Epaves sublimes…
Remise à jour de cet article concernant les automobiles anciennes dites “de collection”. Il date de février 2018… Depuis lors tout est encore pire...
Par les circonstances de la vie, je me suis trouvé, un temps, cherchant des automobiles dans des pays d’ailleurs,. C’était un drôle de boulot, assez marrant, faut bien le dire, mais pour la douillance assez terne, pas très généreux, pas de quoi se régaler du tout, des vrais nougats à sucer…, Faut jamais confondre, sont plus rares qu’on imagine !
C’était seulement une aventure… Je suis pas fait pour m’incruster, mais alors, en fait d’expérience, je peux dire qu’elle m’a bien servi, je regrette pas mon temps, j’ai vu travailler les grands arnaqueux dans les coulisses de l’univers, préparer les gros fricots, ils y viennent tous tôt ou tard, les cons, les ceusses qui croient qu’ailleurs c’est l’Amérique, même que là-bas, c’est pas mieux, sauf en pire, que nos dégoutants pays d’ici, c’est à dire qu’ils seront jamais là-bas…
L’Amérique la plus grande Synagogue dans le plus grand Temple “Cul-Maçon-mécanique” de l’univers… C’est l’antre des combinaisons parmi les plus vicieuses pour le pognon…, y a pas d’avenir pour les branlés dans c’te fourbi infernal… Pourtant, pour les miséricordieux de la bagnole, l’Amérique c’est l’endroit de leurs dévotions les plus totales, abjectes aussi…
Depuis le Directeur Général jusqu’au dernier journaleux en passant par la faune des rêveurs de cauchemars mités, il faut avoir une drôle d’odeur pour faire florès dans la tôle… Il faut “en être” quoi ! il faut en être… Tout ce qu’est pas malin dans la turlutte d’affaires, vicieux en mensonges, prévoyant de ne jamais tourner le dos aux enculeurs toujours à l’affut, est assez vite éliminé… Je ne me faisais pas de grandes illusions, c’est regarder qui m’intéressait en premier chef, quoiqu’au second, me faire des ronds c’était pas mâle venu !
Les beaufs n’achètent donc pas parce que l’auto-ferraille qu’ils convoitent est extraordinaire et sans défauts, non, les beaufs achètent ce qui n’est pas cher…Point… Vous pouvez avoir une rarrrrrrissime rareté des plus rares, le beauf ne s’y intéressera que pour mettre ses paluches un peu partouze, ouvrir tout ce qui peut l’être, sauf son portefeuille, casser n’importe quoi de fragile qui n’avait cas pas être là… et manger des frites ou des beignets, des gaufres aussi, du moment que c’est gras, suffit après bouffe de s’essuyer les paluches sur les sièges en velours.
Ma carrière, elle a quand même duré et elle dure encore, c’est un bail sans fin au pays des putes en tôles, parfois en taule mais pas pour longtemps, qui savent plus s’arrêter de toucher des biftons en contrepèteries d’engins déglingués… Je vous cause là des plus malins des crétins, ceusses qui jouissent avec des automobiles qui valent strictement plus rien et qu’ils revendent au prix du savoir-faire. Dans ce job de péripatéticiennes, le grand truc c’est pas de vendre pour ce que ça “veau” à des beaufs ahuris, non, c’est de vendre en fonction de ce que les dits nommés peuvent allonger jusqu’à être raide, c’est sexuel…
Plus besoin en nécessité de chercher dès-lors des magnifiques raretés polies lustrées sans rouille et les pneus gonflés… Non, faut faire cracra et grandiose, faut présenter des épaves, les vendre surtout, mais pour vendre de la pure merde cracra, faut d’abord en chier, trouver la merde c’est pas si simple surtout si elle vient d’un autre… Vendre sa propre merde, même dégueu, c’est pas la joie, sauf qu’à penser qui en a des ceusses qui font chier… Ca aide !
