Drag-U-La : The Munsters Movie !
Drag-U-La est un drag racer basé sur un cercueil qui a été conçu par Tom Daniel puis construit par George Barris pour “The Munsters”, une série télévisée des années 1960/70 mettant en scène une famille de monstres vivant une vie de banlieue américaine.
Si vous avez grandi en recevant l’autorisation parentale de regarder “si bonnes notes et bulletin” la télévision Franchouille dans les années 1960, vous êtes un putain de chanceux d’avoir eu le bonheur d’user vos yeux d’enfant-roi des sixties en vous émerveillant devant RinTinTin et autres feuilletons sympathiquement débiles, souvent chez Grand-mère et/ou des voisins plus riches… Ca veut aussi dire que vous devriez avoir au moins mon âge avancé de 72 printemps… Les autres vieux mais moins vieux, là, c’est pire vous avez été biberonnés aux grandes conneries TV et ça vous a marqué à vie…
RinTinTin… le Berger Allemand, c’est la vedette canine pour faire fondre les petiots, “Rusty” c’est son pendant humain, l’ancien enfant acteur Lee Aaker né en 1943 est décédé le 1er avril 2021 dernier à 77 ans, l’âge maxi des aventures de Tintin et Milou. Une mauvaise blague de 1er avril ET un fait surréaliste puisqu’il a commencé sa carrière TV à 7 ans dans Benjy ! Lee Aaker est mort dans le plus grand dénuement et souffrait d’addictions à l’alcool et à la drogue. Triste fin dérisoire pour Rusty, le petit garçon orphelin élevé par des soldats à Fort Apache et inséparable de son berger allemand Rintintin. La série s’est achevée en 1959 et Lee Aaker a du survivre de petits boulots minables ! Pas un seul des enfants émerveillés de ses facéties dans la série TV ne s’est inquiété de son devenir, triste !
Le temps des copains… Pendant 5 ans de 1961 à 1966, ce feuilleton délivré en 13 mn journalières pendant 117 épisodes a avivé la passion des premiers téléspectateurs franchouilles, c’était la peinture de l’ambiance parisienne des années ’60 qui révélait en même temps Henri Tisot dans un rôle de Méridional.
Janique Aimée (1963)… Un témoignage sur la France d’avant 1968, au ton proche des romans-photos, un feuilleton très populaire à l’époque !
Belle et Sébastien… Un feuilleton idéal pour les enfants sages qui évoquait la belle amitié entre un chien des Pyrénées et un gamin sur fond de jolies vues de montagnes. Emotions garanties, on chialait comme des madeleines !
Thierry la Fronde… C’était l’idole de tous les écoliers qui voulaient la panoplie de Thierry, et quand les petiots ne pouvaient pas l’avoir, ils piquaient un vieux collant de maman et un gilet à papa avec une grosse médaille et une fronde et jouaient à Thierry quand ils allaient en forêt ! Bref c’était un fleuron de la grande télé française qui remémorait la guerre de Cent Ans de façon ludique, la France avait enfin son Robin des Bois !
Belphégor ou le Fantôme du Louvre… Ca faisait de la pub pour le Louvre, c’était les débuts d’Yves Rénier et Juliette Gréco y trouvait un rôle mémorable ainsi que François Chaumette en mentor machiavélique. Quand j’étais tout gosse, j’avais peur du masque de Belphégor !
Les Chevaliers du ciel… Jamais plus une série-feuilleton en forme de promo pour s’inscrire à l’armée de l’air Française n’atteindra un tel succès et une telle popularité ! C’était adaptée d’une BD, grâce à une équipe de joyeux comédiens et surtout d’un duo détonant (Jacques Santi en Tanguy et Christian Marin en Laverdure). Humour et aventure imaginées par J.M. Charlier sur la célèbre chanson de Johnny Hallyday.
The Munsters… C’était un élément de base du circuit des rediffusions pendant des décennies malgré le fait que l’émission originale n’a duré que trois ans entre le 24 septembre 1964 et le 12 mai 1966 sur le réseau CBS. C’étaient 70 épisodes de 25 minutes, créés par Joe Connelly et Bob Mosher. En France, la série a été partiellement diffusée à partir du 7 septembre 1986 sur Canal+
Ces feuilletons sont devenus obsolètes aujourd’hui, on a pris l’habitude de désigner ces “choses” sous le mot “séries”, or dans les années ’60, ’70 et ’80, la différence était réelle : une série était une suite d’épisodes indépendants avec 1 ou plusieurs personnages récurrents et une histoire différente. Le feuilleton était une histoire contée sur plusieurs épisodes à suivre. On s’y perdait un peu.
Entre les années 60 et 80, c’est la France qui était championne du feuilleton, suivis de loin par les Britanniques, puis les Américains qui préféraient les séries, se sont mis à les imiter dans les années 70 en mettant à disposition de gros moyens pour des sagas énormes.
