Peut-on profiter des évènements d’Ukraine pour acheter une DeTomaso Pantera à un Oligarque Russe empêtré dans les sanctions Européennes ?
Ce qui suit est une nouvelle tranche de ma vie dans l’instant présent du passé ! Depuis que Vladimir “à-les-boules” de s’être fait avoir bien profond avec l’Ukraine, les évènements ne cessent de se précipiter et la menace d’une guerre atomique plombe toujours les affaires, mais personne ne comprend le pourquoi de cette menace. J’explique ! Depuis de nombreuses années la Russie de Poutine a cessé d’investir sur le sécuritaire global par excellence à savoir “les Bons du Trésor américain”. Dans un souci évident de s’affranchir de la tutelle de l’Ouest, les Russes ne détenaient plus que 3.7 milliards de dollars de dette US par rapport à leurs 177 milliards de 2010, ce qui était encore trop lorsque Poutine a été poussé à stopper la mainmise des USA via l’OTAN de l’Ukraine… La Banque centrale Russe, quant à elle, était alors riche de 630 milliards de dollars en réserves, permettant ainsi au pays d’assumer le coût d’une année entière d’importations ainsi que 75% de sa dette envers l’étranger. De fait, la Russie avait mis à profit les huit dernières années afin de réduire sa dépendance économique et financière en même temps que sa vulnérabilité face aux sanctions. Pour ce faire, les Russes ont consenti à une baisse de leur niveau de vie, à une révision drastique de leur consommation, à importer 30% de moins depuis 2014, à régler substantiellement leurs endettements extérieurs pour ce qui est des entreprises privées, parvenant à sabrer d’un tiers la masse de ses endettements. C’était une excellente gestion qui leur a permis de ne pas vaciller lorsqu’entrant dans le Donbass Ukrainien sauver les populations russophones martyrisées par les milices nazies Ukrainiennes, l’Occident a décrété la guerre à la Russie. En fait pas de manière officielle, mais “à l’israélienne”, sous couvert du drapeau Ukrainien. Sanction : saisie des avoirs financiers Russes aux USA soit 3 milliards gelés/volés ! (Ils ont finalement été “donnés” par les USA à l’Ukraine, qui comme d’habitude va en ristourner 50% au donateur à titre privé).
Les Russes dans leur ensemble ont donc accepté de se serrer la ceinture depuis 2014 afin de se fortifier contre les armes économiques utilisées par l’Ouest. Poutine n’avait toutefois pas prévu que le “Nouvel Ordre Mondial” serait capable d’ordonner l’exclusion de la Russie du système SWIFT en rétorsion des agissements “des méchants Russes” en Ukraine. Ce Diktat qui démontrait que le monde en était arrivé à une dictatucratie généralisée, était destiné à empêcher la Russie d’utiliser leurs réserves générées aux USA pour payer les dettes échelonnées du commerce car de plus, quasiment plus aucun importateur ni exportateur n’étaient en mesure de payer ou de recevoir des devises si industrieusement accumulées par l’Etat Russe ! Ce gel des avoirs de la banque centrale Russe détenus auprès d’institutions étrangères aura également des conséquences majeures sur l’équilibre macroéconomique intérieur du pays. La banque de Russie, en confiance, avant que l’Otan débute “l’annexion” de l’Ukraine, avait effectivement déposé quelque 95 milliards de dollars auprès de ses consœurs européennes comme la Bundesbank, la Banque de France et au Fonds Monétaire International entre autres. Il est rare, mais pas exceptionnel, de figer des comptes de banques centrales. Il faut se souvenir à cet égard du gel récent des avoirs publics Afghans par les Etats-Unis, ou de celui de la Banque centrale du Vénézuela par la Banque d’Angleterre, des pratiques de gangsters avalisées par les tribunaux britanniques considérant de manière unilatérale qu’étaient soudain “illégitimes” les gouvernements en place. La combinaison de ces mesures financières qui sont en réalité des “armes de destructions massives” de n’importe quel pays dans le monde, rendait donc quasiment impossible le soutien sur les marchés financiers du Rouble-Russe qui devait dans l’esprit des “Américanoccidentaux” subir dès lors une liquéfaction pure et simple, entrainant la ruine, la faillite et la fin de la Russie.