Bref, pas la peine d’arnaquer un beauf, le beauf il s’arnaque lui-même, il suffit de lui montrer une épave, de lui mettre un panneau “vente forcée” sous le nez, ce qui n’est pas un mensonge pour qui a de l’humour… Mais le beauf n’en a pas plus que Bruel quand il re-re-passe chez Drucker en montrant ses fausses dents blanches et en chantouillant qu’y a d’la joie… Donc c’est du pain béni, une ostie consacrée, faut plus que boire le vin de cette messe jusqu’à la lie.
Les plus fortiches, les putes de tôles de luxe, les super niqueuses, savent qu’il suffit d’une petite annonce du genre : “Magnifique et rarrrrrrissime voiture de collection ayant appartenu à P. Bruel, valeur inestimable, cédée cause grââââve en famille de partage, part toutes distances, toute offre acceptée“… C’est comme un billet de 500 euros en rue, même sous un caca, ça fait venir les plus grands “cons” de la planète, les plus inquiets les plus arrogants, les plus endurcis, les plus emmerdants, les plus mégalo phraseurs, les plus tafs, les plus opulents, les plus tout ce qu’on veut qui savent absolument tout… Il faut entendre plus qu’écouter comme ça cafouille tout ce petit monde…
Bon, on continue l’article, déposez déjà 100 euros, dans ma pogne,mais en DON en première page de c’te web-site… pour m’encourager… Le plus difficile n’est donc pas de vendre n’importe quoi pas cher, käsher et Kärscher, c’est de trouver du matos pas cher… Je l’ai déjà écrit ici plus haut que vous pouvez aller relire, car c’est important. Le bénef y se fait pas à la vente mais à l’achat… Au moins c’est payé cher, au plus y aura d’la joie, c’est Bruel qui le chante, donc en grand connaisseur de famille, si lui chante ça, c’est que c’est vrai de vrai… Mais c’est là que le métier se complique.
Tout f… le camp chers tousses qui me lisez… Avant, y avait encore des vraies et bonnes épaves, maintenant y a plus que des pièces de collection… Le moindre classique bouseux de ferme sait que la moindre vieillerie rouillée vaut des ronds. J’en connasse des pires qui rouillent les caisses eux-mêmes, comme s’ils se polissaient le gland, ils les astiquent à l’acide et laissent pourrrrrir… Les beaufs aiment, ça fait vrai véritable. C’est tellement pourri comme pleins d’affaires politiques, que certains pleurent de bonheur… Cool, je disgresse mais je reviens au point “G” de l’histoire, faites-moi confiance, vous allez jouir…
Donc, le moindre bouseux de ferme SAIT que même son vieux Massey-Fergusson pourri vaut des ronds, donc la vieille guimbarde de tante Adèle qui est morte dedans et qui y est restée deux ans avant qu’on la retrouve, vaut des ronds… C’est logique et imparable, ca veut dire que de pluche en peluche, faut se coltiner les bouseux ET les beaufs pour se gratter les couilles… Dans ce commerce de dupes, faut connaître le sens du vent, jamais se baisser, même si un billet de 500 traine par terre… Mâle heureux, c’est un piège… Faut éviter de se faire enculer deux fois… Tu te baisses, on te baise !
