Lamborghini Revuelto 2023, l’ultime péripatéticienne !
L’Europe passera tôt ou tard à l’électrification massive des automobiles, malgré l’Allemagne et l’Italie qui freinent tant qu’ils peuvent pour vendre encore et encore leurs bijoux… Le slogan publicitaire pourrait être “Venez mes p’its choux, achetez mes bijoux, mes joujoux, mettez-vous à genoux pour apprécier nos technologies et jetez des cailloux à ces ripoux de hiboux plein de poux que sont les “ceusses” de la Communauté Européenne qui veulent en terminer avec les moteurs 100% thermiques en vous obligeant à mangez des choux à genoux sur des cailloux sans vos bijoux et vos joujoux”... VW, en voyant le scalpel fiscal s’approcher dangereusement de ses couilles en or massif (sic !), a préféré ne plus jouir (re-sic !) de ses montages fiscaux avec Bugatti (re-re-sic !) et se débarrasser “fissa” de sa vicieuse et hyper couteuse Maîtresse BDSM Bugatti… Mais Lamborghini pourrait aussi ne plus faire partie du catalogue de VW Group à moyen terme car le groupe suisse Quantum, géant du consulting et de la finance, veut mettre la main sur un des autres bijoux de famille de VW Group : Lamborghini !… Le PDG, de Quantum Rea Stark Rajcic, qui se prétend passionné d’automobiles et a récemment lancé la petite marque “Piech Automotive”, (une étrange copie “pompée” d’une SuperCar d’Afrique du sud), avec Anton Piech, le fils de l’ancien grand patron de Volkswagen, a déposé officiellement une lettre d’intention de rachat de Lamborghini plutôt bien fournie. En plus de l’acquisition de la marque au taureau fou-furieux dont un écusson l’immortalise sodomisant le cheval cabré de Maranello…, Quantum propose à VW Group de collaborer, notamment dans le cadre d’un approvisionnement avec Audi sur cinq ans. Mais ce n’est pas tout : matériaux durables, carburants de synthèse et hydrogène seraient dans les plans de développement.
Quantum reprendrait par ailleurs les employés actuels pendant au moins 5 ans. Mais, avant de dire “Oui, prenez moi bien fort et profond, jouissons ensemble”, VW tente un Nième coût (coup ?), sous forme d’une enculade géniale, en attendant la faim (fin) généralisée, avec sa seconde danseuse italienne (la première était Bugatti) qui fait durer le plaisir du V12 en le passant à l’hystérique (hybride) rechargeable… Cette branlée bien juteuse envers la clientèle habituelle des richissimes enculeurs d’affaires, spermettrait en outre de faire durer le plaisir et donc de faire grimper le prix d’une envolée au septième ciel… Une vaste orgie en perspective… L’automobile est électrique depuis qu’elle a été inventée… Et si les moteurs “à explosions” (thermiques) ont supplanté les voitures électriques c’est suite à une entente avec les pétroliers. Une sorte de partage du nouveau marché mondial, en gros : l’électricité pour les habitations, le pétrole pour les automobiles, avec entre deux, un peu l’un/l’autre… Ceci écrit, si la Citroën Ami correspond pour 5.000€ aux besoins des masses, les Super-Hyper-Giga-Cars Lamborghini et Ferrari ainsi que toutes leurs sœurs, harpies vénéneuses et tentatrices, qui s’offrent au delà du million d’€, ne servent plus à rien d’autre qu’au paraître et à la vanité. Egalement elles aident les fiscards à lever leur gibier friqué et aux circonspects à se méfier des clients et des fournisseurs trop dorés sur tranche… Si la technique est nouvelle, la forme ne l’est pas vraiment. Cette constatation vaut également pour la nouvelle Lamborghini Revuelto, qui semble se traduire par “révulsion” plutot que par “renouveau”... Sa carrosserie mixe un peu de Sian, un peu de Veneno, un peu d’Aventador… le tout saupoudré de bling-bling, quoique le style soit une affaire fort subjective, car la Revuelto ne réinvente ni la roue. ni le design !
