Dodge Legacy Classic “Power Wagon” 2020
Peu de temps avant l’entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale, Dodge fournit à l’armée une ligne de pick-up considérés actuellement comme mythiques : nom de code interne “WC“, ces lettres désignant non pas les produits “Canard” et “Arpic”, mais l’année 1941 (W) et la cote de charge utile d’une demi-tonne (C)…, c’est totalement surréaliste mais c’est ainsi.
De 1941 à 1945, Dodge en a construit plus d’un quart de million (traduisez : 250.000), et même si ce canard “WC” en est venu à se référer au style de carrosserie Weapons Carrier…, la gamme “WC” qui était loin d’être de la merde…, a servi dans 38 configurations différentes, des camionnettes aux ambulances en passant par une version à six roues et un ultra-blindé transporteurs d’armes.
L’histoire “officielle arrangée” est que les soldats de retour de service actif se sont mis à harceler Dodge pour obtenir une version civile de ce cheval de guerre infatigable (si vous croyez à cela, c’est que vous croyez aussi à Jésus Christ, à la Vierge Marie, et que la fille de votre voisine ne vous dénoncera pas dans 30 ans pour un viol de son utérus)…, alors Dodge a répondu en continuant la fabrication du “WC” sous le nom de “Power Wagon”, en 1946…, c’est un pur moment de “non-sens” mais on vous en fait bouffer d’autres à longueur des journées…
Donc, même pour ce moment de pur bonheur de non-sens, sachez que le camion était si austèrement militaire que les trois premiers noms que Dodge lui a donné étaient “Farm Utility Truck”, ce qui avait une connotation agricole…, “WDX General Purpose Truck” qui avait un relent militaire…, et “General Purpose, One Ton Truck”…, qui semblait un hommage d’outre tombe au Général Patton…, “Power Wagon” était le quatrième choix, trop simple, donc jamais finalisé dans l’immédiat après-guerre, jusqu’à ce qu’il soit utilisé partiellement pour une Nième “nouvelle” version…
Rien de mieux en effet de faire compliqué alors que tout cela aurait pu être simple…, résultat, c’est une appellation kilométrique qui a été retenue : “Dodge Legacy Classic Power Wagon” le nom original “Weapons Carrier” pouvant n’être considéré que comme celui d’un tracteur plus où moins glorifié, voire d’un véhicule militaire un peu moins grossier que les anciens (qui allaient presque n’importe où)…, la “nouvelle” version civile 2020 étant par ailleurs construite comme si elle devait survivre à une guerre mondiale où à un tremblement de terre !
Si l’histoire, l’aura de la guerre et la fonctionnalité impitoyable d’un véhicule camionnesque vous attirent, mais que les manières d’y être installé d’il y a 70 ans ne sont pas confortables à vos yeux (surtout si vous êtes un Bobo), alors vous devez entrer en contact avec “Legacy Classics Trucks” qui conserve et refabrique (au départ d’un “WC” d’époque) chaque once de l’aptitude du “Power Wagon” original, retravaillé avec les commodités et le confort d’aujourd’hui (pensez-y en allant chier tout à l’heure, ça vous aidera)…
Chaque “Power Wagon” n’est donc en fait que la reconstruction/adaptation d’un ancien “WC” encore utilisable (gag !)…, c’est en 1977, à Breckenridge, Colorado, que ce “Power Wagon” 1947 a été découvert et acheté (il y servait en tant que chasse-neige depuis 30 ans), par un entrepreneur immobilier spécialisé dans les maisons en rondins, il l’a utilisé pendant une décennie en tant que tracteur de remorques à rondins (CQFD !)…, 40 ans donc, au total d’un genre de longévité exténuante qui a permis à Winslow S.Brent de ne le payer que 5.000 us$ !
Ah! Ah! Ah! Qui est donc ce Winslow S. Bent ? vous demandez-vous…, et bien, c’est le fondateur de “Legacy Classics Trucks”, qui l’a découvert demi-abandonné, avec un arbre qui poussait au travers de la benne… et, après avoir débroussaillé l’engin et alentours…, il l’a extrait de son lit de repos pré-mortem et l’a tout remanié avec la science d’un vrai restaurateur d’anciennes voitures.