J’avais donc, en prévision appris aussi moi, la chinoiserie des commissions, la dialectique des compromis, seulement faut pas être trop curieux, se montrer friand de voitures “d’origines“… C’est pas bien vu, pas trop de précision S.V.P… Quand je devenais inquisiteur, mon grand patron, le grand Mickey, Maître de l’univers, il m’expédiait en voyage, en mission d’études… J’ai fait ainsi les continents à la recherche de la vérité automobile, si les voyages forment l’âge mûr, je peux dire que je suis bien fait…
Craquelure…, Comme j’ai voyagé… Pour m’instruire, pour accroître toutes mes connaissances… Comme j’en ai vu des casses et des garages, tous comparés, tous épluchés, les comptes surtout… Tous vu fonctionner, puis j’ai cavalé de stupeur… J’ai trop admiré tant et tant de crématoires autos, expertisé tellement de laideries, des “modèles” et des moins propres, de la Gold Coast à Chicago et de Berg-op-Zoom à Cuba ! Que j’en suis revenu bien vite…
Je devais sans doute leur faire pitié, tellement qu’on m’a enseigné des choses, des techniques et des pires encore… Extraordinairement ennuyeuses… Oui ! Comme j’en ai vu des cons, barbus. chauves, postillonneux, bigleux… Comme ils m’en ont donné des leçons… d’Harley Street à San Francisco…, de Leyden, songeuse aux tulipes, à Port-Lagos en Nigérie… bouillante de fièvre jaune… Je devrais être presque parfait en dix mille matières automobiles après tout cela… Je suis vraiment l’un des antiquaires es-automobiles les plus fieffés de la planète, ainsi va la vie… Maintenant, je pneu vous causer de Bugarri comme de Märlène en Lorraine-Dietrish, de ferrailleries et même de porscheries… je connasse tout, les plus belles et les plus pourries, ce que ça veau d’or et ce que ça veau d’or-dur plus rien… Tout ! Mes comptes-rendus sont de l’or… Ce Web-Site vaut des milliards… Tellement que c’est inachetable…
Comme j’en ai parcouru des kilomètres et des “Maîtres”, et tous admirés jusqu’au bout, sur toutes les coutures, des heures et des heures… Chacun… Des fins cliniciens mécaniciens, des ventropètes de trop bouffis, des hygiénistes de l’origine si convaincus, si transformateurs malgré-tout, rénovateurs aussi, si prometteurs de beaux jours, noirs en fait… que simplement leur salive valait déjà le prix des euros en dizaines de milliers… Irisées mirages, j’en ai vu des endocriniens éperdus, des psychopathes sympatologues et des encore bien plus étranges, plus péremptoires, confusionnistes, superspicaces les uns que les autres… Graine de Dieu… Quels tourments, quelle engeance !
Certains sont même les pires des cabots. Un Bruel en chansonnettes, c’est encore qu’une pâle violette auprès d’un enfileur de pipettes… Tous les Saints du Progrès moderne, ils se sont donnés rendez-vous pour éberluer ma pauvre gomme…Aaaah ! Ce que j’ai pu les subir… Vertigineux, impérieux, vindicatifs ou miellés… Toujours à se prendre, se déprendre… se perdre un peu, s’entortiller en sottises, en mots, des heures encore pour dix euros, dans tous les sens… Comme c’est bavard, puéril et fat, étroit, râleux, bouddha, inquiet, mégalomane, persécutant, un vendeur d’épaves !…
Les pires du monde, les plus susceptibles cabotins, les plus irascibles vedettes, c’est dans les “Foires d’autos anciennes” qu’on les trouve, dans les bagarres de vanité… Faut entendre alors ces gueulements… Faut observer ces tours de vache… Ils sont prêts à tous les crimes pour gagner des euros et voir leur blaze en compte rendu élogieux par leurs confrères confraternellement jaloux : “T’as vu Loustic, ce fiéllé, ce morveux, l’a encore vendu une tire, deux fois plus cher que Pompon qu’est à l’agonie, plus un rond, sait pas comment y fait, doigt les titiller le jonc, les