Les réserves des banques centrales constituant une arme fondamentale à disposition d’un pays autorisant la préservation de ses intérêts et de sa puissance macroéconomique, la paralysie induite par le blocage SWIFT et de celui des réserves déposées à l’étranger, ne laissait à la Russie que deux options, l’une pire que l’autre, à savoir :
-1° Le contrôle des capitaux avec une hausse frénétique de ses taux d’intérêt, quoique la Russie pouvait appeler la Chine à l’aide car elle y détient quand même 15% de ses réserves.
-2° La Russie pouvait en outre chercher à vendre à la Chine une partie de ses stocks d’or de 2.300 tonnes constituant quand même la 5ème réserve parmi les plus importantes du monde. Il n’était pourtant absolument pas acquis que la Chine accepte de prendre un tel risque, notamment vis-à-vis des Etats-Unis, sachant que son intérêt évident serait que la puissance Russe atteigne un niveau d’affaiblissement tel que cela permettrait à la Chine de s’incruster, voire s’emparer durablement de la Sibérie et d’enfin profiter des immenses réserves de cette région ! Les mesures occidentales contre la Russie avaient donc pour but non dissimulé de déstabiliser l’économie Russe en la coupant pour de bon du système financier international. Pour massives que soient ses réserves, la Russie ne pouvait théoriquement en effet rien en faire si les chaînes de transmission étaient bloquées et si la Russie en perdait le contrôle.
Tous les ingrédients étaient donc désormais réunies pour un choc inflationniste mondial de taille, car le pendant de ces sanctions et de ces décisions lourdes pouvait avoir naturellement un impact gigantesque sur l’économie mondiale, sur les chaînes de production, sur les prix de l’énergie et sur le fret maritime. Les multiples défauts de paiement russes des décennies précédentes ayant secoué les fondements des marchés sont devaient dès-lors être sans commune mesure avec ce qui attendait désormais l’économie mondiale. La solution ultime que reflétait le “coup de gueule” de Vladimir Poutine, était le pendant de ce que subissait la Russie, l’atomisation générale. La même politique de la terre brûlée utilisée par Staline pour embourber les Nazis… Dans ce climat de fin du monde, il fallait “faire du fric” de tout et rapidement, pour espérer survivre à l’apocalypse ! Vladimir Poutine a donc clairement dit que tant qu’à faire les frais d’une escroquerie planétaire, autant que tout le monde trinque ! Donc certains se sont mis à tout liquider à n’importe quel prix avant que Poutine ouvre les portes de l’enfer atomique… La fin du monde était pour demain…
C’est le cas d’un oligarque Russe qui me propose une DeTomaso Pantera, et c’est de cette démarche qu’est née le récit ci-après…
Oligarque Russe – Ma Detomaso Pantera vaut 100.000 €uros. Elle est en plaque Russe mais se trouve dans ma Résidence des Parcs de Saint-Tropez, pas besoin d’aller la chercher en Russie. Vous me l’achetez ?
Moi – Comme la baise pour la baise, façon : hop-hop-hop-hop-hop, la DeTomaso Pantera est totalement surestimée !
Oligarque Russe – Pourquoi ?
Moi – Parce que ! Point ! Ce n’est pas qu’elle ne soit pas jouissive à utiliser, noooon, c’est tout simplement parce qu’elle n’est pas si agréable que ça. Il y a beaucoup de choses sur et dans lesquelles je préfère passer mon temps. Cela devient encore plus ridicule s’il faut me ruiner pour aboutir à mes fins, faims et soifs d’émotions diverses. Tant de temps et d’efforts consacrés à quelque chose de si insignifiant, fatigue ! Ça ne dure même pas si longtemps qu’on en rêve et ça se termine souvent en désastre. J’en cause en toute connaissance pour avoir consacré d’interminables heures de préparation et de travaux pratiques laborieux à enfin jouir dans le bonheur d’une éjaculation de non-sens… avec en tête que ça en vaille la peine. Dès-lors, d’expériences espérées en désespérances désastreuses, je ne comprends vraiment pas l’obsession qu’elle suscite !
Oligarque Russe – Vous vous foutez de moi, là ! Combien vous me l’achetez ? 50.000 €uros ?