Ensuite, ce “Power Wagon” a suivi le même chemin que bien d’autres “Power Wagon Legacy” : une restauration/reconstruction et l’adaptation nécessaire pour y positionner un nouveau Chrysler 426 Hemi V8 de 7,0 litres et 430 chevaux avec 500 lb-pi, accouplé à une boite manuelle à cinq vitesses.
La restauration du châssis commence toujours par un sablage et sa consolidation est assurée par des renforts manière “poutres échelle”, Legacy fabrique ensuite une nouvelle carrosserie en acier, plus longue que l’originale afin d’avoir (enfin) de la place “normale” selon les normes actuelles.., ce poste de pilotage est toutefois relativement “cramped” et est disponible en configuration double-cabine…
La cabine de base présente le look classique original, mais elle s’avère inconduisible sauf par des nains ou des militaires flexibles…, une version classique non originale a donc été créée et présentée comme la version de base, elle est plus longue d’un mètre,…, tandis que la cabine allongée l’est de 1M80 !
Ce qui signifie un épissage dans le panneau de toit nervuré d’une Chevrolet Avalanche pour une adaptation avec les fenêtres courbes d’un Chevy des années cinquante, le tout afin d’avoir une visibilité dans les angles morts (gag !), de plus cette version dispose d’un emplacement couchette de 80cms (de large) et ce n’est pas celle illustrée des photos de cet article…
Les acheteurs, peuvent opter pour une puissance plus élevée avec un V8 Chevrolet suralimenté de 6,2 litres développant 585 chevaux et 580 lb-pi, accouplé à une boite automatique à quatre vitesses…, mais il est également possible de choisir un bon gros 4 cylindres 3,9 litres Cummins turbodiesel de 170 chevaux et 500 lb-pi, jumelé avec une boite manuelle à cinq vitesses, le premier rouage un engrenage de grand-mère, générant en cinquième un 27 pour cent de vitesse d’overdrive au maxi, dans un nuage noir opaque du meilleur effet…
Pour les dessous, on découvre un essieu avant Dana 60 et un essieu arrière Dynatrac Pro 80 équipé de différentiels ARB et de moyeux de verrouillage Warn…, c’est comme un corps tout en muscle, mais ce sont les tendons et les ligaments qui élèvent les bits fonctionnels d’un “Legacy Classic Power Wagon”…, tout y est en effet surconstruit….
Sous le capot se trouve un radiateur en aluminium Ron Davis à trois faisceaux (cœurs), des refroidisseurs séparés pour la transmission et la direction assistée ainsi qu’un réservoir de débordement en aluminium billet…, tandis que sur les modèles suralimentés, un refroidisseur d’air supplémentaire et un refroidisseur d’huile sont installés…(sur les modèles diesel le réservoir de 50 gallons (à 22 miles par gallon), permet plus de 1.000 kms d’autonomie).
Un boîtier de transfert Atlas envoie l’énergie aux roues par l’intermédiaire d’arbres d’entraînement personnalisés “Tom Woods”… et c’est une colonne de direction “Flaming River” avec des U-joints “Borgenson” qui permettent aux roues avant de tourner dans la direction choisie…, les amortisseurs sont des “Bilstein 500” et les freins ventilés de 13,25 pouces aux quatre roues équipés d’étriers à double pistons sont servis par des flexibles de frein en acier inoxydable.
À l’intérieur se trouvent des instruments classiques à LED, un volant “Nardi” inclinable, un tapis façon “Mercedes-Benz”(sic !), les recouvrements de panneaux sont en tissus microfibres “Porsche”… et les sièges proviennent des “Cadillac Escalade” enveloppés dans du cuir italien et munis de ceintures à trois points…
Il y a aussi un super chauffage spécial “Canada”, et la climatisation est du type “Army Sahara”… (je sais que vous vous foutez totalement de ces précisions, mais c’est justement pour vous faire C… (“WC”) que j’ai tout balancé !)…
S’il arrive un moment où vous avez besoin de choisir quel modèle acheter (gag !), la cabine classique respire le charme et l’éclat historique, mais la cabine plus longue, très étendue, offre un meilleur confort moderne, non seulement il y a de la place pour les sièges de “Cadillac Escalade”, mais il y a la place “normale et non Cramped” entre le conducteur intrépide et les pédales…
Il résulte de tout cela, qu’en sorte, qu’il n’a pas à incliner et tordre son pied en arrière aussi loin que son talon d’Achille lui permet (Faites-moi confiance, ce confort est indispensable afin qu’on puisse profiter de ce que ce camion peut faire, je pense d’ailleurs que la couchette de 80cm est trop étroite pour faire des galipettes, certainement pas la Toupie Javanaise ou une partouze.
