Emirates National Auto Museum (E.N.A.M.)

Reportage extraordinaire réalisé au musée extraordinaire ou sont exposées les automobiles extraordinaires de Son Altesse extraordinaire le Sheikh Hamad ben Hamdane Al Nahyane…

Il voulait que son nom soit visible de l’espace…, donc, pour réaliser ce rêve, Son Altesse, le très bien aimé et bienheureux Sheikh Hamad Ben Hamdane Al Nahyane, 69 ans (comme moi), a embauché une centaine de travailleurs pour graver-creuser son nom “HAMAD”, en lettres gigantesques (1km de haut, 3 km de large) sur l’île Al Futaisi, dont il est propriétaire à Abu Dhabi, aux Emirats Arabes Unis.

Hamad est aussi connu là-bas, comme le “Rainbow Sheikh”, car il y possède 200 voitures, dont sept Mercedes 500 SEL peintes en différentes couleurs de l’arc-en-ciel, qu’il stocke dans une pyramide, en compagnie de 4×4 transformés en folies extravagantes à six ou 8 roues (tous rutilants et loufoques)…, des engins hybrides, croisements de jeep’s et de camions…, pour ne pas risquer que le nom “HAMAD” soit emportée par l’océan, les lettres forment réellement des cours d’eau qui absorbent les marées envahissantes.

Mais ce n’est ni à Abu Dhabi, ni au Qatar, ni en Arabie Saoudite qu’il aime prendre son temps…, ce milliardaire émirati, passionné d’automobile, fait régulièrement sensation dans les rues de Rabat, Maroc, au volant de véhicules improbables.

Dans la campagne proche de la capitale marocaine, Sheikh Hamad ben Hamdane Al Nahyane, 68 ans, membre de la famille régnante des Emirats arabes unis, n’a pas fait que poser ses valises : l’immense demeure où il reçoit est exclusivement consacrée à cette passion pour le tuning… et l’on peut y dénombrer à vue d’oeil une bonne centaine de véhicules.

Propriétaire de plusieurs autres propriétés à l’étranger, le “Sheikh arc-en-ciel”, son surnom, en raison notamment de sa personnalité jugée colorée, compterait au total jusqu’à 600 véhicules dont 200 exposés dans son musée d’Abu Dhabi, ce qui en fait l’un des plus importants collectionneurs au monde…, a l’intérieur de sa propriété marocaine s’activent pas moins de 50 personnes, mécaniciens, chauffeurs, cuisiniers, gardiens… et tout respire la démesure.

Ce père de deux enfants, ancien diplomate et ancien conseiller du cheikh Zayed ben Sultan Al Nahyane, l’assure : il a fait du Maroc sa résidence principale pour la tranquillité qu’offre le royaume : “La vie y est facile. C’est le seul pays sans maux de tête !”, dit-il.

Concernant son impressionnante collection d’automobiles, il affirme ne travailler que sur des concepts-cars dont le budget ne dépasse pas les 600.000 dirhams (quelque 52.000 euros) : “Je ne suis pas fan des Lamborghini et des Ferrari”…, glisse-t-il.

Sur sa passion, Hamad ben Hamdane Al Nahyane se montre intarissable : “J’adore les voitures. Elles reflètent ce que je suis. Quand vous regardez une de mes voitures ou mes maisons, c’est ma personnalité que vous voyez”…, explique-t-il.

Autre exigence, de taille, le modèle créé doit être unique au monde…, il s’y attelle lui-même avec une équipe d’une quinzaine de mécaniciens indiens et marocains…, en l’occurrence, peu de chance de croiser ailleurs de tels mastodontes.

Déjà dans le Livre Guinness des records pour plusieurs de ses créations, le Sheikh a donné, en 2011, du grain à moudre à ceux qui le jugent excentrique en faisant inscrire son nom sur une île d’Abu Dhabi en caractère suffisamment grands pour qu’il soit visible de l’espace…

A Rabat, il sillonne de temps à autre le centre-ville, des sorties qui sont loin de passer inaperçues…, les piétons, intrigués, dégainent fréquemment leurs téléphones portables pour immortaliser en photos et vidéos la présence de ces drôles d’engins.

Si certains trouvent logiquement cette passion tape-à-l’œil et futile, certains Marocains, tel Alae Imzel, un responsable du groupe “Huntercars”, qui rassemble les fans du genre, est conquis : “La première fois, je me suis demandé ce que c’était… Au Maroc, ce type de tunin, c’est du jamais-vu”…, clame-t-il.