Mais vous ne les connaissez pas toutes, ces autres-pires encore, malgré qu’elles ont été diffusées parcimonieusement dans les années 1970 et 1980 avec l’apparition en Franchouille de mon fumeux mag-zine Chromes&Flammes dont une édition exceptionnellement “Hors du commun” (le Super Flammes n°3 de décembre 1981 “Special Holylywood”) publiait alors les extraordinaires créations de Georges Barris dont le Hot-Rod Drag-U- La…
Drag-U-La a été construit à l’aide d’un véritable cercueil en fibre de verre monté sur un châssis de dragster tubulaire en acier à moteur avant. Le cercueil était entièrement fonctionnel (gag !) et a fait de nombreuses courses ! Son moteur “tapait” 350cv? Drag-U-La a d’abord figuré dans la série télévisée The Munsters, produite par KayroVue pour Universal TV et a ensuite été utilisé à nouveau dans le film (1966) “Munsters, Go Home !” En tout,
Barris Kustom a construit cinq exemplaires de Drag-U-La, la voiture que vous voyez ici était la dernière fabriquée à l’origine pour figurer dans l’épisode de mai 1965 de The Munsters intitulé “Hot-Rod-Herman”. Cet épisode était probablement un moyen d’attirer les fans de courses de dragsters à la série TV. Les courses de dragsters aux États-Unis connaissaient une croissance explosive à l’époque et beaucoup de gens passaient leurs week-ends sur les strip’s.
La prémisse de “Hot-Rod Herman” était que Herman Munster, le personnage de Frankenstein, avait perdu le Munster Koach (la voiture familiale) dans un pari sur la piste de dragster qui avait mal tourné. Grand-père Munster et Herman ont ensuite passé la semaine suivante dans le garage Drag-U-La, afin qu’ils puissent l’emmener à la piste de dragster et reconquérir le Munster Koach.
Les véhicules Drag-U-La qui ont été construits par Barris Kustom en Californie sous l’œil attentif de George Barris, sans aucun doute le créateur de voitures de cinéma le plus célèbre de l’histoire, ont été conçus par Tom Daniel a conçu plus de 80 voitures au cours de sa carrière, certaines à grande échelle et d’autres comme modèles réduits pour la société de maquettes plastiques à monter/coller Monogram… J’en cause dans l’article concernant le Hot-Rod Red-Baron dans GatsbyOnline et dans le N°5 de GatsbyMagazine.
La plus grande difficulté rencontrée par l’équipe de Barris Kustoms lors du développement de Drag-U-La était de savoir où trouver un cercueil authentique. Il était illégal de vendre un cercueil sans certificat de décès en Californie à l’époque, mais le débrouillard Richard “Korky” Korkes, l’ingénieur des projets de chez Barris, a réussi à conclure un accord sous la table avec un salon funéraire de North Hollywood.
Il a payé en espèces un cercueil Owens-Corning en polyester et a ensuite quitté le salon funéraire les mains vides. Il est revenu plus tard dans la nuit avec des collègues pour récupérer le cercueil qui avait été discrètement laissé à l’arrière du salon funéraire.
Le cercueil été habillé et décoré le plus Kitschissime possible a été accouplé à un véritable châssis de dragster tubulaire en acier à moteur avant, Barris et son équipe ont ensuite découpé deux sections du dessus et installé une bulle de plexiglas. La voiture était propulsée par un V8 Ford de 289ci censé être capable de 350cv et surmonté de deux carburateurs “Four-Barrels” montés sur un collecteur d’admission Mickey Thompson Ram-Thrust.
Un échappement en forme de tuyaux d’orgue a ensuite été développé avec quatre tubes de chaque côté sortant verticalement avec des pointes coupées à des hauteurs descendantes, un parachute a été posé à l’arrière, des lampes antiques ont été montées à l’avant comme phares et une pierre tombale en marbre a été installée à l’avant – on dit que c’est la plaque d’immatriculation de grand-père Munster “du Vieux Pays”.
Comme avec beaucoup de dragsters de l’époque, le conducteur était assis avec ses bijoux de famille, posés contre le différentiel. Il fallait prier pour qu’il n’explose pas. Quand les 5 ont été terminés, ils étaient non seulement fonctionnels, mais vraiment rapides. Certains d’entre eux ont passé des décennies dans des musées, d’autres sont allés dans des collections privées et l’un d’eux s’est retrouvé suspendu au plafond de Planet Hollywood à Atlantic City.
2 commentaires
Je me suis demandé quelles sont les séries préférées des enfants/adolescent de 2021, et s’il existe un équivalent moderne à tout ça.
Et non, le monde a simplement changé…
Pas vraiment changé puisque les nouveaux “Belle et Sébastien” coexistent avec Keanu Reeves dans Matrix et John Wick…
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