triquer“… Tâche bien aride s’il en fut à travers ces bilieux ingrats au possible… Les échecs tournent en vinaigre, en instantanées ruptures, en vexations considérables, diplomatiques… Les vendeurs de tutures sont impitoyables sous le rapport vanité, pires sous le rapport du flouze… C’est pas, croyez, une petite pause que de rassurer un beauf bigleux, de bien lui ancrer dans le châssis, que c’est bien lui qui sera le deuxième proprio au monde de l’amas de ferraillerie porscherisée qui rouille devant lui… Le tout excellentissime, qu’on en connaît pas deux comme ça… sous le rapport qualité-prix-rareté… bouleversantes synthèses… probité, etc…
Ca demande beaucoup de gestes et de paroles et des bobards continuels et des ruses irréprochables… et puis un culot pas croyable… et puis une mémoire des bobards, absolument extraordinaire, impeccable, extra-lucide… C’est la question de vie ou de mort…, de se rappeler ce qu’on a dit… La moindre gaffe c’est la bascule… En toute occasion et par tous les moyens valables ou probables, les vendeurs d’épaves doivent jubiler d’un bout à l’autre, pas une seconde de répit, les petits fafiots, dix mille confidences, cent mille compliments et puis des tours de commissions noires comme des messes du même nom…, S’étaler discourir encore ! Et palper enfin en finale avant de déguerpir à l’autre bout du monde… Tout faux : Faux nom, faux chèques, fausses factures…
Philippe ‘O’, comme histoire d’O’, pareil que pire, comme le “Olrik” de Blacke et Mortimer, c’est une pute qui a sévit dans des répliques, spécialiste du reconditionnement en faux papiers, ce con bellâtre, parfaitement prétentieux et nul était et reste un des grands assidus de la carambouille et de l’enculade à sec… Il a accumulé tant de TVA et d’impôts non payés, tant de joyeux souvenirs de clients devenus cardieux, fous et rapinés profond, qu’il est parti sans laisser d’adresse sur la Côte d’Azur ou il écrit l’exact contraire de ses connaissances, des livres en numéros de châssis et conseils en photos pour passer pour un Maître en DeTomazooo surtout… Quelle mafieuse merde, l’est obligé de vendre sous le manteau avec son copain Eric ‘M’… On l’a bien connu nous autres, c’était un effréné presque aussi actif qu’un Piranha, et c’est pas une bagatelle… Il a fait énormément pour l’évasion des capitaux, toute sa carrière a consisté, sous des apparences de menteuseries, à enculer tout le monde… Tous cons évidemment… Ils lui doivent une vraie statue, ces collectionneurs d’épaves reconstruites à prix d’or, dans la cour d’une Faculté de l’Automobile, en or, sur un veau d’or… Vous voulez d’autres noms ?
Y sont quasi tous pareils, mais pour faire simple je vous donne les pires : William, un autre, plus vieux, plus malin, pervers, quasi assassin de l’honnêteté humaine, faut lui aussi rendre justice à reculons, il était bien moins con que les autres, dans le genre des grands enculeurs, bien plus mesquin, mais moins abruti, beaucoup plus prétentieux, il a pigé, immédiatement et parfaitement, les astuces, il délirait pas dans la glace, mais il était erratique comme tous les vrais prépucés, il tenait pas en place… Il fallait qu’il trace, qu’il revendique, qu’il baise tout le monde, les copains d’abord, puis, surtout les femmes qu’il a engrossé à la file indienne, certain qu’il fourrait en Apache… Son genre de voyage favori, c’était l’enculade en Floride… Il allait thésauriser par là… Il préparait ses petites affaires, un beau garage plein d’auto nickel qu’on devait y mettre des lunettes de soleil tellement ça blinquait… Finalement il s’est ruiné tout seul, l’est reviendou d’Amérique planqué dans une cave, l’est mort de froid, on l’a crémationné pour réchauffer le cadavre….