Son Altesse, le très bien aimé et bienheureux…, a été diplomé d’écoles privées sur diverses maîtrises de gestion, dont une thèse sur la gestion de crise de la sécurité et de morale, intitulé “L’ingéniosité dans la gestion des crises en ligne avec la vision de Son Altesse Sheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum”…, il poursuit en permanence ses divers intérêts pour les courses de chameaux, le tir, le football, les sports nautiques et les activités culturelles.

En Novembre 2008, Son Altesse a de nouveau mené les Émirats arabes unis à la victoire dans La Fédération Equestre Internationale (FEI) Championnat du Monde d’Endurance qui a eu lieu en Malaisie et ramené la médaille d’or…, son Altesse a également participé à de nombreuses courses de chevaux, il a dirigé l’équipe des E.A.U. vers une brillante victoire aux Jeux Pan 11e arabes au Caire en 2007, remportant deux médailles d’or dans les épreuves individuelles et d’équipe.

Amis de l’occident, lui et l’émir Al-Thani, parrainent le “printemps arabe” et l’islamisme sunnite…, il se dit inspiré par un grand leader et un modèle global : Son Altesse Cheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum vice-président, et Premier ministre des Emirats arabes unis et souverain de Dubaï…, ils ont deux atouts : l’argent du gaz et du pétrole… et Al-Jazira…, à quelle fin ?

Je n’ai pu le savoir…, l’Emir Al-Thani “salafiste modéré” investit beaucoup en France… et son altesse cheikh Hamad bin Khalifa Al-Thani, 59 ans, septième émir du Qatar, veut donner l’image d’un souverain riche, généreux et plein d’ambitions…, au pouvoir depuis 1995, il déploie un impressionnant activisme diplomatique, médiatique et religieux qui donne à son petit émirat une influence sans rapport avec sa population (1,5 million de résidents, dont au maximum 500.000 Qataris).

L’Institut royal stratégique d’études islamiques de Jordanie, l’un des plus sérieux think tanks du monde arabe, vient de classer le Sheikh Al-Thani au sixième rang des cinq cents musulmans les plus influents du monde, derrière les rois d’Arabie Saoudite, du Maroc, de Jordanie, le premier ministre turc et l’ayatollah iranien Ali Khamenei.. (Al-Thani n’était que 21ième en 2010)…, Cheikha Mozah, 52 ans, sa deuxième épouse, considérée comme “la première dame de l’émirat”, présidente de la Fondation Qatar, figure à la 38ième place.

Le Qatar est le pays le plus riche du monde, sa production gazière offre près de 2 milliards de dollars de revenus annuels à l’émirat…, avec un PIB de 90.100 dollars par habitant (33.600 en France)…, grâce à cette formidable capacité d’investissement, l’Emir a fait du Qatar une vitrine ultramoderne et un centre mondial des médias (Al-Jazira)… et…, dans ce “but”…, la Coupe du monde de football de 2022 devrait selon lui : “Faire du Qatar la capitale du sport mondial”…

Il a investit 500 millions dans l’agriculture en Turquie…, il a financé les révolutions arabes (Tunisie, Égypte)… et la guerre en Libye…, il a aidé également l’opposition en Syrie et au Liban…., bref, le grand foutoir mondial et ses suites pires encore, c’est lui qui en est à l’origine… et d’écrire cela, me prive d’un cadeau financier incommensurable !

À l’étranger, rien ne semble arrêter l’Emir, dont la générosité de roi mage est soutenue par un fonds souverain doté de 700 milliards de dollars…, il a offert 1 milliard de dollars pour le Darfour (Soudan)… et a aussi payé pour résoudre plusieurs affaires d’otages occidentaux.

Après Jacques Chirac (qui fit neuf visites à Doha), Nicolas Sarkozy a renforcé cette relation…, noués grâce aux contrats d’armement, les liens avec la France n’ont cessé de se resserrer…, en 2007, le Sheikh et son épouse étaient aux côtés du chef de l’Etat pour le défilé du 14 Juillet.

