneaux de carrosseries avant et arrière rivetés sur la structure mate étaient innovants et cachaient qu’ils contribuaient à une énorme simplification de la fabrication…, vont permettre à Nikolaï Fomenko d’envoyer le fabricant chinois au diable… et de signer un contrat de fabrication avec la firme finlandaise Valmet…, mais les ouvriers Finnois ne verront rien venir…, le manque de liquidité se faisait jour… et en 2012, Marussia doit revendre son écurie de Formule 1 (qui conserve cependant le nom MARUSSIA, avec le siège social désormais en Irlande).
Dans un barnum médiatique de plus en plus délirant Nikolaï Fomenko espérait toutefois obtenir l’aide financière de Vladimir Poutine en personne…, mais, l’homme du Kremlin était peu enclin à engager la Grande-Russie dans le financement d’un rêve éveillé…, Nikolaï Fomenko a imaginé alors pouvoir embobiner la Belgique, siège de l’Europe, avec l’annonce d’une mise en fabrication quasi sur le “mythique” circuit de Spa-Francorchamp, ou un “immense” terrain “avait été acheté” pour y construire une usine high-tech destinée à une production “massive” de Marussia B4…
En fait “d’immense” terrain, c’était un lopin de terre à peine suffisant pour un box de 4 voitures, et le décideur Wallon, JC.Marcourt, n’avait pas été suffisement séduit (un manque de moyens financiers)…, dès-lors, ce calque-carboné des aventures financières douteuses de Preston Tucker, Malcom Bricklin, John Z.DeLoréan et bien d’autres…, va tourner court grâce (pour une fois, alleiiii, hein fieu) au fait que le gouvernement Wallonie-Belgique, était lui-même par ailleurs assez mal-en-point et donc incapable de s’offrir le “prestige” d’une Gillet bis…
Délaissant la Belgitude pour tenter d’aller briller en principauté monégasque et y rafler une marmite Princière ou Pastoriènne pleine d’or… en étant présent au show “Top Marques” en mars, ensuite durant le Grand Prix en mai, pour terminer par l’ouverture d’un showroom dans les murs d’un palace en juin… et malgré diverses campagnes de communication de masse (sic !)…, Marussia peinait à trouver des clients.
Et puis…, en avril 2014, patatras, c’était (enfin) la fin des haricots…, l’affaire Marussia était stoppée et les employés et ouvriers virés.
Après moins de 7 ans, quelques prototypes et une montagne d’argent dépensé (d’où venait-il ?), le soufflet était retombé… et la Russie ne connaîtra donc pas la gloire automobile, du moins pas avec Marussia…
Les aficionados de la F1 pouvant (pour un bref lap de temps) toujours suivre les évolutions des ex-Virgin Racing en compétition…, les fans de supercars n’ont toutefois plus d’autres choix que de solliciter leur mémoire !