Les beaufs franchouilles subjugués achetaient… et puis 3 mois plus tard, quand l’auto arrivait en Europe de Franco-Belgerie, enfin, dans un container, douane payée et tutti-quanti, le beauf ouvrait le boxon, bordel, miracle, c’était plus la même tuture… C’étaient les mêmes papiers mais l’auto était devenue une épave… Arnaque… 5.000 comme ça et William, fortune faite en dizaine de millions de dollars s’est reconverti à Curaçao… Mais il avait la bougeotte, des fois qu’un tordu aurait eu l’idée de le faire buter… Et il en avait si peur qu’il partait dare-dare pour un bruit de pétard… Il retraversait toute la planète pour un faux télégramme plein de millions de menaces, pour un soupir de femme… Pour rien du tout… Il repassait par Cuba, il repassait plus par Macao, il rappliquait par le Sud, il rattrapait son télégramme… Son soupir… Son rien du tout… Et puis floc, on le voyait jaillir… Un soir… Un matin on le retrouvait d’un seul coup derrière son bureau, iil émergeait de l’autre bout du monde… Comme ça… L’est finalement devenu pachydermique, usé, fini comme un fat paquet bouffi d’embrouilles, l’était tout rouillé puis l’est mort pour de vrai ! Usé… L’a tout perdu ses millions… Mort dans la pauvreté…
J’en ai connu aussi un autre, Vincent E., il faisait l’errant, l’homme-lubie, l’insolite… Pour réfléchir, il s’arrêtait, il oscillait en avant, tout doucement sur ses tatanes, des vrais bateaux, comme le pendule… Cette manière de se tenir, bizarre, dans la vie, de disparaître dans les fugues et puis de revenir “courant d’air“, ça ressemblait pas à grand-chose… On aurait bien pu penser : “Cette agitation est grotesque, ce n’est que de la dispersion, du “pas sérieux“, de l’étourderie, cet homme travaille du grelot”… Et pourtant c’était l’essentiel, faut pas se fourvoyer, c’était un vicieux fumiste qui traficotait les papiers, créait des compagnies, les vidait en leasing puis faisait dénonciateur chez les flics pour camoufler les cadavres dans les placards… Il a disparu en Amérique, a fait pareil que le William l’enfumeur, et s’est retrouvé embroché, des souffrances formidables, les yeux crevés, les tripes dégoulinantes bouffées par des chiens…
Y a pas que les chiens à noter…, regardez un peu les fourmis comment elles s’agitent… elles font pas toutes vraiment quelque chose, elles transportent pas toutes une bricole… elles vont, elles passent… c’est leur boulot… elles reviennent… elles se dépêchent… elles lambinent… elles ont plus l’air de savoir… elles se promènent au petit bonheur… et puis pourtant elles fourmillent.. elles ont leur idée… c’est ça l’essentiel : fourmiller. Dans le style, le plus beau crapuleux c’est Hans, un pur salaud qui m’a amadoué pour me voler ma LéaFrancis en me promettant et certifiant des merveilles, la lune aussi, puis qui a traficoté, fait chanter rien de moins que le Groupe d’assurances AKSA fabriquer des faux et entourloupé la Magistrature, volé des pièces, tout tiré en longueurs et corruptions que presque 15 ans après c’est le vide abyssal qui répond aux échos… Voilà ce qu’est l’automobile de collection… Un panier de crabes !
Cher public d’ahuris, il vous faut apprendre, sous peine de demeurer plus sot, plus opaque, plus crédule qu’un veau dans sa première semaine, à repérer la marque, la trace, l’emprise, l’initiative des pourvoyeurs de rêves, dans tous les chambardements du monde, où qu’ils s’effectuent… En Europe, en Amérique, en Asie… en n’importe quel lieu où se préparent les hécatombes, la destruction systématique, acharnée, des esprits et les transmutations de portefeuilles… Il faut apprendre à déceler dans la pratique quotidienne, la couleur et le ton, la jactance, il faut arriver d’avance à percer, déterminer, au fond de toutes les ombres, à travers tous ces dédales phrasouilleurs, entre les trames de toutes les calamités, derrière toutes les grimaces, l’universel mensonge, les tartuferies, l’imposture, l’énorme armement de cette cosmique et permanente apocalypse.