A bord, les évolutions par rapport à l’Aventador sont mesurées, en dehors de l’apparition d’un nouvel écran et d’un “retravail” important de la planche de bord. Les équipes de design de VW/Porsche/Lamborghini s’essoufflent en effet depuis quelques années. Bilan premier ? Un haussement des épaules avec un pffffffffffffffff ! de fatigue alors que mes cons-frères (dont les 3/4 sont des logiciels IA programmés pour aider à la masturbation des neurones) radotent tous (y a quasi plus de “toutes”) des extrapolations de ce qu’on nommait du temps des salons automobiles : “Les fardes de presse”... C’était une super époque, malheureusement révolue , les attachés de presse de toutes les marques les unes après les autres, invitaient les Journaleux à des présentations au bout du monde, tous frais payés, avec hôtels de luxe et belles putes offertes en sus de cadeaux divers tels ordinateurs pré programmés avec les “essais-tout prêts à l’impression”… Le dernier auquel j’avais été invité était pour Mercedes… Allez lire, c’est un document 100% authentique d’époque, garanti et prouvé par photos : https://www.gatsbyonline.com/automobile/2014-mercedes-benz-c-klasse-amg-line-362707/ … Depuis, ces délassements sexuels n’existent plus de même façon, dommage ! “La nouvelle Revuelto est une étape importante dans l’histoire de Lamborghini et un pilier important de notre stratégie d’électrification de la Direzione Cor Tauri… C’est une voiture unique et innovante mais en même temps fidèle à notre ADN : Le V12 est un symbole emblématique de notre patrimoine et de notre histoire super sportive. La Revuelto est née pour briser le moule, en combinant un nouveau moteur 12 cylindres avec la technologie hybride, offrant l’équilibre parfait entre la livraison de l’émotion que nos clients veulent et la nécessité de réduire les émissions”, a déclaré Stephan Winkelmann, l’homme au longues et grandes chaussures et aux pantalons fuseaux étroits, également président-directeur général de Lamborghini, ex Bugatti…
Une puissance de 1015 CV (pour aller où avec les limitations de vitesse, mais je n’écris rien des taxes et frais qui, pour des milliardaires n’est pas plus que le variable du cout du papier toilette) est fournie par la puissance combinée d’un tout nouveau moteur à combustion et de trois moteurs électriques, ainsi que d’une boîte de vitesses à double embrayage qui fait ses débuts sur cette Lamborghini pour la première fois. Le groupe motopropulseur combine des éléments de puissance spécifiques générés : le nouveau moteur à combustion de 127 CV/litre fonctionne en synergie avec deux moteurs à flux axial avant qui permettent un meilleur rapport poids/puissance, couplés avec un moteur électrique à flux radial configuré au- dessus de la boîte de vitesses à double embrayage à huit rapports. Les trois moteurs électriques sont alimentés par une batterie lithium-ion à haute puissance spécifique (4500 W/kg) qui prend également en charge un mode de conduite entièrement électrique. La fibre de carbone, produite par l’artisanat de l’usine de Sant’Agata Bolognese, est le principal élément structurel de la nouvelle voiture, utilisée non seulement dans le monofuselage et le châssis-cadre, mais aussi pour de nombreux éléments de la carrosserie. L’utilisation intensive de fibres de carbone combinée à la puissance du moteur, contribuerait à atteindre le meilleur rapport entre poids et puissance de l’histoire de Lamborghini, soit 1,75 kg/CV. La nouvelle Revuelto combine ces attributs virils : accélération de 0 à 100 km/h en 2,5 secondes et vitesse de pointe de 350 km/h (où est-ce possible ?). Quoiqu’en pratique et non dans la rêverie, ces chiffres ne sont que de l’esbrouffe inutilisable (payer une petite fortune pour avoir la plus belle fille du monde et devoir se branler devant elle car il est interdit de copuler, me parait être le meilleur parallèle)…
Ces chiffres se combinent grâce à l’introduction (tout est sexuel) de la vectorisation électrique du couple et des quatre roues motrices également disponibles en mode de conduite entièrement électrique, garantissant à la Revuelto des qualités amplifiées mais totalement inutilisables en conduite quotidienne. “Avec la Revuelto, nous portons l’expérience de conduite d’une Lamborghini à un niveau supérieur”, a déclaré Rouven Mohr, directeur technique de Lamborghini, ajoutant, très doctement : “La Revuelto franchit une étape significative en termes de réactivité et de réactivité pour assurer la conduite la plus émotive et la plus naturelle dans tous les environnements. La Revuelto est une voiture offrant les meilleures performances mais notre objectif dès le départ était de le confirmer au sommet des émotions de conduite”. En gardant en tête que tout ce mic-mac barnumesque est une opération commerciale destinée à vendre un produit inutile le plus cher possible en jouant sur la construction artificielle d’une légende utopique alors que les performances évoquées n’ont strictement aucune signification pratique, je tiens à souligner que cette présentation dans le climat actuel d’une nouvelle guerre mondiale qui fait déjà des ravages économiques qui amplifient les différences entre riches (qui profitent du système) et pauvres (qui subissent le système) est quasi insultant… A ce sujet, mes cons-frères qui sont maintenant pour la plupart des logiciels d’Intelligence Artificielle qui sortent des articles et les photos, ce dont ne se rendent pas compte les cons-sommateurs/trices Internautes et lecteurs/lectrices…, réalisent ce qu’on leur injecte comme données visant des cibles (vous) pré-déterminées.