Moi – C’est sympa, comme un massage voire une branlette, mais autant que j’aime les massages et les gratouillis de coucougnettes, je n’y pense pas constamment, ni ne mesure ma valeur en fonction du nombre de massages que je peux obtenir, et je ne passe pas des heures à me préparer en espérant le nirvana. Ne vous méprenez toutefois pas, la baise tout comme la jouissance extatique de conduire une DeTomaso Pantera peuvent être merveilleuses et très amusantes mais tout aussi éprouvantes. Il y a d’autres déviances aussi amusantes et agréables.
Oligarque Russe – Vous prenez des risques ! Je pourrais vous faire flinguer !
Moi – Je ne ferais donc plus jamais l’effort d’avoir des émotions tragico-comiques. Notez que fréquenter les milieux clubesques dédiés à son usage, c’est également plus où moins pareil que “boire pour fêter ça”! L’ambiance entre amateurs/amatrices y est généralement bordélique et je ne trouve pas agréable de traîner autour de gens devenu débiles. L’acte de faire la fête me semble dénué de sens. Il ne se passe jamais grand-chose, au-delà de la socialisation avec des personnes bourrées (de principes). La socialisation est beaucoup plus agréable dans d’autres circonstances, et, à mon avis, ça ne vaut pas la peine au vu des dommages qu’elle inflige au moral, au portefeuille, au corps, au cerveau. Dans l’ensemble, je considère que c’est une perte de temps totale. Je les évite toutes comme la peste. Même “At-Home”, en regardant un film ou un reportage y relatif ! Faut dire que j’ai trop d’humour et d’humeurs et pas seulement face à la mort. Pour vous faire une offre, je dois l’essayer, passez moi les clés !
Et me voilà parti en essai ! Si en sortir est capital pour survivre, entrer dans une DeTomaso Pantera, il faut le vouloir ! En ce cas, vu les circonstances économiques, je devrais l’avoir pour 10.000 €uros ! Direct dès ma première Pantera, j’ai compris que ça allait être du sport. Après avoir été possédé par une douzaine de spécimens, je peux témoigner qu’elles sont toutes abominables… Je garde “à vie” les souvenirs nauséeux des multiples contorsions nécessaires pour pénétrer dans la belle pute, mon corps tout entier crie pitié à mes souvenirs… A chaque tentative, convaincu que mes mauvais souvenirs étaient le fait que j’étais “tombé” sur un mauvais numéro, à force d’en acheter d’autres, force m’a été à la douzième de conclure qu’elles étaient toutes des salopes. Elles m’ont toutes visées sous la ceinture ! Mes coucougnettes et mes jambes tout particulièrement, la gauche l’étant par l’outil de torture qu’est la pédale d’embrayage étrangement déplacée contre le passage de roue, obligeant à un angle irrationnel du pied. La position de conduite du genre “simiesque” est la cause de crampes incessantes, les grandes tailles étant particulièrement meurtries, obligeant à conduire avec la tête inclinée. Toutes mes DeTomaso Pantera avaient des problèmes de chauffe et de climatisation en panne et pour ne pas changer les habitudes, ici, elle ne fonctionne pas. Par contre toutes les lampes-témoins clignotent ! Le gros V8 palpite à quelques centimètres derrière l’habitacle, donc même par temps frais, le cockpit est un sauna. Je fais malgré-tout mon tour d’acclimatation traditionnel comme un pilote vérifie en tapant du poing et du pied sur tout ce qui est à portée et rassuré que tout reste en place, je débute mon test en fonçant droit devant… et après 100 mètres j’appuie sur la pédale de freins de toutes mes forces ! Surhumain ! Le volant Tout tremble surtout la pédale et le volant… Mais rien ne casse… (je note que le volant est d’un look quelconque, que rien n’est visible sur les côtés et que ma manœuvre (devenue un classique) “en trois étapes” pour un “parcage” est toujours “quelque chose” entre une loterie itinérante et une moquerie. Bilan du test : “Elle est pareille aux autres”... Il est peu probable que cet Oligarque Russe rechigne sur 10.000 €uros, il n’aura pas d’autre malchance de rouler avec cette DeTomaso Pantera en Russie qui se présentera maintenant que Vladimir a annoncé que la Grande Russie déverrouillait les commandes d’une guerre atomique !
Moi – 10.000 €uros cash et c’est ok !