Cette mainmise du secteur s’entoure encore d’un peu de gants, pas pour longtemps, bientôt les cartes seront abattues, ceux qui ne feront pas de publicité dans les magazines automobiles consacrés seront égorgés (ils le sont déjà financièrement par les impôts)… Il faut renifler les diablotins de très loin… dans tous les coins, à travers le monde… entre les minces paragraphes publicitaires de n’importe quel garage innocent, ce petit coup de pouce, furtif… appuyé … signalétique… l’épithète favorable… louangeuse… la mise en valeur d’une carrosserie, le coté franchement racoleur… le dénigrement soi-disant impartial des voitures proposées par leurs confrères… L’addition opportune et même hors de propos d’un décigramme, d’une demi-teinte de louange… pour le succès de la moindre présentation…, les facéties de n’importe quel d’entre la confrérie, du plus insignifiant au plus magnifié… Un panier de crabes…
C’est pas les beaufs qui les collectionnent qui les ont construites, les bagnoles…, ils peuvent même pas les entretenir correctement dans les trois quart des cas…, c’est au-dessus de leurs forces…, de leurs moyens surtout… Donc ils les abandonnent… Beaucoup sont effondrées sur elles-mêmes, les joints tombent en miettes de caoutchouc-tchouc… C’est malheureux les mâles-heureux…, comment justement exprimer toute la beauté du désastre ?… Je le fais pour vous avec mes écritures, vous lisez, vous comprenez… Ou pas…
Imaginez un petit peu… Une casse d’épaves d’autos, certaines dans un bois, d’autres dans un champ… Elle s’étend encore, la casse…, toujours là-bas… vers le large livide… le ciel… la mer lointaine… encore plus loin… l’estuaire tout au bout…, à l’infini y a les cons qui achètent…, y a aussi la mer qui monte puis qui descend… Diaphane, fantastique, tendue…, à bout de bras…, que voici tant de majesté… Quel fantasque géant ? Quel théâtre pour cyclopes ?… Mille épaves échelonnées, toutes plus grandioses… Un vrai repère de pirates…
Il faut maintenant re-situer les choses, que je vous raconte un petit peu comment c’est superbe grotesque et “viceleux” le monde de l’automobile ancienne… Au milieu de ce rêve de nature, des épaves…, vieilles, géantes, ridées, percluses, croulantes, d’un géant passé…, un cauchemar truqué qui s’éparpille comme il peut… De toutes les carcasses il en suinte de la rouille et des misères, des plaies encore purulentes d’huiles de vidange… C’est pas une erreur…, je voudrais vous faire comprendre, de plus près, ces choses encore… Avec des mots moins fantastiques…
En retrait, l’enclos des hauts arbres… altiers… formidables monstres bouffis de ramures… nuages de rêves repris à terre…, s’effeuillant en rouille, déjà…, secondes tristes…, trop légères au vent…, que les bouffées malmènent…, fripent…, jonchent au courant…, le ciel, encore glauque…, une teinte de plus, hagarde…, d’autres percées, perspectives, vers toujours plus d’espaces…, plus aériens… Z’êtes encore là à me lire ?
Pour arriver dans cet endroit, j’ai suivi mon instinct… Imaginez un petit peu…, bien dégueulasse endroit… et tout bondé de pervers…, un formidable contingent…, toute une armée de truands en abominable état…, encore nippés en civil…, en loques…, tous accablés, guenilleux…, efflanqués…, qu’auraient passé dix ans dans le dur…, sous les banquettes à bouffer du détritus…, avant de parvenir à rien d’honnète… Qu’arriveraient à la fin de leur vie…, tout éberlués…, d’un autre monde…, qu’attendraient des beaufs bigleux à l’achat d’une épave qui ne manquait pas à leur bonheur…, une catastrophe qui végète !