La confiance de la conduite sur route n’est généralement pas sur la liste du vocabulaire admissible en réunion de gens de la haute (sic !) lorsque vous êtes en l’air sur les 40 pouces de pneus Toyo, commandant 6.400 livres de camion avec 585 chevaux enveloppés dans un design de 70 ans…, mais c’est comme ça derrière le volant…, et je ne vous cause pas de la capacité à y aller “à Donf”, et ce, quoi que ce soit qui se présente en face…
Nul besoin de “gigoter” le volant Nardi comme dans les vieux films des années ’50 pour garder le camion en ligne droite…, il ne “bob” pas comme un paquebot sur les bosses et les ondulations, de plus, la cabine est agréable pour “faire” la conversation en vue d’une copulation avec les autostoppeuses (tenant compte de ma remarque en fin du paragraphe pré-précédent).
Pour assurer votre virilité avant d’avoir sorti votre “machin”, un coup d’accélérateur et le “Power Wagon” laissera alors deux belles lignes noires sur le tarmac (pas des gribouillis comme des traces de pneus sur le slip), il se comporte, en fait, comme un moderne pick-up ultra-puissant en dépit de son look “Historic” (je dois l’être aussi puisqu’on à le même âge)…
De plus, le coût financier ce ces stupidités (car une bonne pignole est gratuite et vous évite toutes ces singeries qui n’aboutiront en finale qu’à un bref râle étouffé) si vous avez opté pour la version “Grand Luxe” du V8 suralimenté de 6,2 litres qui transforme ce tracteur glorifié en un jouet géant…, va être aussi grandiose qu’une nuit dans un hôtel 5 étoiles, avec dîner préparé par un Chef de classe planétaire…, mais une course de 6,2 secondes de l’arrêt à 60 mph en vaut la peine.
Un “Legacy Classic Power Wagon” n’est donc pas bon marché à utiliser, mais c’est pire à l’achat du bestiau : à partir de 185.000 us$ pour le modèle de base avec “petite” cabine allongée…, la version “longue” cabine très allongée se situant à 250 000 us$… ce à quoi il faut prévoir environ 30% de taxes et une vie complète utilisée à tenter de convaincre les sévices d’homologation (la DRIRE) à ce qu’ils admettent que l’antique engin qui semble si neuf et est équipé d’un moteur récent, est un véritable ancêtre se situant en marge des soucis gouvernementaux en matière de pollution…
Si ce moment viendrait, quoiqu’aussi improbable que de gagner 180 millions à la Tombola des Sapeurs-Pompiers d’Issy-les-Moulineaux…, le choix de la cible en France pour y faire un assaut amphibie façon débarquement de 1944, est primordial…
C’est le camion idéal à importer et utiliser non pas à la micro plage de Monaco, ni sur les plages de Normandie, mais à Saint-Tropez au ralenti devant chez Sénéquier…, pas plus…, une partie de ce choix rationnel étant conditionné par le besoin de vous distancer des hordes de ploucs au volant de Veyrons et Aventadors accompagnés d’une plante vénéneuse, qui ne seront jamais à votre hauteur, ni à votre niveau, ni à votre grandeur…
Cet engin, sachez-le, outre qu’il fait partie de l’histoire d’après-guerre des États-Unis, va travailler pour vous aussi dur qu’une pute de banlieue “à la chaine” (pour le niveau d’une “occasionnelle-chic” à Saint-Trop, car en banlieue Parisienne les pôvrettes doivent sucer 50 affreux pour palper la même somme)…
Mais le “Power Wagon” va probablement vous survivre et cela plus cool que vous dans le processus de la vie…, en outre, vous pourrez toujours en haut de toute conversation avec des connards au volant de leurs supercars vous gaussez en disant : “Est-ce que votre liste d’options comprend une scierie portable ?”…