Les personnalités françaises, de tous bords se pressent à Doha, au rythme des colloques et des symposiums organisés sur les droits de l’homme (sic !), l’éducation, le dialogue entre les peuples (re-sic !), la faim (re-re-sic !) ou l’environnement…, mais rares sont les visiteurs occidentaux qui s’interrogent sur l’état des droits fondamentaux dans ce pays qui applique la charia…

L’émir et son épouse aiment notre pays, sa culture et son art de vivre…, toutefois, l’intérêt du Qatar pour la France s’explique mal…, toutefois leurs acquisitions ou leurs visées dans l’immobilier de luxe (l’hôtel d’Évreux place Vendôme, l’hôtel Lambert sur l’île Saint-Louis) témoignent d’un goût certain.

Et sa dernière folie est le Dhabiyan, un mastodonte de 10 roues…, voire 14 quand on compte celles qui sont en décoration !
La base est un véhicule de transport militaire Oshkosh M1075, sur lequel a été greffé une carrosserie de Jeep Wrangler Unlimited.

Sur le plan politique, la France, réputée “proarabe” et rétive à la tutelle américaine, permet au Qatar d’éviter un tête-à-tête trop inégal avec les États-Unis…, avec la France, l’émirat échappe aussi à la pression politico-religieuse de l’Arabie Saoudite, soucieuse de rester la puissance référente du monde arabo-musulman aux yeux de l’Occident…, invités à investir en France, les Qataris bénéficient de solides avantages fiscaux… à ce sujet, le cheikh parle d’un choix stratégique : “Vous gagnez, nous gagnons, sur le long terme”…

L’émirat regarde avec intérêt Areva (nucléaire)…, la CMA CGM (transport maritime)…, Lagardère (technologies de défense, médias)…, Suez (énergie, services collectifs)…, Veolia Environnement (services collectifs)…, Vinci (BTP)…, ces ambitions sont surveillées de près, car elles ne seraient pas neutres pour les intérêts de souveraineté de notre pays.

Avec 4,7 millions de musulmans (7,5 % de la population), notre pays, la France… est devenu la “première puissance musulmane” au nord du Maghreb et à l’ouest de la Turquie.., cette population islamisée de France est plus importante que celle du Liban, de la Mauritanie, de Bahrein, du Qatar, d’Oman, à peine moins qu’en Libye ou en Jordanie…, le Qatar a aussi d’autres motivations que la bienséance…, c’est ainsi que l’analysent les experts stratégiques du monde musulman…, mais que cherche vraiment le Sheikh Al-Thani, qui se dit adepte d’un “salafisme modéré” ?

Gagner son ciel en répandant la bonne parole islamique partout où se trouvent des musulmans…, la chaîne Al-Jazira joue déjà ce rôle…, cette arme d’influence massive ne cache pas son prosélytisme islamique, ni son souci de relayer tous les courants de l’islam d’aujourd’hui, y compris la propagande djihadiste.

L’achat du club de foot Paris Saint-Germain, fin mai 2011… et l’acquisition par Al-Jazira, en décembre 2011, des droits audiovisuels sur une grande partie des matchs de la Ligue, renforcent la présence de l’émirat et de son “média global” en France…, l’émir voudrait faire du PSG, dit-on, une vitrine de la “diversité” française’.

Il est intéressant d’observer les choix et l’évolution du club, ainsi que les publicités diffusées sur Al-Jazira pendant les matchs…, certaines marques ou images sont interdites parce que jugées “illicites” .., le Sheikh Al-Thani a reçu récemment une dizaine de jeunes élus français issus de la “diversité”, venus lui demander son soutien pour leurs initiatives.

L’ambassadeur du Qatar en France a confirmé qu’un fonds d’investissement de 50 millions d’euros serait mis à la disposition des “quartiers” : “Ce n’est pas de la charité. Il faut des projets sérieux dans tous les domaines, des projets raisonnables, solides et à long terme”…, le Qatar ira-t-il aussi jusqu’à soutenir des carrières politiques émergentes ?

Cette ambition planétaire est illustrée sur Al-Jazira par le vénérable Yusuf al-Qaradawi, 85 ans, l’un des plus célèbres prédicateurs des Frères musulmans…, elle est suivie dans le monde entier…, hébergé et protégé par l’émir Al-Thani, classé à la 13ième place des “500 musulmans les plus influents du monde”, cet Égyptien exilé au Qatar est célèbre pour son émission Ash-Shariah wal-Hayat (la vie et la loi islamiques)…, à chaque diffusion, quarante à cinquante millions de spectateurs communient dans sa détestation exaltée de l’Ouest et de ses valeurs !

Outre un parc automobile et immobilier très conséquent, la famille est propriétaire du Super Yacht “M/Y Sea Stallion”, un 77 mètres construit par Hansatic Marina.