La Revuelto n’apporte donc aucun avenir du design Lamborghini sur les routes aujourd’hui, ni ne reste fidèle à l’ADN exclusif (gag !) du design Lamborghini, ni n’établit un tout nouveau langage stylistique, ni ne fait le lien avec les voitures Lamborghini V12 emblématiques et légendaires du passé tout au long de la nouvelle forme, tandis que les nouvelles proportions ouvrent la porte vers l’avenir alors que Revuelto offre un saut quantique dans une toute nouvelle conception de voiture, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. C’est abominablement du langage creux. Soit la clientèle visée pour qu’elle achète est débile (ce qui est possible) soit c’est pour galvaniser “le peuple” comme font les Footballeurs (qui sont les clients potentiels-types de cette Ruvuelto… En ce cas c’est que l’humanité ne vaut plus grand chose ! La quantité phénoménale d’affirmations péremptoires et doctes, répétées sans cesse dans les documents destinés “à la presse” sont désespérantes… Par exemple : “L’inspiration des légendes précédentes du V12 est toujours claire”…. À partir du prototype Countach de 1971 et de ses proportions parfaites développées sur une seule ligne longitudinale, cette Revuelto a été à l’origine de la création d’un style pur et essentiel contextualisé à l’ère de l’ère spatiale”…. “Il a défini l’ADN de la super voiture de sport Lamborghini V12 et a introduit l’un des éléments les plus distinctifs de la Lamborghini V12 : les portes escamotables à ouverture verticale, qui contribuent à créer le caractère de Revuelto”…. “La nouvelle Revuelto s’en remet également aux proportions inimitables de la Diablo et à la lame flottante sur le garde-boue arrière, tandis que la musculature et l’avant incliné de la Murciélago sont évidents”.…”La Revuelto, c’est l’adrénaline rendue visible”… “Le design de la nouvelle Lamborghini Revuelto ouvre une porte fascinante vers l’avenir de notre langage de design unique” . C’est désespérant ! Ce n’est pas tout loin de là, mais trop c’est trop : “Avec la Revuelto, Lamborghini lance une nouvelle Space Race”… “Le design s’inspire d’éléments aérospatiaux, caractérisés par des surfaces sculptées englobées par deux lignes qui partent de l’avant et embrassent la cabine et le moteur, se rétrécissant jusqu’aux échappements de forme hexagonale”…”Les éléments aérospatiaux se marient harmonieusement avec une musculature animale”… “La modélisation de la section en nez de requin du large capot monolithique en fibre de carbone transmet une sensation de puissance et de vitesse”….