Oligarque Russe – Paye et fiche le camp avec elle !
Elle est ainsi apparue absolument soudainement dans Saint-Tropez, personne n’en croyait ses yeux. Mais le choc principal fut total ! J’ai expliqué que cette supercar italienne rare m’avait été proposée pour d’obscures raisons d’amitié en souvenir de la version Russe de Chromes&Flammes… et que j’avais craqué, car après tout, c’était une voiture de mon jeune-temps, fabriquée par une entreprise dont l’histoire pouvait être transférée sur les écrans de cinéma sans aucune adaptation. De la perspective d’une altération imminente, un frisson alarmant s’est mis à couler le long de ma colonne vertébrale, mais ce n’était plus le moment de réfléchir à l’action déjà entreprise pour m’immerger à nouveau dans une des œuvres d’Alejandro de Tomaso.
Si les choses avaient tourné un peu différemment, le nom de la marque De Tomaso aujourd’hui sonnerait aussi fier que Ferrari ou Lamborghini, surtout que l’usine, siège de l’entreprise, était situé à Modène, presque au milieu entre les chevaux et les taureaux. Alejandro lui-même était une personnalité non moins brillante (et contradictoire) qu’Enzo et Ferruccio. Sauf qu’il y avait moins de sang italien dedans, seulement un quart du côté du grand-père et donc le logo de l’entreprise a été peint aux couleurs du drapeau argentin natif de de Tomaso.
Toute l’histoire de cet homme est une combinaison d’ambition, de passion, de caractère complexe et d’épreuves sévères. Né dans une famille riche, Alejandro perd déjà son père à un âge précoce : à bas l’école, toutes ses forces sont mises dans le maintien de l’entreprise familiale, et, bientôt le jeune Argentin devient un entrepreneur prospère. En même temps, il aime la course automobile, et de Tomaso choisit la légendaire Bugatti Type 35 comme première voiture. Pas mal pour un jeune de 17 ans !
Il semblerait que la vie est un plaisir, mais Alejandro suit les traces de son père et pas seulement dans les affaires. Antonio de Tomaso était également un homme politique éminent et peu de temps avant sa mort, il était considéré comme le principal candidat au poste de Premier ministre du pays. Cependant, le régime dictatorial de Juan Perón avait été établi en Argentine et le jeune de Tomaso s’était plongé dans la politique. Il publiait un journal d’opposition et a participé à une tentative de coup d’État : le 16 juin 1955, le célèbre attentat à la bombe contre la Plaza de Mayo à Buenos Aires a lieu. Le soulèvement échoue : le régime ne tombera qu’en septembre et Alejandro, 27 ans, est contraint de fuir vers la patrie de son grand-père, il n’y retournera pas !
Que feriez-vous si vous étiez sans argent dans un pays étranger ? Eh bien, vous ne vous enregistreriez pas dans l’hôtel le plus cher de Modène tout d’abord ! Mais c’est exactement ce que de Tomaso a fait. Et après tout, il a tenté d’y rester longtemps mais l’administration l’a mis dehors dans le froid seulement un mois plus tard. Avait-il honte ? Pas du tout ! Ce jeune homme habitué au luxe, quelques années plus tard, ayant accumulé les premiers fonds sérieux, va acheter simplement tout l’hôtel ! C’est une sorte de vengeance. À propos, l’hôtel Canalgrande appartient toujours aux héritiers de l’Argentin…
Mais plus encore que de l’argent et des actions excentriques, De Tomaso aimait les voitures de course. Presque immédiatement, il a obtenu un emploi de mécanicien chez O.S.C.A., l’équipe d’usine Maserati, pour laquelle un autre célèbre Argentin, Juan Manuel Fangio, a joué dans ces années-là. Alejandro ne pouvait pas se vanter d’un talent comparable, mais a tout de même gagné une place en tant que pilote primé et a même performé à plusieurs étapes de la Formule 1. Dans le même temps, il rencontre une Américaine Elizabeth Haskell, une fille d’une famille riche, qui aime aussi la course automobile. C’est le coup de foudre, très vite le couple devient mari et femme, et des fonds communs suffisent pour créer leur propre entreprise automobile. À ce stade, un autre talent est révélé : le design.
