Tu montes Chériiiiiii ? Renault 5 Turbo 3E 2025
Pas “inapercevable”, non pas vraiment, quoique déjà présentée sous une mocharde déco-peinture en mai 2023 et qualifiée de “drifteuse aux accélérations de dragster” aux lecteurs de magazines papier et Tivi “autos-sportifs” en déclin, qui n’ont pas été enthousiasmés, la même Renault 5 Turbo 3E (électrique) s’est refait un look “cartoonesque” non pas inspiré de la R5 Turbo (essence) qui jouait des muscles à Magny-Cours et au show room des Champs Elysées au printemps 1980, mais s’est fait le clone/clown/look de la mythique Turbo des eighties par pur consumérisme d’attachement…
C”est à dire qu’elle a tellement le même look qu’elle ne semble pas électrique… C’est une sorte d’usurpation pour vendre une illusion à des nostalgiques qui ramène “la chose” à paraître échappée d’un circuit TCR pour têtes blondes qui s’en moquent car c’est un cadeau du papa nostalgique qui en rêvait en lisant les magazines automobiles du Groupe Hommel qui ont fait une faillite retentissante… C’est donc une auto-marketing créée pur se vendre “à la nostalgie” et qui semble mue par un moteur essence alors qu’elle est électrique… Déjà qu’en 1980 le capot moteur était vide de moteur positionné en centre arrière !
C’était déjà un non-sens créatif destiné à vendre les R5 que les “Kitteurs” et “Tuneurs” transformaient pour “esbrouffer”... Notez que cette Renault 5 Turbo 3E “à de la gueule” avec un look “qui déchire” et une peinture qui a du couter un pont d’or pour payer les graphistes… Mais, un doute m’envahit, elle se nomme Turbo mais un moteur électrique n’en a pas car dépourvu d’échappement donc, c’est une fausse Turbo… Que penser encore de l’effet provoqué en 1980 par ses hanches dodues, sa moquette intérieure bleue, sa planche de bord de vaisseau spatial, sa livrée pétante, puisqu’il n’y a plus de moteur turbo de 160cv ?
Ca frise l’arnaque… Quarante-quatre ans ont passé depuis, et de l’eau a coulé sous les ponts. Les références d’autrefois font sourire aujourd’hui. En effet, le passage à l’âge adulte apporte une bonne dose de recul par rapport à la candeur de l’enfance. Fascination, excitation, passion ! La vision de cette R5 Turbo 3E qui n’en a pas, est destinée à procurer les mêmes symptômes que la vraie d’époque, de la fascination, de l’excitation, de la passion et cette petite pointe de trouille qui rend la vie plus intense, sauf que c’est usurpé. En apposant le suffixe 3E à une des appellations les plus mythiques, Renault joue avec son histoire.
Le clin d’œil aux 50 ans de la R5 et à sa légendaire version Turbo apparue huit ans plus tard ressemble à l’œillade d’une péripatéticienne qui, en trémoussant du popotin dit aux chalands : “Tu montes Chériiiiiii ?”… La volonté de rendre l’électrification forcée amusante est une tromperie. Enfin, son aspect proche des jeux vidéo et son ADN de drifteuse/shampooineuse aux moeurs faciles viennent chercher les jeunes par la main pour les emmener vers l’avenir d’une Renault 5 silencieuse prévue pour 2025. La ficelle est grosse et le coup marketing aussi fumant que les pneus arrière de la 3E. La démarche est critiquable.
Sandeep Bhambra et son équipe de design semblent s’être reconverti au consumérisme halluciné non pas à l’excès de quelques substances psychotropes au moment d’affûter leurs crayons, mais obéissant aux désirs de vendre comme des vessies pour des lanternes. La livrée cartoonesque noire et blanche relevée par quelques couches jaune fluo sur les entrées d’air excite évidement les rétines. Les GoPro en guise de phares et de rétroviseurs les amusent autant que les fenêtres latérales roses par lesquelles la piste est censée défiler. Le volant extractible facilite les choses.
Le baquet décoré de tartans et monté sur glissières pour s’adapter aux diverses morphologies rassure avant de s’y ficeler comme un rôti. La position de conduite est inconfortable avec les jambes à l’horizontale qui le sont parce que la Turbo 3E (qui n’a aucun turbo justifiant cette appellation) abrite ses batteries d’une capacité de 42kWh sous son châssis. La planche de bord mêle “l’esprit show car des jeux vidéos adolescents” accentué par un mini ours en peluche “Drifty”, censé détendre et réconforter les passagers saisis par la puissance d’un show car…
La décoration en tissu tartan, la console centrale jaune qui sépare le pilote de son passager et surtout les dix petits compteurs digitaux sont incongrus dans une voiture électrique. Gag, le grand levier vertical ne commande aucune boite de vitesse manuelle, mais le frein à main hydraulique… En route et le bruit est insupportable de la part d’un véhicule électrique, cela étonner, mais aucune réponse n’est formulée… Le sifflement de plus en plus aigu au fur et à mesure que la vitesse augmente rend toute conversation impossible. Comme ce tintamarre est associé au volume élevé, le résultat est peu flatteu.
Il est comparable par certains côtés à celui d’un réacteur d’avion avant le décollage ce qui incite à la prudence… “Que suis-je venu faire dans cette galère alors que Renault ne fera aucune pub dans mon web-site ?”… Je m’attendais logiquement à jouer du contrebraquage à la moindre sortie de virage, 100% à tort, progressivement s’émousser avec la vitesse ! La faute aux 520 kg de batteries qui s’ajoutent aux 980 kg de cette auto déjantée de 1.500 kg, qui utilise l’ensemble disques et étriers 4 pistons montés à l’avant de la Mégane R.S. L’absence d’assistance demandant du muscle et un dosage précis…
Cela d’autant que la faible course de la pédale ne facilite pas les choses. La voie arrière plus large que l’avant et l’absence de différentiel arrière imposant de garder les freins jusqu’au point de corde pour pallier cette paresse à l’inscription et alléger la poupe, ce qui reste toutefois insuffisant pour la déséquilibrer, à moins bien sûr d’utiliser le fameux frein à main hydraulique. 2 Moteurs électriques à l’arrière – Puissance 380cv – Couple 71,4 mkg – Batterie : lithium-ion – Recharge 22 kW – Poids/puissance : 3,9 kg/ch – 4 006 – 2 020 – 1 320 mm – Empattement : 2 540 mm – Pneus : 225/35 R 19 et 325/25 R 20 : 200 km/h