Le productivisme et son corollaire, le consumérisme, tous deux à forte intensité, aux hommes l’hyper production, aux femmes l’hyper consommation, tombe à rien et la nouvelle VW-Lamborghini est le coup de trop… La société “de bulle” n’est plus la même, elle bascule dans autre chose, au point que l’homme de la rue parle aujourd’hui de cette époque comme d’une névrose collective qu’il condamne avec mépris, la crise rattrape les consommateurs. On entre même en crise grave. Aux années de bulles succède la “lost décade”. Assez vite, la population commence à penser “décadence” lorsqu’elle subit la montée vertigineuse de la précarité, le dégoût lié à la corruption des élites, la fatigue d’être sans cesse les “cochons payeurs” et finalement la dépression est collective, c’est le début de l’effondrement ! Mais le pire coup bas vient de la jeune génération qui fait comprendre à ses ascendants, qu’elle décroche : “Le luxe ce ne sont plus des produits, on en est gavés, ce sont des expériences, des moments de paix, du temps libre, l’art de vivre que nous voulons”... A côté de ces “drop out”, une large part des classes moyennes ne croyant plus au système commence à diverger à son tour, plus faiblement, mais avec des effets significatifs sur la consommation. Déjà, la crise impacte la consommation superflue. Le luxe notamment chute de 30 %, toutes les marques de luxe, même les plus grandes, qui souffrent sans bien sûr l’avouer. C’est le principe même du “luxe de consolation” qui est mis en cause. A notre époque du jetable les gens se mettent à économiser, réparer, recycler, on se tourne vers le bio, vers les coopératives de distribution, vers le durable. Les traditions et valeurs ancestrales de sobriété font leur retour. En automobile un Hot-Rod est populaire et passionne tout le monde alors qu’une Lamborghini créé la haine…
Tout le système pivote. La décroissance de la demande est étiquetée “collapse”, c’est l’essor de la frugalité, l’émergence d’une génération survivaliste. La masse énorme d’argent que font perdre à l’économie les “déconsommateurs” qui stockent leurs billets chez eux augmente sans cesse ! Ce qui change le monde, ce sont les idées, pas les hommes façon dictateurs comme Macron par exemple, totalement coupé des réalités… Actuellement un système d’idées s’impose comme doté d’un plus fort pouvoir d’invasion des consciences. Le libéralisme a eu cette capacité transformatrice, au XIXe siècle d’abord, puis, après son échec en 1929 et sa traversée du désert, dans sa nouvelle jeunesse d’après 1970. Ce qui se produit actuellement est précisément une histoire de ce genre, l’émergence d’une idée alternative différente de celle que les Américains ont imposé au monde après 1945. On peut constater désormais, sans avoir besoin d’un microscope, l’extension du post matérialisme et de la consommation durable dans de nombreux pays. Au plan mondial, dans de nombreux pays développés ou en voie de l’être, des proportions larges de 30 % à 60 % se disent “très concernées” par la pollution, par les mauvaises qualités de l’air, de l’eau, et les désordres climatiques. Cette transformation idéologique qui va de pair avec un “ras-le-bol” du consumérisme, concerne des populations importantes en nombre (entre 20 % et 30 % dans les pays du G5) et en croissance. Certes, une partie est formée de spectateurs qui s’en tiennent à l’émission d’opinions critiques sur la consommation. Mais d’autres, après une évolution personnelle, mettent en accord leurs principes et leurs actes, transforment leurs modes de consommation, et sortent progressivement du consumérisme entrainant les indécis. Une Lamborghini suscite la haine, un Hot-Rod engrange des sourires.
Une nouvelle mentalité de consommation émerge et n’est plus contestée. A son propos, c’est la prémisse d’une “crise de civilisation”, comme le prophétisaient Jacques Ellul et Ivan Ilitch dans les années 1970, et comme le maintiennent Edgar Morin, Michel Serres, et beaucoup d’autres aujourd’hui ! Pour tenter de répondre à la question du futur, il faut se pencher d’abord sur le passé récent. Pour savoir où on va, demandons nous d’où vient la pensée post-matérialiste. La séquence historique dans laquelle nous vivons aujourd’hui est un moment particulier de l’histoire de la modernité. Les spécialistes distinguent, on le sait, plusieurs modernités successives. La première débute avec la Renaissance, elle est portée par les marchands, et elle s’éteint au XVIIIe siècle. La seconde part de l’Angleterre du XVIIIe, elle est portée par les scientifiques, les philosophes et les industriels, elle invente le progressisme, les grandes utopies et l’esprit moderne, et elle s’achève au milieu du XXe dans un bain de sang et le désenchantement. La troisième est parfois appelée “post modernité” Elle commence dans les années 1950. Elle veut réenchanter le monde, mais elle se contente de mettre la consommation aux commandes. Elle met surtout en place un engrenage. Pour assurer les débouchés de la production, il faut “fabriquer des consommateurs” ; pour cela, il faut créer des besoins ; on fait émerger alors, en remplacement des idéaux progressistes de la période antérieure, un style de vie consumériste. La “nouvelle société”, pour ce faire, disloque les rigidités antérieures. Cela, les jeunes et une énorme part des gens n’en veulent plus !