J’ai téléphoné qu’on vienne me chercher, alléché ils sont venus… Je me suis installé auprès du chauffeur… son copain, il me le présente…, il bafouille un nom…, le copain aussi…, mais d’un autre modèle…, le modèle Satrape…, le très imposant Pacha…, le mâtiné d’Afghanistan américanisé…, le costaud pancrace de grande classe…, ample et fourni…, du creux, du coffre, de l’abatage…, la cinquantaine…, de la brioche…, du bourlaguet, du foie gras…, une vareuse élimée…, humblement khaki, ultra sévère…, un peu citron des conjonctives…, un peu du Bouddha… et puis tout à fait insolite, les moustagaches, deux houppettes bien cosmétiquées…, séparées…, divergentes…, enfin vraiment un curieux mélange…, je le bigle de quart…, encore un peu…, comme ça tout en brinquebalant…, les pavés sont abominables…, je me dis : “Sûrement ce badour c’est un ténor de l’Aventure… C’est un homme qui a profité dans l’épaverie… Voici un superbe hasard !…” !
Y a leur copine aussi, une semi blondasse qui croit être fine mais qui est maigre comme une greluche, sapée avec l’ancien rideau de la chambre de mémé pour pas risquer d’en dépenser trop… Et des panards moches, d’une autre époque, sûrement découverts sur un cadavre oublié dans un coffre… Foire de récup, c’est sonné, pour faire plus beau, elle va poser sur mes photos, postérité du postérieur !
L’auto marchait très doucement, à cause des terribles fondrières…, que pour les ressorts c’est une épreuve…, l’autre “opulent“, ce ténor bouddha, voilà qu’il se met à parler entre les cahots… Ah mais je trouve qu’il est cordial… et puis même qu’il est spirituel et tout… et qu’il est carrément jovial… enfin voici un marchand d’occazzz’s qui cause…, qu’est drôle…, en plus… et qu’a l’air tout déboutonné…, à plaisir.., qu’en rajoute, c’est étonnant…, qu’a pas un barillet dans le cul…, qu’a pas l’air de se gratter du tout… il semble penser tout haut…, c’est le premier… il parle franglais comme père et mère d’Ouzbékistan où d’Ukraine, le repaire des manigances et pots de vin, de retours sur dons de charité, 50% c’est tarifé…, on se comprend… mais c’est bizarre, à mesure que je l’entends, il me semble que sa voix je la reconnais…, c’est pas moi qui pose les questions, c’est lui…
J’ai pas l’habitude de ruser, je suis d’un naturel assez simple, j’aime pas les mystères…, puisque mes impressions le passionnent je vais lui faire part immédiatement de mes réflexions…, qu’elles sont pas très favorables… très inoffensif à vrai dire tout ce que je proclame…, que j’aime pas beaucoup leur cuisine., j’en ai le droit…, enfin des futilités… ca l’a pas mis en colère mon impertinence… il se fendait même les babouines de m’entendre avec mes sarcasmes…, persifleux… il se tamponnait de rigolade dans le fond du bahut… ca n’avait pas l’air de le froisser…, je n’en menais pas large…
J’ai flashé en photos, pas en biftons, j’ai vu que l’herbe ici n’était pas plus verte qu’ailleurs, qu’au contraire les prix, même en épaves, étaient bien plus fumistement élevés que chez nous de Franco-belgerie dénigrée…, bref, on est arrivé dans leur “casse”, il m’a filé une sorte de plan, avec des prix, style 5.000 dollars pour la pire poubelle et 10.000 pour une luxe en pire… Suis parti, queue basse, l’air étranger pour une fois, on n’est que le roi dans son territoire… sauf que ces pourries-autos sont des œuvres d’art qu’un antiquaire devrait proposer à placer dans des jardins d’Eden de clients fortunés en semi-châteaux et châteaux tout court… Des objets en décor dans des sous bois grandioses, les rupins feraient barbecue en fête à coté, la classe et l’originalité, s’il y en a un qui lit, qu’il m’appelle… Onq’partagera les profits classifiés en oeuvres d’art…
En tous les cas, vous, beaufs et autres connards, venez encore me dire, même penser, que les zotos de collection sont émerveillantes… et recta, oui, paf, recta une beigne, une tarte, vous risquez gros, une dérive, ou pire, un silence de mépris…, c’est comme ça…