Pendant plusieurs années, il a créé un éparpillement de voitures pour les classes de formule plus jeunes, ainsi que quelques prototypes sportifs. On en vient au point que l’Argentin est abordé par nul autre que Frank Williams, qui vient de lancer son équipe en Formule 1 ! Cependant, l’idée se transforme en cauchemar: la voiture conçue avec Gianpaolo Dallara s’avère lente et peu fiable, et au Grand Prix des Pays-Bas, le Français Pierre Courage a un accident mortel. On dit que c’est à cause de cette perte que Williams était toujours prêt à se rapprocher de ses coureurs et a gardé ensuite ses distances avec eux. Cependant, tout cela n’arrivera qu’en 1970, et si vous remontez six ans en arrière, un autre grand nom apparaîtra dans la biographie de l’Argentin – Carroll Shelby. Impressionné par les voitures de course de de Tomaso, l’Américain ordonne le développement d’un prototype sportif pour remplacer sa King Cobra dans le championnat Can-Am. Alejandro se met au travail et promet qu’il pourra augmenter le volume du V8 Ford, qui est utilisé dans les Cobras, de 4,7 litres à sept exactement ! Comment cela a pu être mis en œuvre, nous ne le saurons pas. On sait seulement que les travaux sur le projet De Tomaso-Shelby P70 ont été retardés et Carroll lui-même a reçu une offre alléchante de Ford. Oui, oui, la même chose – transformer la GT40 du Mans à blanc en une arme redoutable contre Ferrari, sans regarder l’argent et les ressources. Shelby se retire de l’accord avec De Tomaso, le laissant avec une voiture inachevée et, encore une fois, avec un ego blessé. Le projet P70 sera mené à sa conclusion logique, mais plutôt comme un geste démonstratif. Cette fois, Alejandro se venge à plus grande échelle. Avec le soutien financier de Rowan Industries, qui appartient à son beau-frère Emory Haskell, il rachète deux studios de carrosserie italiens : Ghia et Vignale. Le premier a un Giorgetto Giugiaro jeune, mais déjà bien connu, et le second a de bonnes installations de production. Il ne reste plus qu’à mélanger tous les ingrédients dans un cocktail empoisonné : les réalisations du projet P70, le V8 Ford du volume original de 4,7 litres et la carrosserie incroyablement belle de Maestro Giugiaro se plient en une formidable supercar de route.
Elle s’appelle De Tomaso Mangusta, en l’honneur du seul animal qui a assez de vitesse pour tuer les cobras. De toute évidence, le plan n’était pas seulement de faire une brouette cool avec un nom de coup de fouet cervical. Par l’intermédiaire de Mongoose, l’homme d’affaires argentin prévoyait d’obtenir l’argent de Ford : alors que Shelby traitait avec Ferrari sur les pistes de course, de Tomaso a clairement indiqué qu’une chose similaire pourrait être organisée dans le segment des voitures de route. Quoi ? Un design italien sensuel, un équipement américain éprouvé qui peut être entretenu chez n’importe quel concessionnaire, un prix humain… tout cela ressemblait à une option gagnant-gagnant. Le président de Ford, Lee Iacocca, a raisonné de la même manière et a donné le feu vert (et l’argent) pour créer une nouvelle supercar. C’est ainsi que, de la fusion des émotions et du pragmatisme, la Pantera est née. Mais maintenant, je n’ai que des émotions, tellement nombreuses que devant l’Oligarque Russe propriétaire de la voiture, j’ai du les masquer par mon sang-froid légendaire. En effet, qui d’autre parviendrait à obtenir pour 10.000 €uros une rareté de 100.000 €uros qui appartenait à une Oligarque multimilliardaire qui est resté sans voix de mon offre ? La Pantera hypnotise toujours, rend fou, et dans le contexte de l’entourage russe habituel, ses lignes acquièrent une sorte de pouvoir surnaturel… Tomber sous le charme de la Pantera ne coûte rien. Je dirai même que si rien ne s’agite en vous, c’est le premier symptôme de l’impuissance de la voiture. Mais si l’excitation à un moment donné s’avère soudainement inappropriée, il suffit d’entrer à l’intérieur ! Non, n’y pensez pas, c’est une vraie pute ! Je jure que j’ai vu les mêmes boutons et interrupteurs à bascule quand j’étais enfant dans un autobus des années’50… Et la sellerie en vinyle de ses sièges n’était pas très différente du matériau qui tapissait les panneaux de la Pantera. Même l’indicateur de vitesse et le compte-tours se tiennent exactement de sorte que les secteurs les plus nécessaires sont cachés par la jante du volant!