C’est ainsi que s’est inventé, dans les années 1950, le consumérisme qui s’est imposé dans les années 1960, c’est le paradigme de la consommation post moderne : bonheur matérialiste, jouissance au présent, érotisme généralisé, rapprochement des genres, individualisme, jeu avec les codes identitaires, etc. Le stade hyperconsumériste vient ensuite avec la crise pétrolière de 1973 et la stagflation qui la suit. L’idée des régulateurs est de libérer tout ce qui peut l’être afin de retrouver des profits. Un nouvel “éther culturel” se met en place, avec une amplification de tout ce que le post-moderne avait timidement esquissé. Plus que jamais la consommation des ménages devient le centre du système. Elle est accélérée par toutes les forces disponibles (médias, publicité, innovations, celebrity-system, culture en général). La consommation devient “modèle social total”. Elle influence les relations de couple, la religion, l’éducation, la politique. L’hédonisme s’intensifie. Les fêtes occupent le pavé. La télévision assoit son emprise comme distraction la plus fréquemment consommée. Le système de la mode donne son rythme à la vie. Le temps s’accélère. Avec la rotation accélérée des objets, des idées, des identités, des habitudes, des règles, c’est la vie sur terre qui est transformée. Dans un premier temps, les avantages l’emportent sur les inconvénients. La consommation et la société hypermoderne ont évidemment apporté beaucoup aux populations. Au titre des avantages les plus évidents : un immense confort matériel, une vie ludique enrichie par des objets toujours renouvelés, des plaisirs, de l’excitation, des transgressions sans risque, l’accès à des petits bonheurs faciles car achetables au coin de la rue, le “droit au luxe”, la jouissance d’objets “transitionnels”, compagnons de vie sécurisants qui ont permis aux habitants des immenses mégapoles d’occuper assez sereinement leur vie dans les foules anonymes.
C’est tout cela qui va fabriquer le consentement, sans grande critique audible, à la société consumériste des années 1980… Mais les inconvénients finissent par l’emporter sur les avantages. La société “hyper”, vers la fin des années 1990, a dépassé sur bien des points les limites, dont la liste est impressionnante : frustrations générées par des modèles de richesse et de beauté inatteignables. Compétition douloureuse de tous contre tous. Pour acheter tout ce dont on a envie, le travail a envahi la vie, le temps libre s’est rétréci, l’hyper productivité et le stress ont produit leurs effets. Les addictions se sont multipliées (boulimies et sur endettement pour n’en citer que deux). Lassitude des populations face à l’épuisante “vie liquide” dans les immenses cités de la planète. Il est devenu courant de penser que le futur n’apportera rien ; que le monde est voué à sa perte ; que le sort des enfants sera moins bon que celui des parents. Les sociologues ont trouvé des mots pour décrire cela : “La fatigue d’être soi”, “L’ère du vide”, “La société du malaise”, “S’acheter une vie”, “La culture du narcissisme”. L’éther culturel de la société hypermoderne a ainsi cessé d’être sympathique. “L’empire du bien”, pour reprendre l’expression de Philippe Murray, est devenu provisoirement, pour des populations de plus en plus nombreuses incluant une partie des médias, “l’enfer du bien“. Aux consommateurs enthousiastes qui commencent à douter, il faut ajouter la masse impressionnante de ceux qui ont toujours critiqué. Car la société de consommation avait, depuis le début, suscité des dissidents.