Et ces péchés n’ont pas été pardonnés par les clients. Oui, cela coûtait la moitié du prix d’une Ferrari, mais en même temps presque trois fois plus cher qu’une Corvette, ce qui signifie que les clients avaient le droit de compter sur une attitude décente envers eux-mêmes. En outre, les Pantera souffrent toutes d’un tas d’autres plaies : problèmes de refroidissement, de climatisation, de transmission et de câblages électriques, des défauts congénitaux ! C’est l’enfer, faut que j’arrête de pleurnicher ! Cette machine nécessite une main ferme. Le levier de transmission doit être littéralement enfoncé dans les rainures des coulisses ouvertes et le “clank” du pistolet ajoute un entourage héroïque. Les vibrations du moteur imprègnent chaque vertèbre, au ralenti, la cabine palpite d’un bourdonnement à basse fréquence et en même temps le son de l’échappement envahit tout ! C’est même plus brutal que vous pourriez le penser en regardant les tuyaux à double canon tirés dans le ciel. “Si vous voulez la paix, préparez-vous à la guerre”… C’est avec cette pensée que j’ai finalement proposé 10.000 €uros pour cette vieille voiture de sport à moteur central motorisée d’un V8 Cleveland 5L8 de 330chevaux (5,5 secondes pour atteindre 96 km/h sur les papiers… L’express pour l’enfer. Problème ! Alors que je réfléchissait à ce piège et que je me demandais quoi en faire maintenant ? L’affaire de l’Ukaine repartait vers l’apocalypse… Deux médias anglo-américains très établis au Royaume-Uni ont finalement et amèrement admis, « à voix haute » que les sanctions contre la Russie avaient échoué. The Spectator (autrefois dirigé par Boris Johnson) écrivant que l’Occident avait adopté une stratégie à deux volets, l’un était un soutien militaire à l’Ukraine, l’autre était le déclenchement d’un «Choc et Effroi» d’une ampleur inégalée. La Russie devait être coupée presque entièrement… La Russie de Poutine devait, selon la théorie, s’appauvrir et se rendre. Peu de gens en Occident étaient conscients de la gravité de cet aspect de la guerre. L’Europe avait elle-même payé le prix fort pour mettre en place un boycott partiel du pétrole et du gaz russes.
Mais les limites éventuelles du boycott énergétique de l’UE n’expliquent pas l’ampleur de l’échec à endommager l’économie russe. Il est rapidement apparu que si l’Occident souhaitait une guerre économique, ce n’était pas le cas du reste du monde. Alors que ses exportations de pétrole et de gaz vers l’Europe chutaient, la Russie a rapidement augmenté ses exportations vers la Chine et l’Inde, deux pays qui préféraient acheter du pétrole au rabais plutôt que de s’opposer à l’invasion de l’Ukraine. »
« L’Occident s’est lancé dans la guerre des sanctions avec un sentiment exagéré de sa propre influence dans le monde… Les résultats de cette erreur de calcul sont visibles pour tous… L’économie russe n’a pas été détruite ; elle a simplement été reconfigurée, réorientée pour regarder vers l’est et le sud plutôt que vers l’ouest.
Allister Heath, dans le Telegraph, s’est lamenté également : La Russie était censée s’être effondrée à ce jour. Le pari de la Grande-Bretagne, des États-Unis et de l’Europe était que des sanctions commerciales, financières et technologiques drastiques, un plafonnement du prix du pétrole russe transporté par mer et une aide substantielle à l’Ukraine suffiraient à vaincre Moscou. Cela n’a pas fonctionné. La raison est que la Chine est intervenue discrètement, en renflouant l’économie brisée de Poutine à une échelle transformationnelle, en échangeant de l’énergie et des matières premières contre des biens et de la technologie. Les sanctions sont une plaisanterie… À la lecture de ces mots, certains réagiront avec une stupéfaction totale : Comment se fait-il qu’il ait fallu autant de temps à l’establishment britannique pour se « réveiller » à ce que le monde entier savait ? The Spectator, en fait, nous a donné la réponse : « Un sens exagéré de l’influence occidentale dans le monde ». En d’autres termes, l’orgueil délirant a placé des œillères sur les décideurs politiques occidentaux ; ils ne pouvaient pas voir ce qu’ils avaient sous les yeux…
Les analystes des services de renseignement américains et britanniques, convaincus que l’économie russe était petite et fragile et qu’elle ne pourrait jamais supporter le poids total du système économique occidental, se sont dressés contre elle ; ils ont persuadé les Européens que l’effondrement de la Russie était une certitude absolue. L’effondrement financier de la Russie déstabiliserait les élites moscovites et le président Poutine serait « éliminé ». Et, sous l’hégémonie réaffirmée des États-Unis, les affaires économiques de la Russie redeviendraient ce qu’elles étaient : la Russie en tant que fournisseur de produits de base bon marché à l’Occident. Il s’agissait d’une erreur monumentale (du même ordre que les affirmations selon lesquelles la guerre contre l’Irak engendrerait un « nouveau Moyen-Orient »). Aujourd’hui, l’Europe en paie le prix. Et elle continuera à en payer le prix pendant longtemps.
Il serait toutefois difficile de sous-estimer l’effet de la percolation de ces « idées » à la surface de « l’esprit » de l’establishment occidental. Il est clair que quelqu’un, au sein de « l’État permanent » des États-Unis, souhaitait qu’elles fassent surface dans des véhicules « jumeaux » (les médias britanniques remplissent régulièrement cette fonction en diffusant des messages de manière non attribuable).
La guerre financière hybride ( depuis le conflit irakien ) a été le pilier de la stratégie occidentale pour étendre son hégémonie. Le fait de voir cette stratégie démentie de manière aussi emblématique en Russie, de voir le « reste du monde » dire que l’Ukraine est peut-être une préoccupation européenne, mais pas la sienne, de voir l’abandon généralisé du dollar pour le commerce devenir le mécanisme clé pour remplacer le monde unipolaire dirigé par les États-Unis par un monde multipolaire, explique en grande partie l’amertume exprimée dans les deux articles de réflexion de l’éditorial britannique.
Que The Spectator dise que cet épisode d’erreur stratégique provient d’une suffisance occidentale exagérée et représente un moment extraordinaire d’introspection, même s’il est empreint d’amertume face à ce que « le miroir » a renvoyé aux deux auteurs, voilà qui ne manque pas d’intérêt.
Mais ne nous laissons pas emporter. De telles illusions ne sont pas prêtes de s’évaporer. Les néocons occidentaux ne possèdent pas de « marche arrière » ; lorsqu’ils sont vaincus dans un domaine, ils ne s’excusent jamais ; ils passent simplement à la prochaine révolution des couleurs.
Au moment même où j’écris ces lignes, un projet de loi présenté par le représentant Wilson et le sénateur McCaul vise à empêcher le gouvernement des États-Unis de reconnaître le président Assad comme le président de la Syrie, et à avertir les autres pays qui envisagent de se normaliser avec le gouvernement du président Assad qu’ils pourraient subir de graves conséquences (c’est-à-dire des sanctions financières), en vertu de la loi César.
L’Occident se prépare à sanctionner la Turquie pour ses liens avec la Russie ; les États-Unis continuent de sanctionner l’Irak dans le cadre d’une tentative de Washington de faire pression sur ce pays pour qu’il évite toute coopération énergétique avec la République islamique d’Iran ; et les États-Unis se préparent à renforcer leur « dispositif de défense » dans le golfe Persique, des responsables affirmant que le Pentagone déploiera des moyens supplémentaires dans la région pour patrouiller les voies de navigation commerciale et « protéger les navires privés » de l’Iran. La mentalité des sanctions ne s’estompera pas tant que l’Occident ne connaîtra pas une catharsis suffisante pour transformer son zeitgest. La révélation que les sanctions n’ont pas fonctionné et que le reste du monde considère désormais l’émancipation de l’hégémonie du dollar comme une émancipation de l’hégémonie politique des États-Unis, a été une expérience traumatisante. Du coup, ma DeTomaso a repris valeur et je peux la revendre 160.000 euros sans soucis. Vladimir Poutine m’a fait gagner 150.000 euros en quelques mois ! Quel mec !!