Successivement, et en s’additionnant, on a entendu s’exprimer la couche des élites initiales qui, vers la fin des années 1950, s’étaient opposées par la critique savante aux prémisses de la société de consommation naissante : cinéastes (Godard, Antonioni, etc.), écrivains (Perec, Kerouac, etc.), artistes, théoriciens (Anders, Baudrillard, Debord…). Il y eut ensuite la couche contestataire politique qui a créé une partie de mai 68. Puis la couche de la contre culture à la fin des années 1960. Et encore la couche des écologistes qui se sont engagés dés les années 1970. Et aussi la masse croissante des gens ordinaires qui, à partir des années 1980, se sont inquiétés des accidents industriels à répétition. Et enfin la couche de ceux qui, à partir des premiers effets sociaux de la globalisation se sont élevés contre “l’horreur économique”. Se pose, dés lors, à partir du milieu des années 2000, de manière publique et mondiale, la question d’un autre modèle, d’une autre vision de la société idéale, fondée sur d’autres thèmes et correspondant à d’autres produits. Cette réflexion est en cours dans des sphères de consommateurs que l’on chiffre, on l’a dit plus haut, à hauteur de 20 % à 30 % dans la plupart des pays développés. La nouvelle Lamborghini surtout dans ses méthodes marketing et relations publiques est considérée comme une injure à l’humain ! Comment prédire le développement futur de ce mouvement complexe, à la fois idéologique et comportemental, culturel et fonctionnel, consumériste, sociétal et politique ? On peut sans grand risque tracer quelques lignes. Toutes sont à l’œuvre aujourd’hui, la question n’est pas celle de leur existence, mais de leur destin…
Scénario 1 – Vers une société d’hyperconsommation citoyenne.
Le réalisme économique s’impose : surtout ne pas perdre de PIB, payer la dette, équilibrer le budget. Les consommateurs doivent, en conséquence, non pas diminuer mais augmenter leurs efforts et acheter d’avantage. Un “hyper consommateur citoyen” est érigé en modèle dont l’action consiste à aider son pays par ses achats. Pendant ce temps, les thèses sceptiques font leur chemin, la croyance que la technologie pourra repousser l’échéance climatique rend l’urgence lointaine. Le siècle des menaces devient provisoirement aimable. Les écologistes sont marginalisés et décrédibilisés.
Scénario 2 – Vers une société d’hyperconsommation verte.
Les élites technologiques inventent des vagues de produits verts pour remplacer chaque référence non verte . La croissance verte devient une réalité. Le niveau de vie est inchangé, celui du pays comme celui des consommateurs. Le rapport au travail, au bonheur, aux finalités spirituelles n’est pas touché sauf l’introduction d’un soulagement à ne pas polluer. Les inégalités Nord Sud restent inchangées. Tout reste identique, sauf le vert. Les idéalistes sont remis à leur place. L’aspiration à une “nouvelle civilisation” aussi. Le vert devient la nouvelle couleur de l’empire du bien, étendu à toute la société.
Scénario 3 – Vers une société de “déconsommation“, prémisse d’une “autre civilisation”.
Les décrocheurs sont rejoints par des personnalités influentes. Leur mode de vie est mis en lumière et il devient attirant. Il se crée, via Internet, un mouvement d’adhésion au-delà des 20 % initiaux. Un art de vivre sobre est mis en circulation, et adopté. Les thèses prennent. La masse des “Décrocheurs” devient critique. Ils offrent un poids significatif lors d’élections. Les responsables (Entreprises, Etat, associations, médias), au lieu de lutter, décident d’embrayer et, “à cheval sur le tigre“, participent à la mutation en la facilitant, et en cherchant à l’orienter ; on assiste alors à la coproduction d’une nouvelle société. Une créativité générale permet d’imaginer des solutions alternatives à la croissance consumériste. Une nouvelle croissance est imaginée. Nouvelles lois, nouvelle société, nouvelle économie. Une civilisation alternative émerge peu à peu, en partie grâce à la crainte des élites de voir le pays s’enfoncer si elle n’est pas organisée.
Scénario 4. Vers une société de décrochage de masse.
C’est le scénario qui se produirait si les autorités ne participaient pas à l’aventure en la coproduisant. Les décrocheurs dans toutes leurs variétés quittent le navire : fuite de la cohorte des LOHAS , Alter, Post-matérialistes, Créatifs culturels, Free lifers, Compacters, Décélérateurs, Décroissants, Downsizers, Freecyleurs, Freegans, Frugalistes, Locavores, Simplifiers, Simplelifers, Slow lifers, Survivalistes, Veganistes… Le nombre des drop-out augmente. Ils vivent désormais dans un monde à part. La société perd une partie de sa force de travail et de ses élites alternatives. Elle s’affaiblit. Des conflits internes naissent. Désorganisation rampante et fracture interne se développent à bas bruit. La société tombe malade de son hyper consommation.